Bonjour à tous,
SAINT PIERRE Dragueur auxiliaire (1915 – 1915)
Chantier :
N.C.
Mis à flot : N.C.
En service : 07.02.1915 (MN)
Retiré : 22.09.1915 (MN)
Caractéristiques : 303 tx.
Observations :
Chalutier
07.02.1915 : réquisitionné
22-23.09.1915 : coulé par le sous-marin allemand UB 17 (KL Ralph Wenninger) près de Dyck, Flandres. Perte connue : Nicolas Marie Roblet.
Cordialement,
Franck
SAINT PIERRE - Dragueur auxiliaire
Re: SAINT PIERRE - Dragueur auxiliaire
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Re: SAINT PIERRE - Dragueur auxiliaire
Built 1906 by Atel. & Chant. de France, Dunkerque.
http://www.miramarshipindex.org.nz/ship/show/36177
Regards
Klaus Günther
http://www.miramarshipindex.org.nz/ship/show/36177
Regards
Klaus Günther
Re: SAINT PIERRE - Dragueur auxiliaire
Bonjour à tous,
Après complément :
SAINT PIERRE Dragueur auxiliaire (1915 – 1915)
Chantier :
Ateliers & Chantiers de France, Dunkerque, n° de chantier 31
Commencé : 1906
Mis à flot : 28.06.1906
Terminé : 1906
En service : 07.02.1915 (MN)
Retiré : 22.09.1915 (MN)
Caractéristiques : 303 tx ; 43 x 7 m ; 1 machine alternative, 1 hélice.
Observations :
28.06.1906 : chalutier lancé pour le compte de E. & J. Delpierre fils, Boulogne sur Mer
1914 : prend le nom de Saint Pierre I, sans doute pour la réquisition
07.02.1915 : réquisitionné
22-23.09.1915 : coulé par le sous-marin allemand UB 17 (KL Ralph Wenninger) près de Dyck, Flandres, par 51°02N et 2°06E. Perte connue : Nicolas Marie Roblet.
Cordialement,
Franck
Après complément :
SAINT PIERRE Dragueur auxiliaire (1915 – 1915)
Chantier :
Ateliers & Chantiers de France, Dunkerque, n° de chantier 31
Commencé : 1906
Mis à flot : 28.06.1906
Terminé : 1906
En service : 07.02.1915 (MN)
Retiré : 22.09.1915 (MN)
Caractéristiques : 303 tx ; 43 x 7 m ; 1 machine alternative, 1 hélice.
Observations :
28.06.1906 : chalutier lancé pour le compte de E. & J. Delpierre fils, Boulogne sur Mer
1914 : prend le nom de Saint Pierre I, sans doute pour la réquisition
07.02.1915 : réquisitionné
22-23.09.1915 : coulé par le sous-marin allemand UB 17 (KL Ralph Wenninger) près de Dyck, Flandres, par 51°02N et 2°06E. Perte connue : Nicolas Marie Roblet.
Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Re: SAINT PIERRE - Dragueur auxiliaire

Marins décédés ou disparus le 22 septembre 1915.
- BEAUVOIS Joseph Louis, né le 7 septembre 1879 à BOULOGNE-sur-MER (Pas-de-Calais), Matelot de 3ème classe Chauffeur auxiliaire.
- BOUVILLOIS Jean Auguste Baptiste, né le... à...., Matelot de 3ème classe sans spécialité.--- Matricule 264 - BOULOGNE -
- LEPESQUEUR Louis Joseph, né le 17 mars 1887 à DIGULLEVILLE (Manche), Quartier-Maître Fusilier.
- LOBEZ Henri Jérôme, né le 30 septembre 1869 à Le PORTEL (Pas-de-Calais), Matelot de 3ème classe sans spécialité.
- LOISEL Pierre Louis, né le 16 avril 1890 à GRANVILLE (Manche), Maître de manoeuvre.
- MINET Louis Jérémie, né le 25 mars 1878 à BOULOGNE-sur-MER (Pas-de-Calais), Matelot de 3ème classe sans spécialité.
