Bonjour à tous,
LOUISIANE Paquebot mixte de la Compagnie Générale Transatlantique (1905-1916)
Coulé le 9 Mars 1916 par l'UB-18 d'Otto Steinbrinck à 3 milles de cap de La Hève au cours d'un voyage New Orleans via Newport News-Le Havre, avec un chargement de coton.
http://uboat.net/wwi/ships_hit/3717.html
La fiche Miramar :
IDNo: 5602476
Year: 1905
Launch Date: 5.2.05
Date of completion: 6.05
Name: LOUISIANE
Type: Passenger/cargo
Flag: FRA
Tons: 5104
Yard No: 7
LPP: 112.7
Beam: 14.4
Country of build: FRA
Builder: France
Location of yard: Dunkirk
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn): 1T-12
Owner as Completed: Cie Générale Transatlantique, Le Havre
End: 1916
Disposal Data:
sm/t 3nm off Cape La Heve 09.03.1916
http://www.miramarshipindex.org.nz/ship/show/193961
Cordialement,
Franck
LOUISIANE - Compagnie Générale Transatlantique
Re: LOUISIANE - Compagnie Générale Transatlantique
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: LOUISIANE - Compagnie Générale Transatlantique
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Re: LOUISIANE - Compagnie Générale Transatlantique
Bonjour à tous,
Deux vues du LOUISIANE
Mon GP y fut embarqué comme officier mécanicien de Juillet 1912 à Juillet 1913. A l'époque, y était aussi embarqué comme lieutenant le CLC Le Toumelin, père du navigateur solitaire qui fit le tour du monde sur le KURUN au début des années 50.
Plus tard, celui-ci envoya le livre qu'il venait d'écrire, dédicacé, à l'ancien collègue de son père.
Le CLC Le Toumelin avait commandé semble-t-il un bateau-piège (trois-mâts) à la fin de la Grande Guerre. Je n'ai pas trouvé lequel...
Cdlt
Deux vues du LOUISIANE
Mon GP y fut embarqué comme officier mécanicien de Juillet 1912 à Juillet 1913. A l'époque, y était aussi embarqué comme lieutenant le CLC Le Toumelin, père du navigateur solitaire qui fit le tour du monde sur le KURUN au début des années 50.
Plus tard, celui-ci envoya le livre qu'il venait d'écrire, dédicacé, à l'ancien collègue de son père.
Le CLC Le Toumelin avait commandé semble-t-il un bateau-piège (trois-mâts) à la fin de la Grande Guerre. Je n'ai pas trouvé lequel...
Cdlt
olivier
LOUISIANE ― Paquebot mixte ― Compagnie générale transatlantique (1905~1916).
Bonjour à tous,
Les circonstances de la perte du paquebot mixte Louisiane,
survenue le 9 mars 1916
survenue le 9 mars 1916
• Le Temps, n° 19.971, Samedi 11 mars 1916, p. 2,
en rubrique « Sur mer ».
en rubrique « Sur mer ».
« Navires coulés. ― Deux navires ont été coulés dans les eaux françaises du nord par des sous-marins allemands. Le premier, non comme date mais comme importance, est un cargo-boat de la Compagnie générale transatlantique. La nouvelle de sa destruction nous est apportée par la dépêche suivante de notre correspondant :
Le Havre, 10 mars.
Le vapeur Louisiane, de la Compagnie générale transatlantique, a été coulé cette nuit, vers 23 heures. L’équipage serait sauvé entièrement. On ignore les causes de la catastrophe. Les détails manquent.
[Le vapeur Louisiane, de 5.109 tonnes, a été construit à Dunkerque en 1905].
Le second navire est le petit vapeur anglais Hermatrice [Lire : Harmatris], qui a été torpillé à un kilomètre environ au nord-ouest de la jetée de Boulogne.
L’équipage, composé de quarante hommes, s’est sauvé avec les chaloupes du bord. Quatre matelots et un chauffeur ont péri.
Le navire torpillé était une prise de guerre sur les Allemands, que les Anglais avaient débaptisée.
Le vapeur a coulé horizontalement, et son pont supérieur, sa cheminée et ses mâts sont visibles de la côte. [...] »
Le Havre, 10 mars.
Le vapeur Louisiane, de la Compagnie générale transatlantique, a été coulé cette nuit, vers 23 heures. L’équipage serait sauvé entièrement. On ignore les causes de la catastrophe. Les détails manquent.
[Le vapeur Louisiane, de 5.109 tonnes, a été construit à Dunkerque en 1905].
Le second navire est le petit vapeur anglais Hermatrice [Lire : Harmatris], qui a été torpillé à un kilomètre environ au nord-ouest de la jetée de Boulogne.
L’équipage, composé de quarante hommes, s’est sauvé avec les chaloupes du bord. Quatre matelots et un chauffeur ont péri.
Le navire torpillé était une prise de guerre sur les Allemands, que les Anglais avaient débaptisée.
Le vapeur a coulé horizontalement, et son pont supérieur, sa cheminée et ses mâts sont visibles de la côte. [...] »
• Le Temps, n° 19.972, Dimanche 12 mars 1916, p. 2,
en rubrique « Sur mer ».
en rubrique « Sur mer ».
