Je retrace le parcours de mon grand père qui a appartenu au 7ème régiment d'infanterie coloniale 11ème compagnie (caporal), puis au 3ème RIC 9ème compagnie. Je sais qu'il a participé à la première bataille de la Marne.
Merci de vos pistes d'exploration.
Historique des 3ème et 7ème RIC
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Bonjour JPP et bienvenue parmi nous,
Bonjour à toutes et à tous,
Je pense que la première chose à faire est de vous adreeser aux Archives Départementales du lieu de naissance ou du lieu de résidence lorsqu'il a passé le conseil de révision et de demander le Registre Matricule de votre parent. Cette pièce vous donnera tout son parcours sous les drapeaux.
A partir de là vous pourrez approfondir et affiner ses pérégrinations en consultant les Historiques des unités dans lesquelles il a servi , ainsi que les Journaux des Marches et Opérations (JMO) qui sont consultables au Service Historique de la Défense (SHD) au Château de Vincennes... ou parfois en ligne sur internet.
Voici quelques adresses:
http://jeanluc.dron.free.fr/th/faq.htm
http://www.chtimiste.com
http://cecile_meunier.club.fr/historiques/index.htm
http://perso.orange.fr/champagne1418/pa ... rcours.htm
http://jeanluc.dron.free.fr/th/historiques.htm
Un guide très intéressant peut vous faciliter les choses:
Votre ancêtre dans la Grande Guerre, de Yves Buffetaut, aux éditions Ysec joignables à cette adresse
http://www.ysec.fr
Je vous signale également qu'en haut et à droite de chaque grande rubrique ( loupe) vous disposez d'un moteur de recherches interne.
Bonnes recherches.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Bonjour à toutes et à tous,
Je pense que la première chose à faire est de vous adreeser aux Archives Départementales du lieu de naissance ou du lieu de résidence lorsqu'il a passé le conseil de révision et de demander le Registre Matricule de votre parent. Cette pièce vous donnera tout son parcours sous les drapeaux.
A partir de là vous pourrez approfondir et affiner ses pérégrinations en consultant les Historiques des unités dans lesquelles il a servi , ainsi que les Journaux des Marches et Opérations (JMO) qui sont consultables au Service Historique de la Défense (SHD) au Château de Vincennes... ou parfois en ligne sur internet.
Voici quelques adresses:
http://jeanluc.dron.free.fr/th/faq.htm
http://www.chtimiste.com
http://cecile_meunier.club.fr/historiques/index.htm
http://perso.orange.fr/champagne1418/pa ... rcours.htm
http://jeanluc.dron.free.fr/th/historiques.htm
Un guide très intéressant peut vous faciliter les choses:
Votre ancêtre dans la Grande Guerre, de Yves Buffetaut, aux éditions Ysec joignables à cette adresse
http://www.ysec.fr
Je vous signale également qu'en haut et à droite de chaque grande rubrique ( loupe) vous disposez d'un moteur de recherches interne.
Bonnes recherches.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir JPP
Voici déjà quelques éléments fragmentaires sur le 7ème RIC au début de la guerre:
1) ordre de bataille du 7ème RIC en août 1914 :
Colonel E.A. Mazillier, commandant le 7ème RIC
Lt-colonel Dudouis
1er bataillon (I/7ème RIC) : commandant SEVIGNAC
-1ère compagnie: capitaine Kauffmann
-2ème compagnie: capitaine Delpy
-3ème compagnie: capitaine Dario
-4ème compagnie: capitaine Dasque
-1ère section de mitrailleuses: lieutenant Charbonneau
2ème bataillon (II/7ème RIC) : commandant SAVY
-5ème compagnie: capitaine Delfand
-6ème compagnie: capitaine Ranc
-7ème compagnie: capitaine J-M de la Chapelle
-8ème compagnie: capitaine Bordesoulle
-2ème section de mitrailleuses: lieutenant Fox
3ème bataillon (III/7ème RIC) : commandant BERNARD
-9ème compagnie: capitaine Bourg
-10ème compagnie: capitaine Arnould (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
-11ème compagnie: capitaine Mil(l)ot
--1ère section : lieutenant Ripault (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
--2ème section: lieutenant de réserve Lemoine (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
--3ème section: ?
--4ème section: ?
-12ème compagnie: capitaine Mussat
-3ème section de mitrailleuses: lieutenant Vincent (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
2) Le 7ème RIC a eu le baptême du feu à St-Vincent (Belgique) le 22/081914: les pertes sont déjà importantes ...!
(à suivre ?)
