FRANCOISE D’AMBOISE
Trois-mâts barque lancé le 18 Mai 1901 aux chantiers Dubigeon de Chantenay pour la Société Bretonne de Navigation dont le siège était situé 2 rue Contrescarpe à Nantes.
Voilier identique à l’ANNE DE BRETAGNE et au SAINT LOUIS.
1973 tx JB 1741 tx JN 2800 tpl
Longueur 79,80 m Largeur 11,80 m TE 6,80 m
2560 m2 de voilure
Voici la mâture d’un voilier de ce type (ici ANNE DE BRETAGNE)

Pris au neuvage par le capitaine Le Meilleur. Premier voyage avec du charbon de Swansea à San Francisco. FRANCOISE D’AMBOISE quitta Swansea en même temps que HOCHE, alors à son premier voyage, et DUCHESSE ANNE. Les trois navires avaient la même destination et c’est DUCHESSE ANNE qui arriva quinze jours avant les autres, avec 110 jours de mer.
FRANCOISE D’AMBOISE avait cassé son gouvernail à 400 milles de San Francisco et dut demander assistance pour se faire remorquer jusqu’au port.
En 1904, allant de Dunkerque à Hambourg, abordage avec le chalutier LA RENOMMEE qu’il coule. En 1908, traversée extrêmement dure de Nouméa à Glasgow avec présence de glaces énormes dans le Pacifique sud. Un grand navire fut aperçu échoué sur l’un de ces icebergs, mais ne put être identifié.
En 1912, le trois-mâts est racheté par la Société Générale d’Armement, de Nantes.
La perte de FRANCOISE D’AMBOISE
FRANCOISE D’AMBOISE quitte Leith, en Ecosse, le 14 Juin 1916 chargé de 1832 tonnes de coke pour Valparaiso. Il est affrété par une société de Londres, T…
Lacroix indique que le capitaine est Calbourdin. Mais il semble que ce soit une erreur, car le rapport officiel des archives porte le nom de Tranchant en tant que capitaine, ayant sous ses ordres 22 homme d’équipage.
D’ailleurs, Lacroix se trompe aussi dans la date de l’appareillage qu’il donne comme étant le 21 Janvier. Ces erreurs sont reprises par Randier dans son ouvrage sur les grands voiliers français.
Le mardi 20 Juin à 23h50, le trois-mâts se trouve par 60°00 N et 02°45 W faisant route à 4 nœuds au N30W. Petite brise de SSW, petite houle, ciel couvert avec bruine, pas de lune.
Deux hommes voient soudain émerger sur bâbord arrière, à environ 1 mille un sous-marin qui fait aussitôt route sur eux en passant sur l’arrière.
Il envoie à plusieurs reprises un signal avec une lampe scott, puis voyant qu’on ne lui répond pas, hisse des pavillons, mais qui sont impossibles à lire (nota : il s’agissait des pavillons A.B. signifiant « Abandonnez le navire »)
Le voilier continue sa route, mais le sous-marin vient alors à sa hauteur et un officier du sous-marin crie à l’équipage de se sauver et d’aller rejoindre un dundee de pêche suédois qui se trouve à environ 8 milles dans le sud. Le FRANCOISE D’AMBOISE avait effectivement croisé ce dundee vers 19h00. Le capitaine déclare d’ailleurs qu’il avait été surpris, car il est rare de voir un navire de pêche seul sur la route des vapeurs dans cette région.
Le trois-mâts est mis en panne, les baleinières descendues à la mer et l’équipage évacue dans le calme.
Le sous-marin lance une torpille à 00h57. On entend un bruit sourd, une colonne d’eau s’élève à 30 m de hauteur et le voilier coule à 01h05. La torpille aurait explosé dans le coke.
Les canots font route au sud, mais le sous-marin les rattrape, et demande à celle du capitaine de venir l’accoster.
Le commandant du sous-marin demande les papiers. Il parle seulement anglais, mais un 2e officier parlant bien français prend la valise de papiers, la fouille, puis la rend au capitaine. Seuls s’y trouvaient les papiers de douane.
Le sous-marin mesurait 75 à 80 m. Le pont était plat avec un canon sur l’avant et un tube lance-torpilles sur l’arrière. (nota : il s’agissait plus probablement de glissières pour le larguage de mines, selon les autorités anglaises de Kirkwall.)
Passerelle avec un entourage de tôle, pas de projecteur, une antenne TSF sur le kiosque, 4 ou 5 fils électriques trempant dans l’eau ( ?) -peut-être Yves a-t-il une explication sur ces fils

Il y avait un berthon (radeau de sauvetage) plié contre la face bâbord du blockhaus.
Voici la silhouette du sous-marin

Le commandant est resté en haut du kiosque . Il avait une casquette graisseuse. On a vu 3 ou 4 officiers et 4 marins. L’officier qui parlait français portait un jersey blanc.
Le sous-marin a ensuite disparu dans la bruine.
Les naufragés ont suivi les conseils de l’officier parlant français et vers 01h30, ils ont aperçu le dundee suédois. Mais ils ne s’en sont pas approchés, doutant fort qu’il soit en pêche…
A 02h30, ils ont été recueillis avec leurs deux baleinières par le vapeur suédois INLAND qui faisait route de Göteborg sur Tampa, Floride. (Nota : ce cargo suédois, construit en 1909 naviguera jusqu’en 1958)
Celui-ci s’est rapproché du cap Papa Westray et s’est mis en communication avec le sémaphore. Ils ont alors été transférés sur un chalutier patrouilleur anglais qui les a déposés à Kirkwall, Orcades, le 21 Juin à 17h00.
Ils ont été rapatriés le 22 Juin par les soins de l’Agent consulaire de France.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 22 du KL Bruno Hoppe. Ce commandant devait trouver la mort le 17 Février 1917, dans l’ouest de l’Irlande, sur l’U 83.
Cdlt