Bonsoir à tous,
Quelqu’un aurait-il des informations sur un certain Gustave Marie, canonnier conducteur au 2ème régiment d’artillerie coloniale, fait prisonnier à Rossignol, le 22 août 1914 ? Je pense qu’il est originaire du sud de la Manche, je vais donc me diriger vers les AD pour son registre matricule, mais si quelqu’un pouvait m’en dire davantage sur le sort des PG capturés après Rossignol, ils devaient être plutôt mal en point après la bataille, si on en juge par les pertes et les récits de cet épisode.
Merci d’avance de votre coopération,
Cordialement,
Patrick
Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
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Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Patrick
- Selon l'ouvrage du colonel A. GRASSET "La guerre en action - Surprise d'une division - Rossignol / Saint-Vincent - 22 août 1914" (Editions Berger-Levrault 1932), les pertes du 2e RACC (artillerie divisionnaire de la 3e DIC) sont les suivantes (p. 249):
"Le régiment d'artillerie de la 3e division a été complètement détruit. On compta, parmi les prisonniers, 32 officiers, tous plus ou moins blessés et 931 sous-officiers et canonniers. Sur un effectif de 1580 hommes, 200 artilleurs, à peine, échappèrent, de sorte qu'on peut estimer à 1300 hommes tués, blessés ou prisonniers, les pertes de ce malheureux régiment".
> Si vous disposez d'un témoignage sur ce combat, il est le bienvenu pour la tranchée belge...! Merci d'avance!
- De nombreux blessés ont été achevés sur le champ de bataille. Le sort des prisonniers (et des civils) n'a pas été enviable...! "Le château fut transformé en hôpital: il y eut au château jusqu'au 11/09/1914 quelque 1346 hospitalisés. Une prairie avait été désignée comme lieu de rassemblement pour les prisonniers; effectivement, les soldats français y affluèrent et y furent parqués, étroitement surveillés, mais privés de nourriture. L'endroit fut dénommé le "Camp de la Misère" (en face de l'usine Hurieaux). (...) Le capitaine PROT (1er groupe du 2e RACC / 1ère batterie) est enfermé avec ses hommes, désarmés, dans l'enclos Jehenson. Voyant son cheval à quelques mètres, il veut le caresser: il est abattu..." (selon "ROSSIGNOL" J. HUBERT et J. NEUJEAN).
- Des civils furent également parqués dans cette prairie, avec les prisonniers ... juqu'au mardi 25 août. Vers 15h eut lieu un premier départ de prisonniers français, ceux du clos, et les petits blessés du château et des autres ambulances. La colonne fut dirigée vers Marbehan, où avant de prendre place dans un train (vers Arlon et Trêves), les soldats durent attendre quelque temps sur les quais de la gare. Le départ des civils eut lieu à 16h. Ils embarquèrent dans un train jusqu' Arlon (débarquement à 17h) où ... ils furent fusillés le lendemain. Entre le 22 et le 26 août, il y eut 112 victimes civiles laissant 64 veuves et 142 orphelins ... Rossignol comptait quelque 948 habitants avant la guerre!
- Les 32 canons du 2e RACC qui avaient été encloués furent conduits à la gare de Marbehan les 8 et 9 septembre 1914 ...
- Une bonne soirée de Bruxelles!
Bonsoir Patrick
- Selon l'ouvrage du colonel A. GRASSET "La guerre en action - Surprise d'une division - Rossignol / Saint-Vincent - 22 août 1914" (Editions Berger-Levrault 1932), les pertes du 2e RACC (artillerie divisionnaire de la 3e DIC) sont les suivantes (p. 249):
"Le régiment d'artillerie de la 3e division a été complètement détruit. On compta, parmi les prisonniers, 32 officiers, tous plus ou moins blessés et 931 sous-officiers et canonniers. Sur un effectif de 1580 hommes, 200 artilleurs, à peine, échappèrent, de sorte qu'on peut estimer à 1300 hommes tués, blessés ou prisonniers, les pertes de ce malheureux régiment".
