Comme vous le savez tous, à l'approche des commémorations du centenaire de la déclaration de guerre et de la Grande Guerre, les initiatives se multiplient, pour préparer cet évènement qui restera probablement un des temps forts de ce début de XXIe siècle... Sur le terrain, comme dans les institutions nationales et internationales, chacun prépare à sa façon ces commémorations.
Si le classement des champs de bataille de l'Aisne ou de la Meuse au patrimoine mondial de l'UNESCO ne font pas l'ombre d'un doute (les départements concernés travaillant activement à préparer leur dossier), tout reste encore à faire pour le front de l'Oise (qui ne manque pourtant pas de vestiges de la Grande Guerre, de l'Ouest à l'Est noyonnais jusque vers le Soissonnais), comme tend à le démontrer cet entretien du Courrier Picard avec Didier Guénaff, président de l'association Patrimoine de la Grande Guerre :
Gageons que tout ou partie des sites de la Grande Guerre dans l'Oise bénéficieront de cette protection.
Je ne cacherai pas mon attachement profond à ce que l'ensemble du saillant de Quennevières, dans son intégralité et au sens le plus large (de Carlepont et Tracy-le-Mont/Tracy-le-Val, en passant par le Bois Saint Mard, Puisaleine, Quennevières, Moulin-sous-Touvent, Nampcel, Autrêches, mais aussi des sites peut-être un peu moins connus comme notamment Saint-Crépin-aux-Bois, Bitry, Saint-Pierre-lès-Bitry, les villages de la vallée de l'Aisne, qui constituaient l'arrière front français) entre dans ce classement mondial, ce secteur étant un site majeur de la Grande Guerre dans l'est noyonnais, aux portes du Soissonnais.
Ces sites sont une mine d'or, en terme de vestiges et de patrimoine "vivant" (en tout cas visible) de la Grande Guerre, qui n'ont rien du tout à envier aux plus émouvants champs de bataille de la Meuse, des Vosges, de l'Aisne, de la Somme ou des Flandres notamment, avec lesquels ils peuvent aisément se mesurer en terme de traces et souvenirs de la Grande Guerre... Il suffit pour s'en convaincre de prendre le temps de s'arrêter dans ces lieux, d'observer, j'allais dire presque de se "recueillir", et de flâner sur ces champs de bataille, où les combats se rappellent à chaque instant, quasiment à chaque pas...
C'est toute la raison d'être d'ailleurs d'associations comme Patrimoine de la Grande Guerre et de Soissonnais 14-18, dont la vocation est d'assurer la sauvegarde et la connaissance de ces sites, et du projet de musée-territoire 14-18 de la CCCA, destiné à en assurer la mise en valeur par le développement d'une véritable politique de promotion culturelle, historique et touristique des sites, tant français qu'allemands...
Classer ces lieux de la Grande Guerre dans l'Oise, pourrait permettre d'assurer de manière pérenne le maintien du souvenir de cette guerre pour les générations à venir, tout en assurant la "continuité du front" de la Somme à l'Aisne, qui ont entrepris depuis deux bonnes décennies pour la première et une bonne grosse décennie pour la seconde de sauvegarder les sites majeurs de la plus grande des guerres, qui détermina le sort des hommes et du monde tout au long du XXe siècle, et dont les lointaines conséquences se font encore sentir en ce début de XXIe siècle (tant du point de vue des mentalités que des enjeux géostratégiques, notamment)...
Bonne lecture à tous. Et encore merci à Franck pour ces scans...
Cordialement,
Jean-Michel