La construction des navires de guerre français était handicapée par l'absence de grands bassins; c'est ainsi que nos Dreadnought des classes Courbet du programme 1910 et Bretagne du programme 1912 voient leur longueur limitée à 166 m parce que les bassins de radoub existants limitent la longueur des navires à 170 m maximum; de ce fait leur vitesse sera limitée à 20 nœuds, et il en résultera une mauvaise tenue à la mer par gros temps; en effet,leur trop faible longueur fait qu'ils son trop chargés aux extrémités. Il est donc essentiel de remédier à cette situation, qui pénalise fortement l'essor de la flotte.
Aussi en 1911, les ingénieurs Delande et Herzog vont faire preuve d'ambition; qu'on en juge : on décide en effet de construire les plus grands bassins au monde ! Pour ce faire il est gagné quinze hectares sur la mer sur lesquels il est prévu de construire deux formes de radoub de 442 mètres de long et larges de 40 m. C'est une prouesse technique considérable qu'il faut réaliser. Pour ce faire, deux grandes immenses formes métalliques construites aux chantiers de La Seyne sont tractées vers Toulon, elles sont immergées et toucheront le fond à - 21 mètres. Le chantier est titanesque ! Hommes et machines vont extraire les pierres du Mont Faron pour façonner les remblais et les formes gigantesques. Soudeurs et riveteurs fabriquent des bateaux-portes géants, la chambre à eaux et les pompes. La Grande Guerre retarde ces travaux mais ne les interrompt pas, ils reprennent. En 1925 et 1926 le Béarn et le Liberté entrent en cale sèche pour réparations alors même que le chantier n'est pas achevé dans sa totalité. En 1927, les Grands Bassins Vauban sont terminés

Le chantier des bassins Vauban vers 1914

Le chantier vers 1920
Alain