- PODEVIN Alfred Jean Pierre, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe sans spécialité.--- Matricule 1912 à Boulogne-sur-Mer.
- POIDEVIN Alfred Clément, né le 3 juillet 1875 à BOULOGNE-sur-MER (Pas-de-Calais), Matelot de 3ème classe sans spécialité.
- POURE Alfred, né le 17 septembre 1881 à BOULOGNE-sur-MER (Pas-de-Calais), Quartier Maître de manoeuvre. ---(Corps retrouvé - Acte dressé)
- ROBLET Nicolas Marie, né le 2 mai 1888 à TRÉGUNC (Finistère), Matelot de 1ère classe Chauffeur.
- VERDIER Auguste Joseph, né le 8 octobre 1881 à BOULOGNE-sur-MER (Pas-de-Calais), Matelot de 2ème classe Chauffeur.
- VERDIER Georges Jules Auguste, né le 11 janvier 1879 à BOULOGNE-sur-MER (Pas-de-Calais), Matelot de 2ème classe Mécanicien.
- VERSCHAEVE Albert Pierre, né le 25 juin 1886 à ZUYCOOTE (Nord), Matelot de 2ème classe Chauffeur.
- WADOUX Henri, né le 23 janvier 1879 à BOULOGNE-sur-MER (Pas-de-Calais), Matelot de 3ème classe sans spécialité.
Cordialement. Malou
Re: SAINT PIERRE - Dragueur auxiliaire
.
Bonsoir à tous,
• Le Temps, n° 20.044, Mardi 23 mai 1916, p. 2, en rubrique « Marine ».
« LES PRIX DU LEG HENRI-DURAND. – Le Journal officiel publie ce matin la liste des prix accordés sur le legs Henri-Durand. La somme distribuée s’élève à 25.000 francs, représentant un prix de 4.000 francs et 21 prix de 1.000 francs.
Les sauvetages à la suite d’accidents de guerre occupent la première place dans la liste et le premier prix a été attribué à un matelot nommé Rouvillois, de Boulogne, qui a donné le plus bel exemple de solidarité humaine. Il était à bord du chalutier Saint-Pierre qui fut torpillé en Manche le 22 septembre 1915, et blessé au visage, il se sacrifia volontairement pour deux de ses camarades. Voici la citation d’armée que lui valut son acte :
" Lorsque son bâtiment (le Saint-Pierre) a été torpillé, a quitté volontairement une épave à laquelle deux de ses camarades étaient accrochés pour ne pas la surcharger. A payé de sa vie cet acte de dévouement."
[…] Les prix du legs Durand seront distribués le 27 mai, conformément au vœu exprimé par le donateur. »
Bonsoir à tous,
• Le Temps, n° 20.044, Mardi 23 mai 1916, p. 2, en rubrique « Marine ».
« LES PRIX DU LEG HENRI-DURAND. – Le Journal officiel publie ce matin la liste des prix accordés sur le legs Henri-Durand. La somme distribuée s’élève à 25.000 francs, représentant un prix de 4.000 francs et 21 prix de 1.000 francs.
Les sauvetages à la suite d’accidents de guerre occupent la première place dans la liste et le premier prix a été attribué à un matelot nommé Rouvillois, de Boulogne, qui a donné le plus bel exemple de solidarité humaine. Il était à bord du chalutier Saint-Pierre qui fut torpillé en Manche le 22 septembre 1915, et blessé au visage, il se sacrifia volontairement pour deux de ses camarades. Voici la citation d’armée que lui valut son acte :
" Lorsque son bâtiment (le Saint-Pierre) a été torpillé, a quitté volontairement une épave à laquelle deux de ses camarades étaient accrochés pour ne pas la surcharger. A payé de sa vie cet acte de dévouement."
