Les premiers jours de mobilisation - procédure

Parcours individuels & récits de combattants
louis14
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Re: Les premiers jours de mobilisation - procédure

Message par louis14 »

Bonjour.

Lors de la mobilisation générale du 2 Aout 1914 ; quelqu’un peut’il m’indiquer comment se passait l’intégration au régiment :
voici un cas
Mon grand-pére habitait Lille et a été affecté au 165e RI casernement à Verdun.(il confirme son affectation dés le 02/08/14).

Quel délai avait le mobilisé pour rejoindre son régiment ?
le départ était’il groupé avec d’autres soldats au départ de Lille ?
par quel moyen de transport le mobilisé se rendait’il sur son lieu de casernement ?

merci pour votre aide.
JL D
JL Despatures
luce50
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Re: Les premiers jours de mobilisation - procédure

Message par luce50 »

Bonsoir,
Je possède le fascicule de mobilisation de mon GPP qui dit, je cite :
" En cas d'absence de son domicile au moment de la mobilisation, le titulaire du présent ordre de route se présentera le troisième jour de la mobilisation, avant neuf heures, à la gare la plus voisine de sa résidence momentanée et rejoindra directement son corps à :(suit la ville) Les jours de la mobilisation sont comptés de zéro heure à 24 heures, le premier jour est indiqué par l'ordre de mobilisation.
En cas de mobilisation portée à la connaissance des populations par voie d'affiches ou de publication sur la voie publique le porteur du présent ordre se mettra en route sans attendre aucune notification individuelle et en se conformant aux prescriptions suivantes :
ce militaire voyagera gratuitement par chemin de fer. Il emportera de chez lui des vivres pour un jour. "
Pour mon GP il devait se présenter à la gare de son domicile le troisième jour de la mobilisation avant 6 heures, et était tenu de prendre le train qui lui serait indiqué par le chef de gare. Il devait ensuite à la gare de destination se mettre aussitôt à la disposition du poste de police qui le faisait se diriger sur sa caserne.
Espérant vous avoir un peu aidé. Bonne soirée.
Michel
luce50
louis14
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Re: Les premiers jours de mobilisation - procédure

Message par louis14 »

Bonsoir,
Je possède le fascicule de mobilisation de mon GPP qui dit, je cite :
" En cas d'absence de son domicile au moment de la mobilisation, le titulaire du présent ordre de route se présentera le troisième jour de la mobilisation, avant neuf heures, à la gare la plus voisine de sa résidence momentanée et rejoindra directement son corps à :(suit la ville) Les jours de la mobilisation sont comptés de zéro heure à 24 heures, le premier jour est indiqué par l'ordre de mobilisation.
En cas de mobilisation portée à la connaissance des populations par voie d'affiches ou de publication sur la voie publique le porteur du présent ordre se mettra en route sans attendre aucune notification individuelle et en se conformant aux prescriptions suivantes :
ce militaire voyagera gratuitement par chemin de fer. Il emportera de chez lui des vivres pour un jour. "
Pour mon GP il devait se présenter à la gare de son domicile le troisième jour de la mobilisation avant 6 heures, et était tenu de prendre le train qui lui serait indiqué par le chef de gare. Il devait ensuite à la gare de destination se mettre aussitôt à la disposition du poste de police qui le faisait se diriger sur sa caserne.
Espérant vous avoir un peu aidé. Bonne soirée.
Michel
Merci pour cette info qui met l'accent sur la démarche individuelle du mobilisé (j'ignorais absolument tout de la façon dont la mobilisation était réalisée)
JL Despatures
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machault
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Re: Les premiers jours de mobilisation - procédure

Message par machault »

Bonjour Louis 14,

Voici le lien d'un fil antérieur qui traitait également de cette question :

pages1418/qui-cherche-quoi/modalites-ma ... 4028_1.htm

Cordialement.

JL Arnould
denis33
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Re: Les premiers jours de mobilisation - procédure

Message par denis33 »

Bonjour a toutes et à tous.
Bonjour Louis.

Quelques pistes...


Mobilisation et concentration
Recrutement, équipement
Instruction avant le départ pour le front.


