Démobilisation - Rgt de dragons vers rgt d'artillerie

[BRIGADIER-QUENOT]

Bonjour,

Je cherche à retracer le parcours de guerre de mon arrière-grand-père maternel, Georges Ferdinand QUENOT. Grâce aux divers documents qui ont pu se transmettre dans la famille et aux informations trouvées sur ce forum, j'ai pu reconstituer en partie son histoire :
- service militaire dans un régiment de dragons (classe 1912). Si j'en crois le sujet : pages1418/forum-pages-histoire/duree-se ... 0912_1.htm, la classe 1912 constituait l'armée d'active à l'entrée en guerre en 1914, il a donc enchaîné la période de guerre avec son service militaire.
- je retrouve ensuite sa trace au 4ème RAC le 26 juillet 1916, date à laquelle il est blessé dans l'éboulement d'une sape (différents documents de reconnaissance de blessure + JMO). Il refuse d'être évacué et poursuit son service au sein de cette unité jusqu'au 21/11/1916, date de son évacuation
- il transite par l'Hôpital Temporaire de Villers-Daucourt avant d'aller dans le HOE 22 (Sainte Menehoult)
- difficile de dire ensuite s'il reste dans le HOE22 et s'il revient dans son unité rapidement ou pas
- des documents attestent de sa présence à l'Hôpital Temporaire n°51 de Tours en novembre 1917
- impossible ensuite de savoir s'il revient sur le front
- un document permet d'affirmer qu'il se trouvait à Montpellier en mars 1919 mais le régiment qui est mentionné ne semble pas être le 4ème RAC (écriture difficile à lire mais celà ne ressemble pas à "4ème RAC")
- un document provenant du Bureau Démobilisateur du 4ème RAC précise qu'il est renvoyé dans ses foyers le 14/04/1919

J'ai fait une demande auprès des archives départementales du Jura pour obtenir copie de son "dossier militaire", je suis en attente de leur retour. Je devrais pouvoir en apprendre un peu plus mais toutes mes interrogations ne seront sans doute pas levées.

Plusieurs questions :
- est-ce que son affectation dans un régiment d'artillerie après avoir été dragon peut être la conséquence du passage de la guerre de mouvement à la guerre de position ? En effet, on peut imaginer que les régiments de dragons, très mobiles, n'étaient pas les plus adaptés pour mener une guerre de tranchées et que de ce fait, leur personnel a été en partie redéployé dans d'autres unités. Quel est votre avis ? Est-ce que vous avez pu observer d'autres cas similaires ?
- est-ce que le fait qu'il ait été démobilisé au 4ème RAC prouve qu'il était affecté à ce régiment en 1919 ? Dans plusieurs documents de l'après-guerre (entre 1919 et 1924) que je possède le concernant (demande de pension suite à sa blessure), son unité d'affectation au moment de sa blessure n'est pas exacte, les erreurs étaient donc assez fréquentes (et ce serait sans doute également le cas sur le document de mars 1919).

Merci pour vos éclairages.

Gilles

[ALVF]

Bonjour,

Pour la première question: le passage des cavaliers dans l'Artillerie est extrêmement fréquent pendant la guerre et s'accélère dans la deuxième partie du conflit qui verra la dissolution de Divisions entières de Cavalerie.
On verra même des officiers de hussards, transférés (horreur!) dans des unités d'artillerie lourde après rapide "recyclage" à l’École de Fontainebleau (horreur encore pour des cavaliers!).
La montée en puissance de l'artillerie (qui fait plus que doubler ses effectifs) oblige à des transferts massifs de personnels des autres subdivisions d'arme.On trouve d'abord des blessés récupérés de l'infanterie devenus inaptes au service de l'infanterie mais pouvant encore servir utilement dans l'artillerie puis des personnels possédant une bonne instruction équestre (cavaliers, train, etc...) mutés d'office dans l'artillerie.
Cordialement,
Guy François.

[BRIGADIER-QUENOT]

Merci pour cet éclairage. Ce qui est intéressant dans les recherches familiales, c'est que la petite histoire rejoint la Grande. En essayant de retracer le parcours de mon AGP, je comprends mieux l'évolution des techniques militaires qu'a engendré la 1ère guerre mondiale. Ne m'étant intéressé que récemment à l'artillerie, je n'imaginais pas toute la logistique (gourmande en chevaux) qui était nécessaire et donc le lien entre un dragon en début de conflit qui passe ensuite dans l'artillerie.

Voir ci-dessous le document de démobilisation que je citais plus haut.
Si mon AGP n'avait pas encore rejoint le front au moment de l'armistice (c'est à dire s'il avait encore le statut de blessé recevant des soins), aurait-il été démobilisé par son unité d'origine (le 4ème RAC) ?

Très cordialement.

Gilles

[BRIGADIER-QUENOT]