[…] Les prix du legs Durand seront distribués le 27 mai, conformément au vœu exprimé par le donateur. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
- Terraillon Marc
- Messages : 3875
- Inscription : mer. oct. 20, 2004 2:00 am
Re: SAINT PIERRE - Dragueur auxiliaire
Bonsoir
Le navire a l'indice (1) dans la base de données
A bientot
Le navire a l'indice (1) dans la base de données
A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
-
- Messages : 4029
- Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am
Re: SAINT PIERRE - Dragueur auxiliaire
Bonjour à tous,
SAINT PIERRE
Quelques précisions sur le naufrage du SAINT PIERRE
Rapport du CV commandant le Front de Mer de Dunkerque
Le 22 courant, le SAINT PIERRE (capitaine LOISEL, maître de manœuvre) était en faction dans le chenal de Ruytingen que semblent suivre très volontiers les sous-marins allemands qui viennent mouiller des mines aux abords du Dyck.
Vers 19h40, le SAINT PIERRE courant à l’WSW à environ 3 milles du bateau-feu du Dyck, un choc violent est ressenti. On n’a pas d’explication à bord, mais on estime bon néanmoins de virer de bord. Le navire fait route SE quand le patron voit distinctement sur bâbord une trajectoire rapide se rapprochant très vite, d’autant plus visible que la mer est très phosphorescente. La torpille frappe le SAINT PIERRE en plein travers et le navire coule en moins d’une minute.
J’ai eu ces renseignements de la bouche même du patron DELPIERRE, second maître de manoeuvre, recueilli ce matin par une barque de pêche de Gravelines après 12 heures passées dans l’eau avec pour seul soutien une bouée de sauvetage.
L’équipage du SAINT PIERRE comptait 17 hommes, le matelot TSF, indisposé, étant resté à terre.
Les bâtiments envoyés sur place n’ont recueilli que trois survivants et deux cadavres. Aucune épave du bâtiment n’a été retrouvée, si ce n’est le youyou trouvé renversé à 1 mille du lieu du sinistre.
Le SAINT PIERRE naviguait tous feux éteints. Mais il y avait une lampe à acétylène allumée dans la cabine de navigation, qui devait donner une lumière très visible de l’extérieur. De toutes façons, la lune s’était levée,et, malgré un temps légèrement embrumé, la clarté était très suffisante pour favoriser l’attaque d’un sous-marin.
Le SAINT ANDRE a recueilli deux survivants, le FRIEDLAND le corps du matelot Joseph BEAUVOIS, et le capitaine de l’EUROPE m’avait informé que le second maître DELPIERRE avait été sauvé et que le matelot TSF CARMOUTE (ou CARMAUTE) était à l’infirmerie de Dunkerque.
(nota : le 2e corps retrouvé est celui du QM de manoeuvre Alfred POURRE, par le chalutier SAINT ANDRE. Il ne put être ranimé)
Récit du second maître de manœuvre Pierre DELPIERRE Patron
Vers 19h40, me trouvant dans le poste avec le chef mécanicien (nota : sans doute Nicolas ROBLET) j’ai entendu un choc violent contre la coque qui m’a fait croire que nous avions heurté une bouée ou une épave. Je suis monté sur le pont, puis à la passerelle, et j’ai demandé au capitaine ce que ce pouvait être. Il me répondit qu’il l’ignorait et que c’était probablement une épave. Il fit stopper et sonder, puis nous fîmes demi tour, cap au SE à petite vitesse. Le capitaine entra dans la cabine de la passerelle, alluma sa lampe et se mit à écrire.
Préoccupé par ce bruit, je pris les jumelles et regardai de tous côtés, sans rien voir de particulier.
Mais dix minutes après, j’aperçus un fort remous et un sillage très accentué se rapprochant très rapidement. Presque aussitôt l’explosion se produisit.
Le capitaine, l’homme de barre et moi avons essayé de descendre par l’échelle, mais ne le pouvant pas à cause de la vapeur qui se dégageait sur l’arrière de la passerelle, nous sommes descendus par le treuil. J’ai pris au passage une des bouées couronnes de la passerelle. Arrivé sur le pont, je suis tombé par le panneau ouvert, dans la soute à charbon de réserve. Mais j’ai pu remonter facilement.
A l’avant, les hommes essayaient de mettre le canot à la mer, embraquant le palan. Nous avions réussi à le mettre sur le bord de la lisse lorsque le navire a chaviré sur tribord et coulé par l’arrière, nous entraînant avec lui.
