Bonjour,
Serait-il possible d'avoir des infos sur la personne de M. ALBERT, blessé à la reprise du "Fort de la Malmaison" chemin des Dames, le 23 octobre 1917, d'un éclat d'obus à la cuisse et d'une balle de mitrailleuse dans le genou. Il aurait été amputé à Fère en Tardenois le 5 novembre 1917.
1° - son prénom
2° - pourquoi amputé à Fère en Tardenois ?
3° - sur quel livret lire les journées de ce bataillon en octobre 1917 ?
Merci à l'avance et bonne journée
Maryse (Tardenois)
M. ALBERT 6° bataillon de chasseurs Alpins
Re: M. ALBERT 6° bataillon de chasseurs Alpins
Bonjour Maryse
je m'interresse depuis quelques années à ce bataillon dans lequels mon grand père à combattu lors de la grande guerre.
je vous livre se que j'ai pu récupérer concernant la journée du 23 octobre 1917.
Mardi 23 octobre 1917.
A minuit tous les éléments du bataillon arrivent dans les tranchées. A 3 heures chacun est à sa place Heure H : cinq heures quinze; tout s’est fait sans incident, la nuit a été d’un calme remarquable et mis à profit pour faire les brèches nécessaires au passage dans les réseaux et pour les jalonner avec des tresses blanches. L’ennemi va nous opposer, à nous « les diables bleus » les plus membrés de ses « loups gris », la 5ème division de la garde prussienne, renforcée de compagnies de mitrailleurs d’élite.
A 2 heures du matin nous sommes tous dans les tranchées de départ, objectif la lisière sud du bois de Veau, 600 mètres en avant.
A 4 heures tout d’un coup et sans que rien ne le laisse prévoir, l’ennemi déclenche sur nos lignes de départ un tir de barrage d’une violence inouïe de gros Minen et de pièces lourdes. Les hommes sont dans de grands abris à l’épreuve et le bataillon ne souffre pas trop de ce tir cependant notre artillerie fait de la contre batterie avec des obus toxiques. L’intensité du tir allemand diminue à chaque instant de façon sensible à tel point qu’à 5 heures l’ennemi ne tir plus un seul coup de canon.
Ce sont les dernières secondes de préparatifs, à 5 heures 15 le bataillon s‘élance à l’assaut dans l’obscurité, mais à la lueur du fort de la Malmaison arrosé d’obus incendiaire nous, nous avançons vers la tranchée des Casses tête, celles du Tank, de Lessing, des boyaux de la boxe et du Gabion côte 191-3, Carrières de Beauregard, lisière du bois de Veau (E de la Malmaison) on doit traverser un terrain fortement organisé, montant d’abord légèrement, puis descendant en pente douce jusqu’à la lisière du bois de veau. Le bataillon est à l’extrême gauche de la 66ème DI et assure la liaison avec le 4ème Zouaves dont un bataillon est chargé de prendre le fort de la Malmaison sur ce terrain plusieurs points sont indiqués comme fortement défendus par des troupes d’élite (3ème grenadier de la garde) il fait nuit noire, le bataillon est superbe d’allure mais les éléments de tête obliquent trop à gauche vers la Malmaison. Le mouvement est vite rétabli par le chef de bataillon.
De plus l’artillerie française à ce moment arrose d’obus incendiaire le fort, cela donnant un bon point de repère aux troupes d’assaut.
La progression des Cies n’est gênée ni par le tir de barrage allemand qui est inexistant, ni par le tir des mitrailleuses qui ont été détruites. La destruction dans le secteur du bataillon est parfaite et la progression est assez facile.
Les compagnies enlèvent successivement la Casse tête, celle du Tank, de Lessing, l’organisation de la côte 191-3, la tranchée du Fanion est nettoyée et mise en état de défense par la 2ème Cie, les 1ère et 3ème Cie continues leurs avance et arrive sur leurs objectifs la Carrière de Beauregard et les lisières du bois de Veau.
Tous les objectifs sont atteints vers 6h05 – 6h10. la liaison est établie à gauche avec le 4emeZouaves à la Malmaison à droite avec des éléments du 46eme B.C.A dans la tranchée du Fanion à l’intersection avec le Gabion.
La partie délicate de l’opération incombe maintenant aux 67ème et 27ème Bataillon. En réserve dans les Creutes voisines de la Ferme Hameret, ils doivent remplacer les 6ème et 46ème Bon dans leurs parallèle de départ, serrer au plus prés derrière eux sitôt les objectifs atteints et passer les lignes à H+4 pour attaquer le 2ème objectif. Les sorties peu nombreuses de la Creute Marthe ne permettent qu’un débouché très lent homme par homme par des escaliers de plus de 60 marches.