Bonne soirée de Belgique
Bonsoir JPP
Voici déjà quelques éléments fragmentaires sur le 7ème RIC au début de la guerre:
1) ordre de bataille du 7ème RIC en août 1914 :
Colonel E.A. Mazillier, commandant le 7ème RIC
Lt-colonel Dudouis
1er bataillon (I/7ème RIC) : commandant SEVIGNAC
-1ère compagnie: capitaine Kauffmann
-2ème compagnie: capitaine Delpy
-3ème compagnie: capitaine Dario
-4ème compagnie: capitaine Dasque
-1ère section de mitrailleuses: lieutenant Charbonneau
2ème bataillon (II/7ème RIC) : commandant SAVY
-5ème compagnie: capitaine Delfand
-6ème compagnie: capitaine Ranc
-7ème compagnie: capitaine J-M de la Chapelle
-8ème compagnie: capitaine Bordesoulle
-2ème section de mitrailleuses: lieutenant Fox
3ème bataillon (III/7ème RIC) : commandant BERNARD
-9ème compagnie: capitaine Bourg
-10ème compagnie: capitaine Arnould (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
-11ème compagnie: capitaine Mil(l)ot
--1ère section : lieutenant Ripault (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
--2ème section: lieutenant de réserve Lemoine (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
--3ème section: ?
--4ème section: ?
-12ème compagnie: capitaine Mussat
-3ème section de mitrailleuses: lieutenant Vincent (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
2) Le 7ème RIC a eu le baptême du feu à St-Vincent (Belgique) le 22/081914: les pertes sont déjà importantes ...!
(à suivre ?)
Bonne soirée de Belgique
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Merci pour ces précieuses informations. J'ai déjà pu identifier le fil des différentes affectations de mon grand père. Je vais explorer maintenant les pistes indiquées. Mon objectif est de retracer par la texte son parcours et par la photo les sites qu'il a pu ou du traverser en me rendant sur place.
Cordialement
JPP
Cordialement
JPP
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir JPP
L'action du 7ème RIC en août 1914 est évoquée dans l'ouvrage du colonel A. GRASSET "Surprise d'une division ROSSIGNOL - SAINT-VINCENT (22 août 1914) (Editions Berger-Levrault - Paris 1933). En voici quelques extraits qui permettent d'établir le parcours de votre Grand-Père au début de la Grande Guerre:
p. 26 et s. :
Débarqué à Révigny, le 09 août 1914, le 7ème RIC a parcouru en neuf étapes les 144 km séparant Révigny de Chauvency-Saint-Hubert, où il est arrivé le 18, en bonne forme.
Nuit du 20 au 21, alerte à minuit; départ à 01h.
Après trois quarts d'heure de marche, arrêt à Chauvency-le-Château, où l'on doit, paraît-il, cantonner. L'arrêt se prolonge et finalement, l'ordre arrive de pousser jusqu'à Thonnelle. On y arrive à 05h du matin. On a parcouru 7 km depuis Chauvency-Saint-Hubert.
On s'installe au cantonnement, mais à 07h, avis est donné qu'on va se remettre tout de suite en route. On prend du café tout de même, mais on n'ose pas cuisiner. On ouvre des boîtes de conserves. Heureusement, les habitants sont accueillants.
Or, l'ordre de départ n'arrive qu'à 15h30, pour 16h. Les sacs bouclés, on attend. A 16h, on ne part pas. On ne se met en route qu'à 17h30n sous une pluie diluvienne. On va à Breux, qui est à 3 km. Mais on s'arrête à 17h50 et cet arrêt se prolonge jusqu'à 19h. La pluie a cessé, mais les hommes sont trempés; ils n'ont pas dormi; ils n'ont pas mangé.
Encore un arrêt d'une heure à l'entrée de Breux. A la nuit noire, on s'entasse enfin dans les granges, un peu au hasard. On ouvre quelques conserves. On songe surtout à dormir, depuis 24h que l'on est sur le qui-vive, pour parcourir une douzaine de kilomètres.
Au total, l'infanterie de la 3ème division coloniale (3ème DIC) est très fatiguée, le 21 août au soir. (...!!!)
p. 133 et s. :
Le 7ème RIC est arrivé à Saint-Vincent vers 09h. Il avait déjà reçu l'ordre de laisser s'écouler l'artillerie et les trains, et de se tenir à la disposition du général commandant le corps d'armée.
A ce moment, le bataillon Savy (II/7RIC), le premier de la colonne, avait sa tête à l'entrée sud de St-Vincent; le bataillon Bernard (III/7RIC) (celui de votre GP), auquel manquait la compagnie Mussat (12/7RIC), envoyée à Jamoigne, suivait; le bataillon Sévignac (I/7RIC), dont les compagnies avaient été réparties, jusque là, entre les batteries de l'artillerie de corps, achevait de se grouper, en queue du régiment.
Cet arrêt va être des plus actifs. En interrogeant des habitants, le colonel Mazillier a appris que des cavaliers ennemis ont stationné toute la nuit, et ce matin encore, dans le grand bois allongé qui est à l'ouest de St-Vincent. Prudent, il veut éviter à tout prix une surprise à l'artillerie et il donne au commandant Bernard (III/7RIC) l'ordre de fouiller ce bois.
