Tombe d'un gendarme.

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Frederic RADET
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par Frederic RADET »

Bonsoir,

en faisant des photos pour des membres du forum à la NN de Glorieux à Verdun, je suis passé devant la tombe d'un gendarme, fait plutôt rare.
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Cdl,
Frédéric
On ne passe pas !
LAUWAGIE
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par LAUWAGIE »

pourquoi rare ?
il faut se renseigner, de nombreux gendarmes ont laissé leur vie dans tous les conflits
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Yans83
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par Yans83 »

Bonsoir

Il est vrai que l'on en rencontre pas des tonnes dans les cimetières. C'est souvent la maladie qui les a tués, en tout cas, pour Jean-Baptiste JOURDAN, ce fut la tuberculose pulmonaire :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2423555837

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Cordialement
Yannis
LAUWAGIE
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par LAUWAGIE »

Voici de quoi lire concernant la gendarmerie en 14-18
http://www.forcepublique.org/02histoire ... erre14.htm
et pour VERDUN
http://rha.revues.org/index4182.html
environ 1000 gendarmes morts dont 920 en unités combattantes
par exemple pour la guerre d algérie, ce fut 460 morts,
pour 39-45 je n ai pas le chiffre mais il y a eu des unités combattantes ce qui n existait pas en 14-18
certes pendant la premiere guerre ils n etaient pas aimés car ils faisaient essentiellement un role de prévoté
mais il n y a rien d etonnant de trouver leurs tombes
Rutilius
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

D'autres n'eurent pas de sépulture parce que disparus dans la profondeur des flots lors du naufrage de transports de troupes... Un exemple :


Gendarmes disparus au large de la côte espagnole lors du torpillage de la Medjerda, le 11 mai 1917.


■ 16e Légion bis de gendarmerie :

― BROUSSY Marc Antoine, né le 25 mars 1873 à Floressas (Lot), Gendarme, Matricule n° 176, classe 1893, n° 1.311 au recrutement d’Agen (Jug. Trib. Marseille, 13 juin 1918, transcrit à Marseille le 23 août 1918).

― MILLÈS Benjamin, né le 11 février 1870 à Olonzac (Hérault) et domicilié à Badens (Aude), Gendarme auxiliaire, Matricule n° 183, classe 1890, n° 714 au recrutement de Narbonne (- d ° -).

― XÉRIDAT Joseph François André, né le 5 août 1869 à Saint-André (Pyrénées-Orientales) et y domicilié, Gendarme, Matricule n° 174, classe 1889, n° 824 au recrutement de Perpignan (- d ° -).

■ 19e Légion de gendarmerie :

― MALOISEL Émile Léon, né le 10 juin 1873 à Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados), et domicilié à Tours (Indre-et-Loire), Gendarme, classe 1893, Matricule n° 106 au recrutement de Tours (Jug. Trib. Marseille, 13 juin 1918, transcrit à Marseille le 23 août 1918).
_______________________

Bien à vous,
Daniel.

jmn02
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par jmn02 »

Bonjour à tous,
Qui connait le lieutenant Félix Fontan ? Si ce nom ne vous dit rien, allez consulter sa fiche sur Mémoire des Hommes, et faites un petit détour par la salle de tradition de la Garde Républicaine au Quartier des Célestins à Paris... où un mannequin porteur de son uniforme est toujours aujourd'hui exposé sous vitrine...

Avant guerre, le lieutenant de la Garde Républicaine Fontan s'est déjà rendu célèbre en donnant l'assaut au repère de Bonnot à Nogent sur Marne en 1912. Il s'est en effet porté volontaire pour aller placer des explosifs au pied du garage où le célèbre bandit avait trouvé refuge, sous le couvert d'une charrette de foin pour permettre aux forces de l'ordre de pénétrer dans ce repère rendu inexpugnable par le célèbre bandit en auto (il existe deux cartes postales de cette action)...

Lorsque la guerre éclate, ce bouillant officier de 34 ans se porte immédiatement volontaire pour partir au front. Il se heurte d'abord à un refus catégorique de sa hiérarchie, au motif que la gendarmerie, d'après les textes réglementaires, n'a pas pour vocation première de combattre en première ligne, mais de fournir les unités prévôtales chargées du maintien de l'ordre à l'arrière des armées... Fontan ronge son frein et doit attendre jusqu'en septembre 1914, pour voir enfin son voeu le plus cher exaucé. Il fait dès lors partie des quelques 850 gendarmes et gardes républicains qui ont décidé de servir leur pays dans les unités combattantes et qui rejoignent, en deux groupes, le front...

Le commandement de la Gendarmerie n'a accepté ces départs au front qu'en septembre 1914, après les premières hécatombes sur la frontière, et sur les champs de bataille de la Marne, de la Meuse, de l'Aisne et de l'Oise... Il fallait combler le vide parmi les officiers et sous-officiers d'infanterie morts à la tête de leurs troupes par tous les moyens... L'armée raclait les fonds de tiroir pour dénicher de nouveaux cadres pour les unités combattantes... Et le commandement de la gendarmerie accorda alors à ces volontaires l'autorisation d'aller se battre, à la condition expresse de prendre la tenue de l'unité combattante dans laquelle ils étaient incorporés. Il n'était en effet pas question de créer un corps combattant avec ces volontaires qui furent disséminés dans l'ensemble des formations combattantes... La plupart des volontaires étaient issus de la Garde Républicaine de Paris, mais il y eut aussi un certain nombre de volontaires issus de la gendarmerie départementale.

