MARIE LOUISE
Donné dans le dossier comme bateau de pêche de Fécamp (trois-mâts goélette), mais plus probablement utilisé comme voilier caboteur.
426,48 tx JB
Armateur Charles Leborgne et Cie.
Capitaine Jean-Marie ARZUL
Second Louis HELLIO
Equipage de 13 hommes ayant signé le rapport du capitaine. Certains noms sont approximatifs, étant quasiment illisibles
HORSNE C. ( ?)
GAUTIER ou CAUVIN ?
BAFLAER Guy ( ?)
PARENTHOEN
BARHEM Théodore ( ?)
BIENVENU
HERMEL Michel
GUSTAVE
PORET
PITITTE
POUCHIN
HALLINGRE
LEVEQUE
Voici les signatures
La perte de MARIE LOUISE
Rapport du capitaine
Quitté Swansea le 13 Mars 1917 à 04h00 du matin pour Fécamp avec une cargaison de charbon.
Le 17 Mars à 06h15, le navire se trouve par 50°08 N 01°59 W cap au S57E vitesse 6 nds. Beau temps. Mer belle. Vent SSW. Temps bouché ;
Aperçu sous-marin dans notre sillage à ½ mille, faisant route sur nous à 12 nds. Il tire un coup de canon d’avertissement, à obus. L’obus passe au dessus du mât de misaine. Fait route pendant encore dix minutes, puis mis en panne et disposé les trois embarcations. Le sous-marin s’approche en plongée et émerge lorsqu’il est à 50 m.
L’équipage fait preuve de sang-froid et de fierté patriotique en hissant le pavillon national. Puis il prend place dans les trois embarcations pourvues en ravitaillement réglementaire.
Les embarcations feront route au S 30 E. Vents et courants nous feront atterrir à Barfleur.
Sitôt le sous-marin émergé, le capot du kiosque s’ouvre et le commandant fait signe, d’un geste autoritaire de la main droite, au capitaine de MARIE LOUISE, d’approcher. Sitôt accosté, un gradé et un marin montent dans l’embarcation munis d’un sac contenant trois bombes.
Le gradé demande en anglais « Papers » ! Je lui remets le rôle d’équipage. Il demande alors « Charte-partie » ! Je lui réponds que je n’ai pas de charte partie. La conversation s’est bornée à ces deux mots et je pense qu’il ne parlait pas anglais. Sitôt monté sur MARIE LOUISE, le matelot amène le pavillon qu’il piétine d’un geste méprisant. Les bombes sont placées dans le poste équipage, la cale et la chambre du capitaine et amorcées. Les deux hommes regagnent le sous-marin. Le navire coule à 07h20.
Description du sous-marin
Pas de numéro. 40 m de long pour 4 de large.
Petit blockhaus ne laissant passer qu’un homme.
1 canon de 77 mm et deux tubes lance-torpilles
Coupe-filets sur l’avant, sur 6 m de longueur environ
1 Périscope
Peinture gris clair
Officier en uniforme de drap noir très propre, portant un bonnet couleur bleu de Prusse avec une large bande blanche.
Uniforme des marins en drap similaire à celui des marins français, mais très usagé.
Grande facilité de manœuvre. Emerge en 1 minute en faisant sortir sa quille de trois mètres au moins et stoppe aussitôt.
Conclusions de l’officier enquêteur
Il note que les trois embarcations munies de vivres et des instruments réglementaires ont été laissées à la libre disposition de l’équipage. A bord du MARIE LOUISE, les Allemands ont pris ce qui leur convenait : compas, montres, jumelles, baromètre et conserves divers.
Le commandant du sous-marin n’a demandé aucun renseignement. Il semblait accomplir sa besogne avec indifférence.
Le second HELLIO a trouvé qu’il y avait beaucoup de ressemblance entre cette attaque et celle qu’il avait subie le 16 Janvier précédent sur le dundee INDEPENDANT de Fécamp, sur lequel il était déjà second. (nota : fiche à venir prochainement)
En l’occurence, le second se trompait car INDEPENDANT avait été coulé par l’UB 38 du KL Wilhelm AMBERGER.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’ UB 18 du KL Klaus LAFRENZ
Cdlt