journal de tranchée du 246 RI

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subaq
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Re: journal de tranchée du 246 RI

Message par subaq »

En recherchant dans les archives du forum, j'ai trouvé le nom du fournal de tranchée du 246e Régiment d’infanterie "A la 6-4-2".
Je ne le trohve pas en ligne(gallica) aves vous des pistes?
Merci d'avance
Cordialement
Jérôme Seyer
Remi Hebert
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Re: journal de tranchée du 246 RI

Message par Remi Hebert »

En recherchant dans les archives du forum, j'ai trouvé le nom du fournal de tranchée du 246e Régiment d’infanterie "A la 6-4-2".
Je ne le trohve pas en ligne(gallica) aves vous des pistes?
Merci d'avance




Bonsoir Subaq, bonsoir à tous,



[#3800c6]
"A la 6-4-2" est bien un journal de tranchées écrit au 264è RI . Gazette difficile à trouver, petit tirage et existence éphémère.

Bonne chance !!!


Remi



:hello: :hello: :hello:
[/#3800c6]

:


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Rutilius
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Re: journal de tranchée du 246 RI

Message par Rutilius »


Bonjour Subaq,
Bonjour à tous,


A la 6-4-2


■ Notice consacrée par André Charpentier au journal A la 6-4-2 dans le « Livre d’or des journaux du front. Feuilles bleu horizon. 1914-1918 », Les Éditions des Journaux du Front, Paris, déc. 1935, p. 43 et 44 :

« A la 6-4-2 fut le plus grand journal polycopié à la pâte de la presse du front ; son format était de 31 x 40. Son titre est des plus amusants : c’est une trouvaille anagrammatique ; ce journal était l’organe du 246e R.I.
Au 246e R.I., on retrouvait surtout Parisiens et Briard. Ce régiment participa à la bataille de l’Ourcq comme à celle de Crouy. Il était au repos après un brillant effort de six mois en Artois, quand, à la popote du 2e bataillon, fut émise l’idée de lancer un journal. Il y avait là des officiers de métier, des journalistes professionnels, des anciens élèves des Beaux-Arts, des industriels, des médecins, des professeurs et même des typos qui se sentaient
[sic] d’autant mieux les coudes qu’ils partageaient en commun la lourde responsabilité de conduire au feu de hardis poilus.
Mais au front il ne fallait pas être ambitieux quand on se mêlait de journalisme et il fut entendu qu’on débuterait par un tirage restreint, une trentaine d’exemplaires, tout ce que permettait la pâte à copier. On décida également d’illustrer les pages le plus gaîment possible. Par la suite, si le succès répondait aux efforts, on verrait à moderniser le matériel. On partit donc sur six pages dont une d’annonces amusantes ; le frontispice devait changer à chaque numéro.
Le premier numéro d’
A la 6-4-2 parut à l’automne 1915. Il fut distribué aux officiers du 2e bataillon. Sa rédaction avait été assurée par les capitaines Lhomme, Eilersten et Pymoule, entre autres. Par la suite, A la 6-4-2 devait recevoir une excellente recrue en la personne du lieutenant Drouilly (José-Germain), affecté au 246e, à la suite de la fusion du 231e R.I. avec le 246e R.I.A. son ancien régiment ; José-Germain avait fondé le fameux canard des tranchées le Tuyau de la Roulante, et s’était ainsi fait la main.
Pour le tirage du journal, il y avait une compétence : Emmanuel Grévin, imprimeur de son métier. D’autre part, le colonel Quillet, aujourd’hui général de division, qui commandait le 246e, fut un protecteur toujours bienveillant pour
A la 6-4-2. Ce colonel nommé en 1916 commandant de brigade, s’intéressa également à un autre canard de la tranchée, l’ Écho du Boyau, organe du 214e qu’il avait sous ses ordres.
A la 6-4-2 publiait des échos de la popote dont la lecture ne présente, évidemment aujourd’hui, qu’un intérêt relatif, allusions parfois mordantes aux petits faits qui s’étaient passés dans la tranchée ou au cantonnement de repos. Cependant, on trouve des articles pleins de verve, des critiques, des fantaisies, et la pointe sentimentale n’était point oubliée [...].
Sous le pseudonyme de " Vieux Calixte " se cachait le capitaine Lhomme, spirituel journaliste professionnel, lettré délicat mort quelques années après la guerre. Le capitaine Lhomme, bien que libéré totalement des obligations militaires, était venu au front et commandait une compagnie.
A la 6-4-2 eut six numéros : le n° 4 de 1916 comporte un supplément littéraire. Notons pour les archivistes qui compulseront les petites feuilles de la tranchée que la collection très rare comporte deux numéros 4 et pas de n° 2. Certains canards de la tranchée présentent de ces anomalies qui se comprennent aisément lorsqu’on se rappelle dans quelles conditions ils étaient composés. A la 6-4-2 publia son dernier numéros au printemps de 1916 ; il porte cette date " Mars-Avril ". »
___________________________________________________________________________

