Forces allemandes en face d'Epinal

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KiGanshu
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Re: Forces allemandes en face d'Epinal

Message par KiGanshu »

Bonjour,

Comme on ne fait pas la guerre tout seul, j'aurais aimé connaître contre quels régiments se battait mon grand-père, de la 71ème D.I. qui a donc passé la majeure partie de son temps à défendre la place d'Epinal, plutôt coté Baccarat.

Merci aux spécialistes.

Dominique BOIS
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Eric Mansuy
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Re: Forces allemandes en face d'Epinal

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,
Bonjour Dominique,

Je ne sais qu'une chose : un certain nombre d'unités saxonnes se sont succédées face à Badonviller. Je n'en ai pas le détail sous la main, mais je peux vous rechercher ça.

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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KiGanshu
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Re: Forces allemandes en face d'Epinal

Message par KiGanshu »

Merci Éric, rien de pressé...

Mais, comme le 217ème est resté scotché près d'un an et demi autour des différents "villiers", je me demandais s'il en était de même pour les adversaires. Ce qui entraine une question corolaire : les adversaires ne finissaient-ils pas par "bien" connaitre ceux d'en face (ou du moins les deviner) ?

Dominique BOIS
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Eric Mansuy
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Re: Forces allemandes en face d'Epinal

Message par Eric Mansuy »

Bonsoir à tous,
Bonsoir Dominique,

Je vous ai expédié en privé de quoi répondre à vos questions.

Quant à votre interrogation : "les adversaires ne finissaient-ils pas par "bien" connaitre ceux d'en face (ou du moins les deviner) ?" Je retranscris ci-dessous deux extraits tirés d'Histoire d'un Secteur calme, du général Bruté de Rémur. Les faits se sont déroulés aux Colins (champ de bataille de la Chapelotte, non loin des lignes des éléments de droite de la 71e D.I., donc).

Début avril 1915 :

« Il y a quelques points qui ont bien besoin d’être renforcés, celui des Colins par exemple. Là nous sommes dans une situation bizarre, restés accrochés depuis le 27 février à des rochers, à une vingtaine de mètres de nos adversaires qui nous jettent des cailloux, des bouteilles, des paquets de journaux boches et souvent essayent d’engager la conversation. Dernièrement, à l’occasion de la prise de Przemysl, le général de Division, à l’instar de ce que font les Allemands quand ils ont un succès quelconque, avait prescrit de pousser des hurrahs dans les tranchées. « Oh ! la ferme ! » cria un Boche d’un des ouvrages en face de nous ; celui-ci avait certainement pratiqué l’argot parisien ».

Fin mai 1915 :

« J’ai reçu des nouvelles du commandant Le Magnen, blessé au combat du 28 février devant la cote 542 ; elles ne sont pas brillantes ; d’après le dernier examen médical auquel il a été soumis, il aurait eu des apophyses de la colonne vertébrale fracturées. Cela est bien inquiétant. S’il était encore à la Chapelotte, avec son esprit ingénieux et méthodique, il me serait précieux pour organiser sérieusement cette position et particulièrement sa voisine, celle des Colins, pour laquelle je ne puis me défendre d’une certaine inquiétude. Depuis le 27 février, en effet, nous y tenons péniblement, à 20 ou 25 mètres de l’ennemi, accrochés sur une pente descendante et dominée par des rochers à pic. Pour le moment, les Boches n’y sont point agressifs, ce sont pour la plupart des Lorrains annexés qui ne nous veulent point de mal, au contraire : parfois leurs sentinelles toussent pour nous avertir de nous cacher ; l’autre jour, c’était un de nos officiers qui, dînant à une petite table devant sa casa, voyait tomber un petit caillou dans son assiette, manière de le prévenir qu’il était en vue. Mais les pauvres gens jouent là un jeu dangereux. Parmi les mieux intentionnés à notre égard se trouvait un nommé Harmand, très connu de nos chasseurs : quand il prenait la faction, il les prévenait qu’ils n’avaient rien à craindre ; parfois aussi, avant de la quitter, il leur disait : « Attention, celui qui va me remplacer est un mauvais bougre. » Ses amabilités ont fini par être connues des Boches et ils l’ont fusillé. D’ailleurs, comme ce bon voisinage pourrait bien ne pas durer, je fais travailler ferme à renforcer notre ligne de défense, mais elle ne sera jamais bien solide ».

Bien sincèrement,
Eric
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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