Bonjour à tous,
Quelques précisions sur le naufrage de l'OMARA.
Rapport du capitaine 7 Décembre 1915
Le 27 Novembre 1915 à 08h00, OMARA se trouvait à 2 milles dans le NE de Zembra, mer grosse de WNW, vitesse 3 nœuds, faisant route de Djerba sur Tunis avec une trentaine de tonnes de fûts et caisses vides.
Des coups de canon ont été tirés sur un vapeur anglais qui était à 3 milles dans l’Ouest. J’ai distingué un sous-marin qui tirait avec un canon situé sur l’arrière du kiosque. Voyant le danger, j’ai mis le cap sur le mouillage de Zembra. Mais le sous-marin a alors abandonné l’Anglais et est venu vers nous en tirant. Un chauffeur a été tué sur le pont.
Stoppé et mis le youyou à la mer avec six hommes. Puis commencé à déborder le grand canot. Voyant cela, le sous-marin est retourné vers l’Anglais qu’il a coulé, puis est revenu vers nous. Nous avions quitté le bord avec le canot et il a coulé OMARA à 09h40, sans tirer sur nous. Il s’est ensuite éloigné vers l’Est en surface, à environ 15 nœuds, ne semblant pas gêné par la mer.
L’équipage (18 hommes) a débarqué dans le sud du cap Bon. Mais un chauffeur avait été tué à bord et un matelot est décédé dans le youyou pendant la route vers la terre.
Rapport de la commission d’enquête de Marseille 07/12/1915
Avons procédé à l’interrogatoire du capitaine de OMARA et avons reconnu que nous nous trouvions en présence d’un fait d’une telle simplicité que toutes les investigations pour en préciser les détails étaient inutiles. Dans ces conditions, nous nous sommes bornés à lire le rapport du capitaine aux officiers et à l’équipage qui en ont spontanément reconnu l’exactitude et ont déclaré n’avoir rien à y ajouter.
Nota : Cette enquête légèrement bâclée va évidemment entraîner une réaction des autorités maritimes.
Note du Directeur de l’Inscription maritime de Marseille au Préfet maritime
1) La commission du port de Marseille ne s’est pas conformée aux instructions sur la réception individuelle des témoignages des officiers et des hommes d’équipage.
2) En raison des difficultés que posent maintenant la recherche des hommes d’équipage de l’OMARA, il me semble toutefois possible de passer outre à ces prescriptions.
3) Je donne les instructions les plus fermes au quartier de Marseille pour que les dispositions réglementaires en la matière soient strictement observées à l’avenir.
Conclusion : J’émets l’avis qu’aucune responsabilité du capitaine, des officiers ou de l’équipage n’est engagée à l’occasion de la perte de l’OMARA.
Signé : Pottier
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 33 du KL Konrad Gansser.
Ce jour-là il a aussi coulé deux grands vapeurs anglais de plus de 3600 t. TANIS allant de Liverpool à Alexandrie et KINGSWAY allant de Malte à Huelva.
En l’occurrence, vu sa position, celui qui a été coulé en même temps qu’OMARA était le TANIS
Survenant quelques heures après l’attaque de l’ALGERIEN, celle de l’OMARA montre bien que l’U 33 canonnait violemment les vapeurs, faisant à l’occasion des victimes, mais ne tirait pas sur les embarcations. Le capitaine Oddou l’écrit d’ailleurs en toutes lettres dans son rapport.
Il n’y eut aucune perte à déplorer sur TANIS et KINGSWAY.
Cdlt