Je numérise une petite collection dans laquelle j'ai trouvé cette plaque positive.
Ne connaissant que très peu (pour ne pas dire rien) le secteur vosgien, nous serions ravis de savoir à quoi correspond cette cote.
Merci d'avance
JLK
Bonjour à tous, bonjour Jean Luc, la côte 607 se trouve entre St dié, Provenchère sur fave, Lusse, Wissembach, à proximité de la tête du Violu, la côte se situe sur la rive gauche de la Fave, commune de Lesseux. elle est tenue par le 345ème RI, puis remplacé par le 215ème.
amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Bonjour à tous, bonjour Jean Luc, la côte 607 se trouve entre St dié, Provenchère sur fave, Lusse, Wissembach, à proximité de la tête du Violu, la côte se situe sur la rive gauche de la Fave, commune de Lesseux. elle est tenue par le 345ème RI, puis remplacé par le 215ème.
amicalement
Florian
Merci pour cette réponse rapide
je t'envoie l'image en grosse définition
amicalement
JLK
Bonjour à tous,
Oui, la Cote 607 se situe bien entre Lusse et Wisembach, mais de mémoire -si je ne m'abuse- je crois que c'est le 343e RI qui s'y est trouvé, et non le 345e. Parmi les autres unités qui y sont passées, on peut citer le 22e BCA et, bien plus tard, le 227e RI (cf Un Commandant bleu horizon).
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
bonjour à tous
effectivement, comme dit Eric (salut, Eric !!, je ne vous ai pas oublié pour Rozelieures), c'est bien le 343ème et le 215ème mais il ne faut pas oublier le régiment principal, le 253ème RI de Perpignan qui, les 18 et 19 février 1915, a perdu la moitié de son effectif en perdant puis reprennant la côte avec panache
Jean-Luc, merci pour cette magnifique photo, si vous en avez d'autres du secteur, je suis preneur
amicalement
Renaud
Bonjour à tous, bonjour Eric, non le 343ème était sur la tête du Violu en relation avec le 345. de plus, je crois que le 343 a été dissous en 16 et que certains de ces éléments ont rejoint le 215.
A+
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Bonjour à tous, bonjour Eric, non le 343ème était sur la tête du Violu en relation avec le 345. de plus, je crois que le 343 a été dissous en 16 et que certains de ces éléments ont rejoint le 215. Jean Luc, je t'envoie un extrait de l'historique du 215 concernant le secteur 607.
A+
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
bonjour à tous
effectivement, comme dit Eric (salut, Eric !!, je ne vous ai pas oublié pour Rozelieures), c'est bien le 343ème et le 215ème mais il ne faut pas oublier le régiment principal, le 253ème RI de Perpignan qui, les 18 et 19 février 1915, a perdu la moitié de son effectif en perdant puis reprennant la côte avec panache
Jean-Luc, merci pour cette magnifique photo, si vous en avez d'autres du secteur, je suis preneur
amicalement
Renaud
Bonjour et merci pour ces réponses
ne vous crêpez pas le chignon pour un numéro de régiment!
Si vous voulez cette image en bonne définition, vous avez mon mail dans mon profil pour m'envoyer directement un message (j'ai un anti-spam efficace maintenant) et je vous l'enverrai en retour.
C'est la seule vue vosgienne accidentellement dans ce lot, j'en suis désolé; tout le reste c'est Verdun et les Eparges. La prochaine fois que j'aurai l'occasion de rendre visite au beau-frère qui habite St Dié, je saurai quoi aller voir par curisosité.
Rebonjour à tous,
Florian, concernant la présence du 343e R.I., je ne peux que juger sur pièces, à l’aide du peu que j’ai sous la main. En voici un résumé, en ayant recoupé trois sources uniquement :
1) Extrait de La Grande Guerre à Ban-de-Laveline. Journal de Victor Demange, 21 juillet 1914 – 13 octobre 1915 (Ban-de-Laveline, A.S.C.B., 1993, 111 pages), de CLAUDEL (H.) et COMBEAU (André) :
Mardi 30 mars.
Le commandant Champeux, à 9 h. du soir, revient de 607 où il a passé trois semaines enfoui dans sa cagna, vivant avec les rats ; en prenant le thé, il nous raconte sa vie de tranchées, et vers 10 h. ½ va retrouver la chambre qu’il a occupée pendant quatre mois.
