INDEPENDANT
Dundee de 154 tx JB 230 tpl
Armateur Edouard LEVASSEUR Fécamp
Affréteur Samuel MAYER La Rochelle
Equipage
GRIEU Jules Capitaine Fécamp
HILLIOT François Second Fécamp
HILLIOT Louis Matelot Fécamp
CREQUY Alexandre Matelot Saint Valéry en Caux
GUIGNERAY François Matelot Fécamp
GUILLOU François Mousse Le Croisic
La perte d'INDEPENDANT
Le dundee effectue une traversée La Rochelle-Swansea avec 120 t de poteaux de mine.
Le 15 Janvier 1917, il se trouve à 20 milles dans le NW d'Ouessant.
Vent de NE variable (allant de frais à calme). Grains de neige. Mer belle. Visibilité 4 milles entre les grains.
Un sous-marin vient soudain en surface tout près d'un trois-mâts qui se trouvait à 2,5 milles dans l'Ouest. Il met le cap sur INDEPENDANT et s'approche à 9 nœuds, stoppe à 1 mille et tire un coup de canon de semonce. L'obus tombe à 20 m par le travers.
Stoppé et mis les embarcations à la mer. Le second et un matelot descendent dans le canot, le capitaine, deux matelots et le mousse dans le doris. Le capitaine prend avec lui le rôle d'équipage et ses documents de douane.
Le commandant du sous-marin leur fait d'abord signe de se diriger vers le trois-mâts. Puis il se ravise et leur fait signe de venir l'accoster. Le canot accoste le sous-marin et le second et son matelot montent à bord. Trois marins allemands porteurs de deux bombes vont sur INDEPENDANT, placent leur bombes dans la chambre et les amorcent en tirant sur un cordon depuis le canot. Mais l'effet est immédiat : les bombes explosent et le dundee coule par l'arrière en 15 minutes. Les Allemands reviennent sur le sous-marin et rendent le canot aux Français. Ils ne sont pas restés longtemps sur le dundee et n'ont rapporté qu'une glène de filin.
Le sous-marin prend alors les deux canots en remorque et se dirige vers le trois-mâts qui est un Danois. Mais au bout de 20 minutes, le commandant regarde l'horizon et voient deux épaisses fumées. Ce sont des destroyers anglais qui font route au SW à bonne vitesse. Un marin se précipite alors sur le pont, largue les remorques et le sous-marin plonge en deux minutes.
Le contre-torpilleur n° 50 recueille les naufragés et prend les canots en remorque. Mais ils seront perdus, la remorque cassant rapidement à cause de la vitesse. Les hommes sont débarqués à Plymouth d'où ils sont rapatriés sur Le Havre par Southampton.
Le trois-mâts danois avait stoppé pendant que le sous-marin faisait route vers lui. Il n'a remis en route qu'après avoir vu les marins recueillis par les Anglais. Il n'est pas suspect.
Pendant leur séjour sur le sous-marin, le commandant a fait offrir par un marin des cigarettes au second et au matelot. Il a lui-même donné son étui au marin qui a donné deux cigarettes à chacun. Il leur a fait un signe de tête de satisfaction quand il les a vu prendre les cigarettes, mais ne leur a pas adressé la parole.
Description du sous-marin
40 m de long
Kiosque avec haubans assez fort courant vers l'avant et vers l'arrière.
1 périscope
1 canon à poste fixe sur l'avant, environ 80 mm avec cylindre de recul
Peinture grise éraillée
Voici la silhouette de ce sous-marin

Commandant
Grisonnant. Environ 45 ans.
Taille moyenne, rasé, nez assez long, yeux bleus, bouche assez grande, expression du visage plutôt débonnaire.
Vêtu d'un grand manteau de cavalerie et portait une casquette de lieutenant de vaisseau.
Vu aussi un officier d'environ 30 ans, ainsi que 6 marins, tous très jeunes (moins de 20 ans). Ils ne paraissaient pas fatigués et causaient entre eux sur le pont. Ils étaient vêtus de vareuses et de pantalons bleus et portaient bottes et longs gants de cuir.
Le sous-marin attaquant
C'était l'UB 38 de l'OL Wilhelm AMBERGER.
La description, pourtant assez précise, qui est faite du commandant ne correspond pas à Amberger. Il ne sera promu Kapitänleutnant qu'à titre posthume, en 1918.
De plus, né en 1890, il n'avait que 26 ans en Janvier 17.
On peut se demander s'il n'y avait pas à bord de l'UB 38 un chef de flottille et si le commandant n'était pas en fait l'officier d'une trentaine d'années vu auprès de lui...
Wilhelm Amberger disparaîtra avec tout son équipage sur l'UB 108, le 2 Juillet 1918, au large de la côte des Flandres, ayant probablement sauté sur une mine.
Cdlt