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Société Paul Lesourd & Fils
La société Paul Lesourd & Fils fut initialement formée dans le courant de la seconde moitié du XIXe siècle par Grégoire Paul LESOURD, né le 23 août 1832 à Tours (Indre-et-Loire) (Registre des actes de naissance de la ville de Tours, Année 1832, f° 138, acte n° 546). Le 27 juillet 1895, elle fut constituée en société en nom collectif au capital de 400.000 fr., conservant sa raison sociale et son objet : l’impor-tation, la distillation et le raffinage des huiles minérales (Archives commerciales de la France, n° 64, Samedi 10 août 1895, p. 1.011). Son siège social était alors établi à Tours, au 34, rue Néricault-Des-touches ; elle exploitait dans cette ville, avenue de Grammont, une usine qui employait une centaine d’ouvriers.
A la suite du décès de son fondateur, survenu le 2 mars 1906 à Nice (Alpes-Maritimes) (Registre des actes de décès de la ville de Nice, Année 1906, f° 67, acte n° 662), tous les biens meubles et immeubles appartenant à la société en nom collectif Paul Lesourd & Fils — et notamment le trois-mâts barque Alice-et-Isabelle — furent apportés par la succession à une société anonyme dite « Raffineries de Grammont ». Constituée pour une durée de 50 ans lors d'une assemblée générale initiale des action-naires réunie 30 juillet 1906 à Tours, cette société, au capital de 3.500.000 fr., avait pour objet social « l’importation, la distillation, le raffinage et la vente des huiles minérales, ainsi que tout ce qui se rap-porte directement ou indirectement à cette industrie » ; son siège social était établi à Tours, au 1, rue Rabelais. Ses premiers administrateurs furent : Paul LESOURD, Max LESOURD, Élie LESOURD, Charles LESOURD, Clément GERMAIN et Félix MERCIER (Les Assemblées générales, Recueil bi-mensuel, 25 mars 1907, Suppl. n° 2, Partie II., p. 31 et s.). L’un des exemplaires originaux des statuts fut déposé pour minute le 13 juillet 1906 en l’étude de Maître VIOT, notaire à la résidence de Tours. Les actions de la société furent introduites à la Bourse de Paris le 14 mai 1907.
La Société anonyme des Raffineries de Grammont n’eut qu’une existence éphémère. Elle fut, en effet, placée en liquidation judiciaire par un jugement prononcé le 31 août 1908 par le Tribunal de commerce de Tours (Archives commerciales de la France, n° 74, Samedi 12 sept. 1908, p. 1.175 ~ Le Rentier, 17 sept. 1908, p. 360).
Les produits issus des activités industrielles de la société Paul Lesourd & Cie étaient, pour partie, com-mercialisés sous les marques « Léonine, éclairage de luxe » (pétrole lampant), « Léonine, pétrole de luxe et de sûreté », « Essence Lesourd » (carburant automobile) et « Oléo Naphte » (graisses et lubri-fiants).
Enfin, cette entreprise était titulaire pour une durée de 15 ans du brevet d’invention n° 327.402 qui lui avait été délivré le 16 décembre 1902 pour « un nouveau dispositif applicable aux fortes lampes à pé-trole pour l’éclairage public des jardins, etc., pour permettre la montée et la descente desdites lam-pes en vue de l’allumage » (Bull. des Lois 1904, Bull. n° 2.508, p. 967).
A noter qu’outre le trois-mâts pétrolier Alice-et-Isabelle, elle armait un autre bâtiment, le vapeur Haydée. Ce dernier s’échoua le 8 mars 1895 sur un récif de corail au large des îles Bermudes, étant parti de Saint-Nazaire le 25 janvier à destination de Philadelphie (Pennsylvanie, États-Unis) avec un chargement de silex et de fûts à pétrole vides (Capitaine VIAUD) (Trib. com. Nantes, 20 févr. 1897, Lessourd c./. Charles Simon et autres assureurs : Gaz. Pal. 1897, p. 397).
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