Bonjour à tous.
Voici un des exemples typiques que l'on rencontre de temps en temps sur les photographies 1914-1918 et dans l'Entre-2 Guerres.
Dans plusieurs cas,le N° du képi ne correspond pas au N° porté sur les pattes de collet.Réglementairement ils sont obligatoirement les mêmes.
Sur un homme seul,on peut supposer beaucoup de choses,mais dans un groupe avec Officiers et Sous-Officiers,il doit y avoir une raison bien spécifique.
Le fait est que certains Militaires changeant d'Unité portaient un certain temps le képi écussonné de leur ancienne Unité.Je n'avais pas encore vu de BdP.Voilà qui est fait.
Pour quelle raison?Raison matérielle:impossiblité de trouver un écusson au bon N°?Pas le temps de changer le N°?Je ne pense pas.
Je pense qu'il s'agissait plutôt de fierté ou d'attachement à l'ancienne Unité,et de reconnaissance pour signaler aussi à d'éventuels Camarades que le Militaire en avait fait partie.Un peu comme la Fourragère à N° et plus tard l'insigne Régimentaire.
Cependant,cette entorse au Règlement ne devait pas durer longtemps et à la première réprimande reçue d'un Officier ou Sous-Officier,tout devait rentrer dans l'ordre.
Dans les photographies de groupes,c'est toujours l'écusson du képi qui comporte le N° de l'ancienne Unité,les écussons de collet de la capote ou de la vareuse portant le N°de la nouvelle Unité.Par contre,l'inverse existe aussi mais est beaucoup plus rare.
Avant août 1914,je n'ai jamais encore pu observer cet état de fait dans la Troupe...sauf chez quelques rares Officiers.
L'Officier avait à sa charge tout son habillement et équipement.Le képi portait le N° ou l'attribut brodé à même le bandeau.La Tunique portait elle aussi les N°'s brodés sur des écussons,eux mêmes cousus sur le collet.Un Officier changeant de Grade changeait aussi le plus souvent d'Affectation.La Tunique ne posait pas trop de problème,il suffisait de découdre les écussons et de recoudre les écussons avec le bon N°,en plus d'ajouter les galons au bas des manches.
Par contre,pour le képi,c'était un autre problème.Les N°'s brodés à même le bandeau s'ils étaient enlevés laissaient quelques uns des plus jolis trous à leurs places.Le bandeau ne pouvait pas se changer,il fallait changer le képi entièrement.
Quelques subterfuges existaient(petite patte à N° à coudre à l'emplacement de l'ancien N°),mais il était de bon aloi et une question de prestige pour un Officier d'avoir une Tenue irréprochable.
Les képis étaient confectionnés chez des Tailleurs Civils et Militaires et il pouvait se passer quelques temps avant que l'Officier puisse le percevoir.La confection d'un képi chez un chapelier renommé pouvait atteindre de bien belles sommes.
Il est possible que la Troupe ait repris à son compte cette petite anomalie,mais non pour des raisons matérielles mais plutôt de fierté.
Pour en revenir à la photographie de Jean-Louis,il ne fait aucun doute pour moi que le BdP.en drap bleu clair est orné d'une ancre Coloniale,certes non Réglementaire,mais portée couramment par les Marsouins.
L'attribut de Fonction de Sapeur-Pontonnier est porté sur le haut de la manche gauche de l'effet,mais je ne l'ai encore jamais vu porté sur un BdP.
Cordialement.
Georges.
PS.:Je reconnais quelques signatures,ici,bonjour Taconet!
-6e.RIC.,version drap écarlate:

-3e.RIC,version métallique or:

Collectionne les photos Militaires originales(pas de copies!)tous formats,France et Etranger,1870-1939 voire 45.