« Navires coulés. ― Des détails parviennent sur la destruction de la Louisiane ; ce vapeur a été tor-pillé par un sous-marin allemand, qui sans avertissement, lui a lancé trois torpilles ; il s’enfonça rapi-dement, et l’équipage eut à peine le temps de mettre les canots à la mer ; quelques-uns des marins durent se sauver à la nage, le troisième mécanicien est seul manquant.
Peu après le torpillage de la Louisiane, et dans les mêmes parages, le trois-mâts norvégien Siluis, de 1.369 tonnes, a également été atteint par une torpille sans avertissement, et a coulé. Deux matelots, blessés par l’explosion, ont coulé avec le navire. Le capitaine, âgé de soixante-cinq ans, a été recueilli et soigné à bord du torpilleur 268, mais a succombé avant d’arriver au port. Plusieurs matelots du Siluis seraient citoyens américains. [...] »
Peu après le torpillage de la Louisiane, et dans les mêmes parages, le trois-mâts norvégien Siluis, de 1.369 tonnes, a également été atteint par une torpille sans avertissement, et a coulé. Deux matelots, blessés par l’explosion, ont coulé avec le navire. Le capitaine, âgé de soixante-cinq ans, a été recueilli et soigné à bord du torpilleur 268, mais a succombé avant d’arriver au port. Plusieurs matelots du Siluis seraient citoyens américains. [...] »
Dernière modification par Rutilius le sam. nov. 30, 2024 11:36 am, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: LOUISIANE - Compagnie Générale Transatlantique
Le second navire est le petit vapeur anglais Hermatrice, qui a été torpillé à un kilomètre environ au nord-ouest de la jetée de Boulogne.
HARMATRIS BR 1T
4,863 J. & C. Harrison, Ltd., London 410.2 x 52.0
C Northumberland SB. Co., Ltd., Newcastle (12) #200 135169
Torp. and sunk by UB 18, 8 March 1916, ¼ mile NE by N of Boulogne Breakwater, voy. St. John, N.B. - Boulogne, oats & hay
Bonjour Daniel et à tous
Le "petit" vapeur HARMATRIS (il n'existe pas d'Hermatrice) long de 124 m. avait quand même un tonnage brut de près de 5000 tonnes et il n'avait jamais eu d'autre armateur que J & C Harrison depuis son achèvement en Déc.1912. On se demande parfois où les journalistes vont chercher tout ce qu'ils écrivent.
Amts
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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Re: LOUISIANE - Compagnie Générale Transatlantique
Bonjour à tous,
LOUISIANE
Voici quelques renseignements complémentaires sur les torpillages de LOUISIANE et SILIUS.
LOUISIANE avait quitté La Nouvelle Orléans le 9 Février 1916. Après une escale à Newport News les 17 et 18 Février, le navire avait traversé l’Atlantique avec une météo plutôt favorable pour la saison. Il avait embarqué une seule passagère pour la France. Il était arrivé sur rade du Havre le 6 Mars à 23h30. L’arraisonnement avait eu lieu très tôt le 7 Mars et il avait reçu l’ordre d’aller mouiller en dehors de l’alignement bouée A2/feu du cap de La Hève.
La rade était encombrée et il y avait de forts grains de neige. Le 7 vers midi, le commandant changea de mouillage et alla se placer sur des fonds de 10m, dans le S22W de La Hève, un peu au nord de la bouée sud de La Carosse.
Le 9 Mars à 22h10, il était toujours en attente à ce mouillage, tous feux éteints, sauf les feux réglementaires de mouillage.
Vent faible de NNE. Mer clapoteuse.
Le navire est alors ébranlé par une forte secousse. Il vient d’être torpillé, la torpille ayant frappé dans le compartiment machine et chaufferie.
Le capitaine Leprêtre, qui venait d’aller se coucher mais ne dormait pas, monte aussitôt sur la passerelle et constate que le navire s’enfonce rapidement.
Le canot n° 7 est mis à l’eau, non sans difficultés dans la nuit noire, toutes les lumières du bord s’étant éteintes. Il s’écarte avec son armement, la passagère, et le chauffeur Leroy, blessé par l’explosion alors qu’il était de quart dans la machine.
Le navire s’enfonce parfaitement droit. Sur le pont principal, le second capitaine Curie a déjà de l’eau jusqu’aux genoux. Il dirige la mise à l’eau du petit canot n° 1, les autres étant devenus inaccessibles.
Le reste de l’équipage parvient à y prendre place, à l’exception du second capitaine qui lui donne alors l’ordre de s ‘éloigner rapidement pour ne pas être aspiré par le remous. Lui-même se jette à l’eau pour tenter de le rejoindre à la nage.
Seul reste sur la passerelle le capitaine. S’étant assuré que plus personne ne semble être à bord, il saute à son tour à l’eau et se hisse sur le canot 1. C’est alors qu’il aperçoit une forme humaine accrochée au bossoir avant du canot 1. Il plonge à nouveau, regagne le navire et attrape cet homme qui était le cuisinier équipage. Mais il a beaucoup de mal à nager en le traînant avec lui et doit s’agripper à un garant d’embarcation qui pend dans la mer. Le canot 1 parvient à récupérer le capitaine et le second, ainsi que le cuisinier, transis et à bout de force.