(à suivre ...?)
J'ai une pensée émue envers votre Grand-Père appartenant à la 11ème cie (11/117RIC) du troisième bataillon (III/7RIC). Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur lui (son nom, date et lieu de naissance, profession, ...)(photo) ?
Bonne soirée
Bonsoir JPP
L'action du 7ème RIC en août 1914 est évoquée dans l'ouvrage du colonel A. GRASSET "Surprise d'une division ROSSIGNOL - SAINT-VINCENT (22 août 1914) (Editions Berger-Levrault - Paris 1933). En voici quelques extraits qui permettent d'établir le parcours de votre Grand-Père au début de la Grande Guerre:
p. 26 et s. :
Débarqué à Révigny, le 09 août 1914, le 7ème RIC a parcouru en neuf étapes les 144 km séparant Révigny de Chauvency-Saint-Hubert, où il est arrivé le 18, en bonne forme.
Nuit du 20 au 21, alerte à minuit; départ à 01h.
Après trois quarts d'heure de marche, arrêt à Chauvency-le-Château, où l'on doit, paraît-il, cantonner. L'arrêt se prolonge et finalement, l'ordre arrive de pousser jusqu'à Thonnelle. On y arrive à 05h du matin. On a parcouru 7 km depuis Chauvency-Saint-Hubert.
On s'installe au cantonnement, mais à 07h, avis est donné qu'on va se remettre tout de suite en route. On prend du café tout de même, mais on n'ose pas cuisiner. On ouvre des boîtes de conserves. Heureusement, les habitants sont accueillants.
Or, l'ordre de départ n'arrive qu'à 15h30, pour 16h. Les sacs bouclés, on attend. A 16h, on ne part pas. On ne se met en route qu'à 17h30n sous une pluie diluvienne. On va à Breux, qui est à 3 km. Mais on s'arrête à 17h50 et cet arrêt se prolonge jusqu'à 19h. La pluie a cessé, mais les hommes sont trempés; ils n'ont pas dormi; ils n'ont pas mangé.
Encore un arrêt d'une heure à l'entrée de Breux. A la nuit noire, on s'entasse enfin dans les granges, un peu au hasard. On ouvre quelques conserves. On songe surtout à dormir, depuis 24h que l'on est sur le qui-vive, pour parcourir une douzaine de kilomètres.
Au total, l'infanterie de la 3ème division coloniale (3ème DIC) est très fatiguée, le 21 août au soir. (...!!!)
p. 133 et s. :
Le 7ème RIC est arrivé à Saint-Vincent vers 09h. Il avait déjà reçu l'ordre de laisser s'écouler l'artillerie et les trains, et de se tenir à la disposition du général commandant le corps d'armée.
A ce moment, le bataillon Savy (II/7RIC), le premier de la colonne, avait sa tête à l'entrée sud de St-Vincent; le bataillon Bernard (III/7RIC) (celui de votre GP), auquel manquait la compagnie Mussat (12/7RIC), envoyée à Jamoigne, suivait; le bataillon Sévignac (I/7RIC), dont les compagnies avaient été réparties, jusque là, entre les batteries de l'artillerie de corps, achevait de se grouper, en queue du régiment.
Cet arrêt va être des plus actifs. En interrogeant des habitants, le colonel Mazillier a appris que des cavaliers ennemis ont stationné toute la nuit, et ce matin encore, dans le grand bois allongé qui est à l'ouest de St-Vincent. Prudent, il veut éviter à tout prix une surprise à l'artillerie et il donne au commandant Bernard (III/7RIC) l'ordre de fouiller ce bois.
(à suivre ...?)
J'ai une pensée émue envers votre Grand-Père appartenant à la 11ème cie (11/117RIC) du troisième bataillon (III/7RIC). Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur lui (son nom, date et lieu de naissance, profession, ...)(photo) ?
Bonne soirée
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Je n'imaginais pas que j'aurais si rapidement des éléments aussi précis et combien émouvants pour moi. Mon grand père était natif de Fort de France en Martinique, né le 26/09/1891. Il s'était engagé volontaire le 07/06/1911 pour 3 ans, rengagement de 5 ans le 28/11/1913. Sa première affectation en métropole fut au 7 ème RIC 11éme compagnie avec le grade de caporal le 23/07/1914. Il a rejoint le 3 éme RIC 9ème compagnie le 07/07/1915. Puis le 23 ème RIC 11 ème compagnie le 13/10/1915. Son nom: Césaire CAPRICE....
J'apprécierai beaucoup poursuivre cet échange.
Bien cordialement
JPP
J'apprécierai beaucoup poursuivre cet échange.
Bien cordialement
JPP
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir JPP
Merci pour vos informations qui redonnent une aura particulière au 7ème RIC.
