Les bombardements sur les hôpitaux parisiens en 1918

Organisation, unités, hôpitaux, blessés....
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laurent provost
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Re: Les bombardements sur les hôpitaux parisiens en 1918

Message par laurent provost »

Bonsoir,
Je vous retranscrit ci dessous , un extrati du compte moral de l'année 1918 du DG des hôpitaux de Paris. Les conséquence des Bombardements par avion et du canon à longue portée Gros Max alias Bertha.
"
Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1918, au premier raid d'avion, un bombe tombait dans la cour de l'ancien Ricord à 23 h 50 et blessait 2 soldats, éventrant me vieux bâtiments donnant sur le boulevard et détruisant les carreaux jusqu'à la maternité. Le même soit, à l'hôpital Broca, une Bombe détruit la pharmacie et 3 pièces de l'appartement du rédacteur; pas d'accident de personnes par une sorte de circonstances miraculeuse.; le mur de clôture de la rue julienne est renversé; un incendie, vite éteint , se déclare dans les décombres de la pharmacie. Puis l'hôpital Saint Antoine reçoit une torpille qui tombe sur la chaussée entre le pavillon de la Direction et la consultation de médecine, et va exploser dans l'égout , ne causant que des dégâts matériels peu importants.
Bientôt les alertes devenaient plus tragiques: le 11 mars , à 22 h , à l'hôpital Claude Bernard, 2 bombes d'avion tombaient sur le pavillon Jenner, en bordure du chemin de ronde, détruisant 4 chambres d'isolement et démolissant le reste du service, il y eu 6 morts et 10 blessés: parmi les morts , 1 éléve en médecine faisant fonction d'interne, M. David, qui reçut la légion d'honneur; 2 filles de services: Melle Le Dantec et Le Trocquer; Parmi les blessés on compte 4 infirmières ou fille de service.
Le groupe hospitalier de la rive gauche, situé dans l'axe de tir devait nécessairement être atteint par les canons. Le 23 mars, une bombe éclatait rue de Liancourt et inondait de projectile l'appartement d'une de nos sages femmes agrées, Melle Luniere; aucune parturiente de fût blessée; le 30 mars, on obus éclatait à l'hospice des enfants assistés; le 6 avril , une autre tout près de la clinique Tarnier.
Mais à la Maternité était réservé un désastre: le 11 avril, après 4 jours de silence , la « Bertha » recommence son tir par un projectile qui, à 15h . 45 crève le mir de la salle Baudelocque et y éclate. Il y avait dans cette salle 20 accouchées et 20 nouveaux nés, avec 3 leleves sages-femmes qui leur donnaient leurs soins.
Une élève sage femme, melle Lère fut tuée, ainsi qu'une femme et son poupon, tués tous deux dans leur lit; une autre accouchée expirait le soir même, 2 autres quelques jours après.
Deux éléves-sages femmes, melles Loreau et Huntzbuchler furent gravement blessées; parmi les malades il y eut encore 10 accouchées et deux nouveau-nés blessés. Au total, on compte 6 morts et 14 blessés.
Le 30 mars le 27 juin obus sur l'hôtel Dieu .
Furent encore atteint : le 29 mai , l'annexe de Chatillon; le 6 juin , La salprêtriere; les 15 et 16 juillet l'hôpital des enfants malades (un obus sur le mur du pavillon de la rougeole; un autre au pied du bâtiment de l'hôpital Andral (obus tombé entre le bureau de la direction et la pharmacie, le 14 septembre, le bastion 29 (bombes d'avions tombant entre la cuisine et le pavillon de la typhoide.
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laurent provost
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Re: Les bombardements sur les hôpitaux parisiens en 1918

Message par laurent provost »

et on s'organise:
Dès le début des raids d'avions, j'avais prescrit des mesures spéciales dans la forme compatible avec les nécessités hospitalière, et toujours dans la pensée que l'assistance publique devait plus que jamais maintenir ses services à la disposition de la population parisienne. Vous Vous rappeleez qu'a votre séance du 28 mars 1918 je vous citai l'exemple de deux chefs de service qui, l'un demandait l'évacuation de son service, l'autre suspendait les admissions. A l'un je répondis que l'évacuation était impossible, à l'autre je prescrivis de reprendre les admissions. « l'Assistance Publique , disais je, est sur un champ de bataille; son premier devoir est de ne pas déserter », et dans un rapport du 13 avril j'exposais au préfet de la seine l'impossibilité matérielle de réaliser cet exode de malades dont on parlait. Il eut fallu retrouver 9000 lit, dont plus de la moitié réservés à des malades intransportables; il eut fallu en tous cas laisser ouvert un certain nombres de services militarisés. L'Assistance Publique n'avait qu'à prendre des mesures de détails aussi nombreuse et aussi efficace que possible, elle ne pouvait que laisser ses services en pleine activité, comme étant un organe essentiel dans une ville prise sous le feu des canons de l'ennemi. Cette thèse que j'avais l'honneur de reprendre quelque mois plus tard, dans les heures tragiques où il semblait qu'on dût seulement songer au moment présent et je considérai comme un devoir de résister aux suggestions venues de l'extérieur.
Une permanence chirurgicale fut organisée pour le jours d'alerte dans 15 hôpitaux: Hôtel Diue, Pitié, Charité, Saint Antoine, Necker, Cochin, Lariboisere, Beujon, Tenon, Laennec, Bichat, Broussais, saint Louis Bretonneau. Deux automobiles militaires furent mises à notre disposition , dès l'alerte n°2 pour se rendre l'une à Lariboisiere, l'autre à Cochin. Deux jeunes filles anglaises, melles Colvin et Gaspary, mirent d'autre part au service du chirurgien leurs propres voitures qu'elle conduisaient elle mêmes (l'une fut attachée à Necker, l'autre a l'hôtel Dieu). Je tiens a renouveler ici le témoignage de note gratitude pour le dévouement tout gratuit de ces jeunes filles qui, dans un moment difficile, nous ont donne un concours précieux
Bonne lecture
CDTL
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