L’ennemi a déclenché des barrages et des tirs nourris de mitrailleuses balayant le plateau.
Vers 6 heures30 il semble que l’intensité du feu ennemi soit diminué. Dans un ordre parfait les Bons sortent de la creute, se déploient en ligne d’escouade et parcourent les 800 mètres qui les séparent des tranchées de départ.
Les renseignement arrivent : ceux du 6ème B.C.A sont précis : les objectifs sont entièrement atteint.
L’attaque a été fort belle, tous les objectifs sont atteints et nos pertes sont légères. Le chef de Bon Frère a été blessé d’une balle de mitrailleuse partie d’une crête non neutralisée du secteur voisin et ceci dés le début de l’action. La cuisse est traversée, le sang coule, une compagnie passe avec le capitaine Brunié. Il affirme à celui ci qu’il commande toujours le bataillon. Un infirmier lui fait un pansement sommaire. Et juché sur une chaise trouvée dans un abri allemand, dehors, sur un mamelon, en pleine vue assis sur cette chaise, blessé, il anime son bataillon Il conserve le commandement du Baton jusqu'à la nuit.
L’action a moins bien marché sur notre droite où les bataillons ont seulement enlevé la 1er ligne. Notre flanc droit n’est pas très sûr. Les dispositions de flanquement sont prises par la 4ème Cie à 191-3 (boyau du Gabion).
A 9 heures le 67eme Bataillon double le 6ème aux lisières du bois de Veau et descend la contre pente vers le bois d’entre deux Monts et l’Ailette. Il atteint tous ses objectifs sans difficultés.
A gauche le 27ème BCA n’a pu déboucher pour doubler le 46ème à cause du nombre considérable de mitrailleuses qui battent le terrain.
La journée reste calme et la nuit arrive avant qu’ait eu lieu toutes contre attaque allemande.
A 11 heures le sergent Brunon alors, que debout il rends compte d’une mission à son lieutenant est frappé d’une balle qui lui traverse l’arrière de la tête. Le sergent Deleuil part vers le fort de la Malmaison pour chercher du secours, mais ne revient pas blessé à son tour. Le sergent Brunon restera plusieurs heures dans un trou d’obus, le l’aspirant Rey le voyant tituber en début d’après midi, désigne le chasseur Grabet qui le met sur son dos et le transporte jusqu’au poste de secours du 10ème bataillon du 4ème Zouaves.
A la nuit le chef de bataillon est évacué et le capitaine Chalumeau vient prendre le commandement du bataillon.
en espérant que cela vous éclairera un peu.
qu'elle est la raison qui vous incite à faire des recherches sur cette personne? Un parent?
Beaucoup de chasseur du 6 étaient originaires du sud de la france Gard, Ardèche, alpes maritimes etc...
si je peux vous aider pour autre chose n'hésitez pas.
cordialement
Jean françois
je m'interresse depuis quelques années à ce bataillon dans lequels mon grand père à combattu lors de la grande guerre.
je vous livre se que j'ai pu récupérer concernant la journée du 23 octobre 1917.
Mardi 23 octobre 1917.
A minuit tous les éléments du bataillon arrivent dans les tranchées. A 3 heures chacun est à sa place Heure H : cinq heures quinze; tout s’est fait sans incident, la nuit a été d’un calme remarquable et mis à profit pour faire les brèches nécessaires au passage dans les réseaux et pour les jalonner avec des tresses blanches. L’ennemi va nous opposer, à nous « les diables bleus » les plus membrés de ses « loups gris », la 5ème division de la garde prussienne, renforcée de compagnies de mitrailleurs d’élite.
A 2 heures du matin nous sommes tous dans les tranchées de départ, objectif la lisière sud du bois de Veau, 600 mètres en avant.
A 4 heures tout d’un coup et sans que rien ne le laisse prévoir, l’ennemi déclenche sur nos lignes de départ un tir de barrage d’une violence inouïe de gros Minen et de pièces lourdes. Les hommes sont dans de grands abris à l’épreuve et le bataillon ne souffre pas trop de ce tir cependant notre artillerie fait de la contre batterie avec des obus toxiques. L’intensité du tir allemand diminue à chaque instant de façon sensible à tel point qu’à 5 heures l’ennemi ne tir plus un seul coup de canon.