Le lendemain, il me communique la poésie du 343e.
Campagne 343e R.I. (air : Le clairon de Déroulède)
Depuis qu’il est en campagne
Contre l’abjecte Allemagne,
Le trois cent quarante trois
A su montrer sa vaillance
En se battant pour la France,
Pour son génie, pour ses lois.
Le quinze août, de Carcassonne,
Il partit sans que personne
Put lui dire où il allait.
Quatre jours après à peine,
Sans même reprendre haleine,
A Brunstadt il se battait.
Puis quand sonna le retraite,
Abandonnant sa conquête,
Il se rendit à Brongnart,
Le cœur brisé, l’âme fière,
Pour défendre la frontière
Que menaçaient les soudards.
Jugeant qu’il était indigne
Qu’il fût en seconde ligne,
Ses chefs lui dirent soudain :
« Franchis le Ballon d’Alsace,
Dans les Vosges va, pourchasse
Nos ennemis inhumains. »
Il part, doublant les étapes
Vers les pays où ça tape
Car il n’a jamais flanché !
A Lesseux, sans crier gare,
Avec entrain il s’empare
De « Kolossales » tranchées.
De là, il part au Bonhomme
Où l’on avait besoin d’hommes
Ne craignant pas « l’au-delà ! »,
Et durant plusieurs semaines
Jour et nuit tient en haleine
Le Prussien qui le sait là.
Mais les Alpins le réclament
Car ils savent qu’il a l’âme
Sœur de celle des héros ;
Et pour soutenir ses frères,
Au Violu, il s’en vient faire
Aux Boches, un champ de repos.
Il reste à prendre une crête :
Bien vivement il s’apprête
Pour y planter son drapeau ;
Malgré le froid, la tempête
A la mitraille il tient tête
Gardant la Tête de Faulx.
Après quelques jours bien rudes,
Il s’en retourne à la Cude
Pour relever les Alpins,
Et défendre avec courage
Ce col et tous ses parages
Et ses grands bois de sapins.
Mais Lesseux n’est pas tranquille :
Un beau matin, il y file
Pour y tenir en respect
Les Boches, qu’un tas de moules
Laissaient arriver en foule
Sur la côte six cent sept.
Là s’arrête son histoire
Mais au jour de la victoire
Le trois cent quarante trois
Aura, vous pouvez le croire,
Une large part de gloire,
Qu’il aura gagnée cent fois.
(9 avril 1915)
2) Extraits de La Plume au fusil. Les Poilus du Midi à travers leur correspondance (Toulouse, Privat, 1985, 379 pages), de BACCONIER (Gérard), MINET (André), SOLER (Louis) ; courriers du sergent Roumiguières, du 343e R.I. :
« 2 avril 1915. Près 607. Je me lève à 5 heures ; je fais deux lettres peu agréables. Etc. »
« Cote 607, 19 mai 1915. Du pain traîne partout ; ce pain en pourrissant dégage une odeur des plus désagréables. Etc. »
« 22 mai 1915. Cote 607. Je fais construire un chevalet de pointage en bois. Nous tirons quelques cartouches. Ce système de chevalet va très bien. Etc. »
« 23 mai 1915. Cote 607. Nous faisions un plantureux déjeuner du groupe que nous baptisons aujourd’hui les Madurs. Ce groupe comprend : Embry, Duclos, Blaché, Darbas, Roques, Galtier et moi, de temps en temps Bizes, Cuin, Galy, sont des nôtres. »
« 24 mai 1915. Cote 607. Dans l’après-midi, nous apprenons que nous devons ce soir faire une manifestation pour impressionner les Allemands. La manifestation doit avoir lieu à 5 h. Etc. »
Même jour : « J’étais rentré dans mon gourbi lorsque Duclos vient me dire que les cloches de Lusse sonnent. Je reviens à la tranchée. En effet, les cloches du village y vont de leur plus joyeux carillon. Des boches chantent dans le village. Etc. »
3) Extraits des carnets de Jean Bournet :
« Le 29 février [1915] par suite d’une violente attaque qu’a subi le 253ème régiment de Perpignan, et qui a fait de nombreux vides dans ses rangs, c’est notre compagnie qui a été désignée pour combler ces vides et pour parer aussi à d’autres attaques qui pourraient se produire. Nos compatriotes les braves catalans qui dominent dans ce régiment, s’étaient battus comme des lions mais forcés de reculer devant des forces 10 fois supérieures. Ils avaient ensuite à force de courage, montés à l’assaut, repris à la baïonnette la position momentanément perdue. Nous sommes venus les renforcer après ce terrible combat. Chez nous tout était calme, nous descendions heureux à l’idée de goûter quelques jours de repos, quand un coup de téléphone du Général vint tout changer d’un seul coup. »
« Le 15 [mai 1915], grand combat d’artillerie. Le 18 relève du plateau de Lesseux à 11 heures du soir pour se rendre à la ferme du Chapis. Le 19, départ à 7 heures du soir avec la pluie pour aller aux tranchées côte 607. Arrivés à 8 heures.