Poursuivons donc le récit qui emnène Césaire, caporal à la 11ème cie (11/117)(il ne nous reste plus à préciser la section: ce serait un miracle ...!) du 7ème RIC:
(...)
p. 134 et s. :
A 09h30, l'opération est en cours d'exécution. Laissant la compagnie Arnould (10/117) en réserve sur la route, le commandant Bernard (III/7RIC) conduit lui-même les compagnies Bourg (9/117) et Milot (11/117).
Largement étalées en ligne de section par quatre, et précédées de patrouilles, les deux compagnies marchent vers le bois: la section de droite de la compagnie Bourg allant vers la corne est; la section de gauche de la compagnie Milot, vers la corne sud. Un front de près de 1 km.
Mais il s'agit de ratisser ce couvert qui ne peut guère contenir que des patrouilles, et après avoir fouillé les lisières, les deux compagnies doivent se retrouver automatiquement, à peu près groupées, à la corne nord.
Ce sont des taillis sous futaies, assez peu favorables à des cavaliers et où même l'infanterie ne progresse qu'avec peine. Près des lisières, on trouve des boîtes à conserves, des traces de bivouac, mais aucun ennemi.
Pendant ce temps, le colonnel, entendant des coups de fusil vers l'est, était allé à la lisière est de St-Vincent, pour tâcher de se rendre compte de la situation. A la jumelle, il ne put rien distinguer de suspect, mais un peu après 10h, le bruit de la fusillade s'intensifiant de ce côté, il jugea nécessaire tout de même de prendre des précautions.
En particulier, l'occupation des mamelons 395 (à l'est de St-Vincent) et 385 (à l'ouest de Bellefontaine), lui parut indispensable pour protéger l'artillerie qui semblait prendre position sur la croupe 381-392, près de St-Vincent.
Le commandant Sévignac (I/7RIC) reçut l'ordre d'envoyer de ce côté deux de ses compagnies et sa section de mitrailleuses. La compagnie Dasque (4/117) restait auprès de l'artillerie, à St-Vincent, pour lui servir de soutien immédiat; la compagnie Dario (3/117), était gardée en réserve, à la disposition du colonel.
(à suivre)
Bonsoir JPP
Merci pour vos informations qui redonnent une aura particulière au 7ème RIC.
Poursuivons donc le récit qui emnène Césaire, caporal à la 11ème cie (11/117)(il ne nous reste plus à préciser la section: ce serait un miracle ...!) du 7ème RIC:
(...)
p. 134 et s. :
A 09h30, l'opération est en cours d'exécution. Laissant la compagnie Arnould (10/117) en réserve sur la route, le commandant Bernard (III/7RIC) conduit lui-même les compagnies Bourg (9/117) et Milot (11/117).
Largement étalées en ligne de section par quatre, et précédées de patrouilles, les deux compagnies marchent vers le bois: la section de droite de la compagnie Bourg allant vers la corne est; la section de gauche de la compagnie Milot, vers la corne sud. Un front de près de 1 km.
Mais il s'agit de ratisser ce couvert qui ne peut guère contenir que des patrouilles, et après avoir fouillé les lisières, les deux compagnies doivent se retrouver automatiquement, à peu près groupées, à la corne nord.
Ce sont des taillis sous futaies, assez peu favorables à des cavaliers et où même l'infanterie ne progresse qu'avec peine. Près des lisières, on trouve des boîtes à conserves, des traces de bivouac, mais aucun ennemi.
Pendant ce temps, le colonnel, entendant des coups de fusil vers l'est, était allé à la lisière est de St-Vincent, pour tâcher de se rendre compte de la situation. A la jumelle, il ne put rien distinguer de suspect, mais un peu après 10h, le bruit de la fusillade s'intensifiant de ce côté, il jugea nécessaire tout de même de prendre des précautions.
En particulier, l'occupation des mamelons 395 (à l'est de St-Vincent) et 385 (à l'ouest de Bellefontaine), lui parut indispensable pour protéger l'artillerie qui semblait prendre position sur la croupe 381-392, près de St-Vincent.
Le commandant Sévignac (I/7RIC) reçut l'ordre d'envoyer de ce côté deux de ses compagnies et sa section de mitrailleuses. La compagnie Dasque (4/117) restait auprès de l'artillerie, à St-Vincent, pour lui servir de soutien immédiat; la compagnie Dario (3/117), était gardée en réserve, à la disposition du colonel.
(à suivre)
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
- Stephan @gosto
- Messages : 5598
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
- Localisation : Paris | Chartres | Rouen
- Contact :
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Bonsoir,
Une suggestion de lecture, en contrepoint du remarquable exposé de Popol :
J. Charbonneau, "La bataille des frontières et la bataille de la Marne vues par un chef de section. 8 août - 15 septembre 1914", Charles-Lavauzelle, 1932. Ce même Charbonneau qui commandait alors la 1ère section de mitrailleuses du 7e R.I.C.
