Bonjour à tous,
Marins originaires de la Seine Maritime (76) décédés dans les Centres d'Aviation Maritime (CAM) :
LE TYNEVEZ Laurent Emile CENTRE D'AVIATION DE DUNKERQUE né le 02-12-1897
GILLE Henri Georges CENTRE D'AVIATION MARITIME BIZERTE né le 21-12-1890
GIBASSIER Augustin Maurice CENTRE D'AVIATION MARITIME DE TOULON né le 19-02-1892
VATINE Gaston Andre CENTRE D'AVIATION MARITIME DE BIZERTE né le 08-06-1892
PELICHET Daniel Pierre CENTRE D'AVIATION MARITIME DE DUNKERQUE né le 05-04-1890
FLEURY Charles Authime CENTRE DE DIRIGEABLE DU HAVRE né le 04-08-1886
Cordialement,
Franck
BASE DE L'AVIATION MARITIME - Les commentaires
Re: BASE DE L'AVIATION MARITIME - Les commentaires
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Re: BASE DE L'AVIATION MARITIME - Les commentaires
Bonjour à tous,
Un complément sur le LV Emile Le Voyer du CAM de Tréguier, tiré du Livre d'Or de l'Ecole St Charles de St Brieuc, grâce à un envoi de Christian Labellie (Géraud).
EMILE LE VOYER
Lieutenant de vaisseau
Chevalier de la Légion d'Honneur,
† 26 Avril 1918, Tréguier.

Né à Binic le 29 novembre 1886, fils du Docteur Le Voyer, fit ses études à Saint Charles (1895-1904) et les couronna par son admission au Concours de l'Ecole Navale.
Enseigne de vaisseau en 1914, Emile Le Voyer se signala d'abord sur le front de Belgique en Décembre 1914. Le Commandant voulait se rendre compte de ce qui se passait le long d'un petit canal dérivé de l'Yser, au nord-est de Nieuport. Deux embarcations à moteurs furent aussitôt armées par nos marins. On y plaça des mitrailleuses. L'expédition, qui ne comportait que des volontaires, avait été annoncée comme dangereuse. Elle était commandée par l'enseigne de vaisseau Le Voyer.
Arrivée à un groupe de maisons en bordure du canal, des mitrailleuses, cachées derrière les volets des fenêtres, ouvrirent un feu violent sur les embarcations, qui ripostèrent aussitôt et parvinrent, non sans perte, à faire taire les mitrailleuses ennemies. Sur 24 hommes qui formaient les équipages, 11 furent blessés, 7 tués. L'enseigne de vaisseau Le Voyer, une jambe fracassée, eut l'énergie de se traîner jusqu'à la barre du canot qu'il montait, l'homme de barre ayant été tué, et de manœuvrer le gouvernail pendant tout le reste de l'expédition et au retour jusqu'à Nieuport, où la reconnaissance revint après avoir accompli sa mission (I).
Pour ce haut fait, Le Voyer fut cité à l'ordre du jour, nommé Chevalier de la Légion d'honneur et décoré de la Croix de Guerre.
A fait preuve du plus grand courage en se portant en reconnaissance avec deux vedettes en arrière d'un village occupé par les Allemands. Blessé lui-même à la jambe, a pris la barre d'un de ses mécaniciens tué et a ramené ses deux vedettes au port.
Après de longs mois d'hôpital, c'est encore au premier rang qu'il ambitionnait de servir dans l'aviation.
Bien qu'imparfaitement guéri à la fin de 1915, on le trouve dans le Nord officier observateur d'une escadrille de bombardement. Et dès février 1916 il est l'objet d'une citation de Brigade :
Très bon officier observateur, fait preuve dans son service de qualités exceptionnelles. Le 5 février 1916, malgré le feu des batteries ennemies, a engagé un combat avec un avion ennemi qu'il a forcé de descendre dans ses lignes. Le 24 janvier 1916, revenant d'une reconnaissance sur la côte de Belgique, a découvert un sous-marin ennemi qui mouillait des mines dans une région particulièrement fréquentée par nos bâtiments. Par les renseignements qu'il a donnés, a permis de prendre en temps utile les mesures nécessaires.
Peu après il passait avec succès les épreuves de pilote. Et vite il cueillit un nouveau laurier, comme en témoigne cette deuxième citation à l'Ordre de la Brigade :
Envoyé le 15 août 1916 à la recherche d'un hydravion disparu, a attaqué par bombes et mitrailleuses, en se tenant à faible hauteur, pendant près d'une demi-heure, deux destroyers ennemis qui ramassaient les débris de cet hydravion. Violemment canonné par les destroyers, n'a abandonné le combat qu'après enrayage de sa mitrailleuse ; a eu son appareil sérieusement atteint.
Ses chefs, faisant appel à son expérience et à ses qualités d'organisation, lui confièrent alors la lourde tâche de créer le centre d'aviation d'Alger. Leur choix fut heureux. Dès janvier 1917, le centre rentrait en service ; en mai, il était inscrit au tableau d'avancement pour le grade de lieutenant de vaisseau et promu de suite. En janvier 1918, il arrivait aux patrouilles aériennes de Brest, pour y commander le centre de Tréguier, et diriger les travaux du centre de La Penzé en création.
Le vendredi 26 avril 1918, dans l'après-midi, perçant la brume, le lieutenant de vaisseau pilote aviateur Le Voyer et son fidèle matelot observateur Chambriard, partaient en patrouille. Ils partaient... pour ne plus revenir.
A peine étaient-ils à l'embouchure de la rivière que, pour des raisons encore inexpliquées, à 5oo mètres d'altitude, l'appareil qui les portait virant à gauche, l'aile droite se brisa. C'était la chute fatale. L'observateur Chambriard fut projeté hors de l'hydravion qui vint s'abîmer dans les flots.
