HENRIETTE II - Patrouilleur

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Ar Brav
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

HENRIETTE II Patrouilleur auxiliaire (1914-1919)

Chantier :

Bonn & Mees, Rotterdam, Pays-Bas.
Commencé : 1905 ?
Mis à flot : 1906
Terminé : 1906
En service : 1906 (MM)
En service : 09.08.1914 (MN)
Retiré : 07.03.1919 (MN)
Caractéristiques : 261 t ; 84 tjn ; 146,5 x 21,7 x 13 pieds ; 1 machine alternative à triple expansion à 3 cylindres construite par Amos & Smith de Hull (GB) ; 63 nhp.
Armement : I ou II de 75, ou 90 mm ou 100 mm ; I de 47 mm sur les unités plus petites, parfois armement ASM.

Observations :

Chalutier à vapeur construit aux Pays-Bas, chantier numéro 181
09.08.1914 : réquisitionné à Boulogne sur Mer ; affecté à Argostoli
09.1917 : équipé d’un hydrophone à écoute directe Walser pour des expériences à Toulon au profit de la Commission d’Etude Pratique des Sous-marins
07.03.1919 : déréquisitionné et restitué à son propriétaire
1930-1943 : inscrit sous le nom d’Henriette au Lloyd’s Register pour le compte de l’armement Vidor, Sarraz & Cie de Boulogne
1940 : réquisitionné à nouveau sous le nom d’Henriette
03.07.1940 : saisi par les Anglais
09.1940 : il intègre les Forces Navales Française Libres
26.12.1941 : perdu après avoir sauté sur une mine au large d'Humbert (estuaire de la côte est de l'Angleterre).

Il y a eu un Henriette (LV Auverny) faisant partie de la 1ère escadrille de la flottille de dragueurs (CF de Courtois sur Poupée) aux Dardanelles en 1915, j’ignore si c’est bien de celui-là dont il s’agit.

Tout renseignement est le bienvenu, merci par avance.

Sources :

French Warships of World War I, Jean Labayle-Couhat, Ian Allan Ltd, 1974
Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche, Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005
http://www.netmarine.net/dico/index.htm
Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003


Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
kgvm
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par kgvm »

"Henriette" was seized by the British 03.07.1940. She became FNLF-manned in 09.40 and was lost after striking a mine off the Humber 26.12.1941.
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Ar Brav
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour Klaus,

Merci, c'est dans la boite

Bien cordialement,
Franck
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Rutilius
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par Rutilius »


Bonjour Franck,

09.1917 : équipé d’un hydrophone à écoute directe Walser pour des expériences à Toulon au profit de la Commission d’Etude Pratique des Sous-marins.

Selon le Commandant Emile VEDEL, la toute première expérimentation de l'hydrophone inventé par le lieutenant de vaisseau Georges WALSER eut lieu à bord de la Henriette II, le 31 mars 1917 (« Quatre années de guerre sous-marine », éd. Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1919, p. 183 et 184).

Mais, écrit-il, « il fallut près d'un an pour mettre l'appareil au point, le faire adopter par les commandants de patrouilleurs, former le personnel nécessaire, immobiliser tour à tour les petites unités qui devaient en être munies, créer la tactique appropriée, opérer enfin la révolution que ne pouvait manquer de provoquer l'introduction d'un nouvel organe dans le fonctionnement des escadrilles contre sous-marins. Bref, ce fut seulement le 16 mars 1918 qu'il reçut la consécration de la victoire, à la suite de la rencontre qu'il amena entre le destroyer Dunois (lieutenant de vaisseau TERREAUX) et un sous-marin allemand demeuré inconnu, lequel, après avoir vainement lancé sur notre contre-torpilleur, fut repéré et grenadé, à l'oreille, sans que personne du Dunois ait aperçu l'ennemi.» (ibid.).

