grace à Sophie (Los) j'ai pu mettre un nom sur un soldat Breton du 19e RI fusillé en 1916.
Pierre Arsène Marie Autret,soldat du 19e régiment d'infanterie fusillé pour l'exemple, né le 25 juin 1886 à Audierne (Finistère).
Il a été jugé et condamné le 23 octobre 1916 pour révolte dont il était l'instigateur par le conseil de guerre de la 9e D.I., appel rejeté le 18 novembre 1916.
L’execution aura lieu à Belleray ( 4 kms au Sud de Verdun) le 25 novembre suivant au lieu-dit “Pont des Vins”.
Voici l'endroit de nos jours.
Les élus du secteur ont acceptés d'installer un panneau afin d'informer les promeneurs et les visiteurs du secteur sur cet événement historique.
Je recherche donc une photo ou un portrait de cet homme qui a perdu la vie en ce lieu.
Si certains d'entres vous connaissent Audierne ou bien des habitants de cette localité qui pourrait nous aider ce serait bien.
Bonsoir à tous,
Bonsoir Frédéric,
Autret, en prononçant bien le "t", voilà un nom bien local. Je travaille pas très loin d'Audierne, si je peux vous rendre un service ... Est-ce que vous pourriez préciser votre demande concernant ce soldat ? Une photo ou un portrait par tous les moyens possibles, c'est ça ?
Cordialement,
Violette
"Voici que point ton dernier jour - Dépose ici toute espérance - Hélas, comme un fardeau trop lourd"
F Carco in La Bohème et mon coeur
Merci à toi Frédéric et aux élus locaux pour le futur panneau rappelant la mémoire de Pierre Arsène Marie Autret.
Merci aussi pour la localisation et les vues du secteur. Je les archives aussitôt.
Je suis également intéressée par la photo de Pierre Arséne Marie Autret. Si tu parviens à la trouver, pourra tu me la faire suivre ?
Violette, si, dans ta quête sur Audierne, tu trouve des infos sur ce soldat, pourra tu également me faire suivre ces infos ?
Bonsoir à tous,
Bonsoir Frédéric,
Bien, c'est beaucoup dire, mais je connais quelques Audiernais et, de surcroît, plus près, c'est plus facile de chercher. Je vous tiens au courant. Idem pour toi, Sophie.
Cordialement,
Violette
"Voici que point ton dernier jour - Dépose ici toute espérance - Hélas, comme un fardeau trop lourd"
F Carco in La Bohème et mon coeur
Merci pour cette évocation qui m‘interpelle car, si je suis un peu moins directement concerné que Sophie, je le suis néanmoins puisque j’avais été amené à m’intéresser à cet épisode de guerre pour le fait, comme on le lira ci-dessous, qu’une Cie du 116e R.I. fut requise pour participer à la « parade d’exécution » .
Je suis toutefois, sinon gêné, du moins interrogatif quand au projet ….. .
Quel sens la Municipalité de BELLERAY entend-t-elle en effet donner à la pose de son panneau ? S‘agit-il d’évoquer simplement le fait et rien d'autre ou « d’honorer » la mémoire du dit AUTRET ? Car cela soulève problème dans son cas .
Pour ce faire une opinion, il convient en effet de rappeler et préciser les motifs multiples qui amenèrent le 23 Octobre 1916 le Conseil de guerre à prononcer la condamnation à mort du 2e Classe réserviste Pierre AUTRET et le rejet, le 18 Novembre, de son recours en grâce .
Voici l’ordre explicite qui fut adressé en la circonstance aux Régiments de la 22e D.I. et au 116e en particulier (document retrouvé aux archives de Vincennes, grâce à l‘ami Barth.Vieillot) :
Groupement DE P.C. le 24 Novembre 1916
22e Division d’Infanterie
Etat-Major
ORDRE GENERAL N°99
62 - 116
25 - 11
Le 25 Septembre 1916, le soldat AUTRET du 19e Régiment d’Infanterie s’est rendu coupable de rébellion à main armée.
Après avoir été enfermé au poste de police de GIAND, près CHÂTEAU-THIERRY, pour ivresse, cet homme s’est échappé du poste, après avoir menacé le sous-officier, chef de poste, de faire usage de ses armes.
Le soldat AUTRET, condamné à mort par le Conseil de Guerre sera exécuté le 25 Novembre à 7h.30 devant le 66e Bataillon de Chasseurs, à BELLERAY .
Une Compagnie du 62e et une Compagnie du 116e prendront part à la parade d’exécution.
Lecture du présent ordre sera donnée à toutes les troupes de la Division.
Le Général Commandant la 22e Division
signé : Général BOUYSSOU
P.A. Le Chef d’Etat-Major
signé : illisible
Destinataires :
Tous éléments de la D.I.
Nous ne sommes donc pas ici face à un événement ayant eu lieu sur le front . Il s’agit d’une rébellion caractérisée à l‘autorité, après déjà un comportement délictueux punissable , doublement aggravée du fait d’une évasion et d’une menace d’homicide sur supérieur, motifs multiples pour lesquels un Conseil de Guerre d’avant guerre l’aurait, sans hésiter, condamner à un certain nombre d’années de prison voire de travaux « publics » (= forcés) . Pierre AUTRET en était-il à sa première rébellion ou était-il récidiviste , ce qui aurait influé sur le rejet de son pourvoi ? Cela mériterait que l’on en sache un peu plus sur sa personnalité « civile » et ses éventuels antécédents, si quelque trace pouvait en être retrouvée (presse de l‘époque …) * .
Pour en revenir au projet, si l’intention de la Municipalité est, sur le fond, louable, cet exemple montre qu’il faut rester très vigilant sur les actions qui ne feront que s’amplifier à l’approche du centenaire , sur les informations et explications à apporter au grand public, et d’autant plus sur un sujet aussi sensible que celui des fusillés .
