Identification zouave du 1er régiment

[RV68]

Bonjour,

Je cherche à en avoir plus sur un zouave du 1er régiment dont je possède 3 cartes postales.
Il se prénommait Charles, il était en 1917 en Tunisie (Ben Gardane), en 1918 en Algérie (Dra El Mizan) et en 1919 au Maroc (Meknès).
Il avait pour belle-soeur une certaine Hélène Kapps, de Bitschwiller (vallée de Thann, 68) qui est la destinataire de la 2ème carte postale et certainement de des 2 autres. Il avait épousé Louise (Kapps probablement).
Etait-il Alsacien ? On m'a dit que les Alsaciens s'enrôlaient souvent volontairement dans les régiments de zouaves. Bitschwiller faisait partie de la petite zone contrôlée par les Français en Haute-Alsace en 14-18.
Comment faire pour obtenir l'identité complète de ce personnage ?

Merci d'avance.

Hervé Dierstein

Texte au verso de la 1ère carte

Ben Gardane le 7 Mai 1917

Ma Chère belle-soeur

Je vous remercie beaucoup de votre gentille carte du 25 Avril que j'ai reçu hier soir et qui m'a fait bien plaisir je vous envoie ma photo espérant qu'elle vous fera plaisir.
A la fin de ce mois je vais quitter Ben Gardanne pour tenir poste frontière à Dihibat et ... mon adresse sera la même sauf au lieu de Médénine vous écrirez Dihibat, la voyage va durer 11 jours car il y a 200 kilomètres à faire à pied, ici l'on ne connait pas les chemin de fer. je suis en bonne santé et j'espère que ma carte vous trouvera de même ainsi que toute la famille.
Je vous embrasse de tout coeur.
Charles

[cowboy38]

Bonjour
Réponse tardive...
Il s’agit du sous-officier SCHMIDLIN Charles (cl 1911 Mat 1873 Epinal – cf sa FM). Ses origines alsaciennes (né à Bitschwiller, dans le Haut-Rhin), lui vaudra, bien après la mobilisation, d’être intégré dans un des bataillons Alsaciens-Lorrains lorsque ceux-ci furent créés à partir de 1915. Charles LEROY est l’identité d’emprunt qu’il recevra alors.
Fin 1916, il sera affecté au Bat. M du 1er Zouaves (première photo) qui opère à cette période dans le Sud tunisien. Dans son texte daté du 7.5.1917 à Ben Gardane, il indique que sa Cie partira début juin pour le poste de Dehibat, il appartient vraisemblablement à la 2e Cie.
En janvier 1918, le Bat. M1 sera dirigé sur l’Algérie, occupant plusieurs garnisons, dont celle de Dra-el-Mizan (2e Cie).
Sur la deuxième photo, il est en Algérie, à Dra-el-Mizan, en 1918.
Sur la troisième photo, il s’agit certainement de son épouse, la « Louise » dont vous parlez, mais son patronyme n’était pas KAPPS, mais LUTHRINGER, avec laquelle il s’était marié le 26.11.1917.

Une anecdote relative à la 2e Cie du Bat. M1.
Au cours de l’été 1917, durant une colonne de police, des zouaves de la 2e Cie découvrent dans le désert sud tunisien, parmi une vingtaine de cadavres d’enfants, deux enfants tripolitains toujours vivants mais affamés, dont le jeune « Hamila » qui seul survécut. Recueilli par la 2e Cie, il apprit le français et suivit ensuite le bataillon jusqu’en Algérie.
Après l’armistice, il part avec le bataillon en métropole, jusqu’à la caserne de Colmar. Puis fut finalement confié à l’orphelinat local où il demeura pendant plus de dix ans. Une nouvelle identité lui fut attribuée : Jean HAMILAH. Ayant obtenu la nationalité française, il resta en Alsace, se maria, vécut à Soultz et décéda en 1999.
Cordialement