AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

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MichelC
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par MichelC »

Bonjour à tous,

Le dragueur auxiliaire AUVERGNE aurait heurté une mine le 18 janvier 1916 (au moins un tué Louis Félicie Marie DASSE).
En savez vous plus sur le lieu du naufrage, les circonstances, le nombre de tués, le type de bâtiment (chalutier ?)
Bien amicalement
Michel
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Ar Brav
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par Ar Brav »

Bonjour Michel,

Pour l'instant, c'est maigre :

AUVERGNE Dragueur auxiliaire (1915-1916)

Chantier & Caractéristiques :

Forges & Chantiers de la Méditerranée, Graville, Le Havre
Commencé :
Mis à flot : 1900
En service (MM) : 1900
En service (MN) : 09.11.1915
Retiré (MN) : 18.01.1916
Retiré (MM) : 1917
Caractéristiques : 523 t ; 540 tjb ; 62,2 x 7,9 m ; 2 machines alternatives à triple expansion ; chaudières ; 550 cv ; 14 nœuds.
Armement :

Principales dates & Observations :

Caboteur Cherbourg des Chemins de Fer de l’Ouest, London, Brighton & South Coast Railway C°, de Dieppe (sans doute un Transmanche) construit au Havre en 1900. Chantier numéro 243. Il fait partie d'une première série de trois cargos identiques (Brest, Cherbourg et Portsmouth) construite entre 1900 et 1902 à Graville. Seul le premier de cette série entrera dans la flotte de la SNCF, les deux autres ayant été perdus avant sa création.
09.11.1915 : réquisitionné à Dieppe et renommé Auvergne
18.01.1916 : saute sur une mine au large de Boulogne, peut-être larguée par le sous-marin UC-3. Il est gravement endommagé.
04.1917 : démoli.

http://navires-14-18.com/admin/A.php?limite=240

Sources :

La Marine Marchande française, Jean Randier, EMOM, 1980
La guerre navale dans la Zone des Armées du Nord, CV A. Thomazi, Payot, 1924
La flotte SNCF et les car-ferries français, Gilles Barnichon et Stéphane Zunquin, Editions MDV, 2001
Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche, Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005
http://www.netmarine.net/dico/index.htm
Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003
http://uboat.net
http://www.miramarshipindex.org.nz/ship ... No=5601433


Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Ar Brav
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par Ar Brav »

Re,

La fiche Miramar de l'Auvergne :

IDNo: 5601433
Year: 1900
Name: CHERBOURG
Type: Cargo ship
Flag: FRA
Tons: 523
Yard No: 243
LPP: 62.2 m
Beam: 7.9 m
Country of build: FRA
Builder: Mediterranee
Location of yard: Le Havre
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn): 2T-14
Owner as Completed: Cie des Chemins de Fer de l'Ouest, Dieppe
Naval or paramilitary marking :
A: *
End: 1917
Subsequent History:

1915 : AUVERGNE (French Navy)

Disposal Data:

Mined off Boulogne 18.01.1916 & bu 04.1917

http://www.miramarshipindex.org.nz/ship/show/236607

Cordialement,
Franck
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Yves D
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par Yves D »

Et sa trace dans le SR de 1900
CHERBOURG FR 2T (10)
523 Cie. des Chemins de Fer de l'Ouest (London, Brighton & So. Coast Rly. Co., mgrs.), Dieppe 204.0 x 26.0
C Forges & Chant. de la Méditerranée, Havre #243
09 - Chemins de Fer de l'État Français (s/m)
15 - AUVERGNE French Navy requisition - minesweeper
Mined off Boulogne, 18 Jan 1916, CTL, Broken up April 1917

Cdlt
Yves
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MichelC
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par MichelC »

Bonjour,

C'est déjà très bien !