Pour faire preuve de la plus grande objectivité, on ne saurait en effet mettre sur le même pied d’égalité tous les « fusillés pour l’exemple » ou présentés comme tels . Si nous savons aujourd’hui que nombre de soldats furent injustement condamnés à mort , cela servant les propagandes militaires ou politiciennes du moment , - soldats dont la réhabilitation fut d’ailleurs l’objet de débats à la Chambre des Députés dès la fin de la guerre (cf. la presse de l‘époque) - , d’autres le furent par contre pour des faits de « voyoucratie » , agissements que les Conseils de guerre des Corps d’Armées avaient régulièrement à traiter avant 1914 et envers lesquels d’ailleurs ils ne faisaient guère de sentiments, comme dit plus haut .
Les fameux Corps Spéciaux avaient été créés pour regrouper ce genre d’individus incontrôlables et manifestant la plupart du temps de l’aversion envers l‘autorité . Pour n’évoquer que les Bretons du 11e C.S. en 14-18 (regroupés à VANNES et envoyés au MAROC dès Août 1914) , plusieurs de ces soldats y furent l’objet de condamnation à mort et deux passés par les armes pour des motifs similaires à ceux concernant le soldat AUTRET .
De quelle catégorie de soldats doit-on rapprocher ce dernier ? Voilà bien la question que l'on est en droit de se poser par rapport au projet ....
Bien cordialement
Jean-Yves
* En 1910, à la demande du Ministre de la Guerre, une étude sur la Criminalité dans l’Armée menée par le Médecin-major JUDE , du 70e R.I. (auparavant au 116e et , pour l'anecdote, marié à une Vannetaise de bonne famille) avait révélé , sur la base des condamnations faites par les Conseils de guerre de RENNES et LYON que les condamnés pour délits de violence, délits plus ou moins impulsifs ou instantanés (rébellion, menaces, coups et blessures, outrages, bris de clôture, etc.…) étaient à 67,68% des alcooliques . Sans a priori vouloir jeter l’opprobre sur le malheureux AUTRET, ce dernier n’aurait-il pas, en outre, appartenu à cette catégorie, vu la raison première de son incarcération ?
Bonsoir,
et merci Jean Yves, d'apporter ces précisions bien nécessaires à propos de cet événement historique, sic ci-dessus !!!
-En lisant cette expression, j'ai eu un instant de doute sur la santé de mon entendement ? Et, pour le moins, me suis demandé: quel "évènement historique" ? L'exécution d'un condamné à mort ordinaire ? (dans la société de l'époque, la peine de mort faisait partie de l'arsenal répressif ordinaire..) ou l'installation d'un panneau à sa mémoire (ou à sa gloire? )...
Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
je connaissais bien entendu les circonstances et les motifs de cette exécution.
Je suis toutefois, sinon gêné, du moins interrogatif quand au projet ….. .
Quel sens la Municipalité de BELLERAY entend-t-elle en effet donner à la pose de son panneau ? S‘agit-il d’évoquer simplement le fait et rien d'autre ou « d’honorer » la mémoire du dit AUTRET ? Car cela soulève problème dans son cas .
Vous avez raison, j'aurais du être plus explicite sur la démarche en court.
Il s'agit simplement de relater un fait qui s'est déroulé sur le territoire de cette petite commune et en aucun cas de juger, de comdanner, ou d'interpréter cet événement de l'histoire de ce secteur de l'arrière-front de Verdun.
Bref, de dire le plus simplement du monde qu'un homme fut exécuté au lieu dit le "Pont des Vins".
et merci Jean Yves, d'apporter ces précisions bien nécessaires à propos de cet événement historique, sic ci-dessus !!!
-En lisant cette expression, j'ai eu un instant de doute sur la santé de mon entendement ? Et, pour le moins, me suis demandé: quel "évènement historique" ? L'exécution d'un condamné à mort ordinaire ? (dans la société de l'époque, la peine de mort faisait partie de l'arsenal répressif ordinaire..) ou l'installation d'un panneau à sa mémoire (ou à sa gloire? )...
Ordinaire pour vous, moi je trouve qu'une exécution n'est pas quelque chose d'ordinaire, même a cet époque.
Que Monsieur Achache ne doute pas de la santé de son entendement et qu'il retourne a ses occupations !!!
Merci pour cet éclaircissement quant à la démarche . Il est à souhaiter que le panneau soit le plus explicite possible pour le grand public, mais sans rien occulter de la réalité des faits.
Tu nous tiendras au courant ?
Et si l'on peut en savoir un peu plus sur ce pauvre Pierre AUTRET, je suis preneur, comme Sophie.
Cordialement à tous.
Jean-Yves
Merci pour cet éclaircissement quant à la démarche . Il est à souhaiter que le panneau soit le plus explicite possible pour le grand public, mais sans rien occulter de la réalité des faits.
Tu nous tiendras au courant ?
Et si l'on peut en savoir un peu plus sur ce pauvre Pierre AUTRET, je suis preneur, comme Sophie.
Cordialement à tous.
Jean-Yves
Bonsoir,
J'ai pu avoir des précisions sur le parcours de ce soldat grâce à un sympathique Breton venu visiter l'Ouvrage de la Falouse situé à 800 mètres du lieu de l’exécution. Avant-guerre, 22 condamnations ( vols, violences, ivresses répétées...) ont jalonnées le parcours de ce monsieur.
voici le panneau (très soft) installé par la Mairie:
La tombe d'Autret, nécropole de Dugny/Meuse.
La mention "Fusillé" serait plus juste que celle de MPLF qui n'est finalement pas justifiée.