Nota : Les deux fac-similés illustrant la notice (n° 3 de 1915 et n° 6 de Mars-Avril 1916) furent effectués à partir d’originaux provenant de la collection du général Quillet.


■ Lettre du lieutenant Drouilly à Gaston Picard, rédacteur en chef du Bulletin des écrivains, datée du 26 juin 1916 ― L. A. S. en ma possession ― :

« Lieutenant J. Germain-Drouilly
246e Inf. – 13e Cie – Sect. 34. Ce 26 juin 1916.

Mon Cher Confrère,

En hâte, deux mots, car nous sommes de nouveau en alerte au sud de V...

Toutes mes félicitations pour votre mariage et tous mes remerciements pour l’envoi du
Bulletin des Écrivains.

Mon adresse a subi un léger changement : Lieutenant au 246e d’Infanterie, 13e Cie, Secteur 34.

De rédacteur en chef du
Tuyau de la Roulante, je passe donc simple rédacteur à La 6-4-2. Grandeur et décadence journalistique. Mais le moral et le physique sont bons.

Bonjour à tous et amitiés à vous,

J. Germain (Drouilly).
»


Eu égard à la date à laquelle elle fut écrite ― 26 juin 1916 ―, cette lettre soulève deux interrogations : après le n° 6 d’A la 6-4-2 de Mars-Avril 1916, y aurait-il eu une ou plusieurs autres livraisons, inconnues d’André Charpentier ? Ou bien doit-on conclure que José Germain n’a participé à la rédaction que de ce dernier et ultime numéro ?

Après la guerre, José Germain fondera et deviendra président l’Association des écrivains combattants.
________________________

Bien à vous,
Daniel.
michel mauny
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Re: journal de tranchée du 246 RI

Message par michel mauny »

Bonjour Rutilius
Mon grand-père Émile Mauny était caporal au 246e RI (18e Compagnie). Son épouse Léa Mauny avait sans doute eu connaissance du journal « à la 6-4-2 » mais pas lui. En effet, il lui écrit le 8 mars 1916 depuis le secteur du Bois des Buttes, commune de La Ville-aux-Bois-les Pontavert 02160 (Aisne) SP 34 :

(…) Le journal à la 6-4-2 est complètement inconnu de nous. Que de belles choses existent ainsi sur les journaux et que nous n’avons jamais vues ici. (…)

Dans les nombreux courriers que j’ai eu la chance de récupérer (1235 correspondances entre Émile Mauny et ses proches dont 800 de lui-même) il exprime à de très nombreuses reprises son indignation contre la vision déformée que la presse donne de la situation. Il fustige de façon redondante les grands journaux de l’époque mais, on le constate ici, il associe à ses critiques le journal de tranchées de son propre régiment dont la teneur lui a été rapportée par son épouse. Je n’ai malheureusement pas en ma possession le ou les exemplaires qu’a pu avoir Léa ente les mains pour en juger.

Bien cordialement,
Michel Mauny
Rutilius
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Re: journal de tranchée du 246 RI

Message par Rutilius »


Bonjour Michel,

Cet intéressant témoignage familial laisse présumer que le journal de tranchée « A la 6-4-2 » a bien cessé de paraître, comme l’indique André Charpentier, après son numéro 6, daté de Mars-Avril 1916. Dès lors, le lieutenant José Germain-Drouilly, après avoir été affecté à la 13e compagnie de 246e Régiment d’infanterie, ne semble en avoir été que l’éphémère rédacteur.

