Maroilles 14-18 » ou la Première Guerre mondiale racontée par ceux

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Edition Avesnes sur Helpe
« Maroilles 14-18 » ou la Première Guerre mondiale racontée par ceux qui l'ont faiteActualité Avesnes
« Maroilles 14-18 » ou la Première Guerre mondiale racontée par ceux qui l'ont faite
La Voix du Nord Hervé Gournay, membre de la société historique, avec l'un des exemplaires de l'ouvrage. | LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |
La société historique de Maroilles vient de faire publier le premier tome d'une série de deux consacrés à la Première Guerre mondiale. Intitulé « Soldats de la Grande Guerre », le livre reprend dans son intégralité le journal intime d'un Poilu maroillais et des itinéraires de guerre. Richement documenté, l'ouvrage s'adresse autant aux passionnés de cette époque qu'aux néophytes.

PAR CÉCILE LEGRAND-STEELAND
Un kilo sept cent, quatre cent quatre-vingts pages. Ce beau bébé, tout de papier glacé, a vu le jour après six années de gestation.
Tout a commencé en 2005 lorsque la société historique s'est vu confier le rangement des archives communales. « Nous avons retrouvé l'équivalent de trois cartons de documents qui parlaient de la guerre de 14-18 à Maroilles », raconte Hervé Gournay, membre de l'association.
Lui-même avait en sa possession une copie du journal intime de Brice Waroquier, un Maroillais mobilisé sur le front pendant toute la guerre. « Il faisait partie du 127e régiment d'infanterie basé à Valenciennes. Il a été fantassin puis a fait partie de la musique du régiment. Quand il n'était pas en concert ou en répétitions, il était brancardier. C'était un métier très dur et très risqué. » La petite-fille du soldat a prêté l'original, qui a été retranscrit in extenso. Des photos et cartes postales anciennes illustrent le propos.
Ne manquant pas de matière, la société historique s'est mise à l'ouvrage. « Les familles de Paul Béguin et d'Adolphe Cerisier, soldats eux aussi, nous ont confié leurs carnets. » Si Paul Béguin a été fait prisonnier dès les premières semaines, le second - chanteur - a consigné jour après jour son itinéraire de guerre.
Comme eux, près de cinq cents Maroillais ont été mobilisés. Cent cinquante, affectés à la défense de Maubeuge, ont été faits prisonniers presque aussitôt par les troupes allemandes arrivées en territoire français une cinquantaine sont morts. En guise d'hommage, une fiche d'état civil et un signalement leur sont consacrés.
Journaux intimes, itinéraires de guerre, paroles de chansons... Autant de témoignages bouleversants, révélateurs d'un quotidien qu'on peine aujourd'hui à appréhender. Comme Brice, Paul et Adolphe, beaucoup de soldats tenaient un carnet. « C'était un autre soi-même. Il faut imaginer cette promiscuité et en même temps cette solitude terrible dans laquelle ils étaient plongés. » Tenir un journal a permis à certains de tenir le coup ; à d'autres, de s'évader en imagination dans un autre monde. Le sort des Poilus maroillais et par extension des Nordistes est particulier : « C'étaient des soldats en pays occupé. Certains sont restés presque quatre ans sans nouvelles de leur famille. » À la fin de l'ouvrage, on trouve une étude des conditions météorologiques, issues du recoupement entre les notes des soldats et les carnets de marche des troupes. Des cartes permettent de comprendre les mouvements opérés par les unités dans lesquelles Brice Waroquier, Paul Béguin et Adolphe Cerisier étaient engagés.
Bref, un travail à découvrir d'urgence, en attendant le tome deux

[christophe lagrange]

Bonjour,

Bonne nouvelle et belle initiative à saluer.
Sauriez-vous par hasard si l'un d'eux est passé au 147è / 347è ?

Cordialement,
Christophe