Le soldat de 2ème classe Paul Daniaud faisait partie du 66ème régiment d’infanterie, le « Six-Six », comme on disait. Il fut tué dans le secteur de Rouvrel, le 18 avril 1918. Voici sa citation pour la médaille Militaire et la croix de Guerre, gravée sur une stèle à l’intérieur du mausolée familial.
66ème Régiment d’Infanterie
Par arrêté ministériel du 3 juillet 1920 rendu en application des décrets du 13 août 1914 et du 1er octobre 1918. Publié au journal officiel du 4 août 1920. La médaille Militaire a été attribuée à la mémoire du soldat Daniaud Paul. Matricule 12714.
MORT POUR LA France
Soldat remarquable d’énergie et de bravoure. Tué à son poste de combat le 18 avril 1918.
Croix de Guerre avec étoile de bronze.
A Tours, le 27 août 1920, le lieutenant-colonel CAMORS, commandant le dépôt du 66ème régiment d’infanterie.
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
Bonjour,
Un autre Brave: le capitaine Edmond Naudin, des Tirailleurs Marocains. À l'intèrieur du caveau familial, on peut lire cette plaque :
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
Bonjour,
L’écrivain Jean Galtier-Boissière dans son ouvrage Un hiver à Souchez (1915-1916), nous donne un aperçu de ce village où combattirent (entre autres) le capitaine Edmond Naudin et ses tirailleurs marocains, situé entre les collines de Lorette et de Vimy, complètement rasé durant les combats:
"Soudain, derrière un boqueteau sinistre dont les arbres étêtés par la mitraille raturent le ciel comme une armée de grotesques manches à balais, Souchez nous apparaît...
Le paysage est si hideux, si hors nature que je me demande si je ne rêve pas : c’est une vision d’infernal cauchemar, le lugubre décor de quelque conte fantastique d’Edgar Poe.
Ce ne sont pas des ruines : il n’y a plus de mur, plus de rue, plus de forme. Tout a été pulvérisé, nivelé par le pilon.
Souchez n’est plus qu’une dégoûtante bouillie de bois, de pierres, d’ossements, concassés et pétris dans la boue.
Comme sur la mer après un naufrage, quelques épaves gisent éparses sur un tapis de boue luisante. Ces décombres puent la mort.
Lorsque Souchez cessa d’être le théâtre d’une guérilla journalière, l’eau acheva l’oeuvre du feu : la petite rivière, qui certains soirs coula rouge, se révolta et, sortant de son lit, s’efforça de submerger les décombres.
Quelques flots de ruines émergent seuls de la boue ; néanmoins les obus ennemis s’acharnent à fouiller sans pitié les entrailles du bourg assassiné..."
Les Allemands prirent possession de la colline de Lorette dès le 5 octobre 1914 et les tentatives de reprise de ce point stratégique (la colline domine toute la plaine de Lens) par les troupes françaises, échouèrent jusqu'au printemps 1915 où fut tué le capitaine Naudin.
Jean Galtier-Boissière était un écrivain, polémiste, journaliste français et Parisien né le 26 décembre 1891.
De famille parisienne il est incorporé dans l'armée en 1911 pour trois ans, mais, guerre oblige, il ne la quittera qu'en 1918. Il participe à la retraite de septembre 1914 puis à l'avancée de la Marne. Il laissera ses souvenirs de fantassin, marchant dans un sens puis dans l'autre sans comprendre ce qui ce passe, dans son roman "La fleur au fusil". Il y écrit: " Dans leur riante insouciance, la plupart de mes camarades n’avaient jamais réfléchi aux horreurs de la guerre. Ils ne voyaient la bataille qu’à travers des chromos patriotiques. […] Persuadés de l’écrasante supériorité de notre artillerie et de notre aviation, nous nous représentions naïvement la campagne comme une promenade militaire, une succession rapide de victoires faciles et éclatantes. Puis suit la longue période de la guerre enterrée". Il créa dans les tranchées un journal Le Crapouillot qui commença par quelques feuilles ronéotypées et devint un journal majeur de l'après guerre. Il collabora à un autre journal le Canard enchaîné, lui apportant sa patte de polémiste.
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
Bonjour,
Le sous-lieutenant Camille Manteau, du 9ème bataillon de chasseurs à pied. Tué à l’ennemi dans le secteur d’Hartennes-et-Taux le 29 mai 1918 à l’âge de 21 ans.
Extrait du Mémorial de la légion d’Honneur : Lycéen à La Rochelle, il a renoncé à préparer son baccalauréat pour s’engager en 1915. Parti comme aspirant dans l’armée d’Orient, il revient sur le front métropolitain en 1917. Affecté au 9ème bataillon de chasseurs à pied, il est tué en mai 1918, frappé d’une balle à la tête, après être sorti 3 fois de la tranchée. Il ignorait sa promotion au grade de sous-lieutenant, cité à l’ordre de la division, ce qui lui a conféré, à titre posthume, la croix de chevalier de la légion d’honneur. Croix de guerre 14/18 (1 citation).
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
Bonjour,
Un autre Brave du "Six-Six": Hervé Sarrebourse de la Guillonière, né à Saumur, ancien élève des Instituts catholiques d’Angers et de Paris, sergent au 66ème d’infanterie, a été tué à Fère-Champenoise, dans la Marne, le 8 septembre 1914. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de St Martin-de-la-Place (49).
L’Eclair du 28 septembre 1914 relate ces faits :
Il y a peu de temps, les hommes de la réserve du 66ème d’infanterie étaient réunis à Tours. Il fallait envoyer tout de suite un certain nombre d’entre eux sur la ligne de bataille. Un sergent est désigné. A demi-voix, quelqu’un dit en arrière :
_ Pauvre diable ! C’est dommage, il a cinq enfants.
Le mot a été entendu. Une voix répond aussitôt :
_ Je demande à partir à sa place.
C’est Hervé Sarrebourse de la Guillonière, l’enfant d’une très chrétienne famille d’Anjou, un de ceux qui ont tant de fois les autres faire leur devoir qu’ils trouvent tout simple d’aller même au-delà. Hervé de la Guillonière était lui-même marié et père de famille ; il est parti, les journaux nous apprennent qu’il est tombé au champ d’honneur à la place du petit sergent.
BB
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)