"L’ensemble des mesures destinées à faire passer de la totalité des forces militaires du pied de paix au pied de guerre constitue la mobilisation. Il ne faut pas confondre la mobilisation avec la concentration, qui elle, a pour but de porter les unités mobilisées sur toute l’étendue du territoire jusqu’à la partie plus restreinte dite zone des armées et qui forme la base des opérations.
La mobilisation de chaque unité précède donc sa concentration. Il n’y a d’exception que pour les troupes de couverture qui se concentrent dès l’ordre de mobilisation lancé, afin de permettre précisément cette opération en la protégeant et en arrêtant les attaques brusquées de l’ennemi au cas où elles se produiraient. C’est pour cette raison que les troupes casernées à proximité des frontières sont dès le temps de paix organisées à effectifs renforcés. Une compagnie, par exemple au lieu de compter 125 hommes, comme cela existe dans les autres corps, possède, à peu de chose près, son effectif de guerre :250 hommes. Le matériel en voitures et en chevaux est également beaucoup plus développé que dans les troupes casernées à l’intérieur du pays.
Une forte partie des troupes de couverture de la frontière de l’Est furent concentrées par mesure de précaution dans les derniers jours de juillet 1914…
Au terme de la constitution, le Président de la République ne peut déclarer la guerre sans l’assentiment préalable des 2 chambres ; mais, comme chef du pouvoir exécutif, il dispose, sous la responsabilité des ministres, de la force armée (loi du 25 février 1975). C’est donc par un décret du Président de la République que la mobilisation est ordonnée.


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Le 1er août, au Palais de l’Elysée, à 4 h 15, M. Poincaré vient d’apposer sa signature au bas du décret préparé par M. Adolphe Pichon, secrétaire général de la présidence.
Un exemplaire du décret est porté aussitôt au ministre de la guerre M. Messimy set au ministre de la marine M. Gauthier, qui le signent également et ont charge de faire immédiatement connaître à tous les personnages officiels intéressés ainsi qu’au public la décision du chef du pouvoir exécutif.
Le ministère des Postes et Télégraphes est prévenu de la date du 1er jour de la mobilisation générale. Avec droit de priorité la plus absolue, des télégrammes partent instantanément à l’adresse des généraux commandant les 21 corps d’armée et des directeurs du service télégraphique de chaque région de corps d’armée. Ces télégrammes contiennent ces simples mots : La mobilisation générale est déclarée ; le 1er jour de la mobilisation est le dimanche 2 août. Avec la même rapidité et en répétant les mêmes termes, généraux commandants et directeurs régionaux avertissent télégraphiquement, les préfets, sous-préfets, chefs de gare, généraux de division, de brigade, ainsi que les officiers qui commandent les garnisons moins importantes. Tout cela a pris une heure maximum.
En même temps les directeurs régionaux du service téléphonique ont averti de la mobilisation les commandants de toutes les brigades de gendarmerie de leur ressort, car c’est aux gendarmes qu’ils appartient de propager la nouvelle dans le public.
Au siège de chaque brigade ont été déposés en temps de paix des paquets ficelés et scellés, à raison d’un paquet par commune. Outre les affiches de mobilisation, dont le nombre varie suivant l’importance de la commune, le paquet contient une instruction sommaire sur les devoirs des maires, des lettres de convocation pour les membres civils des commissions de réquisition, un tableau de correspondance entre les jours successifs de la mobilisation et les dates du calendrier ainsi établi :
Le 1er jour de mobilisation est le … 19..
Le 2e jour de mobilisation est le … 19..
Le 3e jour de mobilisation est le … 19..
Etc.
L’ordre de mobilisation est arrivé à la brigade. En prévision des évènements les gendarmes qui auront à faire parvenir les paquets à destination sont là dans l’attente ; il n’y a donc qu’à leur remettre ceux dont ils sont chargés et qu’ils porteront soit à cheval, soit à bicyclette : tous connaissent d’avance leur itinéraire qui ne comprend que 3 ou 4 communes.
Une minute après la réception du télégramme, les gendarmes sont en route vers la première mairie. Il remettent le paquet au maire et font écrire par ce dernier sur l’une des affiches qui lui sont destinées, et ceci devant eux afin que toute erreur soit évitée, la date du premier jour de la mobilisation.