Grand merci à vous deux :jap:

Amicalement

Michel
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Yves D
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par Yves D »

Michel, Franck et tous, bonjour
Après examen des mouillages de mines effectués à l'époque, il est très probable que la mine provienne du sous-marin UC 3, Oblt z.S. Erwin Waßner (Minensperre 44 mouillé dans la nuit du 11.1). Il faudrait la position de l'épave pour le préciser davantage.
Cdlt
Yves
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Rutilius
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par Rutilius »

.
Bonsoir à tous,


La perte du dragueur Auvergne (18 janvier 1916).


● Le Temps, n° 19.922, Samedi 22 janvier 1916, p. 2, en rubrique « Sur mer ».


« L’œuvre des mines


Les mines, soit mouillées, soit à la dérive, recommencent leur œuvre de destruction. Le
Journal de Rouen nous apprend que le cargo Cherbourg, qui est mobilisé comme drague-mines, a heurté une mine à la dérive au large de Boulogne. L’explosion de l’engin n’a fait que de fortes avaries au cargo qui, secouru par un autre cargo, le Brest, a pu être remorqué à Boulogne. On signale un homme blessé.

D’autre part, le vapeur Léoville a touché une mine à hauteur de l’estuaire de la Tamise et a pu, malgré ses avaries, se diriger vers l’embouchure du fleuve où il s’est échoué. Deux matelots ont disparu. »



● L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 6.066, Samedi 22 janvier 1916, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


« LES MINES EN MANCHE ET MER DU NORD


LE HAVRE, 21 janvier. ― Le cargo Cherbourg, mobilisé comme dragueur de mines, se trouvait au large de Boulogne, lorsqu’il a heurté une mine à la dérive, qui l’atteint au-dessous de la ligne de flottaison, à hauteur des machines. Un seul homme a été blessé. Le cargo Brest s’est po rté au secours du Cherbourg, qu’il a réussi à remorquer à Boulogne. Le Cherbourg est considéré comme perdu.

Le vapeur Léoville, allant de Grimsby à Dieppe, a également heurté une mine, à hauteur de la Tamise. On avait annoncé qu’il était perdu. Fort heureusement, il n’en est rien. Il a réussi à s’échouer à la côte et pourra être renfloué. »



● L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 6.084, Mercredi 9 février 1916, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


« A L’ORDRE DE L’ARMÉE. ― Est cité à l’ordre du jour de l’armée : Louis Dasse, q. m. mécan. (1) : a fait preuve de beaucoup de courage et de dévouement lorsque le bâtiment sur lequel il était embarqué a heurté une mine. Est mort à son poste.

RÉCOMPENSES. ― Un témoignage officiel de satisfaction a été accordé à : MM. le lieut. de v. Audouard, commandant une escadrille de dragueurs ; le lieut. de v. Demenais, commandant un torpilleur
(2) ; le 1er m. de man. Joseph Le Guen, commandant un chalutier dragueur ; le maître de man. Augustin Eloy, commandant un chalutier dragueur (3), pour l’initiative, la présence d’esprit et l’habileté professionnelle dont ils ont fait preuve au cours des opérations de sauvetage du personnel et de remorquage d’un chalutier qui avait heurté une mine. »

________________________________________________________________________________________________________________________________________________


(1) DASSE Louis Félicie Marie, né le 11 août 1894 à Gustavia (Île de Saint-Barthélemy) et domicilié à Grand-Bourg (Île de Marie-Galante, Guadeloupe), mort le 18 janvier 1916, « tué à la suite de l’explosion d’une mine », Quartier-maître mécanicien, Matricule n° 24.123 – 3.


(2) DEMENAIS Louis Aubin Armand (V. « Officiers parmi tant d’autres… », p. 35).


(3) ÉLOI Augustin Guillaume, né le 25 novembre 1878 à Plerguer (Ille-et-Vilaine) et domicilié à Miniac-Morvan (– d° –). Premier maître de manœuvre, inscrit définitif au quartier maritime de Saint-Malo le 29 septembre 1902 sous le n° 4.218 ; classe 1898, n° 1.003 au recrutement de Saint-Malo.