> Si vous disposez d'un témoignage sur ce combat, il est le bienvenu pour la tranchée belge...! Merci d'avance!
- De nombreux blessés ont été achevés sur le champ de bataille. Le sort des prisonniers (et des civils) n'a pas été enviable...! "Le château fut transformé en hôpital: il y eut au château jusqu'au 11/09/1914 quelque 1346 hospitalisés. Une prairie avait été désignée comme lieu de rassemblement pour les prisonniers; effectivement, les soldats français y affluèrent et y furent parqués, étroitement surveillés, mais privés de nourriture. L'endroit fut dénommé le "Camp de la Misère" (en face de l'usine Hurieaux). (...) Le capitaine PROT (1er groupe du 2e RACC / 1ère batterie) est enfermé avec ses hommes, désarmés, dans l'enclos Jehenson. Voyant son cheval à quelques mètres, il veut le caresser: il est abattu..." (selon "ROSSIGNOL" J. HUBERT et J. NEUJEAN).
- Des civils furent également parqués dans cette prairie, avec les prisonniers ... juqu'au mardi 25 août. Vers 15h eut lieu un premier départ de prisonniers français, ceux du clos, et les petits blessés du château et des autres ambulances. La colonne fut dirigée vers Marbehan, où avant de prendre place dans un train (vers Arlon et Trêves), les soldats durent attendre quelque temps sur les quais de la gare. Le départ des civils eut lieu à 16h. Ils embarquèrent dans un train jusqu' Arlon (débarquement à 17h) où ... ils furent fusillés le lendemain. Entre le 22 et le 26 août, il y eut 112 victimes civiles laissant 64 veuves et 142 orphelins ... Rossignol comptait quelque 948 habitants avant la guerre!
- Les 32 canons du 2e RACC qui avaient été encloués furent conduits à la gare de Marbehan les 8 et 9 septembre 1914 ...
- Une bonne soirée de Bruxelles!
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Bonsoir,
J'ajouterai simplement qu'à côté du camp de la misère a été érigé une pieta qui rappelle que des soldats et des civils ont été parqués ici pendant 3 jours sans manger et sans boire.
Les premiers ont été emmenés en captivité, les seconds fusillés.

Cordialement,
Alain
J'ajouterai simplement qu'à côté du camp de la misère a été érigé une pieta qui rappelle que des soldats et des civils ont été parqués ici pendant 3 jours sans manger et sans boire.
Les premiers ont été emmenés en captivité, les seconds fusillés.

Cordialement,
Alain
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Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Merci messieurs ( et bonsoir à tous)
Celà ne fait donc que confirmer ce que je pensais et ce que javais lu, à propos des pertes de Rossignol. Je vous tiendrai au courant de mes découvertes sur ce canonnier conducteur, lorsque j'aurai consulté son registre matricule.
Cordialement,
Patrick
Celà ne fait donc que confirmer ce que je pensais et ce que javais lu, à propos des pertes de Rossignol. Je vous tiendrai au courant de mes découvertes sur ce canonnier conducteur, lorsque j'aurai consulté son registre matricule.
Cordialement,
Patrick
Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Bonsoir,
Pour "Popol", je crois bien que toutes les pièces du 2ème R.A.col ont été perdues à Rossignol, ce sont donc 36 canons de 75 mm qui sont restés aux mains de l'ennemi.
Je crois qu'il faut réserver le terme "enclouer" aux canons disposant d'une "lumière" transmettant le "feu" à la charge comme au bon vieux temps des Premier et Second Empires.En 1914, on enlève la "clavette" du 75, pièce qui rend inutilisable le canon sur le champ de bataille."Déclaveter" sa pièce de 75 est la dernière opération des artilleurs de campagne avant la capture ou la mort!
Une pensée pour le lieutenant Ernest Psichari, symbole d'une génération prête au sacrifice!
