Rhéabilité

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ninon37
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Re: Rhéabilité

Message par ninon37 »

Bonjour ,



Verdun. « Enfin ! » C’est un ouf de soulagement pour Pierre Lenhard, guide sur le champ de bataille. Ses requêtes initiées depuis plusieurs années viennent d’aboutir. Des requêtes qui touchent à un fusillé de la Grande Guerre. On sait le sujet brûlant, mais ce cas-là avait pourtant été réglé depuis longtemps.

Le 8 juin 1916, deux sous-lieutenants du 147e RI voient leurs hommes tomber en masse sous le feu roulant de l’artillerie allemande et française dans les bois de Fleury-devant-Douaumont. Ils décident de se replier. Trois jours plus tard, le 11 juin, le jour où tombe la « Tranchée des baïonnettes », Pierre Millant et Henri Herduin sont fusillés pour « abandon de poste ».

Fait marquant : personne ne veut alors diriger le peloton d’exécution. C’est Herduin lui-même qui commandera aux hommes de viser juste : « Il leur a dit que même si un ordre est injuste, il faut l’exécuter », souligne Pierre Lenhard. Des détails que l’on connaît à travers les nombreux témoignages apportés après la guerre, lors de la campagne de réhabilitation qui va s’ouvrir.

Le dossier clos 97 ans après les faits
Suite logique des exécutions, les mentions « Mort pour la France » sont rayées en marge de leurs actes de décès par un jugement du 26 décembre 1917. L’acte de Millant est conservé à la mairie des Lilas (93), ville de son dernier domicile. Mais c’était sans compter sur la ténacité de la veuve d’Henri Herduin qui, dans les années 1920, fait tout pour réhabiliter son époux et le camarade de ce dernier. La procédure est longue mais elle aboutit à un arrêt de la cour d’appel de Colmar le 20 mai 1926. Les deux officiers sont réhabilités. Et la mention « Mort pour la France » remise en marge de leurs actes de décès. C’est bien le cas pour Herduin. Mais, pour des raisons qui échappent, elle ne sera pas remise pour Millant. Le 11 juin 2012, date anniversaire de leur exécution, « j’ai écrit au président de la République », confie Pierre Lenhard. Aucune réponse au bout d’un an. Il renvoie donc une lettre le 11 juin 2013 doublée d’un mail. Un accusé de réception arrive rapidement du ministère de la Défense et une lettre datée du 22 janvier explique que cette mention a été de nouveau apposée le 19 décembre 2013. Le dossier de Pierre Millant est donc clos 97 ans après les faits. Il ira rejoindre les archives de Pierre Lenhard.

La famille Millant avait déjà été touchée par la Grande Guerre. Léonard, le frère de Pierre, sergent au 46e RIT était mort à Cheppy le 23 septembre 1914...

Frédéric PLANCARD


Bonne journée à tous et toutes

Ninon
Ils sont tombés silencieux sous le choc , comme une muraille .( monument au Colonel Driant )
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christophe lagrange
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Re: Rhéabilité

Message par christophe lagrange »

Bonjour,

P. Lenhard a persévéré et la mention MPLF est de nouveau apposée sur l'acte de décès de Pierre Millant.
Le journaliste a confondu 147è (active) et 347è (réserve) bien que la différence lui fut signalée.
J'avais évoqué le frère de Pierre, Léonard, l'an passé
http://347ri.canalblog.com/archives/201 ... 61254.html
en parcourant la presse de l'époque à la recherche d'un portrait éventuel.
Leurs oncle et tante, Constant Pavy et Madeleine Miland (sic), sont inhumés au cimetière du Père Lachaise.

Cordialement,
Christophe
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