SAINT MICHEL
Trois-mâts goélette de 550 tpl 315 tx JB
Armateur AUGER Frères Bolbec
Opérateur René Vallin Fécamp
Capitaine JOLY Gustave Caen n° 133
Second JUHEL Joseph Audierne
Maître d'équipage MOULINET Alain Paimpol
+ 6 matelots et 1 novice.
La perte de SAINT MICHEL
La goélette effectue une traversée Le Havre – Britton Ferry avec 200 tonnes de copeaux d'acier.
Le 12 Janvier à 15h30, elle se trouve à 12 milles au SSE du bateau-feu Owers, par 50°31 N et 00°25 W faisant route au N30W à 3 nœuds seulement. En effet, à 12h30, la vergue de misaine avait cassé et s'était affalée sur les lofs où elle avait été saisie.
Coup de vent de NW avec mer très forte. Visibilité 3 à 4 milles.
Le maître d'équipage aperçoit alors un sous-marin portant pavillon allemand qui, à 3 milles, tire deux coups de canon. Les voiles sont affalées et les canots mis à l'eau. Sept hommes prennent place dans le canot avec le capitaine, tandis que le second, le maître d'équipage et le novice descendent dans le doris. Le sous-marin vient stopper à 100 m au vent du voilier et le commandant leur donne l'ordre de venir l'accoster. Seul le doris y parvient. Un marin allemand saute et se jette à plat ventre dans le doris. On lui passe deux bombes et il se fait conduire sous le vent de la goélette. La misaine qui déborde lui sert de tangon pour se hisser à bord avec ses bombes. Il en dispose une à l'avant et une à l'arrière. Il amorce les détonateurs puis, profitant d'un coup de roulis, saute dans le doris qui vient à nouveau accoster le sous-marin. Mais, si agile qu'il fut, le marin allemand tombe à l'eau en voulant remonter à son bord. Ses camarades parviennent à le repêcher au moment où les bombes explosent. Le voilier coule en 3 minutes.
Avant de plonger, le commandant du sous-marin montre au second un vapeur à deux cheminée qui passe au large et lui dit « Voilà un vaisseau français », comme s'il voulait lui indiquer le moyen de se sauver.
Vingt minutes plus tard, c'est un contre-torpilleur anglais qui escortait ce vapeur qui recueille les naufragés des deux embarcations. Le vapeur allait du Havre à Southampton. Les hommes sont déposés à Southampton le 12 Janvier 1917 à 18h30.
Description du sous-marin
Longueur 40 m
1 canon de 100 mm sur l'avant du kiosque (calibre exagéré selon l'officier enquêteur)
1 affut de canon sur l'arrière
Filière double, sans isolateur, de l'avant à l'arrière.
Avant surélevé comme les torpilleurs anglais, avec deux tubes lance-torpille au dessus de l'eau.
1 périscope
Trois panneaux de descente sur kiosque, avant et arrière.
Brise-lames en tôle sur l'avant du kiosque
Voici la silhouette de ce sous-marin.


Le commandant était difficile à distinguer parmi les trois hommes se trouvant sur le kiosque et qui, en raison du mauvais temps, portaient des cirés et des cagoules semblables aux casques des aviateurs.
Mais il parlait très bien le français.
Le sous-marin attaquant
C'était l' UC 18 de l'OL Wilhelm KIEL.
UC 18 sera coulé le 19 Février suivant par le Q-ship n° 18, LADY OLIVE, par 49°15 N et 02°34 W. Il n'y aura aucun survivant parmi les 28 hommes d'équipage.
Le Q 18, commandé par le LV de réserve Franck, fut attaqué à 07h10 du matin ce 19 Février par l' UC 18 qui le canonna à trois milles de distance. Il riposta aussitôt et ses deux premiers coups explosèrent à la base du kiosque. Le troisième mit le canon hors de combat et tua son pointeur. Six autres coups suivirent et l'on vit un homme tué sur le kiosque. Le sous-marin s'immergea.
Franck voulut alors jeter des grenades et donna l'ordre de mettre en avant toute. Mais la machine ne répondit pas. Deux obus allemands étaient tombés dans la salle des machine et la chaufferie ; le collecteur de vapeur avait explosé et le navire s'enfonçait rapidement.
L'équipage prit place dans deux embarcations et sur des radeaux. A 17H00, tous les hommes furent transférés dans les canots, car il faisait trop froid pour demeurer sur les radeaux battus par la mer.. Ils s'y entassèrent à 33 dans chaque alors que la capacité était de 17.
Ils dérivèrent pendant plus de 24 heures avant que l'un des canots soit récupéré par le torpilleur DUNOIS et l'autre par un chalutier.
L' UC 18, lui, ne reparut jamais.
Cdlt