Après de tenaces recherches, grâce à l'aide efficace des patrouilleurs, l'appareil détruit fut découvert et sorti de l'eau : le corps du commandant se trouvait dedans.
(D'après le discours de M. le capitaine de frégate Lefebvre.)
(I) Cet épisode forme l'un des plus beaux chapitres du "Saint-Georges et Nieuport" de Charles Le Goffic.
Cordialement,
Franck
Un complément sur le LV Emile Le Voyer du CAM de Tréguier, tiré du Livre d'Or de l'Ecole St Charles de St Brieuc, grâce à un envoi de Christian Labellie (Géraud).
EMILE LE VOYER
Lieutenant de vaisseau
Chevalier de la Légion d'Honneur,
† 26 Avril 1918, Tréguier.

Né à Binic le 29 novembre 1886, fils du Docteur Le Voyer, fit ses études à Saint Charles (1895-1904) et les couronna par son admission au Concours de l'Ecole Navale.
Enseigne de vaisseau en 1914, Emile Le Voyer se signala d'abord sur le front de Belgique en Décembre 1914. Le Commandant voulait se rendre compte de ce qui se passait le long d'un petit canal dérivé de l'Yser, au nord-est de Nieuport. Deux embarcations à moteurs furent aussitôt armées par nos marins. On y plaça des mitrailleuses. L'expédition, qui ne comportait que des volontaires, avait été annoncée comme dangereuse. Elle était commandée par l'enseigne de vaisseau Le Voyer.
Arrivée à un groupe de maisons en bordure du canal, des mitrailleuses, cachées derrière les volets des fenêtres, ouvrirent un feu violent sur les embarcations, qui ripostèrent aussitôt et parvinrent, non sans perte, à faire taire les mitrailleuses ennemies. Sur 24 hommes qui formaient les équipages, 11 furent blessés, 7 tués. L'enseigne de vaisseau Le Voyer, une jambe fracassée, eut l'énergie de se traîner jusqu'à la barre du canot qu'il montait, l'homme de barre ayant été tué, et de manœuvrer le gouvernail pendant tout le reste de l'expédition et au retour jusqu'à Nieuport, où la reconnaissance revint après avoir accompli sa mission (I).
Pour ce haut fait, Le Voyer fut cité à l'ordre du jour, nommé Chevalier de la Légion d'honneur et décoré de la Croix de Guerre.
A fait preuve du plus grand courage en se portant en reconnaissance avec deux vedettes en arrière d'un village occupé par les Allemands. Blessé lui-même à la jambe, a pris la barre d'un de ses mécaniciens tué et a ramené ses deux vedettes au port.
Après de longs mois d'hôpital, c'est encore au premier rang qu'il ambitionnait de servir dans l'aviation.
Bien qu'imparfaitement guéri à la fin de 1915, on le trouve dans le Nord officier observateur d'une escadrille de bombardement. Et dès février 1916 il est l'objet d'une citation de Brigade :
Très bon officier observateur, fait preuve dans son service de qualités exceptionnelles. Le 5 février 1916, malgré le feu des batteries ennemies, a engagé un combat avec un avion ennemi qu'il a forcé de descendre dans ses lignes. Le 24 janvier 1916, revenant d'une reconnaissance sur la côte de Belgique, a découvert un sous-marin ennemi qui mouillait des mines dans une région particulièrement fréquentée par nos bâtiments. Par les renseignements qu'il a donnés, a permis de prendre en temps utile les mesures nécessaires.
Peu après il passait avec succès les épreuves de pilote. Et vite il cueillit un nouveau laurier, comme en témoigne cette deuxième citation à l'Ordre de la Brigade :
Envoyé le 15 août 1916 à la recherche d'un hydravion disparu, a attaqué par bombes et mitrailleuses, en se tenant à faible hauteur, pendant près d'une demi-heure, deux destroyers ennemis qui ramassaient les débris de cet hydravion. Violemment canonné par les destroyers, n'a abandonné le combat qu'après enrayage de sa mitrailleuse ; a eu son appareil sérieusement atteint.
Ses chefs, faisant appel à son expérience et à ses qualités d'organisation, lui confièrent alors la lourde tâche de créer le centre d'aviation d'Alger. Leur choix fut heureux. Dès janvier 1917, le centre rentrait en service ; en mai, il était inscrit au tableau d'avancement pour le grade de lieutenant de vaisseau et promu de suite. En janvier 1918, il arrivait aux patrouilles aériennes de Brest, pour y commander le centre de Tréguier, et diriger les travaux du centre de La Penzé en création.
Le vendredi 26 avril 1918, dans l'après-midi, perçant la brume, le lieutenant de vaisseau pilote aviateur Le Voyer et son fidèle matelot observateur Chambriard, partaient en patrouille. Ils partaient... pour ne plus revenir.
A peine étaient-ils à l'embouchure de la rivière que, pour des raisons encore inexpliquées, à 5oo mètres d'altitude, l'appareil qui les portait virant à gauche, l'aile droite se brisa. C'était la chute fatale. L'observateur Chambriard fut projeté hors de l'hydravion qui vint s'abîmer dans les flots.
Après de tenaces recherches, grâce à l'aide efficace des patrouilleurs, l'appareil détruit fut découvert et sorti de l'eau : le corps du commandant se trouvait dedans.
(D'après le discours de M. le capitaine de frégate Lefebvre.)
(I) Cet épisode forme l'un des plus beaux chapitres du "Saint-Georges et Nieuport" de Charles Le Goffic.
Cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.