Le canot 1 va accoster le vapeur suédois HOLLANDIA et y débarque capitaine, second et quelques hommes qui sont aussitôt réconfortés. Les autres restent dans le canot et font route vers la terre qu’ils accostent à minuit. Les marins récupérés par le HOLLANDIA seront plus tard transférés sur l’arraisonneur NEPTUNE qui les conduira à terre.
Dès qu’il avait entendu l’explosion, le second du HOLLANDIA avait fait route sur le LOUISIANE avec une « petrolita » (nota : sans doute petit canot à moteur) et avait récupéré un homme de l’équipage, boulanger, qui s’était jeté à la mer sans attendre la mise à l’eau des canots.
Le canot 7, sous les ordres des lieutenants Morellet et Morin, avait accosté le vapeur norvégien OTTO sur lequel les naufragés avaient embarqué. Puis Morin était revenu sur les lieux du torpillage avec une chaloupe et quatre hommes de l’OTTO, pour voir s’il n’y avait pas d’autres rescapés. C’est alors qu’il avait entendu l’explosion du SILIUS. Les naufragés embarqués sur l’OTTO seront ensuite transférés sur le torpilleur 278.
Enquête
La commission d’enquête va entendre les marins suivants :
LEPRETRE Maurice CLC 36 ans Capitaine Rapport ci-dessus
CURIE Edouard CLC 33 ans 2e capitaine Confirme en tous points le rapport du capitaine
MORILLET Alaric CLC 32 ans 1er lieutenant Etait de quart sur la passerelle au moment du torpillage. A nettement entendu le bruit d’un moteur semblable à un moteur d’aéroplane avant l’explosion.
Se trouvait à bord du HOLLANDIA quand il a entendu l’explosion du SILIUS environ 1h10 après celle du LOUISIANNE.
MORIN Joseph CLC 28 ans 2e lieutenant Est retourné sur les lieux du naufrage avec un canot et quatre hommes du HOLLANDIA. S’y trouvait lorsqu’il a entendu l’explosion du SILIUS.
DERVE François 53 ans Chef mécanicien Estime que Mr PELLOQUIN, 3e mécanicien, se trouvait au parquet inférieur situé à 4 mètres sous la flottaison et qu’il a été tué par l’explosion.
ALLAIN Pierre 29 ans 2nd mécanicien Venait juste de quitter le quart à 22h00, laissant la responsabilité à Mr. Pelloquin, 3e mécanicien, disparu dans le naufrage.
SECQ Matelot sénégalais de quart à la passerelle au moment du torpillage. A entendu un bruit. Se disposait à avertir l’officier de quart quand l’explosion s’est produite.
DUCOLOMBIER Jean 29 ans Graisseur Etait de quart à la machine. A cru à l’abordage du navire par un remorqueur.
LEROY Eugène 35 ans Chauffeur Avait pris le quart à 22h00 et venait de recevoir l’ordre de Mr Pelloquin de décrasser les fourneaux. Commençait celui de tribord quand l’explosion s’est produite. A été projeté sur un tas d’escarbilles et blessé par des projections de tôles. S’est relevé, mais s’est retrouvé en un instant avec de l’eau jusqu’au cou. Malgré l’obscurité complète et la fumée, a réussi à trouver l’échelle de secours et à remonter sur le pont. A été placé dans une embarcation et ramené à terre.
COUSIN César 47 ans 1er boulanger A entendu le bruit d’un moteur d’aéroplane avant l’explosion et a vu une grande gerbe d’eau et de la fumée après.
CASQUET Roger 17 ans 3e boulanger A vu une lueur balayer la surface de l’eau après l’explosion. Toutefois la commission déclare que son témoignage est sujet à caution, car il a du confondre cette lueur avec celle des deux bouées lumineuses jetées à l’eau après le torpillage.
(Casquet est peut-être le boulanger qui s’est jeté à la mer et a été repêché par le second du HOLLANDIA, mais sans certitude)
Réaction des autorités
Bien sûr, ce double torpillage sur rade du Havre interpelle les autorités maritimes qui se posent des questions sur l’efficacité de la surveillance.
Dès le 10 Mars, le Capitaine de Vaisseau OLLIVIER, commandant le front de mer, envoie une note au préfet maritime de Cherbourg pour expliquer ce qui a pu se passer.
« Vers 22h00 hier soir, le vapeur de la Compagnie Générale Transatlantique LOUISIANE a été coulé. Quelques minutes plus tard, le voilier norvégien SILIUS était également coulé. Le commandant du front de mer procèdera aujourd’hui à l’interrogatoire des équipages torpillés. Les PV vous seront transmis le plus tôt possible.
En attendant cette documentation qui permettra d’élucider complètement les causes de la perte des deux bâtiments coulés, je vous adresse les renseignements de la première heure.
Le second du SILIUS a entendu un bruit de moteur en l’air. Il a vu des bombes et des éclats tomber sur l’eau et sur le pont. Le SILIUS a chaviré sur bâbord en coulant et trois hommes ont été noyés.
Le commandant du torpilleur 276, en patrouille dans le secteur sud, a entendu une première détonation qu’il a cru venir d’un coup de canon dans la direction de la Hève. Il a fait route nord. Il a entendu une seconde détonation paraissant venir du sud. Il a alors viré de bord et fait route sur le SILIUS dont il a fait le tour et recueilli l’équipage.