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Ar Brav
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour Daniel,

Très intéressantes, ces précisions techniques, merci

Bien cordialement,
Franck
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GENEAMAR
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par GENEAMAR »

Image M.P.F

- MASSE Florentin Louis Henri, né le 21 février 1896 à ARS-en-RÉ (Charente-Maritime), Matelot disparu en mer le 26 octobre 1916.--- PV de disparition dréssé le 27 octobre 1916à la 5ème escadrille de patrouille.
Cordialement. Malou
Rutilius
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par Rutilius »


Bonjour Franck,
Bonjour à tous,

Il y a eu un Henriette (LV Auverny) faisant partie de la 1ère escadrille de la flottille de dragueurs (CF de Courtois sur Poupée) aux Dardanelles en 1915 ; j’ignore si c’est bien de celui-là dont il s’agit.

Le doute est en effet permis :

Le Temps, n° 20.043, Lundi 22 mai 1916, p. 2, en rubrique « Sur mer » :

« Le conseil des prises

Le conseil des prises a déclaré non valable la capture du caïque grec Aghios-Nicolaos, saisi en mer le 14 septembre 1915, pour tentative de violation du blocus près de l’île de Samos, par le dragueur français Henriette. »


Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Ar Brav
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour Daniel,
Bonjour à tous,

Les journaux de bord du 01/02/1917 au 22/04/1917 et du 23/11/1917 au 09/02/1919, les journaux de navigation du 12/04/1916 au 10/12/1917 de l'Henriette II, chalutier, sont disponibles à la cote SS Y 271 ici :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... V__MV_SS_Y

Mais je ne peux pas ouvrir la visionneuse, et ce n'est pas la première fois que ce dysfonctionnement se produit, suis-je le seul dans ce cas ? :???:

Amicalement,
Franck
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Ar Brav
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

WALSER Système d’écoute ASM.

Un petit éclairage sur les appareils Walser en particulier et les moyens ASM en général, extrait d’un article de Marc Saibène, La lutte anti-sous-marine, 1939-1940, paru dans le magazine Marines, Guerre & Commerce N° 62, d’août-septembre 1999, Marines Editions, pages 35 à 39.

Les précurseurs de 1918

A cette époque, la France mettait en ligne plusieurs centaines de patrouilleurs : torpilleurs, avisos et chalutiers armés, ainsi qu'un nombre considérable d'aéronefs. Face à l'offensive sous-marine allemande, la théorie des routes patrouillées, mise en place en 1914, avait été un désastre. Il avait fallu attendre 1917 pour que l'Amirauté britannique en revienne au vieux système des convois. La parade était alors devenue plus efficace, mais les navires restaient toujours des cibles impuissantes, contraintes, la plupart du temps, à ne réagir qu'après l'agression.
Des moyens techniques vont améliorer la veille avec l'installation d'hydrophones (microphones marins) à bord des patrouilleurs. L'appareil Wasler, premier appareil directif permettant l'écoute en marche jusqu'à 6 nœuds, expérimenté en mars 1917 sur le patrouilleur auxiliaire Henriette II, encombrant mais relativement efficace, sera monté sur de nombreux navires français ¹ ; puis le "tube C" brevet américain basé sur l'effet binauriculaire donnera des résultats encore meilleurs avec des erreurs moyennes de 3 à 15°. L'appareil est peu encombrant et facilement utilisable... toutefois, le bâtiment écouteur doit être stoppé. De même, des microphones installés en "plomb de sonde" donneront des résultats et resteront en service dans l'entre-deux guerres.

¹ Mais il faudra attendre mars 1918 pour qu'une attaque soit conduite au moyen de cet appareil (et avec l'aide d'un hydravion) par le contre-torpilleur Dunois.