Les amarres du doris avaient été larguées et j’avais mis le nable en place. Presque tout l’équipage était muni de sa ceinture de sauvetage, sauf le capitaine et un autre homme.
Revenu à la surface, j’ai vu le capitaine qui nageait et lui ai dit de se diriger vers le bateau-feu du Dyck, puis j’ai été entraîné par le courant. J’ai trouvé une autre bouée de sauvetage dont je me suis servi pour me soutenir. Vers 01h00 du matin, j’ai senti mes jambes paralysées.
Au jour, j’ai aperçu des bateaux de pêche qui passaient près du Dyck. L’un d’eux m’a recueilli vers 11h45.
Récit du matelot Adolphe HENNEVEUX
Vers 19h45, étant à la barre, j’ai entendu un choc sans savoir ce que ce pouvait être. On a stoppé et sondé, puis remis en route à petite vitesse.
A 20h00, je suis descendu me coucher et me suis endormi de suite.J’ai été réveillé par une explosion. Je me suis levé et j’ai quitté la cabine avec une ceinture de sauvetage. J’ai aidé à mettre le canot à la mer. Il était sur le bord quand le navire a chaviré et nous avons été pris dans le gréement. Ne sachant pas nager, je suis resté à la même place, me soutenant avec des cerceaux de bois qui flottaient autour de moi.
Le capitaine, HEMON et ROUVILLOIS, qui étaient accrochés à un mât, m’ont aperçu. HEMON a aidé le capitaine à capeler une bouée autour de son corps car il était tout habillé et ne pouvait la mettre seul. Puis, nous avons vu un prisme de drague qui flottait à 10 m de nous. HEMON m’a dit de venir avec lui en m’appuyant sur son épaule. Nous sommes montés sur le prisme et ROUVILLOIS est venu nous rejoindre. Mais, voyant que le prisme s’enfonçait trop, il est retourné avec le capitaine sur le mât.
Nous avons été recueillis par le SAINT ANDRE à 08h45.
Récit du matelot Joachim HEMON
Vers 19h40, j’ai entendu un choc, sans rien voir. J’ai supposé que nous avions touché une épave. Nous avons stoppé et sondé, et trouvé des fonds de 18 brasses. Nous étions à 3 milles du Dyck et la vitesse au moment du choc était de 4 nœuds.
Je suis descendu me coucher, mais j’ai aussitôt été réveillé par l’explosion. Je suis monté sur le pont. J’ai pris une ceinture et j’ai aidé à soulever le canot pour le mettre à la mer après avoir largué l’amarrage du doris. Il allait être mis à l’eau quand le navire a chaviré en tombant sur tribord. J’ai été entraîné par le gréement.
Revenu à la surface, j’ai vu ROUVILLOIS qui était sur un mât avec la figure couverte de sang et le capitaine qui nageait à côté, mais n’ayant pas de bouée. Je l’ai aidé à mettre une ceinture car il était tout habillé.
Nous avons aperçu HENNEVEUX et nous sommes allés le chercher avec le mât. Puis nous avons vu le prisme. J’ai dit à HENNEVEUX de venir avec moi. Il s’est accroché à mon épaule et j’ai nagé jusqu’au prisme. Nous avons pu monter dessus et rester accroupis, hors de l’eau. ROUVILLOIS est venu nous rejoindre mais, comme le prisme s’enfonçait trop, il est retourné sur le mât avec le capitaine. Nous avons causé un certain temps, nous appelant. Mais au bout d’une heure, nous n’avons plus rien entendu.
Nous avons été recueillis par le SAINT ANDRE le lendemain matin.
Conclusion de l’officier enquêteur
Il résulte des dépositions, et particulièrement de celle du second maître DELPIERRE qui est très précise, que l’explosion qui a causé la perte du navire est due à une torpille lancée d’un sous-marin en plongée.
Le choc entendu auparavant doit être attribué à une première torpille qui n’a pas explosé, touchant le navire trop obliquement.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UB 17 alors commandé par le KL Ralph WENNINGER.