Ce sont les dernières secondes de préparatifs, à 5 heures 15 le bataillon s‘élance à l’assaut dans l’obscurité, mais à la lueur du fort de la Malmaison arrosé d’obus incendiaire nous, nous avançons vers la tranchée des Casses tête, celles du Tank, de Lessing, des boyaux de la boxe et du Gabion côte 191-3, Carrières de Beauregard, lisière du bois de Veau (E de la Malmaison) on doit traverser un terrain fortement organisé, montant d’abord légèrement, puis descendant en pente douce jusqu’à la lisière du bois de veau. Le bataillon est à l’extrême gauche de la 66ème DI et assure la liaison avec le 4ème Zouaves dont un bataillon est chargé de prendre le fort de la Malmaison sur ce terrain plusieurs points sont indiqués comme fortement défendus par des troupes d’élite (3ème grenadier de la garde) il fait nuit noire, le bataillon est superbe d’allure mais les éléments de tête obliquent trop à gauche vers la Malmaison. Le mouvement est vite rétabli par le chef de bataillon.
De plus l’artillerie française à ce moment arrose d’obus incendiaire le fort, cela donnant un bon point de repère aux troupes d’assaut.
La progression des Cies n’est gênée ni par le tir de barrage allemand qui est inexistant, ni par le tir des mitrailleuses qui ont été détruites. La destruction dans le secteur du bataillon est parfaite et la progression est assez facile.
Les compagnies enlèvent successivement la Casse tête, celle du Tank, de Lessing, l’organisation de la côte 191-3, la tranchée du Fanion est nettoyée et mise en état de défense par la 2ème Cie, les 1ère et 3ème Cie continues leurs avance et arrive sur leurs objectifs la Carrière de Beauregard et les lisières du bois de Veau.
Tous les objectifs sont atteints vers 6h05 – 6h10. la liaison est établie à gauche avec le 4emeZouaves à la Malmaison à droite avec des éléments du 46eme B.C.A dans la tranchée du Fanion à l’intersection avec le Gabion.
La partie délicate de l’opération incombe maintenant aux 67ème et 27ème Bataillon. En réserve dans les Creutes voisines de la Ferme Hameret, ils doivent remplacer les 6ème et 46ème Bon dans leurs parallèle de départ, serrer au plus prés derrière eux sitôt les objectifs atteints et passer les lignes à H+4 pour attaquer le 2ème objectif. Les sorties peu nombreuses de la Creute Marthe ne permettent qu’un débouché très lent homme par homme par des escaliers de plus de 60 marches.
L’ennemi a déclenché des barrages et des tirs nourris de mitrailleuses balayant le plateau.
Vers 6 heures30 il semble que l’intensité du feu ennemi soit diminué. Dans un ordre parfait les Bons sortent de la creute, se déploient en ligne d’escouade et parcourent les 800 mètres qui les séparent des tranchées de départ.
Les renseignement arrivent : ceux du 6ème B.C.A sont précis : les objectifs sont entièrement atteint.
L’attaque a été fort belle, tous les objectifs sont atteints et nos pertes sont légères. Le chef de Bon Frère a été blessé d’une balle de mitrailleuse partie d’une crête non neutralisée du secteur voisin et ceci dés le début de l’action. La cuisse est traversée, le sang coule, une compagnie passe avec le capitaine Brunié. Il affirme à celui ci qu’il commande toujours le bataillon. Un infirmier lui fait un pansement sommaire. Et juché sur une chaise trouvée dans un abri allemand, dehors, sur un mamelon, en pleine vue assis sur cette chaise, blessé, il anime son bataillon Il conserve le commandement du Baton jusqu'à la nuit.
L’action a moins bien marché sur notre droite où les bataillons ont seulement enlevé la 1er ligne. Notre flanc droit n’est pas très sûr. Les dispositions de flanquement sont prises par la 4ème Cie à 191-3 (boyau du Gabion).
A 9 heures le 67eme Bataillon double le 6ème aux lisières du bois de Veau et descend la contre pente vers le bois d’entre deux Monts et l’Ailette. Il atteint tous ses objectifs sans difficultés.
A gauche le 27ème BCA n’a pu déboucher pour doubler le 46ème à cause du nombre considérable de mitrailleuses qui battent le terrain.
La journée reste calme et la nuit arrive avant qu’ait eu lieu toutes contre attaque allemande.
A 11 heures le sergent Brunon alors, que debout il rends compte d’une mission à son lieutenant est frappé d’une balle qui lui traverse l’arrière de la tête. Le sergent Deleuil part vers le fort de la Malmaison pour chercher du secours, mais ne revient pas blessé à son tour. Le sergent Brunon restera plusieurs heures dans un trou d’obus, le l’aspirant Rey le voyant tituber en début d’après midi, désigne le chasseur Grabet qui le met sur son dos et le transporte jusqu’au poste de secours du 10ème bataillon du 4ème Zouaves.