Malheureusement, la majorité de ces canons seront de nouveau opérationnels après passage en arsenal et l'artillerie anti-aérienne allemande a employé, à partir du début 1915, les canons français de 75 capturés en août 1914 à plusieurs centaines d'exemplaires après avoir modifié leurs affûts et la chambre pour permettre l'utilisation de munitions allemandes.
Cordialement,
Guy François.
Pour "Popol", je crois bien que toutes les pièces du 2ème R.A.col ont été perdues à Rossignol, ce sont donc 36 canons de 75 mm qui sont restés aux mains de l'ennemi.
Je crois qu'il faut réserver le terme "enclouer" aux canons disposant d'une "lumière" transmettant le "feu" à la charge comme au bon vieux temps des Premier et Second Empires.En 1914, on enlève la "clavette" du 75, pièce qui rend inutilisable le canon sur le champ de bataille."Déclaveter" sa pièce de 75 est la dernière opération des artilleurs de campagne avant la capture ou la mort!
Une pensée pour le lieutenant Ernest Psichari, symbole d'une génération prête au sacrifice!
Malheureusement, la majorité de ces canons seront de nouveau opérationnels après passage en arsenal et l'artillerie anti-aérienne allemande a employé, à partir du début 1915, les canons français de 75 capturés en août 1914 à plusieurs centaines d'exemplaires après avoir modifié leurs affûts et la chambre pour permettre l'utilisation de munitions allemandes.
Cordialement,
Guy François.
Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Bonjour,Une pensée pour le lieutenant Ernest Psichari, symbole d'une génération prête au sacrifice!
Pour illustrer cette pensée.

Cette stele est située entre le cimetière civil de Rossignol et le caveau des fusillés.
Ici aussi on n'a pas fait dans le détail pour massacrer tout ce qui se trouvait à portée de main.
Cordialement,
Alain
Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Guy François, Alain, Patrick
- Guy François : un grand merci pour vos précisions ! J'apprécie toujours vos connaissances et vos interventions.
- Alain: un grand merci pour les belles illustrations !
- Par curiosité, j'ai consulté le JMO du 2e RACC (référence 26N 1228/1) pour le début du mois d'août 1914:
1) à la mobilisation, on dénombre 1611 hommes de troupes (11 adjudants et médecins auxiliaires / 9 maréchaux des logis chefs / 82 maréchaux des logis / 111 brigadiers / 1398 servants et conducteurs) et quelque 1581 chevaux (70 chevaux d'officiers / 312 chevaux de selle / 1199 chevaux d'attelage) ;
2) au 15 août 1914, on dénombre 53 officiers / 1593 hommes de troupe et quelque 1560 chevaux ...
N'oublions donc pas d'ajouter les pertes en chevaux pour ce malheureux régiment ...!
- Selon l'ouvrage précité du colonel A. GRASSET (p. 236 et s.):
" A 17h30, les canons enchevêtrés, les batteries encombrées de caissons démolis et de cadavres d'hommes et de chevaux, sont au milieu d'un cercle de feu. Des milliers de balles se croisent dans tous les sens et frappent l'acier des pièces avec un bruit infernal. C'est un massacre. (...) Partout, en effet, les coffres sont vides. Les appareils de pointage ont été détruits, les canons déclavetés, les pas de vis faussés ou cassés à coups de pioche. Quelques chevaux restaient encore debout; les conducteurs, après les avoir caressés, les ont abattus d'une balle dans l'oreille. Et maintenant, stoïques, ces braves gens attendent la mort, en brûlant leurs dernières cartouches sur l'ennemi qui rampe vers eux, à 100 pas...
Vers 19 heures, des hurlements rauques; le bruit d'un massacre, et tout est fini."
- Une bonne soirée de Bruxelles!
Bonsoir Guy François, Alain, Patrick
- Guy François : un grand merci pour vos précisions ! J'apprécie toujours vos connaissances et vos interventions.
- Alain: un grand merci pour les belles illustrations !