Par une cruelle ironie du sort, lui-même périra avec le patrouilleur auxiliaire Saint-Louis III, après que celui-ci eut saute sur une mine, le 30 mars 1917.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
kgvm
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par kgvm »

Any idea why the "Cherbourg" was renamed by the French Navy? As far as I know there was no other ship of this name in service.
olivier 12
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

AUVERGNE

Voici le rapport du Lieutenant de Vaisseau RIVET, commandant le dragueur auxiliaire AUVERGNE, sur l’accident du 18 Janvier 1916.

"Appareillé le 18 Janvier à 14h15, avec le BLANC NEZ, pour aller en patrouille entre le bateau-feu de Boulogne et le Colbart.Temps brumeux, mer calme. Doublé la jetée Carnot à 14h30 et mis le cap au N60W machines à 80 tours. Courant portant au SW. Vitesse environ 7 nœuds pour atterrir sur le bateau-feu du Ridge, ou un peu au nord.

A 15h00, Monsieur Picot, officier en second prend le quart. J’étais moi-même dans le kiosque de navigation. Vers 15h15, l’homme de veille à l’avant signale à l’officier de quart un objet flottant entre deux eaux, que celui-ci aperçoit très nettement. Cent mètres plus loin, un autre objet de même forme, immergé à environ 8 m passe le long du bord. Monsieur Picot m’avertit qu’on est passé près de deux mines. Je résolus de faire demi-tour pour mouiller une bouée et mis la barre à droite 20. Le bateau avait abattu d’environ cinq quarts quand l’explosion se produisit. Il était 15h20. Une forte colonne noire jaillit sur l’arrière des machines qui stoppèrent immédiatement. La vapeur des chaudières s’échappait par la cheminée de descente et le navire parut s’enfoncer. Les hommes s’étaient rapidement portés aux canots. Je descendis de la passerelle en compagnie de Monsieur Picot et du second maître pilote Plessis pour ramener ordre et calme, et l’abandon se passa correctement.

Je me dirigeai vers la machine où se trouvaient trois hommes de quart. Le compartiment était déjà envahi par l’eau et je croyais le personnel perdu quand j’aperçus le chauffeur Versinbrun dont la tête et les bras sortaient d’une brèche à la partie supérieure de la cloison de séparation machine – cale arrière. Avec Monsieur Picot et un homme, nous sommes parvenus à le sortir.
Puis notre attention fut attirée par le cri « Sauvez-moi ! » venu de tribord. Il était poussé par le chauffeur Brieux, que l’explosion avait porté sur les chaudières et dont nous apercevions la tête par le hublot tribord du dôme de la chaufferie. Le chauffeur Delestre et le canonnier Primel (ou Prizel ?) parvinrent, en disloquant deux tôles écrans, à saisir la main de Brieux et à le ramener à l’air.

Pendant ce temps, la baleinière tribord avait accosté l’ALEXANDRINE. Restaient notre 2e baleinière et le youyou du BLANC NEZ qui avait recueilli notre matelot TSF, projeté à la mer avec sa cabine. Je fis embarquer tout mon monde, m’assurant qu’il ne restait personne à bord et, le bâtiment s’enfonçant de plus en plus, je quittai le bord et vins accoster le BLANC NEZ. Je donnai l’ordre de faire immédiatement l’appel à bord du BLANC NEZ et de l’ALEXANDRINE et constatai alors qu’il manquait le quartier maître mécanicien Dasse. Je repris la baleinière pour aller le chercher. L’eau avait encore gagné, de sorte qu’il était impossible de pénétrer dans la machine encombrée de débris.

