SAINT-ÉLOI — Cargo — S.A. des hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain et d’Anzin.

Rutilius
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SAINT-ÉLOI — Cargo — S.A. des hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain et d’Anzin.

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Bonjour à tous,

SAINT-ÉLOI — Cargo — Société anonyme des Hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain et d’Anzin, Dunkerque.

Saint-Éloi. — Cargo de 1.993 t jb et de 3.500 t pl ; caractéristiques : 83,2 x 11,9 x 6,2 m ; machine à triple expansion ; 156 n.h.p. Lancé le 23 mars 1909 à Dunkerque par les Ateliers et chantiers de France pour le compte de la Société anonyme des hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain et d’Anzin, dont le siège social était alors établi à Paris, au 4, rue Mogador (IXe Arr.) — et, après guerre, au 12, rue d’Athènes (IXe Arr.). Port d’armement, Dunkerque.

Torpillé le 6 juin 1917 à 0 h. 40 au large de l’Île d’Yeu, à 3 milles dans le S. 10 W. de la pointe des Corbeaux, par le sous-marin allemand UC-72 (Oberleutnant zur See Ernst Voigt), alors qu’il allait de Bilbao à Lorient avec un chargement de minerai de fer. 23 hommes d’équipage recueillis par le patrouilleur Sauterelle. Trois victimes.

The Wreck Site —> http://www.wrecksite.eu/wreck.aspx?133243

uboat.net —> http://uboat.net/wwi/ships_hit/5314.html


Les victimes

(Trib. civ. Le Havre, 1re ch., 5 avr. 1918, transcrit à Fécamp, le 30 avr. 1918 :
Registre des actes de décès 1918, acte n° 159)


— BALSEN Auguste Émile, né le 3 décembre 1860 à Dunkerque (Nord) et domicilié à Rouen (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –). Second mécanicien.

Fils de Pierre Auguste BALSEN et d’Adèle Julie Mathilde HAUCHARD, son épouse. Célibataire.


— BLANCHARD François Ferdinand, né le 21 juin 1866 à Guéméné-sur-Scorff (Morbihan) et domicilié à Rouen (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –). Chauffeur.

Fils de François Marie Ferdinand BLANCHARD et de Marie BÉRAN, son épouse. Célibataire.


— COËTMELLEC Louis Marie, né le 20 décembre 1876 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure – aujourd’hui Loire-Atlantique –) et y domicilié. Chauffeur.

Fils de Jean Louis Marie COËTMELLEC et de Jeanne Marie LE ROUX, son épouse. Célibataire.

Tous trois furent déclarés « Morts pour la France ».
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Rutilius
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En Août 1916, le cargo Saint-Éloi était commandé par Louis Joseph Marie PRIGENT, capitaine au long-cours, inscrit au quartier d'Auray, n° 390, et avait pour chef mécanicien Théodore Louis Cornil BOUILLET, inscrit au quartier de Dunkerque, n° 2.758 (Déc. du Sous-secrétaire d’État à la Marine en date du 10 août 1916 établissant la liste des capitaines ou patrons, des armateurs et des officiers mécaniciens qui ont obtenu des félicitations pour bonne tenue de leur navire et le bon entretien des machines : J.O. 13 août 1916, p. 7.370).
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Bonjour à tous,

Marin du cargo Saint-Éloi

— LOBBEDEY Eugène Émile, né le 19 août 1896 à Bray-Dune (Nord) et y domicilié, décédé le 24 mars 1916 à Fécamp (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime). Matelot chauffeur à bord du cargo Saint-Éloi — bâtiment qui se trouvait alors dans le sas du port de Fécamp.

Fils de Théophile Émile LOBBEDEY et de Julia Félicie COOLEN, son épouse. Célibataire.

(Acte de décès établi le 24 mars 1916 à Fécamp sur la déclaration de Théodore BOUILLET et d’Edmond GENS, respectivement chef mécanicien et deuxième capitaine du cargo Saint-Éloi : Registre des actes de décès, Année 1916, f° 37, n° 115).
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: SAINT-ÉLOI — Cargo — Hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain...

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Bonjour à tous,

SAINT ELOI

Torpillage du 6 Juin 1917. Rapport du groupe SAUTERELLE-COBRA

Départ de La Pallice le 5 Juin 1917 à 18h00 avec un convoi de 12 navires.