Malgré 91 patrouilles avec divers commandants, ce sous-marin n’aura coulé en tout que 11 navires. SAINT PIERRE était le premier français.
Il a disparu avec tout son équipage vers le 15 Mars 1918.
Au vu des récits des rescapés du SAINT PIERRE, il serait intéressant de savoir, avec le KTB, si Wenninger avait bien lancé une première torpille sur le chalutier.
Cdlt
SAINT PIERRE
Quelques précisions sur le naufrage du SAINT PIERRE
Rapport du CV commandant le Front de Mer de Dunkerque
Le 22 courant, le SAINT PIERRE (capitaine LOISEL, maître de manœuvre) était en faction dans le chenal de Ruytingen que semblent suivre très volontiers les sous-marins allemands qui viennent mouiller des mines aux abords du Dyck.
Vers 19h40, le SAINT PIERRE courant à l’WSW à environ 3 milles du bateau-feu du Dyck, un choc violent est ressenti. On n’a pas d’explication à bord, mais on estime bon néanmoins de virer de bord. Le navire fait route SE quand le patron voit distinctement sur bâbord une trajectoire rapide se rapprochant très vite, d’autant plus visible que la mer est très phosphorescente. La torpille frappe le SAINT PIERRE en plein travers et le navire coule en moins d’une minute.
J’ai eu ces renseignements de la bouche même du patron DELPIERRE, second maître de manoeuvre, recueilli ce matin par une barque de pêche de Gravelines après 12 heures passées dans l’eau avec pour seul soutien une bouée de sauvetage.
L’équipage du SAINT PIERRE comptait 17 hommes, le matelot TSF, indisposé, étant resté à terre.
Les bâtiments envoyés sur place n’ont recueilli que trois survivants et deux cadavres. Aucune épave du bâtiment n’a été retrouvée, si ce n’est le youyou trouvé renversé à 1 mille du lieu du sinistre.
Le SAINT PIERRE naviguait tous feux éteints. Mais il y avait une lampe à acétylène allumée dans la cabine de navigation, qui devait donner une lumière très visible de l’extérieur. De toutes façons, la lune s’était levée,et, malgré un temps légèrement embrumé, la clarté était très suffisante pour favoriser l’attaque d’un sous-marin.
Le SAINT ANDRE a recueilli deux survivants, le FRIEDLAND le corps du matelot Joseph BEAUVOIS, et le capitaine de l’EUROPE m’avait informé que le second maître DELPIERRE avait été sauvé et que le matelot TSF CARMOUTE (ou CARMAUTE) était à l’infirmerie de Dunkerque.
(nota : le 2e corps retrouvé est celui du QM de manoeuvre Alfred POURRE, par le chalutier SAINT ANDRE. Il ne put être ranimé)
Récit du second maître de manœuvre Pierre DELPIERRE Patron
Vers 19h40, me trouvant dans le poste avec le chef mécanicien (nota : sans doute Nicolas ROBLET) j’ai entendu un choc violent contre la coque qui m’a fait croire que nous avions heurté une bouée ou une épave. Je suis monté sur le pont, puis à la passerelle, et j’ai demandé au capitaine ce que ce pouvait être. Il me répondit qu’il l’ignorait et que c’était probablement une épave. Il fit stopper et sonder, puis nous fîmes demi tour, cap au SE à petite vitesse. Le capitaine entra dans la cabine de la passerelle, alluma sa lampe et se mit à écrire.
Préoccupé par ce bruit, je pris les jumelles et regardai de tous côtés, sans rien voir de particulier.
Mais dix minutes après, j’aperçus un fort remous et un sillage très accentué se rapprochant très rapidement. Presque aussitôt l’explosion se produisit.
Le capitaine, l’homme de barre et moi avons essayé de descendre par l’échelle, mais ne le pouvant pas à cause de la vapeur qui se dégageait sur l’arrière de la passerelle, nous sommes descendus par le treuil. J’ai pris au passage une des bouées couronnes de la passerelle. Arrivé sur le pont, je suis tombé par le panneau ouvert, dans la soute à charbon de réserve. Mais j’ai pu remonter facilement.