Le fait qu’en Mars 1916, votre grand-père, ainsi que ses compagnons d’armes, aient ignoré l’existence d’ « A la 6-4-2 » peut sans doute s’expliquer par la relative jeunesse et le faible tirage de cette publication, dont le premier numéro ne fut initialement tiré qu’à une trentaine d’exemplaires, dans le courant de l’automne 1915. Et j’ajoute que son épouse est bien sévère quant à la teneur de ce modeste journal de tranchées, dont la vocation ― discipline militaire oblige ― était avant tout récréative et non point informative.

Bien amicalement à vous,
Daniel.
michel mauny
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Re: journal de tranchée du 246 RI

Message par michel mauny »

Merci Rutilius pour cette réponse intéressante. Savez-vous s'il est posssible de consulter au moins un numéro de "A la 6-4-2" ? Il est surprenant que Léa en ait pu avoir connaissance contrairement à Émile malgré une aussi faible diffusion. Mais, les recrutements se faisant alors par région d'origine, (en l'occurence Fontainebleau) il se peut que ce journal lui ait été communiqué par un autre soldat du 246e RI lors d'une permission.(ce n'est qu'une hypothèse, mais pas une certitude, bien sûr). Michel Mauny
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JeanMiche
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Re: journal de tranchée du 246 RI

Message par JeanMiche »


Bonjour Michel,

Je n'ai pas trouvé non plus un exemplaire du journal "6 4 2" sur le site de la Bdic.

http://www.bdic.fr/journaux_tranchees_titres.html

On cherche....

Bon courage Jean Michel
Cordialement Jean Michel
Remi Hebert
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Re: journal de tranchée du 246 RI

Message par Remi Hebert »

Bonjour Michel,

Cet intéressant témoignage familial laisse présumer que le journal de tranchée « A la 6-4-2 » a bien cessé de paraître, comme l’indique André Charpentier, après son numéro 6, daté de Mars-Avril 1916. Dès lors, le lieutenant José Germain-Drouilly, après avoir été affecté à la 13e compagnie de 246e Régiment d’infanterie, ne semble en avoir été que l’éphémère rédacteur.

Le fait qu’en Mars 1916, votre grand-père, ainsi que ses compagnons d’armes, aient ignoré l’existence d’ « A la 6-4-2 » peut sans doute s’expliquer par la relative jeunesse et le faible tirage de cette publication, dont le premier numéro ne fut initialement tiré qu’à une trentaine d’exemplaires, dans le courant de l’automne 1915. Et j’ajoute que son épouse est bien sévère quant à la teneur de ce modeste journal de tranchées, dont la vocation ― discipline militaire oblige ― était avant tout récréative et non point informative.

Bien amicalement à vous,
Daniel.









:jap: [#4600b8]
Bonsoir à tous,


D'accord avec Michel Mauny et Rutilius, il y a encore beaucoup de zones d'ombres autour du journal de tranchées du 246° : "A la 6-4-2" (appelé "Six,Quatre,Deux" par l'Argus).

La date du 26 juin 1916, date de la lettre écrite par José Germain, peut amener à penser (c'est d'ailleurs l'une des 2 hypothèses formulée par Rutilius) que J. Germain a participé à la rédaction de numéros postérieurs au N° 6 de mars-avril 16.

Cette hypothèse parait d'ailleurs corroborée par ce qu'indique André Charpentier lui même (p 220) :
"José Germain devint collaborateur de "A la 6-4-2". Il y apporta sa verve et son entrain et le petit journal du 246° RI connut un nouvel essor ".



Pourtant, je ne retiens pas cette hypothèse et penche fortement pour la seconde hypothèse de Rutilius. Je pense qu'il faut retenir ce que Charpentier écrit p 43-44 : le journal cessa de paraitre avec son numéro 6.

En effet, après guerre Charpentier eut tout loisir de consulter le général Quittet et sa collection. D'autre part, j'ai relevé que dans les réunions des anciens rédacteurs des journaux de tranchées après guerre, José Germain ne se présentait jamais que comme rédacteur du "Tuyau de la Roulante" son précédent journal et jamais comme rédacteur de "A la 6-4-2" et ce , à mon sens, parce qu'il n'y eut jamais de numéro 7 et qu'il ne participa que marginalement au N° 6.



Par ailleurs, je signale que "a la 6-4-2" fut primé au concours des journaux de tranchées et se vit décerner 250 francs.


Bonne soirée



Remi




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