- Par curiosité, j'ai consulté le JMO du 2e RACC (référence 26N 1228/1) pour le début du mois d'août 1914:
1) à la mobilisation, on dénombre 1611 hommes de troupes (11 adjudants et médecins auxiliaires / 9 maréchaux des logis chefs / 82 maréchaux des logis / 111 brigadiers / 1398 servants et conducteurs) et quelque 1581 chevaux (70 chevaux d'officiers / 312 chevaux de selle / 1199 chevaux d'attelage) ;
2) au 15 août 1914, on dénombre 53 officiers / 1593 hommes de troupe et quelque 1560 chevaux ...
N'oublions donc pas d'ajouter les pertes en chevaux pour ce malheureux régiment ...!
- Selon l'ouvrage précité du colonel A. GRASSET (p. 236 et s.):
" A 17h30, les canons enchevêtrés, les batteries encombrées de caissons démolis et de cadavres d'hommes et de chevaux, sont au milieu d'un cercle de feu. Des milliers de balles se croisent dans tous les sens et frappent l'acier des pièces avec un bruit infernal. C'est un massacre. (...) Partout, en effet, les coffres sont vides. Les appareils de pointage ont été détruits, les canons déclavetés, les pas de vis faussés ou cassés à coups de pioche. Quelques chevaux restaient encore debout; les conducteurs, après les avoir caressés, les ont abattus d'une balle dans l'oreille. Et maintenant, stoïques, ces braves gens attendent la mort, en brûlant leurs dernières cartouches sur l'ennemi qui rampe vers eux, à 100 pas...
Vers 19 heures, des hurlements rauques; le bruit d'un massacre, et tout est fini."
- Une bonne soirée de Bruxelles!
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
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Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Bonsoir à tous et merci de vos informations,
Ce qui me fait le plsu de peine, c'est que ce brave soldat, qui a probablement fait ses quatre années de captivité en Allemagne, nesemble pas avoir obtenu la croix de guerre... Et pourtant, on ne peut pas dire qu'il n'ait pas vécu des heures difficiles à Rossignol! Je vais voir à situer davantage son parcours. Je vous redirai ce qu'il en est. Hélas, pour l'instant, je n'ai qu'un cadre avec ses décorations, que j'ai sauvé il y a peu de la disparition, sans en savoir davantage.
Encore merci et bonne nuit!
Cordialement,
Patrick
Ce qui me fait le plsu de peine, c'est que ce brave soldat, qui a probablement fait ses quatre années de captivité en Allemagne, nesemble pas avoir obtenu la croix de guerre... Et pourtant, on ne peut pas dire qu'il n'ait pas vécu des heures difficiles à Rossignol! Je vais voir à situer davantage son parcours. Je vous redirai ce qu'il en est. Hélas, pour l'instant, je n'ai qu'un cadre avec ses décorations, que j'ai sauvé il y a peu de la disparition, sans en savoir davantage.
Encore merci et bonne nuit!
Cordialement,
Patrick
Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Bonjour Patrick,
Et oui les PG de 14-18 ont été oubliés ... tel mon grand père prisonnier au fort de Vaux avec Raynal... mais lui il a été décoré !!!
J.Claude
Et oui les PG de 14-18 ont été oubliés ... tel mon grand père prisonnier au fort de Vaux avec Raynal... mais lui il a été décoré !!!
J.Claude
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Bonjour,
Le prisonnier mentionné par Patrick a malheureusement DEUX "bonnes raisons" de n'avoir pas été décoré de la Croix de Guerre:
-en tant que prisonnier, tout d'abord, car les circonstances de la capture sont souvent inconnues ou du moins mal connues des autorités...et il est encore plus difficile d'y voir clair trois ou quatre années plus tard au moment de la libération des camps, surtout si les officiers de l'unité en cause n'agissent pas pour faire reconnaître des faits anciens, voire oubliés!
-en second lieu, parce que cette capture remonte à 1914, quand la Croix de Guerre n'existait pas encore et où les citations étaient rares.