A la nuit le chef de bataillon est évacué et le capitaine Chalumeau vient prendre le commandement du bataillon.
en espérant que cela vous éclairera un peu.
qu'elle est la raison qui vous incite à faire des recherches sur cette personne? Un parent?
Beaucoup de chasseur du 6 étaient originaires du sud de la france Gard, Ardèche, alpes maritimes etc...
si je peux vous aider pour autre chose n'hésitez pas.
cordialement
Jean françois
"Une fois sur deux on c'est fait tuer pour rien la est la principale des leçon"
Re: M. ALBERT 6° bataillon de chasseurs Alpins
rebonjour
Concernant le sergent Brunon:
il y fut pansé et fut dirigé vers l’ambulance 12/20 stationnée à Brenelle, au sud de Vailly durant le transfert il reçu une deuxième blessure par éclats. Il expire sans avoir repris connaissance le lendemain 24 octobre à 18 heures. La fiche de l’ambulance porte les mentions suivantes, blessure par éclats d’obus, plaies multiples, commotion, shock, mais ne fait pas état de la blessure à la tête.
cordialement
jean françois.
PS: le sergent Brunon est avec son frêre le fondateur du musée de l'empéri à Salon de Provence .Musée sur l'armée Napoléonienne et sur la grande guerre. Il doivent je l'espère avoir conservé le Panneau en bois de la tranchée de la Gargousse ramassé en 1919 sur place par la famille Brunon.
Concernant le sergent Brunon:
il y fut pansé et fut dirigé vers l’ambulance 12/20 stationnée à Brenelle, au sud de Vailly durant le transfert il reçu une deuxième blessure par éclats. Il expire sans avoir repris connaissance le lendemain 24 octobre à 18 heures. La fiche de l’ambulance porte les mentions suivantes, blessure par éclats d’obus, plaies multiples, commotion, shock, mais ne fait pas état de la blessure à la tête.
cordialement
jean françois.
PS: le sergent Brunon est avec son frêre le fondateur du musée de l'empéri à Salon de Provence .Musée sur l'armée Napoléonienne et sur la grande guerre. Il doivent je l'espère avoir conservé le Panneau en bois de la tranchée de la Gargousse ramassé en 1919 sur place par la famille Brunon.
"Une fois sur deux on c'est fait tuer pour rien la est la principale des leçon"
Re: M. ALBERT 6° bataillon de chasseurs Alpins
Bonjour,
Il faudrait voir les JMO du SS des GU auxquelles étaitent rattachés le 6e BCA. Ou voir quelle FS étaient durablement installées à Fère en T.
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html
et l'Historique, là :
http://www.chtimiste.com/batailles1418/ ... e6bca1.htm
Bien à vous,
[:achache:1]
Fère en T est tout à fait dans la logique des évacuation: juste au Sud de La Malmaison. Une (ou des) blessures à la jambe autorise a priori une évacuation de plusieurs km. D'autant plus s'il y a intervention chirurgicale nécessaire, sans urgence: on évacue non dans les FS toutes proches réservées aux urgences.2° - pourquoi amputé à Fère en Tardenois ?
Il faudrait voir les JMO du SS des GU auxquelles étaitent rattachés le 6e BCA. Ou voir quelle FS étaient durablement installées à Fère en T.
le JMO 6e BCA se trouve ici :3° - sur quel livret lire les journées de ce bataillon en octobre 1917 ?
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html
et l'Historique, là :
http://www.chtimiste.com/batailles1418/ ... e6bca1.htm
Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Re: M. ALBERT 6° bataillon de chasseurs Alpins
Bonsoir,
WOUAH !! Je n'espérais pas tant sur ce sujet
Je suis intéressée car il y a une photo resto verso concernant cette personne sur DELCAMPE (Fère en Tardenois). Donc tout ce qui touche Fère est très précieux pour moi, ensuite je transmets au maire actuel (JP Roseleux) qui est un passionné de tout ce qui touche sa ville.
Mille mercis et bravo pour tout ce que vous faites.
Maryse (Tardenois)
WOUAH !! Je n'espérais pas tant sur ce sujet

Je suis intéressée car il y a une photo resto verso concernant cette personne sur DELCAMPE (Fère en Tardenois). Donc tout ce qui touche Fère est très précieux pour moi, ensuite je transmets au maire actuel (JP Roseleux) qui est un passionné de tout ce qui touche sa ville.
Mille mercis et bravo pour tout ce que vous faites.
Maryse (Tardenois)
maryse