Amicalement,
Stéphan
Une suggestion de lecture, en contrepoint du remarquable exposé de Popol :
J. Charbonneau, "La bataille des frontières et la bataille de la Marne vues par un chef de section. 8 août - 15 septembre 1914", Charles-Lavauzelle, 1932. Ce même Charbonneau qui commandait alors la 1ère section de mitrailleuses du 7e R.I.C.
Amicalement,
Stéphan
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Bonjour à Toutes & Tous
Bonjour JPP et Stéphan
Stéphan: un grand merci pour la suggestion de lecture ! Depuis longtemps, je suis à la recherche de cet ouvrage. J'espère avoir le bonheur de le découvrir un jour ... ! Est-il volumineux ....??? Le colonnel Grasset décrit fort bien le combat du 7ème RIC à St-Vincent grâce à de nombreux témoignages recueillis. Je pense qu'il doit aussi s'inspirer de l'ouvrage de J. Charbonneau car il évoque également toute l'action de la 1ère section de mitrailleuses lors de ce combat;
JPP: reprenons quelque peu l'itinéraire de notre caporal Césaire en cette journée du 22/08/14 grâce aux extraits de l'ouvrage de Grasset;
(...)
p. 200 et s.
- Le 7ème RIC sur le plateau de la ferme du Chenois :
(...)
Partout, on sent que l'ennemi est en forces et qu'il cherche à s'infiltrer. Donc, le commandant Savy juge nécessaire de combler, par ses deux compagnies réservées, le vide trop grand qui existe entre les 5ème et 8ème. Il porte ces deux compagnies en ligne et rend compte au colonel Mazillier que tout son bataillon est déployé devant un ennemi nettement supérieur en nombre et cherchant à déborder ses deux flancs.
Quand il reçut ce compte rendu, le colonel était à la lisière nord-est de St-Vincent, observant à la jumelle la région du nord, où l'artillerie et les mitrailleuses allemandes faisaient rage.
Justement, le bataillon Bernard (III/7RIC) avait achevé de remplir sa mission qui lui avait été assignée, de fouiller les bois à l'ouest de St-Vincent, et le commandant venait rendre compte au colonnel que les trois compagnies restant de son bataillon, amputé de la 12ème depuis le matin, étaient disponibles.
Des obus éclataient très haut, laissant tomber une pluie de balles mortes sur l'agglomération et sur l'artillerie, arrêtée près de St-Vincent. Des balles, rasant les crêtes, sillonnaient la rue principale du village et frappaient quelquefois. Il y avait des blessés.
Le colonel met le commandant Bernard au courant de la situation du régiment et de ce qu'il sait de l'ennemi, et lui prescrit de se tenir prêt à agir. Le commandant retourne donc à son bataillon (III/7RIC) et se met en devoir de le grouper à l'abri des maisons.
Quelques minutes plus tard, vers 13h30, le lt-colonel Dudouis lui portait l'ordre de faire avancer deux compagnies et d'en laisser une en réserve de régiment. La compagnie Bourg (9/7RIC), la compagnie Arnould (10/7RIC) et la section de mitrailleuses Vincent se portent donc à la sortie nord du village, el la compagnie Milot (11/7RIC: celle du caporal Césaire!) reste en réserve.
Il s'agit d'assurer la défense de St-Vincent, face à l'est: une compagnie au cimetière; c'est la compagnie Bourg (9ème) qui est chargée de ce service, et une compagnie sur le mamelon 394, mission qui échoit à la compagnie Arnould (10ème).
Mais pendant l'exécution de ces mouvements, voici que des balles arrivent du nord par rafales. L'ennemi se serait-il glissé aussi dans les boqueteaux qui entourent St-Vincent de ce côté?...
Contre-ordre. Une section de la 9ème ira seule au cimetière. Le commandant Bernard, avec la 10ème, trois sections de la 9ème et sa section de mitrailleuses, ira s'assurer la possession de ces boqueteaux, et en chasser l'ennemi, s'il y est installé.
Mission assez vague, d'ailleurs. Les boqueteaux qu'il s'agit d'occuper tiennent tout l'horizon...
N'importe. En ligne de sections par quatre, couverte par des patrouilles, la compagnie Arnould (10ème) se hâte vers le nord. La compagnie Bourg (9ème), avec ses trois sections, marche en échelon refusé à sa gauche.
Mais les balles, venant de la crête au nord-est, prennent nos sections en écharpe. Les compagnies se déploient largement, prises à partie aussi par l'artillerie dont les obus l'encadrent... On marche quand même, mais les pertes deviennent sensibles.
Les boqueteaux sont franchis et au-delà, la compagnie Arnould (10ème) atteint la crête, d'où l'on aperçoit, à droite, à 400 ou 500m, la ferme de Chenois. La compagnie Bourg (9ème) vient à sa gauche.