Le torpilleur 301 de surveillance dans le secteur nord, l’arraisonneuse et le dragueur de service n’ont rien entendu. De même pour les services du Front de mer.
L’alerte donnée, le torpilleur 278, de veille, s’est porté sur rade pour transmettre les ordres aux autres torpilleurs. Il n’a rien vu et rien entendu.
Les trois autres torpilleurs disponibles ainsi que le CLAYMORE sont sortis de la citadelle vers 01h00 du matin et sont restés toute la nuit à patrouiller sans rien voir de suspect.
Il est probable que nous avons eu à faire cette nuit à un sous-marin naviguant en surface qui a lancé des torpilles et des bombes. LOUISIANE était mouillé par 9m de fond non loin de la bouée sud de La Carosse. SILIUS était à 500 m dans l’ouest. Le sous-marin a du se présenter dans l’ouest de la rade de La Carosse, faire route dans le secteur blanc du feu des Falaises des Fonds, virer de bord vers la bouée sud pour attaquer LOUISIANE et SILIUS en les laissant par tribord. »
Puis le Contre-Amiral BIARD, commandant Marine Le Havre et Gouverneur militaire de la ville, envoie des propositions au Préfet Maritime.
« Je vous adresse des propositions concernant les mesures à prendre à l’égard des bâtiments mouillés sur rade de La Carosse dans le cas où une force navale allemande viendrait à franchir le Pas de Calais.
- Si les heures de marées s’y prêtent, faire entrer en Seine le plus grand nombre possible de bâtiments, en commençant par les alliés et les neutres transportant du matériel pour le gouvernement.
- S’il en est temps, ordonner à tous les bâtiments qui ne pourraient rentrer en Seine d’appareiller immédiatement et de faire route vers l’ouest en se disséminant dans les divers mouillages de la côte entre Ouistreham et La Hougue.
- J’ai pris l’avis du l’ingénieur en chef des ponts et chaussées et de plusieurs officiers du pilotage sur la rentrée des bâtiments dans les bassins du Havre. Tous sont unanimes à déclarer que cette solution constitue un danger et doit être évitée à tous prix. La plupart sont même d’avis (que je trouve exagéré) de faire plutôt évacuer les bassins.
Il faut toutefois reconnaître que si la Seine constitue un abri, ce n’est pas le cas des bassins, soumis aux mêmes risques de bombardement que la ville. Il est préférable de voir les bâtiments couler sur rade que dans les bassins.
- Vous me conseillez de faire mouiller les bâtiments le plus près possible de terre. Cette mesure est appliquée depuis longtemps au Havre, mais n’est efficace qu’en cas d’attaque par sous-marin, et encore ! Un sous-marin peut attaquer en surface et n’être en rien gêné par cette mesure. Elle n’est d’aucune utilité en cas de bombardement de la ville et du port, tous les coups courts étant destinés aux bâtiments au mouillage.
La seule mesure véritablement efficace consisterait à empêcher la rade de se remplir en déroutant sur Cherbourg ou Portland tous les navires de plus de 5m de tirant d’eau, et à destination de Rouen les autres. »
Enfin, le préfet maritime demande que quatre torpilleurs soient en permanence affecté à la surveillance de la rade.
Une note lui est alors envoyée, en réponse, par le commandant du TROMBE, commandant supérieur des torpilleurs détachés au Havre.
« Amiral,
Jusqu’à présent, nous avions trois torpilleurs de service : deux allant en mer et le troisième se tenant sur une bouée de service de l’avant port pour assurer les communications avec ceux du large.
Vous venez de me dire que vous voulez désormais trois torpilleurs au large et un quatrième sur bouée.
Ce matin, nous avons au Havre 6 torpilleurs : 295, 292, 276, 278, 300 et 301 + le TROMBE.
TROMBE et 301 sont en cale sèche.
300 est indisponible avec ses tuyautages de vapeur en réfection.
295 a besoin de deux jours pour remettre en état son cheval alimentaire (nota : pompe principale)
276 a des « broutements » sur son cylindre MP qui deviennent inquiétants et peuvent entraîner une avarie grave du cylindre lui-même. De plus il vient de mettre bas les feux sur une chaudière, un joint d’extraction ayant sauté.
Je suis obligé de mettre en réparations 276 et il ne me reste plus que deux torpilleurs pour assurer le service.
Dans ces conditions, il me paraît impossible d’augmenter le nombre de bâtiments en patrouille et d’assurer une veille efficace. Je crains que les avaries ne deviennent de plus en plus graves et que nous nous trouvions avec un nombre tellement restreint de torpilleurs que cette veille ne devienne tout à fait illusoire. »
Signé Lieutenant de Vaisseau LANOE Commandant du TROMBE.
Cette note ( sans doute peu appréciée par les hauts gradés) mettait toutefois en évidence la fragilité de ces torpilleurs et les difficultés des responsables aux prises avec des problèmes inextricables et insolubles.
Pour terminer, signalons que l’OTTO, petit vapeur norvégien de 400 tx lancé en 1915 sera à son tour torpillé le 15 Janvier 1917, à dix milles au NW de Belle Ile au cours d’une traversée Middlesbrough - Saint Nazaire, par l’UC 18 de l’OL Wilhelm Kiel.
