L'Esclangon (prononcez "Esclangong" pour retrouver un peu de la saveur de l'accent méridional). Aujourd'hui, lieu-dit dépendant de la commune de la Javie, installé dans une vallée étroite et le long des premières pentes d'un versant. Autrefois, commune située à 1131 mètres d'altitudes (contre 800 aujourd'hui), sur un plateau donnant une vue à couper le souffle sur les montagnes voisines.

Le hameau a perdu ses derniers habitants dans les années 60 et n'est plus qu'un hameau fantôme, avec ses maisons anciennes en ruine et son petit cimetière.

Photo A.F. (Club Photo) et Pascale GARREC
"Le Viel Esclangon". Bonheur des randonneurs tant les panoramas sont exceptionnels et réputés (tout comme les formations géologiques observables). Quel rapport avec 1914-18.
Lorsque j'y suis allé la première fois en 2002, il n'y avait pas encore Forum pages 14-18. Je n'y suis pas retourné depuis faute de temps (d'où une image extraite d'un site internet), mais une question s'est posée à moi : y avait-il un monument aux morts au hameau où 27 personnes habitaient encore en 1911 ?
http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html ... ltat=12934
Absorbé en 1973 par la commune de la Javie, je me suis rendu à la mairie de cette dernière pour poser la question. Précision : le MaM de la Javie ne comporte aucune mention de morts ou d'ajout de plaque pour un habitant de l'Esclangon. Peut-être le hameau a-t-il eu la chance de voir revenir tous ses mobilisés ?
Les registres de l'Etat civil de l'ancienne commune sont minces. Mais en 1915, il y a un acte de décès : celui de Louis MARIAUD, 2e classe au 27e BCA, 32 ans. La fiche MDH rappelle le reste :
Pas de nom inscrit sur un MAM. Peut-être sur une plaque dans une église ? Pas de fleurs le 11 novembre. Pas d'informations sur MémorialGenWeb à part la mention de son nom dans l'historique du 27e BCA. Ce dernier point sera rectifié très prochainement.
Le village de l'Esclangon ne fut pas le seul à disparaître après la guerre, victime de l'exode rural (déjà ancien dans le cas présent), de l'abandon de terres trop difficiles à cultiver ou abandonnées en raison de la mobilisation d'août 1914 et jamais remises en culture, tout simplement à cause de la difficulté d'y vivre (isolement, altitude, rigueur climatique...). Connaitriez-vous d'autres exemples du devenir de la mémoire des soldats morts pendant 14-18 de ces villages ?
Amitiés,
Arnaud