Liste des navires, nationalités et destinations :
- SAINT ELOI Français Boulogne
- LILIAS Norvégien Barry
- STARDEY HALL Anglais Angleterre
- BLANCIA Espagnol Middelburg
- FRANCK DELMAS Français Barry
- JULISTON Anglais Ardrossan
- MONARCH Anglais Swansea
- THETIS Anglais Glasgow
- CITY OF SWANSEA Anglais Glasgow
- BUCARESTI Roumain Saint Nazaire
- SAINT JEAN Français Barry
- BATTIE Norvégien Newcastle

Arrivé à Quiberon le 6 Juin à 09h30. Temps très beau et faible brise d’Est.

Incident :

Le 6 Juin à 00h40, par beau clair de lune, une forte détonation retentit sur le bâtiment de tête de ligne, le vapeur français SAINT ELOI qui se trouve à 4 milles au S10W du feu de la pointe du Corbeau à l’île d’Yeu et fait route au N50W pour ranger l’île. Mis équipage aux postes de combat. Etant à 500 m sur bâbord arrière du dit bâtiment, venu sur la droite en scrutant l’horizon et mis le cap sur lui, qui est en train de couler.
Rencontré une embarcation pleine d’eau dans laquelle se trouvent deux hommes. Près d’elle, deux autres hommes qui nagent. Les embarcations de SAUTERELLE sont mises à l’eau et ces hommes sont recueillis. Les baleinières de SAUTERELLE explorent des épaves qui se trouvent à une centaine de mètres sur bâbord arrière.
SAINT ELOI disparaît 10 minutes après l’explosion. La baleinière ne peut approcher des épaves car le vapeur français FRANCK DELMAS tire deux projectiles qui tombent dans les parages de la baleinière. Mais on n’aperçoit rien qui puisse faire penser à un sous-marin.

L’ensemble du convoi a obliqué sur la droite dès l’explosion et continue sa route vers le pont d’Yeu.

Des cris se font entendre sur bâbord. Mis le cap sur cet endroit et aperçu un radeau sur lequel se tiennent 6 hommes qui sont recueillis à la main le long du bord.. Un 2e radeau à flot est aperçu avec 11 hommes, puis une planche qui supporte 2 hommes. Tous sont recueillis par la baleinière.
On a donc recueilli au total 23 hommes dont le second maître pilote JOURDREN Jean, embarqué sur le SAINT ELOI pour la traversée La Pallice – Quiberon. Le sauvetage est terminé à 01h05. Le capitaine du SAINT ELOI fait l’appel de son équipage et constate qu’il il a 3 manquants : 2 chauffeurs sans doute tués par l’explosion car selon le chef mécanicien celle-ci s’est produite à tribord par le travers de la chaufferie, et le second mécanicien.
Exploré les lieux jusqu’à 01h40, mais rien aperçu sauf des bouts de bois flottant. Au bout d’une heure, hissé les embarcations et fait route sur le pont d’Yeu pour rattraper les derniers bateaux du convoi que j’ai escortés jusqu’à Quiberon.
Le télégramme aux commandants des 4e et 5e flottilles n’a pu être envoyé à 01h45 par Lorient, sans doute à cause de l’orage. Il a été envoyé à 04h00.

Rapport du Lieutenant de Vaisseau MARCENET au CV commandant la Division des Patrouilleurs de l’Océan


Je vous transmets le rapport du maître pilote BRUXELLES, commandant de SAUTERELLE, sur le torpillage du vapeur SAINT ELOI.
SAUTERELLE était chef du groupe d’escorte. Le second patrouilleur était COBRA qui n’a pu intervenir étant en queue de convoi. Le convoi était assez allongé au moment du torpillage. COBRA a continué à suivre le convoi.

La lune était à ce moment là dans le SSW, assez basse et très brillante, et le ciel était entièrement dégagé avec une mer plate. On peut affirmer que le sous-marin a mené son attaque au périscope, comme en plein jour, car les bâtiments du convoi se trouvaient dans la partie brillante de la mer et se détachaient en silhouettes sombres sur le fond lumineux de la mer et du ciel.
On n’a rien vu du sous-marin, ni avant ni après l’attaque et le vapeur français FRANK DELMAS, 5e de la ligne, a tiré par éprise deux coups sur une embarcation de SAUTERELLE. Mais il n’y avait aucun sous-marin à cet endroit.

