Les tirs d'artillerie ont des conséquences souvent néfastes sur l'appareil auditif des artilleurs!
Cette photographie montre bien les attitudes des éminents spectateurs présents aux expériences d'artillerie de tranchée de Mailly à l'été 1917.
A noter pourtant, que le départ d'un projectile d'artillerie de tranchée est moins "traumatisant" que celui du "75" ou a fortiori de celui d'une pièce à grande puissance tirant à très haute vitesse initiale.
Examinons les attitudes:
-Le Président de la République, Raymond Poincaré, en canotier, protège ses oreilles, de même que le haut personnage en chapeau melon (probablement le Président du Sénat, Antonin Dubost?).
-à l'arrière, on reconnaît le général Naulin, commandant de la 45e Division se bouchant l'oreille droite.
-le général aux cheveux blancs reste stoïque en vieil artilleur, il s'agit du général Malcor, nommé général très tardivement malgré ses exceptionnelles qualités d'artilleur et ses qualités humaines connues de tous les artilleurs d'avant-guerre...sauf en son temps par le général André et quelques autres pour des raisons tout à fait étrangères aux choses de l'artillerie....
-enfin, au premier plan, le colonel Challéat ignore le bruit et suit la trajectoire du projectile avec l'oeil du professionnel.Il semble être un des rares spectateurs à trouver de l'intérêt à ces expériences.Il est alors directeur du cabinet du sous-secrétaire d'état aux Inventions, Jules-Louis Breton.L'homme politique a remarqué depuis longtemps les exceptionnelles qualités d'inventeur et de pionnier de la science du tir du futur général Challéat et l'a fait venir à Paris après le "temps de commandement" du colonel, qui a commandé le 86e R.A.L.T et un Groupement d'artillerie lors de la bataille de Verdun de 1916.

Expériences de matériels d'artillerie de tranchée à Mailly à l'été 1917.
Cordialement,
Guy François.