Nos pauvres Morts.

[Patrice Pruniaux1]

Nos pauvres Morts.

Sur l'ancienne ligne de front, que de monuments, grands ou petits, laissés à l'abandon. Les croix de pierre s'inclinent, quand elles ne sont pas à terre;
des infiltrations se produisent.
Ceux qui, dans une pensée affectueuse, firent édifier ces croix ou construire ces monuments seraient navrés de les voir ainsi, et cependant eux seuls ont qualité pour agir.
Le Ministre des Anciens Combattants, comme ceux de la Défense Nationale ou de l'Intérieur se déclarent impuissants à intervenir. Le premier déclare n'avoir compétence que pour la réfection des monuments élévés à l'intérieur des nécropoles nationales conformément au décret du 18 novembre 1922, les autres monuments commémoratifs relevant des comités ou Associations ayant pris l'initiative de leur érection.
Et il a belle excuse quand l'administration des Finances lui refuse les fonds pour entretenir les cimetières nationaux. Quarante cinq postes de gardiens sont sans titulaires. Les fonds manquent pour faire refaire, dans chaque cimetière les registres des tombes quand ils ont été établis non pas par ordre alphabétique des décédés mais par numéro des tombes, ce qui oblige les familles, venues entre deux trains, à chercher à travers 200 inscriptions.
Pas de fond non plus pour faire refaire ou compléter les registres quand ils ont été détruits ou que les pages ont été arrachées.
Pas de fonds! on reste confondu quand, dans les journaux, on lit chaque jour ou presque la liste des missions parlementaires envoyées très loin, hors de la métropole, pour information, dit-on, alors que nous avons outre-mer: gouverneurs ou résidents généraux. Si leur poste est inutile qu'on les supprime et si leur existence est nécessaire pourquoi les faire contrôler par des parlementaires qui croiront tout connaitre parce qu'ils auront séjourné huit ou dix jours ici ou là.
Sans parler de bien d'autres économies qu'on pourrait aisément réaliser en d'autres domaines. La liste des dépenses inutiles serait facile à établir et combien étendue.
Le roi avait sa cour, certes; mais notre République en prenant de l'âge, même quand elle change de numéro a bien plus grand nombre de sportulaires.
Plus de fonds pour perpétuer le souvenir des morts.
Comme Paul Verlet avait raison d'écrire:
" O morts qu'ils oublieront - c'est la loi qu'on oublie,
Et les morts sont si loin pour vaincre encore la vie. "

F.J. ODILLOT - Almanach du Combattant 1955.

Cordialement, Patrice Pruniaux

[rem730]

Bonjour,
Au combien vrai encore aujourd'hui ou devrais je encore plus aujourd'hui malheureusement. On dis que la société avance... pas pour tout visiblement bien au contraire...

Cdlt

Rémy

[stcypre]

Bonjour,

Oui aujourd'hui l'oubli, le désinteressement de nos "élites", sont t terribles...
Comme le disait un auteur:
L'oubli est le second linceul des morts...
J.Claude