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Il suffit donc, pour que l’affiche imprimée soit complète, que le maire ait ajouté à la plume dans l’espace en blanc la date du 1er jour de la mobilisation : Dimanche 2 août 1914. Aussitôt cette injonction faite sur une affiche, le paire signe un reçu au gendarme et celui-ci se rend dans la commune où doit continuer sa tournée. Quant au maire, il reproduit la date du 1er jour de la mobilisation sur les autres affiches et fait placarder le tout dans les rues à des endroits déterminés à l’avance par l’autorité militaire : mairie, églises, écoles, places publiques, caserne, gares, etc. Les instructions portent également que le maire doit donner l’alarme en faisant sonner les cloches des l’églises. Dans le Nord de la France et dans les parties du midi où il y a la cloche de l’Hôtel de Ville (le beffroi) celui-ci est mise en branle.
Enfin le tambour de ville parcourt les rues de la commune et annonce la mobilisation.
Une copie du télégramme officiel est collée à la porte de chaque bureau de poste. Dans les grandes villes ; la date du début de la mobilisation est imprimée sur les affiches. En attendant les maires font poser sous leur signature une affiche très courte annonçant les 2 choses essentielles à connaître : l’ordre de mobilisation et la date du 1er jour. C’est ce qui s’est passé notamment à Paris où les habitants ont connu la nouvelle à 4 h ½ par les dépêches affichées à la porte des bureaux de poste et vers 5 h ½ par les petites affiches blanches des maires des vingt arrondissements. Quant aux affiches officielles, elles ne furent posées que vers 19 h 00.
A ce moment-là, deux heures et demie après la signature du décret par le Président de la République, la publication de l’ordre de mobilisation était faite dans la presque totalité des communes de France et d’Algérie. Tout au plus pouvait-on excepter une centaine de communes situées dans les montagnes, à de grandes distances les unes des autres, et subdivisées souvent elles-mêmes en plusieurs hameaux. A 22 h 00, d’ailleurs, c’était fini…
Le 1er jour de la mobilisation est le dimanche 2 août dit le télégramme et répète l’affiche. Or tout homme soumis aux obligations militaires est possesseur d’un livret, dont un fascicule de couleur spéciale est consacré à la mobilisation. Qu’indique ce fascicule ? Le porteur du présent ordre devra se rendre le …e jour de la mobilisation à la gare de … (ou bien, s’il est convoqué dans la commune ou très à proximité de la commune où il habite, à la caserne de …), à … heures. Si le titulaire du livret est chargé d’une mission spéciale, cette mission est indiquée avec l’endroit, le jour et l’heure où il devra se trouver ; si le titulaire ne doit être convoqué qu’ultérieurement, le fascicule énonce qu’il restera dans ses foyers et attendra, selon le cas, soit une convocation individuelle, soit une convocation par voie d’affiches. Tout cela est d’une clarté, d’une précision qui ne sauraient laisser place à aucune ambiguïté.

Un exemple de fascicule.

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Et à l’usage « des intelligences simples » qui risqueraient de ne pas discerner avec certitude la date du neuvième où du quinzième jour de la mobilisation auquel le livret militaire les convoque, il existe, un tableau de correspondance entre les jours successifs de la mobilisation et les dates du calendrier. Le maire de la commune a rempli les blancs et affiché le tableau. L’intéressé n’aura qu’à le consulter pour savoir, par exemple, que le neuvième jour de la mobilisation est le lundi 10 août et le quinzième jour le dimanche 16 août. Personne n’est donc en droit, s’il se trouve en défaut, d’exciper de son ignorance.