C'est ainsi que le lieutenant Fontan se retrouva affecté au 99e RI, avec le grade de capitaine à titre temporaire (il n'était pas question pour la gendarmerie de valider ces avancements de grades au cas où ces volontaires quittaient l'armée ; gardes républicains et gendarmes devaient alors reprendre leur ancien grade d'avant leur départ au front).

En octobre 1914, Fontan commande une compagnie et montre immédiatement de grandes qualités de meneur d'hommes. C'est un officier à la fois ferme mais juste et proche de ses hommes. Il n'hésite pas, les soirs de veille, à faire le tour des "popotes" de son secteur et à encourager ses hommes, ils les écoute et réconforte les plus découragés et multiplie les recommandations aux hommes du guet. Patriote, il n'hésite jamais à montrer l'exemple du devoir et du courage (parfois poussé jusqu'à la témérité...), quitte à s'exposer aux dangers. C'est ainsi que le 19 décembre 1914, alors que son unité se trouve dans les tranchées à Faÿ, dans la Somme, il est abattu d'une balle en pleine tête par un tireur d'élite allemand, qui avait repéré depuis quelques temps, cet officier français qui n'hésitait jamais à se montrer à l'ennemi, avec toujours le même souci de montrer l'exemple du courage...

Un autre personnage qui lui eut plus de chance, lui aussi garde républicain, s'est engagé volontairement dans les unités combattantes en septembre 1914 : il s'agit du lieutenant Merlhe, qui lui aussi a son mannequin exposé à la salle de tradition de la Garde républicaine à Paris. En 1916, il intègre une escadrille et devient le premier officier aviateur de la gendarmerie. Merlhe survivra à la Grande Guerre.

Naturellement, Fontan et Merlhe ne sont pas les seuls qui se sont portés volontaires pour aller combattre dans les tranchées de la Grande Guerre mais ils sont tous deux devenus des figures et sont encore présentés aujourd'hui, comme des "emblèmes" de la Garde Républicaine...

Pour finir, il existe également des tombes de gendarmes français et belges dans les cimetières militaires d'Amiens.

Cordialement,

Jean-Michel
JMN02
hopital49
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par hopital49 »

bonjour
la plus part des gendarmes morts pour la France pendant le 1er conflit ne sont pas mort en tant que gendarmes.
La plus part d'en eux avaient rejoint des Régiments de mélés et sont donc tombés comme leurs "camarades" de combat.
Cordialement Olivier
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mic94
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par mic94 »

Bonjour à tous, Jean Michel,

Pour plus de précision concernant le lieut Fontan, car on ne plaisante pas avec ça :non: :non: il s'est rendu célèbre au siege de Choisy le Roi
le 28 avril 1912 et non à Nogent sur marne où il y a eu un autre siege, celui de Valet et Garnier, complices de Bonnot.
J'ai un prortrait du lieut Fonton que je n'arrive pas à inserrer à mon message, si célà vous interresse, passez par mon MP.

Cordialement, Mic :)


rslc55
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par rslc55 »

Bonjour

Merci Fred pour cette info. Le pauvre gendarme est mort d'un accident de camion.....peut être conduit par un poilu qui a abusé de pinard ! A l'époque pas d'alcootest.
On cherche toujours encore les tombes des gendarmes pendus à un crochet de boucher à Verdun dont on a déjà beaucoup parlé sur ce forum.

Salutations cordiales
Pierre

jmn02
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Re: Tombe d'un gendarme.

Message par jmn02 »

Bonjour à tous, bonjour Mic,

Merci de ce correctif : il convient en effet d'être précis...

Il y a plein d'anecdotes succulentes sur les gendarmes, comme ce gendarme prévôtal mort pour la France en avril 1918, si je me souviens bien, à Passel dans l'Oise (dans les combats devant Noyon, sur le Mont-Renaud)... Mort pour la France est un bien grand mot : ce gendarme se trouvait dans les ruines d'une maison en train de casser la croûte lorsqu'un obus est tombé dans plein dedans tuant ou blessant tous ses occupants. Cette anecdote m'a été rapportée par l'adjudant-chef Duplan (à l'époque adjudant-chef), lorsque je faisais mes recherches sur les gendarmes dans la Grande Guerre (en 1994-1995) et que je faisais régulièrement les allers-retours au musée de la gendarmerie à L'EOGN de Melun...
Concernant les gendarmes pendus, j'avais également effectué des recherches dans les archives à Vincennes et à Le Blanc lorsque j'étais GA au Service Historique de la Gendarmerie à Maisons-Alfort (il est nettement plus facile d'y accéder lorsqu'on travaille à l'intérieur. On peut accéder à la totalité des sources, y compris à des documents normalement interdits de consultation pour le grand public... J'ai alors découvert une quantité d'exactions commises contre les gendarmes. Malheureusement j'ai quitté ce service avant d'avoir pu trouver le mot de la fin concernant cette affaire des "gendarmes pendus"...).

Le lieutenant Panel, du Service Historique de la Gendarmerie, a publié sur cette question une étude récente dans la Revue Historique des Armées ci-dessus référencée, en réexploitant une grande partie de la documentation que j'avais alors moi-même pu consulter...

Cordialement,

Jean-Michel
JMN02
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