l'hospitalisation des militaires musulmans , mesures de précautions ?

Organisation, unités, hôpitaux, blessés....
Avatar de l’utilisateur
laurent provost
Messages : 1043
Inscription : lun. juin 11, 2007 2:00 am

Re: l'hospitalisation des militaires musulmans , mesures de précautions ?

Message par laurent provost »

Bonjour,
De retour dans les cotes des hôpital, j'ai trouvé cette circulaire du Ministre de la guerre. L'hôpital Cochin après cette mesure deviendra célèbre pour son café Maure , mais c'est une autre Histoire.
le texte:
Disposition concernant l'hospitalisation des militaires musulmans et les renseignements à donner à leurs familles.
Bordeaux le 13 novembre 1914
Le ministre de la guerre à Mr le Gouverneur Militaire de Paris.

J’ai l’honneur de vous informer que j’ai décidé , à l’égard des troupe musulmanes qui ont été, qui sont ou qui seront hospitalisés dans la zone de l’intérieur, l’application des mesures ci_après.
1° -- Tous ces militaires qui sont reconnus comme devant bénéficier d’un congé de convalescence, ou comme devant être maintenu sur le territoire métropolitain, en vertu de ma circulaire du 2 nov 1914 N0 4.926 9/11 en vue d’être réformé ou retrait la fin des hostilités, doivent être dirigés le plus rapidement possible que le 15, 16, 17, 18 régions où il seront placés soit dans les dépôts de convalescent, soit dans les établissements d’Assistance aux Convalescents.
Ces évacuation s’effectueront comme suit :
La 15 eme région recevra les indigènes qui se trouvent actuellement dans les 6, 20, 21, 7, 14 régions ;la 16 eme région ceux du camp retranché de paris, des 5, 8, et 13 eme Région ; La 17 eme Région ceux de la région du Nord, des 3, 4, 9 régions ; la 18 Région ceux des 10, 11 et 12 régions.
- 2 ° Ceux de ces militaires qui sont évacués des armées comme malades ou blessés doivent être, dans chaque région, groupés autant que possible dans le même hôpital et en tus as dans des hôpitaux de la même place aussi voisin que possible l’un de l’autre. Vous voudrez bien me fait connaître, d’urgence, la Place et les établissements dont vous aurez fait choix pour ce groupement.
- Ces hôpitaux, toutefois, ne devront pas leur être exclusivement réservé. Il conviendra d’y recevoir un certain nombre de blessés ou de malades de troupe métropolitaines, afin que les indigènes provenant de nos colonies ou pays de protectorat puisse constater à tout instant qu’il reçoivent les mêmes soins et sont entourés de la même sollicitude que les soldats de la mère patrie.
- Pour la correspondance hebdomadaire entre les militaires indigènes et leurs familles, il sera fait exclusivement emploi de carte-postale sanitaire que j’ai institué pour les parents de militaires de la métropole.
Cette carte sera rédigée en français à l’adresse de la famille de l’intéressé ou de son douar, selon la préférence qu’il aura exprimée, et le Médecin Traitant, qui doit la signer veillera à ce qu’elle ne contienne, touchant l’état du malade ou du blessé, ni, a plus forte raison touchant à la situation en général, les conditions d’existence des militaires aux armées ou dans les hôpitaux, aucune indication susceptible d’émouvoir les populations africaines.
- La préparation de cette correspondance nécessitant l’affectation à chaque hôpital ou à chaque groupe d’hôpitaux attribués aux musulmans, d’un interprète qui puisse s’enquérir de leurs désirs ainsi que du nom et l’adresse de la personne ou du village auquel ils souhaitent faire parvenir de leurs nouvelles. Je mettrais très prochainement un interprète militaire à la disposition du chef du service de santé de la place que vous aurez désigné comme centre d’hospitalisation des indigènes d’Afrique dans votre région.
En outre, sous réserve des précautions indiquées dans le paragraphe ci-dessus, je ne verrais aucun inconvénient à ce que les nouvelles envoyées aux familles par la carte postale sanitaire hebdomadaire n’excluent pas une correspondance en langue arabe surveillée ou même rédigée par ‘l’interprète, sous a direction du Médecin Chef de service.
Il y aurait même intérêt, pour éviter le dépôt clandestin à la poste locale de lettres rédigées en arabe, à ce que les indigènes fusent incitée à écrire ou faire écrire par l’interprète, dans leur langue maternelle, à l’intérieur des hôpitaux.
Cette correspondance serait visée par l’interprète, qui recevrait des instruction du Médecin Chef de service sur la nature de nouvelles politiques ou militaires à intercepter comme susceptibles de susciter une émotion quelconque dans les milieux destinataires.
- 6 ° L’adoption de ces disposition doit avoir pour conséquence l’interdiction de l’accès des hôpitaux ou seront regroupés les militaires indigènes à tous autres interprètes que ceux prévus par la présente dépêche ou ceux que j’autoriserais, par décision spéciale, à apporter leurs concours a ces derniers.
Il n’y a pas lieu, en particulier , de donner suite à la proposition e M. Peytel et Houdas, dont vous m’avez entretenu par votre lettre du 2 septembre dernier, attendu que l’usage d’un texte imprimé et uniforme, si ingénieusement conçu qu’il puisse être, ne tarderait pas à produire dans les milieux indigènes de l’Afrique du Nord, une impression des plus fâcheuse.
Toutefois, MM Peytel et Houdas pourront continuer , d’accord avec l’interprète qui sera désigné pour le camp retranché de Paris, leurs visites dans les hôpitaux ou auront été regroupé les indigènes, et leur collaboration a la correspondance de ces derniers.
Vous voudrez bien me rendre compte, sous le timbre de la présente dépêche, des mesures que aurez prises en exécution des prescriptions ci-dessus.

Pour le Ministre et par son ordre
Pour le Directeur du service de santé
Par ordre et délégation spéciale du directeur
L’adjoint au directeur
Signé Dupard

Notifié pour exécution a Monsieur le directeur de ….


Cette circulaire explique le pourquoi de concentration dans certaine réions des blessés issus des troupe d'afrique du Nord, j'ai trouvé aussi une semblable concernant les sénégalais. mais je ne l'ai pas retranscrite a ce jour.

On ressent quand même, une certaine défiance des autorités et la volonté d'un contrôle strict. La censure est là pour tous , on l'a vu pour les troupes métropolitaines, mais quand même, on organise les "Bonne nouvelles". au travers des interpètes.
Comment et par qui étaient ils recrutés ?
Des informations sur ces messieurs Peytel et Houdas ?
Répondre

Revenir à « SERVICE SANTE »