VICTORINE HELENE Bateau de pêche d'Audierne

olivier 12
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Re: VICTORINE HELENE Bateau de pêche d'Audierne

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

VICTORINE HELENE

Bateau de pêche immatriculé à Audierne n° 703
Armé à l’île de Sein
Patron Jean GUILLOU

Rencontre avec un sous-marin

Le 3 Mai 1917 à 09h00, VICTORINE HELENE se trouve à 3 milles dans le SW du phare d’Ar Men et rentre de la pêche à la raie (excellente pêche).

Très beau temps. Mer plate. Petite brise de NNE.

Un sous-marin sans pavillon est aperçu à 1 mille dans l’Ouest. Il y a aussi un groupe de pêcheurs à 2,5 milles dans l’Ouest. Le sous-marin s’approche, passe à 150 mètres sur l’arrière en tirant une douzaine de coups de fusils. Puis il ouvre aussitôt le feu au canon, tirant 4 obus qui tous portent. L’intérieur du bateau est ravagé.

Sont tués

GUILLOU Jean Patron 3 enfants
GUILCHER Jean-François Matelot 9 enfants
WILLINER Jean-Noël Matelot Célibataire

Sont blessés

THIMEUR Maurice Matelot Légèrement touché à la main gauche.
SALAUN Jean-Pierre Matelot Grièvement atteint (nécessitera l’amputation du pied gauche et l’ablation de l’œil gauche)

Indemne

GUILCHER Jean (peut-être novice, fils du matelot tué, mais sans certitude)

Toute l’affaire ne dure que quelques minutes. Les survivants se cachent dans le fond du bateau, mais ne sont plus inquiétés par le sous-marin qui s’éloigne vers l’Ouest.
La grand voile n’ayant pas été endommagée, les survivants relèvent alors la tête, virent de bord avec un aviron et reprennent tant bien que mal leur route vers l’Est. Un groupe de pêcheurs les rejoint et conduit les blessés à l’île de Sein où ils arrivent à midi et sont aussitôt sommairement pansés. Un torpilleur vient les prendre et les conduit à Brest à 20h00.

Description du sous-marin

Peut-être 60 m de long.
Deux canons, un sur l’avant et un sur l’arrière (les survivants semblent affirmatifs sur ce point.)
Pas vu de mâts ou de tubes lance-torpilles.
Peinture grise ancienne.

Conclusion de l’enquêteur

Il devait y avoir un 2e sous-marin dans les parages. A 09h30, après le canonnage de 703, le bateau FILS DU PROGRES, de Camaret, a été coulé par un sous-marin qui n’avait qu’un seul canon.
La conduite féroce du commandant allemand dans le premier cas, et humaine dans le second cas, fait aussi penser qu’il s’agit de deux sous-marins différents.

Le sous-marin attaquant


N’est pas identifié.

VICTORINE HELENE n’ayant pas été coulé ne figure pas dans les pertes de guerre, ni sur uboat.net.
En revanche, c’est UC 61, de l’OL Georg GERTH, qui a coulé FILS DU PROGRES à peu de distance. On peut donc bien sûr penser à lui, malgré les conclusions de l’enquête…

Cdlt
olivier
Rutilius
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Re: VICTORINE HELENE Bateau de pêche d'Audierne

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 20 mars 1922 (J.O., 2 avr. 1922, p. 3.653), furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire :


Image
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: VICTORINE HELENE Bateau de pêche d'Audierne

Message par Memgam »

Bonjour,

Guillou Jean-Noël
né le 6 septembre 1873 à l'ile de Sein. Fils de François et de Jeanne Moalic, marié à Victorine Fouquet le 2 juillet 1893.
Matricule n° 201 au registre des gens de mer du quartier d'Audierne
mousse, novice puis, très vite matelot. Il navigua comme matelot à la petite pêche sur des dundees audiernois embarquant souvent à l'île de Sein. Patron du sloop Gabriel du 16 janvier 1899 au 2 août 1908, il revint épisodiquement commander ce voilier et aussi le Bon Pasteur.
Embarqué sur le dundee Victorine Hélène d'Audierne depuis le 18 décembre 1913, il commanda ce dundee jusqu'au 3 mai 1917, date où le navire fut coulé sans sommation par un sous-marin allemand. Aucun commandant de submersible allemand n'a revendiqué cette attaque.

Croix de Guerre avec étoile de bronze, Médaille militaire à titre posthume.

Guilcher jean-François né le 15 août 1869 à l'île de Sein (29) matelot, n° 174, Audierne
Milliner Jean-Noël né le 2 septembre 1898 à l'île de Sein, matelot n° 442, Audierne.

Le matelot Milliner Jean-Noël ayant été élevé par sa tante dès l'âge de deux ans après le décès de ses deux parents, celle-ci, pour percevoir une pension d'ascendant, a déposé une requête auprès du Tribunal civil de Quimper, qui, par jugement du 4 octobre 1923, a accordé la mention Mort Pour la France à ce matelot.

Source : René Richard et Jacques Roignant, Les navires de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, vol 1 et 2, Association Bretagne 14-18, 2010, 2012.

Cordialement.
Memgam
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