Schéma ci-dessous et photo ci-dessous :

Le premier appareil d'écoute microphonique réellement opérationnel a été l'appareil Wasler. L'équipement se compose de deux calottes sphériques de 1,30 mètres de diamètre, placées sur
les côtés du bâtiment.
Chaque calotte est percée d'une centaine de cavités fermées par des membranes et forme résonateur. L'énergie sonore est concentrée sur un point focal dépendant de la direction de la source.
(Coll. M. Saibène)

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Cordialement,
Franck

(à suivre)




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Ar Brav
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Re: HENRIETTE II - Patrouilleur

Message par Ar Brav »

Re,

1917. Une calotte d'écoute expérimentale de l'appareil Wasler vient d'être installée sur le patrouilleur Henriette II. (DR)

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Mais enfin, l'écoute "passive" avec microphone va évoluer vers un système nouveau, directement inspiré de la théorie de "l'Écho" émise pour la première fois au lendemain du naufrage du Titanic par l'anglais M. L. Fry Richardson. Ce dernier proposait d'utiliser une courte longueur d'onde qui, dirigée grâce au phénomène de diffraction, déterminerait précisément le gisement d'un obstacle. Malheureusement, la production de l'onde, envisagée par les seuls moyens mécaniques, ne semble avoir donné aucun résultat...

On était alors en 1912, l'invention entra dans l'ombre pour trois ans, jusqu'à ce qu'une équipe française dirigée par l'éminent physicien Paul Langevin, découvre et mette à profit les propriétés piézo-électriques du quartz, ainsi formulée :
"Quand ce silice est parcouru par un courant à haute fréquence, il émet des ultrasons ; mais il fait aussi l'inverse quand il en reçoit."

Ce concept, mis au service de la recherche commune qui s'était alors établie entre les alliés, va donner naissance à deux appareils :
- l'un français, dénommé "l’US" (pour Ultra-Sons)
- l'autre, anglais, dénommé "ASDIC" (du nom de l'organisme interallié constitué à Londres en 1917 : Anti-Submarine Detection Comitee).

L'appareil US est mis au point avec le concours de la DCAN de Toulon et bientôt expérimenté à bord du remorqueur Vigoureux ² avec une succession de résultats encourageants : le 26 février 1918 sur une porte du bassin Vauban : le 4 mai à 400 et 500 mètres sur le sous-marin Messidor, puis à 600/800 mètres le 15 mai.

² Ancien remorqueur du canal de Suez.

Enfin, les essais de juin-juillet 1918 feront l'objet de la conclusion suivante :

"La méthode de l'écho par ultrasons fournit un procédé nouveau efficace, et dès maintenant applicable pour la poursuite et l’attaque des sous-marins en plongée, dès que les fonds dépassent quarante mètres."

Dès le mois suivant l'état-major prend la décision d'équiper cinq avisos de la division offensive écoute-torpilles (déjà munis de l'appareil d'écoute microphonique Walser ³).

³ Il s'agit des avisos Aisne, Meuse, Somme, Yser et l'ex-mouilleur de mines Cerbère. Mais les équipements ne seront reçus qu'après l'armistice et il n'est pas sûr que la décision ait alors été suivie d'effet.

Sur ces entrefaites, l'Allemagne dépose les armes et après une dernière réunion au comité londonien où le professeur Langevin donne communication de ses résultats, chaque nation va poursuivre les études et les expérimentations pour son propre compte *.

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* L'Angleterre va poursuivre et aboutir dons le plus grand secret. L'école des spécialistes de Portland s'ouvre en 1922 et dès 1925 une première flottille de destroyer des classes V et W - basée en Méditerranée - est équipée d'Asdic.


L 'appareil microphonique à cornet (présenté sur ce croquis) n'est plus utilisé par la Marine depuis 1918. Seul subsistera le principe du plomb de sonde (simple pendule). L'opérateur dispose d'un casque téléphonique ordinaire pour percevoir le son. Cet appareil peu encombrant, très maniable et ne demandant aucune installation spéciale révèlera rapidement la présence d'un submersible, donnera une approximation grossière sur sa distance, permettra de savoir si les hélices tournent vite ou lentement, et si le sous-marin s'éloigne ou se rapproche.

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(à suivre)

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