Chacune des deux compagnies a deux sections en ligne, le commandant Bernard ayant chargé le capitaine Arnould d'organiser une position de repli, sur le plateau en arrière, avec deux sections de chaque compagnie.
Front trop large: 700m environ pour quatre faibles sections et une section de mitrailleuses qui ne trouve pas à s'employer. Des balles arrivent de toutes les directions. On ne sait rien ni de la situation, ni de l'ennemi. Enfin les pertes deviennent si graves qu'il faut se replier derrière la crête militaire et chercher là une position où l'on s'abrite dans des trous de tirailleurs creuser en hâte.
Le soleil surchauffe les avoines. Depuis plus de 36h, on n'a pu que grignoter quelques conserves; on n'a pas dormi depuis deux nuits. La fatigue est écrasante et la soif intolérable. Or, une rude bataille s'annonce, alors qu'on se croyait à 50 km de l'ennemi et qu'on allait cantonner à Neufchâteau!
(...)
Pour l'instant, la 11ème compagnie et le caporal Césaire ont donc plus de chance: ils sont restés à l'abri dans le village de St-Vincent ...!
(à suivre ...)
Bonne journée à tous
Bonjour JPP et Stéphan
Stéphan: un grand merci pour la suggestion de lecture ! Depuis longtemps, je suis à la recherche de cet ouvrage. J'espère avoir le bonheur de le découvrir un jour ... ! Est-il volumineux ....??? Le colonnel Grasset décrit fort bien le combat du 7ème RIC à St-Vincent grâce à de nombreux témoignages recueillis. Je pense qu'il doit aussi s'inspirer de l'ouvrage de J. Charbonneau car il évoque également toute l'action de la 1ère section de mitrailleuses lors de ce combat;
JPP: reprenons quelque peu l'itinéraire de notre caporal Césaire en cette journée du 22/08/14 grâce aux extraits de l'ouvrage de Grasset;
(...)
p. 200 et s.
- Le 7ème RIC sur le plateau de la ferme du Chenois :
(...)
Partout, on sent que l'ennemi est en forces et qu'il cherche à s'infiltrer. Donc, le commandant Savy juge nécessaire de combler, par ses deux compagnies réservées, le vide trop grand qui existe entre les 5ème et 8ème. Il porte ces deux compagnies en ligne et rend compte au colonel Mazillier que tout son bataillon est déployé devant un ennemi nettement supérieur en nombre et cherchant à déborder ses deux flancs.
Quand il reçut ce compte rendu, le colonel était à la lisière nord-est de St-Vincent, observant à la jumelle la région du nord, où l'artillerie et les mitrailleuses allemandes faisaient rage.
Justement, le bataillon Bernard (III/7RIC) avait achevé de remplir sa mission qui lui avait été assignée, de fouiller les bois à l'ouest de St-Vincent, et le commandant venait rendre compte au colonnel que les trois compagnies restant de son bataillon, amputé de la 12ème depuis le matin, étaient disponibles.
Des obus éclataient très haut, laissant tomber une pluie de balles mortes sur l'agglomération et sur l'artillerie, arrêtée près de St-Vincent. Des balles, rasant les crêtes, sillonnaient la rue principale du village et frappaient quelquefois. Il y avait des blessés.
Le colonel met le commandant Bernard au courant de la situation du régiment et de ce qu'il sait de l'ennemi, et lui prescrit de se tenir prêt à agir. Le commandant retourne donc à son bataillon (III/7RIC) et se met en devoir de le grouper à l'abri des maisons.
Quelques minutes plus tard, vers 13h30, le lt-colonel Dudouis lui portait l'ordre de faire avancer deux compagnies et d'en laisser une en réserve de régiment. La compagnie Bourg (9/7RIC), la compagnie Arnould (10/7RIC) et la section de mitrailleuses Vincent se portent donc à la sortie nord du village, el la compagnie Milot (11/7RIC: celle du caporal Césaire!) reste en réserve.
Il s'agit d'assurer la défense de St-Vincent, face à l'est: une compagnie au cimetière; c'est la compagnie Bourg (9ème) qui est chargée de ce service, et une compagnie sur le mamelon 394, mission qui échoit à la compagnie Arnould (10ème).
Mais pendant l'exécution de ces mouvements, voici que des balles arrivent du nord par rafales. L'ennemi se serait-il glissé aussi dans les boqueteaux qui entourent St-Vincent de ce côté?...
Contre-ordre. Une section de la 9ème ira seule au cimetière. Le commandant Bernard, avec la 10ème, trois sections de la 9ème et sa section de mitrailleuses, ira s'assurer la possession de ces boqueteaux, et en chasser l'ennemi, s'il y est installé.
Mission assez vague, d'ailleurs. Les boqueteaux qu'il s'agit d'occuper tiennent tout l'horizon...
N'importe. En ligne de sections par quatre, couverte par des patrouilles, la compagnie Arnould (10ème) se hâte vers le nord. La compagnie Bourg (9ème), avec ses trois sections, marche en échelon refusé à sa gauche.
