Correspondances

[francois noury]

Bonsoir,

j'extrais ma question d'un autre fil, car elle n'était pas liée à son objet.

Je m'adresse surtout à mes amis Belges: connaissez-vous des cas de soldats Belges au coté de l'alliance et après installation du front, dont les courriers ne parvinrent aux famille qu'après la guerre, avec ou sans la survie des auteurs*?

Il me semble en effet que les correspondances de nos prisonniers avec leur famille (via la Suisse?) étaient plus facilement acheminées que ceux du combattant avec les siens se trouvant en zone occupée. Qu'en sait-on?

cordialement, François

PS: on comprendra que j'essaie de savoir si le cas de mon AGM est ou non atypique.

*il faut là imaginer le cas inverse du soldat survivant, de retour sur ses terres anciennement occupées, découvrant la mort de son épouse et/ou de son/ses enfant(s).

[francois mattart]

Bonsoir François,
Je posséde sous forme de livre témoignage, une correspondance entre deux wallons dont l'un deux, blessé ( Paul ), est évacué vers Renne.
Jean quant à lui est sur le front à Dixmude.
Dans une lettre adressée (datée du 20 janvier 1917) à Paul, Jean écrit:
" Reçu aujourd'hui une carte de la rue Stévin"
La rue Stévin se trouve à Bruxelles.
Voici donc une piste pour un éventuel échange de courrier avec la zone occupée.
Bien à vous
François

[francois noury]

Merci François,

voila donc l'exemple d'un courrier qui a traversé (ou contourné?) la ligne de front.

sincèrement, François.

[francois mattart]

C'est aussi une interrogation pour moi :
Courrier reçu d'Angleterre via la Hollande ou l'ennemi autorisait il des échanges ?
Je replonge dans mes lectures ce soir.
Saluattions
François

[francois noury]

Merci François de vous intéresser à cette question,

elle me semble encore plus délicate concernant les Français. En effet, les allemands ont envoyé vers l'arrière les populations proches du front, les ont à nouveau fait reculer pour préparer la ligne "hindenbourg" puis les ont bien souvent ensuite envoyées en Belgique, c'est le cas de mon agm. Dans ce cas, nos soldats ne pouvaient savoir ou écrire! Ne sachant que faire, ne sachant où se trouvaient les siens, mon agp écrivait à son domicile (zone occupée), bien sur les courriers ne parvenaient pas, ce dans les deux sens.

Amicalement, François.

[francois noury]

Bonsoir à toutes et tous,

j'insiste un peu car ai vraiment à cœur ces transmissions de correspondances entre la Belgique et la zone libre, comment se passaient-elles? Pouvaient-elles se passer? Par transmission orale, concernant mon AGM et ses filles, lesquelles étaient réfugiées en Belgique (je ne sais où): rien ne passait. Je cherche à vérifier. Augustin: t'as pas une idée? Ne m'en veux pas pour la photo de Lorette: j'ai aussi voulu montrer que la caricature pouvait toucher au-delà de l'hexagone!

Amicalement, François

PS: le cas échéant, peut-être que M. Mansuy aurait des exemples similaires du coté de l'est?

[Stephan @gosto]

Bonsoir François,

J'avoue ne m'être jamais penché sur cette question, qui dut être pourtant centrale pour toute une population.

En feuilletant rapidement le livre "Journaux de combattants et civils de la France du Nord dans la Grande Guerre", j'ai relevé quelques notes qui devraient t'éclairer un peu. Quelques exemples :

- "Envoyé lettre à Germaine par Mme A... grâce au Consul de Hollande",

- "Envoyé lettre à Maurice et Mme Valenducq par Mme C..."

- "On apprend par une lettre de L. M. que Maurice était en bonne santé le 30 avril"

- "Ecris à Maurice et envoie la photo de Jean par Mme R... Arrivera-t-elle ?"

- "Une personne apportant des lettres de l'autre côté de la France a été dénoncée aux Allemands. Ceux-ci ont confisqué les lettres et les font porter à domicile par des Allemands ou des femmes qui leur sont vendues. Si on accepte la lettre, ils vous font payer une amende ou faire de la prison. Une personne de Lille doit payer 1500 francs. De cette façon, on ne peut jamais rien savoir..."

- "Maurice va bien. Par la Suisse"

Etc...

La personne note également le prix de chaque passage de lettre : généralement, 5 francs ; soit le prix de 500 grammes de boeuf, ou de 2 kg de sucre.

Bref, beaucoup de notes sur ce thème, et certainement un livre que tu devrais te procurer.

Amicalement,

Stéphan

(*) au Septentrion. Presses Universitaires, sous la direction d'A. Becker, 1998. Dans ce livre, sont donnés deux carnets de combattants originaires des régions envahies, et deux carnets de civils restés en zone occupée.

[francois noury]

Bonjour à tous,

avec retard: grand merci Stéphan pour ces renseignements et pistes de recherche, je note ces références dans mes tablettes.

Amicalement, François