Quant au HOLLANDIA, vapeur suédois de 1115 tx lancé en 1912, sa destination était Rouen où il montera quelques jours plus tard. Mais il sera lui aussi torpillé trois semaines plus tard, le 31 Mars, se rendant sur lest de Rouen à Rotterdam, et alors qu’il était arrivé au mouillage de Galloper, le sous-marin attaquant étant l’UB 6 de l’OL Ernst Voigt.
Voici le HOLLANDIA (source U-boat.net)
Ajoutons enfin que le second capitaine Edouard Curie et le second mécanicien Pierre Allain (tous deux Croix de Guerre) feront par la suite une belle carrière à la Compagnie Générale Transatlantique. Sur la bible Transat de 1935, on les retrouve respectivement commandant de 1ère classe et chef mécanicien de 1ère classe. On peut penser qu'il naviguaient alors sur les grands paquebots de la compagnie.
Cdlt
LOUISIANE
Voici quelques renseignements complémentaires sur les torpillages de LOUISIANE et SILIUS.
LOUISIANE avait quitté La Nouvelle Orléans le 9 Février 1916. Après une escale à Newport News les 17 et 18 Février, le navire avait traversé l’Atlantique avec une météo plutôt favorable pour la saison. Il avait embarqué une seule passagère pour la France. Il était arrivé sur rade du Havre le 6 Mars à 23h30. L’arraisonnement avait eu lieu très tôt le 7 Mars et il avait reçu l’ordre d’aller mouiller en dehors de l’alignement bouée A2/feu du cap de La Hève.
La rade était encombrée et il y avait de forts grains de neige. Le 7 vers midi, le commandant changea de mouillage et alla se placer sur des fonds de 10m, dans le S22W de La Hève, un peu au nord de la bouée sud de La Carosse.
Le 9 Mars à 22h10, il était toujours en attente à ce mouillage, tous feux éteints, sauf les feux réglementaires de mouillage.
Vent faible de NNE. Mer clapoteuse.
Le navire est alors ébranlé par une forte secousse. Il vient d’être torpillé, la torpille ayant frappé dans le compartiment machine et chaufferie.
Le capitaine Leprêtre, qui venait d’aller se coucher mais ne dormait pas, monte aussitôt sur la passerelle et constate que le navire s’enfonce rapidement.
Le canot n° 7 est mis à l’eau, non sans difficultés dans la nuit noire, toutes les lumières du bord s’étant éteintes. Il s’écarte avec son armement, la passagère, et le chauffeur Leroy, blessé par l’explosion alors qu’il était de quart dans la machine.
Le navire s’enfonce parfaitement droit. Sur le pont principal, le second capitaine Curie a déjà de l’eau jusqu’aux genoux. Il dirige la mise à l’eau du petit canot n° 1, les autres étant devenus inaccessibles.
Le reste de l’équipage parvient à y prendre place, à l’exception du second capitaine qui lui donne alors l’ordre de s ‘éloigner rapidement pour ne pas être aspiré par le remous. Lui-même se jette à l’eau pour tenter de le rejoindre à la nage.
Seul reste sur la passerelle le capitaine. S’étant assuré que plus personne ne semble être à bord, il saute à son tour à l’eau et se hisse sur le canot 1. C’est alors qu’il aperçoit une forme humaine accrochée au bossoir avant du canot 1. Il plonge à nouveau, regagne le navire et attrape cet homme qui était le cuisinier équipage. Mais il a beaucoup de mal à nager en le traînant avec lui et doit s’agripper à un garant d’embarcation qui pend dans la mer. Le canot 1 parvient à récupérer le capitaine et le second, ainsi que le cuisinier, transis et à bout de force.
Le canot 1 va accoster le vapeur suédois HOLLANDIA et y débarque capitaine, second et quelques hommes qui sont aussitôt réconfortés. Les autres restent dans le canot et font route vers la terre qu’ils accostent à minuit. Les marins récupérés par le HOLLANDIA seront plus tard transférés sur l’arraisonneur NEPTUNE qui les conduira à terre.
Dès qu’il avait entendu l’explosion, le second du HOLLANDIA avait fait route sur le LOUISIANE avec une « petrolita » (nota : sans doute petit canot à moteur) et avait récupéré un homme de l’équipage, boulanger, qui s’était jeté à la mer sans attendre la mise à l’eau des canots.
Le canot 7, sous les ordres des lieutenants Morellet et Morin, avait accosté le vapeur norvégien OTTO sur lequel les naufragés avaient embarqué. Puis Morin était revenu sur les lieux du torpillage avec une chaloupe et quatre hommes de l’OTTO, pour voir s’il n’y avait pas d’autres rescapés. C’est alors qu’il avait entendu l’explosion du SILIUS. Les naufragés embarqués sur l’OTTO seront ensuite transférés sur le torpilleur 278.
Enquête
La commission d’enquête va entendre les marins suivants :
LEPRETRE Maurice CLC 36 ans Capitaine Rapport ci-dessus
CURIE Edouard CLC 33 ans 2e capitaine Confirme en tous points le rapport du capitaine
MORILLET Alaric CLC 32 ans 1er lieutenant Etait de quart sur la passerelle au moment du torpillage. A nettement entendu le bruit d’un moteur semblable à un moteur d’aéroplane avant l’explosion.