Mais les balles, venant de la crête au nord-est, prennent nos sections en écharpe. Les compagnies se déploient largement, prises à partie aussi par l'artillerie dont les obus l'encadrent... On marche quand même, mais les pertes deviennent sensibles.
Les boqueteaux sont franchis et au-delà, la compagnie Arnould (10ème) atteint la crête, d'où l'on aperçoit, à droite, à 400 ou 500m, la ferme de Chenois. La compagnie Bourg (9ème) vient à sa gauche.
Chacune des deux compagnies a deux sections en ligne, le commandant Bernard ayant chargé le capitaine Arnould d'organiser une position de repli, sur le plateau en arrière, avec deux sections de chaque compagnie.
Front trop large: 700m environ pour quatre faibles sections et une section de mitrailleuses qui ne trouve pas à s'employer. Des balles arrivent de toutes les directions. On ne sait rien ni de la situation, ni de l'ennemi. Enfin les pertes deviennent si graves qu'il faut se replier derrière la crête militaire et chercher là une position où l'on s'abrite dans des trous de tirailleurs creuser en hâte.
Le soleil surchauffe les avoines. Depuis plus de 36h, on n'a pu que grignoter quelques conserves; on n'a pas dormi depuis deux nuits. La fatigue est écrasante et la soif intolérable. Or, une rude bataille s'annonce, alors qu'on se croyait à 50 km de l'ennemi et qu'on allait cantonner à Neufchâteau!
(...)
Pour l'instant, la 11ème compagnie et le caporal Césaire ont donc plus de chance: ils sont restés à l'abri dans le village de St-Vincent ...!
(à suivre ...)
Bonne journée à tous
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
Re: Historique des 3ème et 7ème RIC
Bonjour à Toutes & Tous
Bonjour JPP
Poursuivons l'évolution des combats à St-Vincent, le 22/08/1914, et suivons les traces de Césaire, caporal à la 11ème cie du 7ème RIC (11/7RIC et non ...11/117 comme écrit précédemment ...!) grâce à l'ouvrage précité du commandant Grasset :
p. 207 et s.:
(...)
Sa droite non loin de la ferme du Chenois, sa gauche aux petits bois au nord de St-Vincent, le commandant Bernard (III/7RIC) tient un front de 700m avec les compagnies Bourg (9/7RIC), Arnould (10/7RIC) et la section de mitrailleuses Vincent, qui protège sa droite, à 300m de la ferme.
Il a rendu compte de cette situation et le colonnel a remis à sa disposition la compagnie Milot (11/7RIC) qui vient étayer la mince ligne, en arrière et à gauche. En effet, un ennemi insaisissable que l'on devine plus qu'on ne le voit, se glisse par les bois, le long du front, pour venir déborder la gauche; on le sent à de multiples indices qui n'attirent pas un coup de fusil... Nous savons qu'il y a là tout le 1er bataillon et la 8ème cie du 11ème grenadiers: une troupe d'élite d'un effectif deux fois plus fort que celui dont dispose le commandant Bernard.
C'est dans ces circonstances, vers 14h que le lt-colonel Dudouis vient demander des renforts au commandant pour étayer la 5ème cie, qui serait près de céder ...
Evidemment, ici, le danger n'est pas immédiat, mais la menace est certaine. Dans moins d'une heure, on sera débordé et alors, avec quoi fera-t-on face à un assaut? N'importe, on verra. En attendant, il faut, à tout prix, conjurer la crise là-bas, et décrochant de-ci, de-là une escouade, le commandant réunit une trentaine d'hommes, que le lt-colonel conduit à la 5ème.
Mais bientôt, ici aussi, la situation s'aggrave de minute en minute. Des patrouilles ennemies se sont glissées dans un boqueteau à 250m à l'ouest de notre ligne de tirailleurs et par là, la prennent d'enfilade.
A 400m plus à l'est, un plateau, coté 392, domine. L'ennemi y est à 15h30 et son feu devient extrêment meurtrier. Pour y faire face, il faut chercher trois ou quatre groupes dans la ligne même des tirailleurs déjà engagée pour son propre compte. Car la compagnie Milot (11/7RIC) a dû se déployer, et elle est près d'être débordée; les deux sections réservées de la 10ème cie, elles aussi, sont en ligne.
Les pertes sont sensibles. A la 10ème, le capitaine Arnould et le lieutenant Vonau sont tombés à la même minute, tous les deux, mortellement frappés. Il ne reste plus d'autre gradé à la section Vonau qu'un vieux sergent réserviste qui hésite sur ce qu'il doit faire. Le soldat de 1ère cl Rousseau se lève et prend avec autorité et maîtrise, le commandement de cette section.