A l’avant, les hommes essayaient de mettre le canot à la mer, embraquant le palan. Nous avions réussi à le mettre sur le bord de la lisse lorsque le navire a chaviré sur tribord et coulé par l’arrière, nous entraînant avec lui.
Les amarres du doris avaient été larguées et j’avais mis le nable en place. Presque tout l’équipage était muni de sa ceinture de sauvetage, sauf le capitaine et un autre homme.
Revenu à la surface, j’ai vu le capitaine qui nageait et lui ai dit de se diriger vers le bateau-feu du Dyck, puis j’ai été entraîné par le courant. J’ai trouvé une autre bouée de sauvetage dont je me suis servi pour me soutenir. Vers 01h00 du matin, j’ai senti mes jambes paralysées.
Au jour, j’ai aperçu des bateaux de pêche qui passaient près du Dyck. L’un d’eux m’a recueilli vers 11h45.
Récit du matelot Adolphe HENNEVEUX
Vers 19h45, étant à la barre, j’ai entendu un choc sans savoir ce que ce pouvait être. On a stoppé et sondé, puis remis en route à petite vitesse.
A 20h00, je suis descendu me coucher et me suis endormi de suite.J’ai été réveillé par une explosion. Je me suis levé et j’ai quitté la cabine avec une ceinture de sauvetage. J’ai aidé à mettre le canot à la mer. Il était sur le bord quand le navire a chaviré et nous avons été pris dans le gréement. Ne sachant pas nager, je suis resté à la même place, me soutenant avec des cerceaux de bois qui flottaient autour de moi.
Le capitaine, HEMON et ROUVILLOIS, qui étaient accrochés à un mât, m’ont aperçu. HEMON a aidé le capitaine à capeler une bouée autour de son corps car il était tout habillé et ne pouvait la mettre seul. Puis, nous avons vu un prisme de drague qui flottait à 10 m de nous. HEMON m’a dit de venir avec lui en m’appuyant sur son épaule. Nous sommes montés sur le prisme et ROUVILLOIS est venu nous rejoindre. Mais, voyant que le prisme s’enfonçait trop, il est retourné avec le capitaine sur le mât.
Nous avons été recueillis par le SAINT ANDRE à 08h45.
Récit du matelot Joachim HEMON
Vers 19h40, j’ai entendu un choc, sans rien voir. J’ai supposé que nous avions touché une épave. Nous avons stoppé et sondé, et trouvé des fonds de 18 brasses. Nous étions à 3 milles du Dyck et la vitesse au moment du choc était de 4 nœuds.
Je suis descendu me coucher, mais j’ai aussitôt été réveillé par l’explosion. Je suis monté sur le pont. J’ai pris une ceinture et j’ai aidé à soulever le canot pour le mettre à la mer après avoir largué l’amarrage du doris. Il allait être mis à l’eau quand le navire a chaviré en tombant sur tribord. J’ai été entraîné par le gréement.
Revenu à la surface, j’ai vu ROUVILLOIS qui était sur un mât avec la figure couverte de sang et le capitaine qui nageait à côté, mais n’ayant pas de bouée. Je l’ai aidé à mettre une ceinture car il était tout habillé.
Nous avons aperçu HENNEVEUX et nous sommes allés le chercher avec le mât. Puis nous avons vu le prisme. J’ai dit à HENNEVEUX de venir avec moi. Il s’est accroché à mon épaule et j’ai nagé jusqu’au prisme. Nous avons pu monter dessus et rester accroupis, hors de l’eau. ROUVILLOIS est venu nous rejoindre mais, comme le prisme s’enfonçait trop, il est retourné sur le mât avec le capitaine. Nous avons causé un certain temps, nous appelant. Mais au bout d’une heure, nous n’avons plus rien entendu.
Nous avons été recueillis par le SAINT ANDRE le lendemain matin.
Conclusion de l’officier enquêteur
Il résulte des dépositions, et particulièrement de celle du second maître DELPIERRE qui est très précise, que l’explosion qui a causé la perte du navire est due à une torpille lancée d’un sous-marin en plongée.