Se trouvait à bord du HOLLANDIA quand il a entendu l’explosion du SILIUS environ 1h10 après celle du LOUISIANNE.
MORIN Joseph CLC 28 ans 2e lieutenant Est retourné sur les lieux du naufrage avec un canot et quatre hommes du HOLLANDIA. S’y trouvait lorsqu’il a entendu l’explosion du SILIUS.
DERVE François 53 ans Chef mécanicien Estime que Mr PELLOQUIN, 3e mécanicien, se trouvait au parquet inférieur situé à 4 mètres sous la flottaison et qu’il a été tué par l’explosion.
ALLAIN Pierre 29 ans 2nd mécanicien Venait juste de quitter le quart à 22h00, laissant la responsabilité à Mr. Pelloquin, 3e mécanicien, disparu dans le naufrage.
SECQ Matelot sénégalais de quart à la passerelle au moment du torpillage. A entendu un bruit. Se disposait à avertir l’officier de quart quand l’explosion s’est produite.
DUCOLOMBIER Jean 29 ans Graisseur Etait de quart à la machine. A cru à l’abordage du navire par un remorqueur.
LEROY Eugène 35 ans Chauffeur Avait pris le quart à 22h00 et venait de recevoir l’ordre de Mr Pelloquin de décrasser les fourneaux. Commençait celui de tribord quand l’explosion s’est produite. A été projeté sur un tas d’escarbilles et blessé par des projections de tôles. S’est relevé, mais s’est retrouvé en un instant avec de l’eau jusqu’au cou. Malgré l’obscurité complète et la fumée, a réussi à trouver l’échelle de secours et à remonter sur le pont. A été placé dans une embarcation et ramené à terre.
COUSIN César 47 ans 1er boulanger A entendu le bruit d’un moteur d’aéroplane avant l’explosion et a vu une grande gerbe d’eau et de la fumée après.
CASQUET Roger 17 ans 3e boulanger A vu une lueur balayer la surface de l’eau après l’explosion. Toutefois la commission déclare que son témoignage est sujet à caution, car il a du confondre cette lueur avec celle des deux bouées lumineuses jetées à l’eau après le torpillage.
(Casquet est peut-être le boulanger qui s’est jeté à la mer et a été repêché par le second du HOLLANDIA, mais sans certitude)
Réaction des autorités
Bien sûr, ce double torpillage sur rade du Havre interpelle les autorités maritimes qui se posent des questions sur l’efficacité de la surveillance.
Dès le 10 Mars, le Capitaine de Vaisseau OLLIVIER, commandant le front de mer, envoie une note au préfet maritime de Cherbourg pour expliquer ce qui a pu se passer.
« Vers 22h00 hier soir, le vapeur de la Compagnie Générale Transatlantique LOUISIANE a été coulé. Quelques minutes plus tard, le voilier norvégien SILIUS était également coulé. Le commandant du front de mer procèdera aujourd’hui à l’interrogatoire des équipages torpillés. Les PV vous seront transmis le plus tôt possible.
En attendant cette documentation qui permettra d’élucider complètement les causes de la perte des deux bâtiments coulés, je vous adresse les renseignements de la première heure.
Le second du SILIUS a entendu un bruit de moteur en l’air. Il a vu des bombes et des éclats tomber sur l’eau et sur le pont. Le SILIUS a chaviré sur bâbord en coulant et trois hommes ont été noyés.
Le commandant du torpilleur 276, en patrouille dans le secteur sud, a entendu une première détonation qu’il a cru venir d’un coup de canon dans la direction de la Hève. Il a fait route nord. Il a entendu une seconde détonation paraissant venir du sud. Il a alors viré de bord et fait route sur le SILIUS dont il a fait le tour et recueilli l’équipage.
Le torpilleur 301 de surveillance dans le secteur nord, l’arraisonneuse et le dragueur de service n’ont rien entendu. De même pour les services du Front de mer.
L’alerte donnée, le torpilleur 278, de veille, s’est porté sur rade pour transmettre les ordres aux autres torpilleurs. Il n’a rien vu et rien entendu.
Les trois autres torpilleurs disponibles ainsi que le CLAYMORE sont sortis de la citadelle vers 01h00 du matin et sont restés toute la nuit à patrouiller sans rien voir de suspect.
Il est probable que nous avons eu à faire cette nuit à un sous-marin naviguant en surface qui a lancé des torpilles et des bombes. LOUISIANE était mouillé par 9m de fond non loin de la bouée sud de La Carosse. SILIUS était à 500 m dans l’ouest. Le sous-marin a du se présenter dans l’ouest de la rade de La Carosse, faire route dans le secteur blanc du feu des Falaises des Fonds, virer de bord vers la bouée sud pour attaquer LOUISIANE et SILIUS en les laissant par tribord. »
Puis le Contre-Amiral BIARD, commandant Marine Le Havre et Gouverneur militaire de la ville, envoie des propositions au Préfet Maritime.
« Je vous adresse des propositions concernant les mesures à prendre à l’égard des bâtiments mouillés sur rade de La Carosse dans le cas où une force navale allemande viendrait à franchir le Pas de Calais.
- Si les heures de marées s’y prêtent, faire entrer en Seine le plus grand nombre possible de bâtiments, en commençant par les alliés et les neutres transportant du matériel pour le gouvernement.