Le lieutenant Vincent, qui commande la section de mitrailleuses, à l'extrême droite, est tué, lui aussi. Le sergent Baup, déjà blessé, le remplace immédiatement et continue à diriger le feu qui n'est pas interrompu...
A la 9ème, le lieutenant Bissey est tué; à la 11ème, le lieutenant Ripault et le lieutenant de réserve Lemoine.
Autour du commandant Berbard, les rafalent de mitrailleuses fauchent, l'un après l'autre, tous les agents de liaison, de sorte que la communication des ordres et des comptes rendus devient difficile. Un agent de liaison, chargé d'un pli, est atteint de quatre balles, sous les yeux du commandant; le caporal fourrier Grèze, envoyé au colonel pour chercher des instructions, réussit à partir mais ne revient pas.
A 16h, le commandant ne peut espèrer de conclusion plus favorable à cette terrible affaire, qu'une retraite des survivants, quand la nuit sera venue, pourvu que l'on puisse tenir jusque-là ...
(à suivre...?)
Bonjour JPP
Poursuivons l'évolution des combats à St-Vincent, le 22/08/1914, et suivons les traces de Césaire, caporal à la 11ème cie du 7ème RIC (11/7RIC et non ...11/117 comme écrit précédemment ...!) grâce à l'ouvrage précité du commandant Grasset :
p. 207 et s.:
(...)
Sa droite non loin de la ferme du Chenois, sa gauche aux petits bois au nord de St-Vincent, le commandant Bernard (III/7RIC) tient un front de 700m avec les compagnies Bourg (9/7RIC), Arnould (10/7RIC) et la section de mitrailleuses Vincent, qui protège sa droite, à 300m de la ferme.
Il a rendu compte de cette situation et le colonnel a remis à sa disposition la compagnie Milot (11/7RIC) qui vient étayer la mince ligne, en arrière et à gauche. En effet, un ennemi insaisissable que l'on devine plus qu'on ne le voit, se glisse par les bois, le long du front, pour venir déborder la gauche; on le sent à de multiples indices qui n'attirent pas un coup de fusil... Nous savons qu'il y a là tout le 1er bataillon et la 8ème cie du 11ème grenadiers: une troupe d'élite d'un effectif deux fois plus fort que celui dont dispose le commandant Bernard.
C'est dans ces circonstances, vers 14h que le lt-colonel Dudouis vient demander des renforts au commandant pour étayer la 5ème cie, qui serait près de céder ...
Evidemment, ici, le danger n'est pas immédiat, mais la menace est certaine. Dans moins d'une heure, on sera débordé et alors, avec quoi fera-t-on face à un assaut? N'importe, on verra. En attendant, il faut, à tout prix, conjurer la crise là-bas, et décrochant de-ci, de-là une escouade, le commandant réunit une trentaine d'hommes, que le lt-colonel conduit à la 5ème.
Mais bientôt, ici aussi, la situation s'aggrave de minute en minute. Des patrouilles ennemies se sont glissées dans un boqueteau à 250m à l'ouest de notre ligne de tirailleurs et par là, la prennent d'enfilade.
A 400m plus à l'est, un plateau, coté 392, domine. L'ennemi y est à 15h30 et son feu devient extrêment meurtrier. Pour y faire face, il faut chercher trois ou quatre groupes dans la ligne même des tirailleurs déjà engagée pour son propre compte. Car la compagnie Milot (11/7RIC) a dû se déployer, et elle est près d'être débordée; les deux sections réservées de la 10ème cie, elles aussi, sont en ligne.
Les pertes sont sensibles. A la 10ème, le capitaine Arnould et le lieutenant Vonau sont tombés à la même minute, tous les deux, mortellement frappés. Il ne reste plus d'autre gradé à la section Vonau qu'un vieux sergent réserviste qui hésite sur ce qu'il doit faire. Le soldat de 1ère cl Rousseau se lève et prend avec autorité et maîtrise, le commandement de cette section.
Le lieutenant Vincent, qui commande la section de mitrailleuses, à l'extrême droite, est tué, lui aussi. Le sergent Baup, déjà blessé, le remplace immédiatement et continue à diriger le feu qui n'est pas interrompu...
A la 9ème, le lieutenant Bissey est tué; à la 11ème, le lieutenant Ripault et le lieutenant de réserve Lemoine.
Autour du commandant Berbard, les rafalent de mitrailleuses fauchent, l'un après l'autre, tous les agents de liaison, de sorte que la communication des ordres et des comptes rendus devient difficile. Un agent de liaison, chargé d'un pli, est atteint de quatre balles, sous les yeux du commandant; le caporal fourrier Grèze, envoyé au colonel pour chercher des instructions, réussit à partir mais ne revient pas.
A 16h, le commandant ne peut espèrer de conclusion plus favorable à cette terrible affaire, qu'une retraite des survivants, quand la nuit sera venue, pourvu que l'on puisse tenir jusque-là ...
(à suivre...?)
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels