Les Avesnois ont connu restrictions et privations durant la guerre

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Les Avesnois ont connu restrictions et privations durant la guerre de 14-18

jeudi 11.11.2010, 05:03 - La Voix du Nord

www.lavoixdunord.fr/Locales/Avesnes_sur ... et-p.shtml
La kommandantur en lieu et place de la sous-préfecture. En novembre 1918, la ville d'Avesnes-sur-Helpe sortait de plus de cinquante mois d'occupation avec en prime, si on peut dire, la particularité d'avoir de mars à octobre 1918 accueilli le Grand-Quartier-Général (GQG) allemand.

Dans le courant de l'année 1918, Guillaume II, le kaiser en personne, est venu pas moins de douze fois dans l'Avesnois. C'est dire qu'ici les Allemands furent présents, influant fortement sur le quotidien des habitants de l'Avesnois. On connaît les mémoires d'Albert Gravet, un Avesnois qui consigna sur de gros cahiers, au jour le jour, le quotidien de la cité et de ses alentours. Ils sont conservés par la Société Historique et Archéologique de l'arrondissement. Il n'est pas le seul à avoir raconté cette période. Henri Deloffre, qui n'est plus de ce monde, a aussi écrit un livret intituléSouvenirs d'Avesnois (*), dans lequel il évoque 14-18. Il est âgé de 12 ans et demi en 14. Nous sommes en août. Les Avesnois attendent leur grande ducasse. La guerre éclate. Les habitants de la ville sont privés de leur divertissement estival. Mais, le pire est à venir. Le 26 août, un obus tombe sur la quincaillerie Delleaux, le collège est incendié. Les premiers soldats allemands sont aperçus rue de Mons. « Ces soldats, des Bavarois, avaient la réputation de n'être pas méchants. Il s'agissait de soldats âgés avec le casque à pointe enveloppé de toile grise, des moustaches « à la Guillaume ». Henri Deloffre raconte le pillage systématique de maisons susceptibles d'avoir des caves bien approvisionnées. Et ils les citent : « la maison de Monsieur Berger avenue de la gare, celle de Monsieur Lefour, avenue du Pont rouge... ». Le 12 octobre 1914, la ville est placée sous l'autorité du major Von Mehring. « Cet aristocrate allemand, type parfait de l'officier prussien, était certainement un original. C'était lui qui avait fait venir l'éléphant Jenny pour travailler au bois mais il servait aussi avec un palanquin à promener des officiers. L'éléphant avait son abri dans un bâtiment à la Rotonde ». Si Henri Deloffre s'amuse de la présence du pachyderme, en revanche il rit beaucoup moins des privations nées des réquisitions allemandes. « Les stocks de farine ne tinrent pas longtemps ». Tout est rationné : la viande, le pain, le charbon... Même, les vélos sont réquisitionnés. L'hiver 1916-1917 se révèle particulièrement dur. Il fait - 20° en mars. L'hiver suivant, moins rigoureux, est d'autant plus rude que tout manque. Y compris les chaussures. On comprend mieux que la fin de la guerre, en plus des victimes civiles et militaires, ait été vécue comme une délivrance. •
G.B.
(*) Henri Botteau, Marbaisien, passionné d'Histoire, a retrouvé ce manuscrit.