- S’il en est temps, ordonner à tous les bâtiments qui ne pourraient rentrer en Seine d’appareiller immédiatement et de faire route vers l’ouest en se disséminant dans les divers mouillages de la côte entre Ouistreham et La Hougue.
- J’ai pris l’avis du l’ingénieur en chef des ponts et chaussées et de plusieurs officiers du pilotage sur la rentrée des bâtiments dans les bassins du Havre. Tous sont unanimes à déclarer que cette solution constitue un danger et doit être évitée à tous prix. La plupart sont même d’avis (que je trouve exagéré) de faire plutôt évacuer les bassins.
Il faut toutefois reconnaître que si la Seine constitue un abri, ce n’est pas le cas des bassins, soumis aux mêmes risques de bombardement que la ville. Il est préférable de voir les bâtiments couler sur rade que dans les bassins.
- Vous me conseillez de faire mouiller les bâtiments le plus près possible de terre. Cette mesure est appliquée depuis longtemps au Havre, mais n’est efficace qu’en cas d’attaque par sous-marin, et encore ! Un sous-marin peut attaquer en surface et n’être en rien gêné par cette mesure. Elle n’est d’aucune utilité en cas de bombardement de la ville et du port, tous les coups courts étant destinés aux bâtiments au mouillage.
La seule mesure véritablement efficace consisterait à empêcher la rade de se remplir en déroutant sur Cherbourg ou Portland tous les navires de plus de 5m de tirant d’eau, et à destination de Rouen les autres. »
Enfin, le préfet maritime demande que quatre torpilleurs soient en permanence affecté à la surveillance de la rade.
Une note lui est alors envoyée, en réponse, par le commandant du TROMBE, commandant supérieur des torpilleurs détachés au Havre.
« Amiral,
Jusqu’à présent, nous avions trois torpilleurs de service : deux allant en mer et le troisième se tenant sur une bouée de service de l’avant port pour assurer les communications avec ceux du large.
Vous venez de me dire que vous voulez désormais trois torpilleurs au large et un quatrième sur bouée.
Ce matin, nous avons au Havre 6 torpilleurs : 295, 292, 276, 278, 300 et 301 + le TROMBE.
TROMBE et 301 sont en cale sèche.
300 est indisponible avec ses tuyautages de vapeur en réfection.
295 a besoin de deux jours pour remettre en état son cheval alimentaire (nota : pompe principale)
276 a des « broutements » sur son cylindre MP qui deviennent inquiétants et peuvent entraîner une avarie grave du cylindre lui-même. De plus il vient de mettre bas les feux sur une chaudière, un joint d’extraction ayant sauté.
Je suis obligé de mettre en réparations 276 et il ne me reste plus que deux torpilleurs pour assurer le service.
Dans ces conditions, il me paraît impossible d’augmenter le nombre de bâtiments en patrouille et d’assurer une veille efficace. Je crains que les avaries ne deviennent de plus en plus graves et que nous nous trouvions avec un nombre tellement restreint de torpilleurs que cette veille ne devienne tout à fait illusoire. »
Signé Lieutenant de Vaisseau LANOE Commandant du TROMBE.
Cette note ( sans doute peu appréciée par les hauts gradés) mettait toutefois en évidence la fragilité de ces torpilleurs et les difficultés des responsables aux prises avec des problèmes inextricables et insolubles.
Pour terminer, signalons que l’OTTO, petit vapeur norvégien de 400 tx lancé en 1915 sera à son tour torpillé le 15 Janvier 1917, à dix milles au NW de Belle Ile au cours d’une traversée Middlesbrough - Saint Nazaire, par l’UC 18 de l’OL Wilhelm Kiel.
Quant au HOLLANDIA, vapeur suédois de 1115 tx lancé en 1912, sa destination était Rouen où il montera quelques jours plus tard. Mais il sera lui aussi torpillé trois semaines plus tard, le 31 Mars, se rendant sur lest de Rouen à Rotterdam, et alors qu’il était arrivé au mouillage de Galloper, le sous-marin attaquant étant l’UB 6 de l’OL Ernst Voigt.
Voici le HOLLANDIA (source U-boat.net)
Ajoutons enfin que le second capitaine Edouard Curie et le second mécanicien Pierre Allain (tous deux Croix de Guerre) feront par la suite une belle carrière à la Compagnie Générale Transatlantique. Sur la bible Transat de 1935, on les retrouve respectivement commandant de 1ère classe et chef mécanicien de 1ère classe. On peut penser qu'il naviguaient alors sur les grands paquebots de la compagnie.
Cdlt
olivier
LOUISIANE ― Paquebot mixte ― Compagnie générale transatlantique (1905~1916).
Bonjour à tous,
• Torpilleur 278 — alors commandé par le premier maître pilote Auguste Vincent Marie LÉGO —, Journal de bord — 26 janv. ~ 31 mai 1916 —, colonne Journal de navigation : Service historique de la Défense, Cote SS Y 514, p. num. 647.
