Bonjour
je suis penché sur le cas du Cpl P Lefeuvre de Bédée(35) tué à l'ennemi à Tamines,le 21/8/1914.
Il s'est sacrifié pour la retraite de ses compagnons d'armes.On a retrouvé près de son corps 243 douilles,et,selon mes informations il aurait abattu à lui seul 53 allemands et fait un nombre considérable de blessés.
Selon mes estimations,la distance qui le séparait des troupes allemandes(au pont de Tamines) et de 300 m environ.
Un monument a été érigé à l'endroit mais déplacé en 73 pour raisons urbanistiques.
J'aimerais savoir si quelqu'un pourrait m'indiquer l'arme que le Cpl Lefeuvre AURAIT pu utiliser,il me semble que le Lebel en dotation à l'époque,à moins d'un aménagement specifique ne pouvait "encadrer" à cette distance.
Grand merci
Boro
Boro
horum omnium fortissimi sunt Belgae - César J -Footing en Gaule
Le caporal Lefeuvre était champion de tir de son régiment, tireur d'élite ou sniper qu'il disent maintenant.
Il se trouvait en position de hauteur, la zone de tir était parfaitement dégagée, le pont une très belle cible pour qui voulait s'y aventurer.
Je suis tireur, mais je n'ai jamais tirer avec un lebel, j'aimerais essayer.
Désolé de ne pas vous donner d'information sur les capacités de cette armes, je pense que pour Lefeuvre ce n'était qu'un détail, l'arme c'est bien encor faut-il un bon tireur et là je crois que l'homme était à son affaire surtout quand on connait l'emplacement de sa position de tir.
- Le colonel E. VALARCHE évoque ce fait dans son ouvrage "Le Combat d'Arsimont / Les 21 et 22 août 1914 à la 19e DI" (Ed Berger-Levrault - 1926) (p. 34 et s.) :
(...)
"Evacuation de Tamines :
L'irruption allemande par le viaduc ouest d'Auvelais, dans le vide de 3km qui sépare les défenseurs d'Auvelais de ceux de Tamines, menace les uns et les autres d'une égale prise à revers.
Lorsqu'il voit les Allemands descendre dans le ravin de la Biesme en direction d'Arsimont, le commandant Blanchard (II/70e RI) décide d'évacuer promptement Tamines et de reprendre sa liaison avec le reste du régiment.
A cet effet, il envoie les deux sections de l'adjudant Schang sur la Biesme. On a vu qu'elles s'engagèrent à gauche du 3e bataillon.
Puis, le commandant porte la 3e section de la 8e cie (adjudant Hamon) sur le Tienne d'Amion, avec mission de couvrir par son feu le repli des 7e et 8e compagnies. La section Hamon s'installe au nord et près de la grande route, face au débouché du pont qu'elle prend d'enfilade, ainsi que les rues de Tamines qui descendent vers le pont.
Les dispositions préparatoires sont prises rapidement.
Les 7e et 8e compagnies se replient promptement sur le carrefour au nord de Falisolle, sans pertes.
L'ennemi surpris par ce décrochage rapide ne l'avait pas gêné.
Après ce repli, la section Hamon reste en place sur le Tienne d'Amion; son emplacement fournit aux hommes l'occasion de beaux coups de fusil contre les Allemands qui descendent les rues de Tamines vers le pont. Ils en profitent largement, et parmi eux se distingue le caporal LEFEUVRE, le prix de tir du 70e RI, qui exécute sans arrêt un tir ajusté. Il était avec son escouade couché dans le fossé de la grande route. Combien réussit-il de coups heureux? Nul ne le sait. Mais il est sûr que, le soir venu, l'église près du pont était pleine d'Allemands tués ou blessés.
La section Hamon est à son tour prise à partie par une violente fusillade, et probablement par les coups d'une mitrailleuse placée dans une maison de Tamines. Elle soutient héroïquement la lutte, mais elle est promptement et presque entièrement anéantie.
"Vingt minutes après, un homme de cette section se présente à moi près de la gare de Falisolle. Comme je lui demande pourquoi il a quitté ses camarades, il me répond: ils sont tous morts! Et en effet, tous étaient tués, et parmi eux le caporal LEFEUVRE couché dans le fossé en bordure de la grande route (1)"
(1) Capitaine de Kermadec de la 8e compagnie (8/70e RI);
Près du corps de LEFEUVRE, on a trouvé 243 étuis vides.
Emue par tant de courage déployé pour sa défense la population de Tamines a élevé au point où il est tombé un beau monument au petit soldat breton.
Non loin de là, un autre monument atteste que 384 habitants inoffensifs ont été assassinés par la Garde prussienne".
(...)
Bonjour et merci à Piou-Piou et Popol.
je suis tireur également et connaissant bien l'endroit je medemande quand même s'il n'était pas doté d'une arme de "sniper" si tant est qu'à l'époque le Lebel pouvait avoir une telle caractéristique-Certaines photos d'époque montrent des fusils avec lunette.....je reste perpexe!
bonne journée.Boro
Boro
horum omnium fortissimi sunt Belgae - César J -Footing en Gaule