Un petit exemple, le Groupe du 2ème R.A.L du chef d'escadron Hucher (et futur général dans les années 1930) avait 12 canons et 150 canonniers sur la ligne de feu au début de la bataille de la Marne (sur un effectif supérieur à 1500, mais ceci est normal, compte-tenu du nombre de canonniers employés à des missions de logistique, transport, etc...).
Sur ces 150 hommes présents le 7 septembre 1914 autour des 12 canons de 155 CTR, il en restait 30 indemnes cinq jours plus tard, 30 étant morts et 90 évacués pour blessures, il restait 4 canons en état de tirer (3 détruits par le feu, et 5 autres endommagés par leur propre tir effectué aux charges les plus fortes et à cadence maximum).
A l'issue de ce combat, le Groupe est félicité oralement et...c'est tout.
En 1917, avec des pertes 10 fois moindres, le "contingent" de Croix de Guerre attribué est d'environ 100 pour les militaires d'un groupe d'importance comparable lors d'un combat (multiples exemples lors des offensives à "objectifs limités").
On pourrait multiplier les exemples, en 1914, il fallait être à peu près mort pour mériter une citation ou, en face, pour recevoir la Croix de Fer.En 1917 et encore plus en 1918, les distributions s'effectuaient "à la grande louche" des deux côtés du front.Il y a de multiples témoignages à cet égard, y compris d'officiers, "oubliés" en 1914 et ayant ensuite été "généreusement pourvus" pour des faits beaucoup moins "risqués".
On peut assister, à toutes les époques, à ces disparités flagrantes, surtout quand le moral commence à baisser et où "on" ne recule devant aucune réserve d'attribution de décorations!
Cordialement,
Guy François.
Le prisonnier mentionné par Patrick a malheureusement DEUX "bonnes raisons" de n'avoir pas été décoré de la Croix de Guerre:
-en tant que prisonnier, tout d'abord, car les circonstances de la capture sont souvent inconnues ou du moins mal connues des autorités...et il est encore plus difficile d'y voir clair trois ou quatre années plus tard au moment de la libération des camps, surtout si les officiers de l'unité en cause n'agissent pas pour faire reconnaître des faits anciens, voire oubliés!
-en second lieu, parce que cette capture remonte à 1914, quand la Croix de Guerre n'existait pas encore et où les citations étaient rares.
Un petit exemple, le Groupe du 2ème R.A.L du chef d'escadron Hucher (et futur général dans les années 1930) avait 12 canons et 150 canonniers sur la ligne de feu au début de la bataille de la Marne (sur un effectif supérieur à 1500, mais ceci est normal, compte-tenu du nombre de canonniers employés à des missions de logistique, transport, etc...).
Sur ces 150 hommes présents le 7 septembre 1914 autour des 12 canons de 155 CTR, il en restait 30 indemnes cinq jours plus tard, 30 étant morts et 90 évacués pour blessures, il restait 4 canons en état de tirer (3 détruits par le feu, et 5 autres endommagés par leur propre tir effectué aux charges les plus fortes et à cadence maximum).
A l'issue de ce combat, le Groupe est félicité oralement et...c'est tout.
En 1917, avec des pertes 10 fois moindres, le "contingent" de Croix de Guerre attribué est d'environ 100 pour les militaires d'un groupe d'importance comparable lors d'un combat (multiples exemples lors des offensives à "objectifs limités").
On pourrait multiplier les exemples, en 1914, il fallait être à peu près mort pour mériter une citation ou, en face, pour recevoir la Croix de Fer.En 1917 et encore plus en 1918, les distributions s'effectuaient "à la grande louche" des deux côtés du front.Il y a de multiples témoignages à cet égard, y compris d'officiers, "oubliés" en 1914 et ayant ensuite été "généreusement pourvus" pour des faits beaucoup moins "risqués".
On peut assister, à toutes les époques, à ces disparités flagrantes, surtout quand le moral commence à baisser et où "on" ne recule devant aucune réserve d'attribution de décorations!
Cordialement,
Guy François.