« Vendredi 10 [mars 1916]
Minuit à la mer. Le 276 nous communique que deux navires ont été torpillés dans le Sud du mouillage de La Carosse. Fait route sur les lieux, recueilli un homme auquel nous avons donné les soins néces-saires mais nous n’avons pas pu le ranimer. Continué notre route en faisant très bonne veille. Pa-trouillé aux alentours des épaves. Un vapeur norvégien nous hèle ; il avait à bord trente hommes de la Louisiane. Accosté ce norvégien à 1 h. 30 pour les embarquer à bord ; distribué des effets (cache-nez) ; pris une chaloupe de la Louisiane à la remorque et rentré dans l’avant-port ; accosté le quai du sémaphore ; envoyé tous ces hommes au poste de secours ainsi que le cadavre. Appareillé ; surveil-lance, ligne de file avec le 301. 16 h. 30 — Rentré dans l’avant-port pour faire de l’eau. 2 hommes aux vivres. Appareillé pour la surveillance. 17 h. 00 — Rentré dans le bassin de la Citadelle ; charbonné. Souper. 18 h. 00 — Permissionnaires. Réglé le service de nuit.
Le patron,
Le Commandant,
Signé : Le Provost
Signé : Légo »
• Torpilleur 278 — alors commandé par le premier maître pilote Auguste Vincent Marie LÉGO —, Journal de bord — 26 janv. ~ 31 mai 1916 —, Procès verbaux : Service historique de la Défense, Cote SS Y 514, p. num. 607.
« Le 11 mars, ayant recueilli 30 naufragés provenant du vapeur torpillé Louisiane, 9 cache-nez et 3 caleçons leur ont été distribués. De plus, afin de recouvrir le corps non vêtu d’un noyé trouvé à la mer cette même nuit, à 0 h. 45, 2 couvertures de laine ont été laissées à terre au poste de secours avec ledit cadavre.
Le commandant estime que le don de ces objets doit être considéré comme l’équivalent d’une perte, ce qui, par conséquent, justifie le présent procès verbal.
Bord, 11 mars 1916,
Le Commandant
Signé : Légo »
Le patron,
Le Commandant,
Signé : Le Provost
Signé : Légo »
• Torpilleur 278 — alors commandé par le premier maître pilote Auguste Vincent Marie LÉGO —, Journal de bord — 26 janv. ~ 31 mai 1916 —, Procès verbaux : Service historique de la Défense, Cote SS Y 514, p. num. 607.
« Le 11 mars, ayant recueilli 30 naufragés provenant du vapeur torpillé Louisiane, 9 cache-nez et 3 caleçons leur ont été distribués. De plus, afin de recouvrir le corps non vêtu d’un noyé trouvé à la mer cette même nuit, à 0 h. 45, 2 couvertures de laine ont été laissées à terre au poste de secours avec ledit cadavre.
Le commandant estime que le don de ces objets doit être considéré comme l’équivalent d’une perte, ce qui, par conséquent, justifie le présent procès verbal.
Bord, 11 mars 1916,
Le Commandant
Signé : Légo »
Dernière modification par Rutilius le mar. nov. 07, 2023 10:29 am, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
LOUISIANE ― Paquebot mixte ― Compagnie générale transatlantique (1905~1916).
Bonjour à tous,
Récompense pour faits de sauvetage
• Le Temps, n° 20.051, Mardi 30 mai 1916, p. 2,
en rubrique « Marine ».
en rubrique « Marine ».
« MÉDAILLE DU SAUVETAGE AU COMMANDANT DE LA LOUISIANE. ― Parmi les récompenses pour faits de sauvetage publiées au Journal officiel de ce matin, nous relevons celle de :
Leprêtre, capitaine au long-cours, commandant la vapeur Louisiane, médaille d’argent de 1re classe : son navire ayant été torpillé par un sous-marin ennemi, le 9 mars 1916, en rade du Havre, à cinq milles de la terre, a fait monter tous l’équipage dans les embarcations, et après s’être assuré qu’il ne restait plus personne à bord, a rejoint à la nage une de ces embarcations. Quelques instants après, ayant aper-çu un homme qui, ne sachant pas nager, se tenait cramponné au bossoir d’un canot, n’hésita pas à se rejeter à la mer pour lui porter secours et réussit, après de sérieuses difficultés et non sans avoir couru de grands dangers, à le ramener dans l’embarcation. »
Leprêtre, capitaine au long-cours, commandant la vapeur Louisiane, médaille d’argent de 1re classe : son navire ayant été torpillé par un sous-marin ennemi, le 9 mars 1916, en rade du Havre, à cinq milles de la terre, a fait monter tous l’équipage dans les embarcations, et après s’être assuré qu’il ne restait plus personne à bord, a rejoint à la nage une de ces embarcations. Quelques instants après, ayant aper-çu un homme qui, ne sachant pas nager, se tenait cramponné au bossoir d’un canot, n’hésita pas à se rejeter à la mer pour lui porter secours et réussit, après de sérieuses difficultés et non sans avoir couru de grands dangers, à le ramener dans l’embarcation. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
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Re: LOUISIANE - Compagnie Générale Transatlantique
Bonjour à tous,
Une autre vue du paquebot Louisiane
Cdlt
Une autre vue du paquebot Louisiane
Cdlt
olivier
LOUISIANE ― Paquebot mixte ― Compagnie générale transatlantique (1905~1916).
Bonsoir à tous,
• Navigazette, n° 878, Jeudi 1er février 1906,
p. 8, en rubrique « Transports ».
p. 8, en rubrique « Transports ».
Dernière modification par Rutilius le sam. nov. 30, 2024 11:18 am, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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