Le 24 à 2 heures du matin, l’Italie déclare la guerre à l’Autriche. Le soir, clairons et tambours se sont portés sur les tranchées, chantant la Marseillaise en l’honneur de l’Italie.
Le 25, les boches en colère de la veille, nous ont rendu la pareille. Ils chantaient dans la tranchée de même. Le 26 de 9 heures à 10, je suis de garde. La fumée des obus nous étouffe. L’après-midi, je vais chercher un rondin à la ferme Eliène [Etienne]. J’entends les obus. Je repars aussitôt. Arrivé dans le gourbi, bombes et obus nous arrosent. On a tué un caporal [Auguste Louis Roques], blessé un soldat, tué un cuisinier du génie dans la ferme par un obus. Du 26 au 31 grand combat d’artillerie. Le 31 les boches de 2 à 4 heures ont tiré 100 obus. »
« On revient le 29 décembre [1915] à 7 heures du matin au collet 607. Le 28, 29, 30 bombardement terrible, ainsi que chaque jour. Le 31 calme. Le 1er janvier 1916, le matin à la pointe du jour, on crie « tout le monde au créneau ». On ne voit rien, nous y restons jusqu’à 10 heures du matin. »
Et plus loin, cette chanson :
2ème couplet
Arrivés sur la côte
Mince de réception
Les marmites donnent la note
Quel fameux baryton
C’est trop d’honneur
Mon empereur
On allume un feu de Bengale
On se croirait au 14 juillet
Dommage qu’on n’ait chauffé la salle
Refrain
A la côte 607
C’est vraiment très chouette
On manque bien d’un peu de confortable
On n’a sûrement ni bon lit, ni bonne table
Mais comme les diables noirs
Aux boches, on fera voir
Qu’on sait mourir, mais qu’on ne recule pas
Au 343
3ème couplet
Le lendemain dès l’aurore
On pu voir le tableau
De la terre fraîche encore
Rougie par nos héros
Des catalans
Les braves enfants
Sont là, tombés morts pour la France
Debout les gars
Pas de kamarad
Ces cadavres réclament vengeance
3ème refrain
A la côte 607
Nous vivons tous avec
L’espoir en la grande victoire finale
Qui viendra mater ces immondes vandales
Pillards et assassins
Dites à votre kronprinz
Qu’on sait mourir, mais qu’on ne recule pas
Au 343
-----
Quant au 345e R.I., je doute qu’il soit venu dans les Vosges, mais je peux faire erreur : il semble être tombé avec la garnison de Maubeuge, début septembre 1914, et être parti en captivité.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
PS Patrice, pour le 357e R.I., il doit s'agir de la Cote 627 (la Fontenelle, donc) plutôt que de la Cote 607 (non ?).
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
rebonjour à tous
Merci Eric pour cette documentation, qui me sera particulièrement précieuse.
Le 343ème RI m'est aussi très cher car il a été mobilisé à la caserne Iéna de Carcassonne où je suis réserviste
De plus, y servaient et mourraient de nombreux Catalans
lorsque le 343ème RI a été dissous, le bataillon Champeux (ou Champeu) a formé le 4ème bataillon du 253ème RI, réunissant dans une grande cohésion, s'il en était besoin, les piou-pious Catalans et "gabatx", aussi courageux les uns que les autres
Amicalement
Renaud