Le 7 août 1913 était promulguée la loi rétablissant le service de 3 ans et allongeant de 3 années, une au début (20 ans au lieu de 21 ans) et 2 à la fin (48 ans au lieu de 46 ans) ; la durée des obligations militaires. Par suite de cette prorogation et aussi du grand nombre d’hommes présents sous les drapeaux (3 classe au lieu de 2), le plan de mobilisation générale avait dû être profondément remanié.
Dans le courant de mars 1914 les bureaux de recrutement recevaient de l’Etat-Major général un plan de mobilisation, dit plan 16, réglant la répartition de nos forces selon un dispositif nouveau. Se conformant à ces prescriptions les bureaux de recrutement durent changer les fascicules de 60% des hommes appelés dès les premiers jours de la mobilisation générale. Plus d’un million de fascicules furent ainsi l’objet de remplacement. 3 mois plus tard, les fascicules étaient entre les mains des intéressés.
Au moment de la mobilisation la répartition des classes mobilisables dans l’armée active, territoriale et leurs réserves était la suivante :
Armée active (sous les drapeaux au moment de la mobilisation) : classes de 1913, 1912, 1911.
Réserve de l’armée d’active : classes 1910, 1909, 1908, 1907, 1906, 1905, 1904, 1903, 1902, 1901, 1900.
Armée territoriale : classes 1899, 1898, 1897, 1896, 1895, 1894, 1893.
Réserve d’armée territoriale : classes 1892, 1891, 1890, 1889, 1888, 1887.
Cette répartition était valable jusqu’au 30 septembre 1914.A cette époque, la classe 1887 eût dû normalement être libérée, mais en temps de guerre la libération des classes était suspendue. A ces 27 classes devaient au contraire successivement s’ajouter en septembre 1914 la classe 1914, puis par des devancements d’appel sanctionnés par les Chambres, en décembre 1914 la classe 1915, en avril 1915, la classe 1916 ; le ministre de la guerre disposait donc à cette dernière date de 30 classes En outre, au mois d’avril 1915, commençaient les opérations du recensement de la classe 1917.
La mobilisation des hommes pris individuellement porte sur plusieurs semaines. Beaucoup ne sont appelés que le 15e, le 20e et le 30e jour de la mobilisation. Certains même, et parmi ceux-ci la majorité des réservistes des 6 classes de la territoriale, ne seront convoqués qu’après plusieurs mois de guerre.
Mais la mobilisation des unités : régiments d’active, de réserve, de territoriale doit s’effectuer plus vite, la concentration de toutes les troupes devant être un fait accompli le 21e jour de la mobilisation. L’appel des hommes est donc combiné de telle sorte qu’en quelques jours les régiments d’active aient reçu un nombre suffisant de réservistes pour compléter leurs effectifs du temps de paix et que les régiments de réserve et de territoriale soient constitués à effectifs normaux. Une fois ces unités mises sur le pied de guerre et parties pour la zone des opérations, d’autres hommes arriveront au dépôt de chaque corps pour assurer le remplacement des pertes éprouvées.
2 principes commandent donc l’échelonnement des appels : avoir toujours dans les dépôts assez d’hommes pour tous les besoins auxquels il faut répondre, ne pas en appeler trop à la fois afin d’éviter un encombrement gênant et dispendieux.
La mobilisation générale commençait le dimanche 2 août à minuit. Tous les hommes convoqués pour le 1er jour : réservistes de l’armée d’active et gradés de l’armée territoriale, n’habitant pas la commune ou ils devaient se rendre partaient au milieu de la nuit les uns à pied, les autres, ayant de plus longues distances à franchir, par le chemin de fer, chacun suivant à ce sujet les indications du livret militaire. Tous devaient emporter avec eux un jour de vivres. A travers les campagnes, pendant la nuit du 1er au 2 août qui fut si belle, des milliers de groupes de mobilisés marchèrent de façon à arriver à la caserne désignée dès les 1ère heures de la matinée. Les gares des villes étaient dans une animation extraordinaire ; sans arrêt les hommes présentaient et prenaient place dans des trains spéciaux aménagés pour les conduire jusqu’à leurs diverses destinations. Dès qu’un train partait il était remplacé sur le même quai par un autre convoi qui ne tardait pas à s’emplir…
Aux gares d’arrivée, des officiers et sous-officiers attendaient les réservistes de chacune de leurs unités. Une rapide vérification du livret, un premier classement par compagnies ou batteries , un alignement et à droite par quatre dans la direction de la caserne ou du cantonnement…
Les 2, 3 , 4 août , les départs furent assez fréquent, mais le lundi et le mardi se sont surtout les territoriaux qui s’en allèrent rejoindre leurs cadres, lesquels les attendaient depuis 24 heures. La plus forte partie des réservistes et des territoriaux étaient mobilisés le mardi soir. Chaque jour suivant de nouveaux contingents plus ou moins importants s’en iraient à leur tour, mais sans nécessiter l’emploi de trains spéciaux. Le principal effort des chemins de fer allait maintenant porter sur la concentration des troupes.

Si la mobilisation et la concentration constituent deux opérations très distinctes, on ne peut cependant attendre la fin de la première, même en dehors des régions de la frontière menacée, pour entreprendre la seconde. Les troupes de couverture risqueraient de se voir opposer des forces par trop considérables…."


Bien cordialement.
Denis







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grain
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Re: Les premiers jours de mobilisation - procédure

Message par grain »

Bonjour à tous.

Question: Les hommes qui se trouvaient, en deplacement à l'etranger, voir sur le territoir Allemand,au momment de la declaration de guerre, on t'ils eu un delais pour rejoindre leurs corps?
Et je pense que ceux qui se trouvaient en Allemagne, on été fait prisonniers ?
Cordialement
Martial
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