Rapport de la Commission d’enquête

Le 6 Juin à 00h40, à 5 milles dans le S10W des Corbeaux (Ile d’Yeu), le vapeur français SAINT ELOI commandé par Monsieur PRIGENT, CLC, a coulé en quelques minutes suite à une violente explosion qui s’est produite à tribord milieu. Après un moment de trouble, l’évacuation du bâtiment s’est faite sans affolement. Le capitaine a quitté son bord le dernier après s’être assuré qu’il ne restait plus personne. Il manquait les deux chauffeurs de quart qui ont du être tués sur le coup à leur poste, BLANCHARD et COETMELLEC.

L’embarcation et les radeaux du SAINT ELOI ont été recueillis par SAUTERELLE et on a alors constaté la disparition du 2e Mécanicien BALSEN qui s’est jeté à l’eau sans ceinture de sauvetage et semble avoir coulé presque aussitôt. Personne à bord n’a vu l’origine de l’explosion qui semble provenir d’une mine. On ne peut l’attribuer avec certitude à une attaque de sous-marin, bien qu’un vapeur du convoi ait ouvert le feu sur l’endroit ou avait disparu le SAINT ELOI. D’après le capitaine Prigent, il semblerait que ce vapeur ait tiré sur la baleinière de SAUTERELLE qui circulait parmi les épaves pour recueillir les naufragés, et qu’il aurait prise pour un sous-marin.
Il n’y a donc pas lieu de procéder à l’interrogatoire prescrit puisqu’il n’y a pas eu action de guerre à proprement parler.

A toutes fins utiles, la commission estime que la conduite du capitaine Prigent n’entraîne aucun blâme et que cet officier ne peut être tenu pour responsable de la perte du vapeur SAINT ELOI.

Le sous-marin attaquant

C'était donc l'UC 72 de l'Oblt z/s Ernst VOIGT

Cdlt
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Re: SAINT-ÉLOI — Cargo — Hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain...

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Bonjour,

Source : Association Anges, Naufrages autour de l'île d'Yeu, Geste éditions, 2015, page 84.

Cordialement.
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Memgam
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SAINT-ÉLOI — Cargo — S.A. des hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain et d’Anzin.

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Bonjour à tous,

Le dernier capitaine du cargo Saint-Éloi

— PRIGENT Louis Joseph Marie, né le 27 juillet 1878 à Auray (Morbihan) et décédé le ... à ... (...). Capitaine au long-cours, inscrit au quartier d’Auray, n° 390 ; enseigne de vaisseau auxiliaire ; classe 1898, n° 921 au recrutement de Lorient.

Fils d’Amateur Joseph Marie PRIGENT, né vers 1850 et décédé le 18 mai 1892 à Auray (Registre des actes de décès de la commune d’Auray, Année 1892, f° 19, acte n° 72), chaisier, et de Caroline Marie BRIÈRE, née vers 1850, « ménagère », son épouse (Registre des actes de naissance de la commune d’Auray, Année 1878, f° 17, acte n° 97).

Époux de Lucie Zélie Marthe BASILLE, née le 12 septembre 1892 à Fécamp (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime), avec laquelle il avait contracté mariage dans cette ville, le 11 avril 1917 (Registre des actes de mariage de la ville de Fécamp, Année 1917, f° 22, acte n° 32).

Fille de Georges Auguste BASILLE, cafetier-restaurateur, et d’Alphonsine Esther Charlotte LÉON, son épouse (Ibid.).
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Bonsoir à tous,

Le chef mécanicien du cargo Saint-Éloi lors de la perte de ce bâtiment

— BOUILLET Théodore Louis Cornil, né le 28 novembre 1873 à Dunkerque (Nord) et décédé le ... à ... (...). Mécanicien de la marine marchande, inscrit au quartier de Dunkerque, f° 1.379, n° 2.758 ; classe 1893, n° 921 au recrutement de Dunkerque.

Fils de Théodore Désiré BOUILLET, né le 26 février 1849 à Fromelles (Nord), charpentier de marine, et d’Isabelle Augustine THIÉRY, née le 28 novembre 1848 à Dunkerque, sans profession [« giletière » en 1872] ; époux ayant contracté mariage à Dunkerque, le 6 août 1872 (Registre des actes de mariage de la ville de Dunkerque, Année 1872, f° 116. ~ Registre des actes de naissance de la ville de Dunkerque, Année 1873, f° 212, acte n° 1.204.).

Époux de Pauline VIGIER, avec laquelle il avait contracté mariage à Alger (Algérie), le 24 avril 1923 (Ibid.).
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Re: SAINT-ÉLOI — Cargo — S.A. des hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain et d’Anzin.

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Bonjour,

Source, Association Anges, dito.

Cordialement.
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