Le PICARDIE étant à proximité, je me fis déposer à bord et renvoyai la baleinière. Un temps d’arrêt semblant se produire dans l’enfoncement de l’AUVERGNE, je demandai au commandant de PICARDIE de le prendre en remorque. Il y consentit et je partis avec le youyou du BLANC NEZ et six hommes pour tourner la remorque sur l’avant, puis revins sur le PICARDIE.

Nous fîmes route sur Boulogne où AUVERGNE fut amarré à 22h30.

J’ai le regret de vous annoncer la mort du quartier maître Dasse dont le corps a été retrouvé à marée basse ce matin, et transporté à l’hôpital.
Le matelot TSF Bouteiller et le chauffeur breveté Brieux sont blessé, assez gravement pour ce dernier (brûlures à la face et aux bras).

Je vous signale la belle conduite du canonnier Primel et du chauffeur Delestre, le grand calme de l’équipage, l’aide précieuse fournie par le second, Monsieur Picot, et par les capitaines du BLANC NEZ et de PICARDIE."

Signé : RIVET

La seule victime fut donc le chauffeur Louis Félicie Marie DASSE, 21 ans, né le 11 Août 1894 à Gustavia, île de Saint Barthélémy (et non de Guadeloupe). Il habitait à Grand Bourg dans l’île de Marie-Galante.

On notera aussi que si le CHERBOURG avait été rebaptisé AUVERGNE, le BREST, qui l'a pris en remorque, avait été rebaptisé PICARDIE.

Cdlt
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Rutilius
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Re: AUVERGNE - Dragueur auxiliaire

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ Le commandant du dragueur auxiliaire Cherbourg, futur Auvergne.


Par décret en date du 10 novembre 1915 (J.O., 12 nov. 1915, p. 8.131), fut nommé au commandement du « dragueur de mines Brest », ultérieurement dénommé Auvergne, le lieutenant de vaisseau Eugène Léon RIVET.

Il commanda par la suite :

— le patrouilleur-dragueur auxiliaire Au-Revoir, torpillé et coulé le 26 février 1916 par le sous-marin allemand UB-18 (Oberleutnant zur See Otto Steinbrinck) à 6 milles dans le N. N.-W. du cap de La Hève, ainsi qu’une section de patrouilleurs de la Manche ;

— le dragueur-canonnière Espiègle (1917 ~ 1918) ;

— les Patrouilles aériennes de Corse (1918 ~ 1919).


— RIVET Eugène Léon, né le 22 juillet 1880 à Conflans-Jarny (Meurthe-et-Moselle) et décédé le 22 juin 1964 à Paris (XVIe Arr.). Fils de Pierre Gustave Romain RIVET, percepteur-receveur municipal, et d’Anne Marie LAJOUX, son épouse, sans profession. Marié le 21 avril 1914 à Brest (Finistère) avec Gabrielle Marie Amélie Lucienne RÉGURON.

Admis à l’École navale le 1er octobre 1897 ; nommé aspirant de 2e classe le 1er août 1899, étant classé 16e sur 65 (J.O., 1er août 1899, p. 5.200). Achève sa carrière au grade de vice-amiral d’escadre (15 juin 1939).

Successivement promu chevalier (D. 31 déc. 1913), officier (Arr. 7 nov. 1920), commandeur (D. 3 juill. 1933, J.O., 7 juill. 1933), grand officier (Arr. 29 déc. 1939) et, enfin, grand’croix (D. 8 juin 1955) dans l’ordre national de la Légion d’honneur.

Base Léonore, Dossier 19800035/606/68462 —> http://www.culture.gouv.fr/LH/LH209/PG/ ... 024295.htm

Espace Tradition de l’École navale —> http://ecole.nav.traditions.free.fr/off ... eugene.htm


Dans la partie « Avis et communications » du Journal officiel du 8 décembre 1915, sous le timbre du Ministère de la Marine, se trouve publiée l’information suivante : « Le dragueur Cherbourg portera le nom de Auvergne. » (p. 8.273).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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