Le choc entendu auparavant doit être attribué à une première torpille qui n’a pas explosé, touchant le navire trop obliquement.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UB 17 alors commandé par le KL Ralph WENNINGER.
Malgré 91 patrouilles avec divers commandants, ce sous-marin n’aura coulé en tout que 11 navires. SAINT PIERRE était le premier français.
Il a disparu avec tout son équipage vers le 15 Mars 1918.
Au vu des récits des rescapés du SAINT PIERRE, il serait intéressant de savoir, avec le KTB, si Wenninger avait bien lancé une première torpille sur le chalutier.
Cdlt
olivier
SAINT-PIERRE-I — Dragueur auxiliaire, ex-chalutier boulonnais B. 3025.
Bonjour à tous,
■ Historique (complément).
Croisé le long du banc de Ruytingen.
■ Historique (complément).
— 22 septembre 1915 : Torpillé dans la nuit du 22 au 23 septembre 1915 sur les bancs des Flandres, à 4 milles dans le S.-W. du feu du Dyck, par le sous-marin allemand UB-17 (Kapitänleutnant Ralph WENNINGER), par 51° 2’ N. et 2° 6’ E.
• Patrouilleur auxiliaire Saint-André — alors commandé par le premier maître de timonerie Joseph Marie LE JAN, inscrit au quartier de Paimpol, f° et n° 40.312 —, Journal de navigation n° 6 / 1915 — 5 sept. ~ 3 nov. 1915 — : Service historique de la Défense, Cote SS Y 451, p. num. 250.
• Patrouilleur auxiliaire Saint-André — alors commandé par le premier maître de timonerie Joseph Marie LE JAN, inscrit au quartier de Paimpol, f° et n° 40.312 —, Journal de navigation n° 6 / 1915 — 5 sept. ~ 3 nov. 1915 — : Service historique de la Défense, Cote SS Y 451, p. num. 250.
« Le Jeudi 23 septembre 1915.
Quart de 0 à 6 heures
Quart de 0 à 6 heures
Croisé le long du banc de Ruytingen.
Quart de 6 à 12 heures
Même croisière.
8 h. 35 — Aperçu un homme faisant des signes sur une épave dans l’Est.
8 h. 45 — Couru dessus à toute vitesse. Mis le youyou à la mer. Recueilli deux hommes provenant de l’équipage du chalutier Saint-Pierre détruit la veille :
― HENNEVEUX Adolphe, 2062 – Boulogne ;
― HÉMON Joachim, 6504 – Auray.
9 h. 15 — Embarqué le prisme de drague ayant servi de radeau aux survivants.
10 h. 15 — Embarqué un cadavre provenant du Saint-Pierre : POURRE Alfred, quartier-maître de ma-nœuvre. Essayé pendant deux heures de le ranimer.
11 h. 30 — Aperçu deux aéroplanes français sur le banc.
8 h. 35 — Aperçu un homme faisant des signes sur une épave dans l’Est.
8 h. 45 — Couru dessus à toute vitesse. Mis le youyou à la mer. Recueilli deux hommes provenant de l’équipage du chalutier Saint-Pierre détruit la veille :
― HENNEVEUX Adolphe, 2062 – Boulogne ;
― HÉMON Joachim, 6504 – Auray.
9 h. 15 — Embarqué le prisme de drague ayant servi de radeau aux survivants.
10 h. 15 — Embarqué un cadavre provenant du Saint-Pierre : POURRE Alfred, quartier-maître de ma-nœuvre. Essayé pendant deux heures de le ranimer.
11 h. 30 — Aperçu deux aéroplanes français sur le banc.
Quart de 12 à 18 heures.
Continué la croisière au Nord du Ruytingen. Aperçu le Yatagan venant vers la bouée 7. Fait route dessus. Amené le youyou. Débarqué les deux survivants et le cadavre, puis fait la croisière entre le Dyck et Calais.
Donné ordre au Friedland de rallier Boulogne. »
.
Donné ordre au Friedland de rallier Boulogne. »
.
Dernière modification par Rutilius le mer. févr. 03, 2021 11:39 am, modifié 6 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.