Deux questions à propos des agents de liaison

[olivier gaget]

Bonjour à tous,

- j'aimerais savoir, d'une part, si les agents de liaison étaient répartis dans n'importe quelle Cie ou bien dépendait-ils de la CHR ?
- d'autre part, étaient-ils armés ?

Merci pour vos réponses

Cordialement,
Olivier

[le begue]

Bonjour à tous,
Bonjour Olivier,

Il faut différencier les estafettes des agents de liaisons. Dans un premier temps, il n'existe pas de militaire sans arme. Donc...
Les agents de liaisons existent aux niveaux compagnies et sections. En général, ce sont des hommes choisis pour leurs qualités (autonomie, endurance etc...)
Les estafettes sont à la dispositions des État-Majors.

Cordialement,
Louis.

[olivier gaget]

Bonjour,

et merci pour ce début de réponse, mais...

Dans un premier temps, il n'existe pas de militaire sans arme.

...je ne suis pas sî sûr ! En effet, les musiciens-brancardiers ne sont-ils pas sans arme eux-mêmes ?

Cordialement,
Olivier

[JeanMiche]

Dans un premier temps, il n'existe pas de militaire sans arme. Donc...
.

Moi aussi je reste sur ma faim, d'autant que mon G.P était agent de liaison d'une compagnie de mitrailleurs.
Je vois mal en effet, l'agent de liaison se trimballer avec son Lebel dans l'enchevêtrement des tranchées à la recherche d'un ordre au P.C ou pourvoir à l'approvisionnement en munitions de sa pièce...

Merci de nous éclairer plus avant si possible.

Cordialement Jean Michel

[Stephan @gosto]

Salut Olivier,

Voici deux tableaux d'effectifs (Cie et E.M. de Btn) tels qu'il sont définis dans le Manuel du Chef de Section, en janvier 1918. Tu y retrouveras tes ouailles ! A noter qu'il y avait aussi des hommes de liaison réservés à l'E.-M. du régiment, affectés à la C.H.R.

Pour l'armement, je me demande s'ils n'étaient pas dotés d'un petit fusil ou mousqueton... enfin, je n'y connais rien... un truc qui fait "pan", mais plus petit que le Lebel... C'est en tous cas ce que je vois sur quelques photos d'agents de liaison du 74e...

(Cliquer sur les images pour les agrandir)




Bonne journée.

Amicalement,

Stéphan

[olivier gaget]

Bonjour à tous,

merci Stéphan pour ces tableaux

amicalement,
Olivier

[stcypre]

Bonjour à tous,

En 1ère ligne l'agent de liaison était bien souvent un homme désigné... un "gonflé" comme on diait à l'époque...
Certains se portaient volontaires pour avoir un peu de pinard supplémentaire, une permission ou un repos ... L'agent de liaison (à ne pas confondre avec l'estafette, l'homme soupe) portait des messages vers le poste de commandement,le supérieur hierarchique, la batterie d'artillerie...
De temps à autre sur Ebay on peut voir un tube porte message... et il existe un MAM poignant où l'on peut voir l'homme blessé montrer son message...
J.Claude

[Yans83]

Bonjour à tous

Si j'ai bonne mémoire, il me semble que Gabriel Chevalier fut un temps agent de liaison. Dans "La Peur", trouvant le fusil trop encombrant et inapproprié pour son rôle, il avait opté pour un pistolet, armement qu'il cite comme non autorisé pour lui mais apparemment toléré compte tenu de sa mission.

Cordialement
Yannis

[Claude Le ROUX]

Bonjour à tous,

Mon grand père a été agent de liaison et chasseur téléphoniste au 56°BCP, j'ai recopié le texte de ses citations dans une autre rubrique du Forum.

Quelques indications sur les "coureurs"

Extrait de « Verdun » de Georges Blond (1961)

Pendant la guerre de 14, l’homme de liaison non gradé s’appellait coureur.
Le coureur courait premièrement des dangers exceptionnels et pourtant je n’ai lu nulle part ni jamais entendu dire que des volontaires aient manqué pour remplir cette fonction. Le coureur de la guerre de 14 représente ecellemment plusieurs traits du caractère français porté à un haut degré : on désire être tenu pour intelligent, être traité un peu exceptionnellement, hors de la discipline commune, participer dans une certaine mesure au secret du commandement. Moyennant quoi, on déploie toutes les ressources de son intelligence et parfois on se surpasse en bravoure. Dans le langage militaire de l’époque, les coureurs étaient des as du démerdage et des types gonflés à bloc.
… Pliés en deux, le buste parallèle au sol, ils couraient quelques pas, genous pliés, et ils s’abattaient à terre et un peu plus tard ils se décollaient encore du sol et recommençaient. Ceux qui les regardaient sentaient leur propre visage se crisper en voyant les geysers de fumée, de terre et de débris jaillir autour de ces hommes qui s’éloignaient. Certains n’allèrent pas bien loin, on les vit tomber pour ne pas se relever…


Extraits du Manuel du gradé de l’infanterie 1918 – Berger Levrault

Les hommes désignés comme agents de transmission sont choisis avc soin et reçoivent dans leur unité une instruction spéciale. Ils doivent posséder une bonne vue, s’avoir bien s’orienter, être agiles et savoir écrire. Dans les troupes à pied, ces hommes sont, autant que possible, déchargés de leur sac….

Emploi
a) Agents de liaison
L’agent de liaison auprès du chef d’une unité supérieure ou d’une unité voisine doit pouvoir lui fournir tous les renseignements utiles sur l’unité qui l’a détaché. Il se tient au courant de la situation et des événements qui se déroulent à sa portée de manière à pouvoir , de sa propre initiative, renseigner son chef immédiat avec lequel il communique par les moyens dont il peut disposer (téléphone, télégraphe, cyclistes, signaux, etc…). il doit toujours être en mesure de se rendre rapidement auprès de l’unité qui l’a détaché et, dans ce but, connaître la direction dans laquelle elle se trouve, ainsi que l’itinéraire pour la rejoindre sans perdre de temps.

[JeanMiche]

Bonjour,

Merci Claude pour ces informations complémentaires. Mon GP mesurait 1.60 M. et n'avait peut être pas trop à se plier en deux pour effectuer ses missions dans le dédale des tranchées. Mais blessé quand même, pas trop grave...

Cordialement Jean Michel