Chacun sait qu'au début du conflit, il y avait 5 armées françaises. Plus difficile est de trouver quand les 6ème, 8ème,etc furent créées - voir dissoutes ou remaniées- et par qui elles furent dirigées tout au long du conflit.Il me semble que la 8ème fut instaurée sans qu'il y ait eu de 7ème...
Le site "infanterie 14-18" donne des éléments pour l'année 14 sur les diverses créations ( mais sans date).Où pourrai je trouver ce type d'information, de préférence sur le Net, étant précisé que je suis hors de portée d'un exemplaire des "AFGG". En fait, je n'ai réellement besoin, ds l'immédiat, que de l'année 14 mais demain...
Merci d'avance.
Salutations cordiales
constitution des armées : chronologie et commandement
Re: constitution des armées : chronologie et commandement
Bonsoir Machault,
Bonsoir à tous,
Quelques éléments de réponse :
Bonne soirée,
Cordialement,
Franck
Bonsoir à tous,
Quelques éléments de réponse :
Bonne soirée,
Cordialement,
Franck
-
Frederic Avenel
- Messages : 152
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
Re: constitution des armées : chronologie et commandement
Bonsoir Machault,
Bonsoir à tous,
Voici des éléments de réponse qui sont fournis par Mermeix dans "le commandement unique; 2ème partie: Sarrail et les armées d'orient". Librairie Ollendof, 1920.
La France eut 10 armées sur le front d’Occident. Il n’y en avait que 5 à la déclaration de guerre.
La première armée nouvelle qui fut formée porte le numéro 6 (Maunoury, 25 août). Mais la 2e (3 septembre, Foch) prit le numéro 9. Entre elles s’intercalèrent d’abord la 10e armée (Maud’huy), formée le 3 octobre 1914, puis la 8e (d’Urbal), formée le 24 octobre 1914, enfin la 7e, formée le 2 avril 1915.
Le numérotage n’a donc pas suivi l’ordre chronologique. Les armées de nouvelle formation, avant de recevoir ce nom étaient des groupements de divisions. Il y a entre les armées et les groupements cette différence que les armées sont les unités réglementaires pourvues de tous les services d’Etat-Major et de tous les services administratifs (parcs d’armée, zone d’étape), au lieu que dans les groupements de divisions, chacune des unités composantes est en quelque sorte indépendante des autres au point de vue administratif. Une armée est en somme un groupement de divisions perfectionnées, et un groupement de divisions est une armée à laquelle il manque certains organes, une armée incomplète. C’est pourquoi Joffre, transforma les groupements en armées, excepté dans le Nord sur la côte où les effectifs du Groupement étaient relativement peu nombreux.
Dans l’histoire de la guerre, il est apparu pendant dix-sept jours (10 au 27 août 1914), une armée d’Alsace qui ne semble pas avoir porté de numéro. Placée sous le commandement du général Pau, elle fut rappelée en France et disloquée après l’insuccès de notre offensive en Luxembourg belge. C’est cette armée Pau que Joffre fit revivre en avril 1915 sous le numéro 7, avec, pour commandant, le général de Maud’huy.
Commandements successifs des différentes armées :
1ère armée :
- général Dubail, du 2 août 1914 au 5 janvier 1916 ; passé au commandement du groupe de l’Est.
- général Roques, du 5 janvier 1915 au 16 mars 1916 ; nommé ministre de la Guerre.
- général Mazel, du 25 mars au 31 mars 1916 ; passé à la 5e armée.
- général Gérard, du 31 mars 1916 à janvier 1917 ; passé à la 8e armée.
- général Fayolle, de janvier à mai 1917 ; passé au commandement du groupe du Centre.
- général Micheler, pendant deux semaines en mai 1917.
- général Gouraud, de fin mai 1917 à commencement de juin 1917.
- général Anthoine, de juin à décembre 1917 ; nommé chef d’Etat-Major général des armées.
- général Debeney (chef d’Etat-Major général de Pétain), de décembre 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
2ème armée :
- général de Castelnau, du 2 août 1914 à juin 1915 ; passé au commandement du groupe du Centre.
- général Pétain, du 21 juin 1915 au 25 avril 1916 ; passé au commandement du groupe du Centre.
- général Nivelle, du 27 avril au 12 décembre 1916 ; passé au commandement en chef des armées du Nord-Est.
- général Guillaumat, de décembre 1916 au 10 décembre 1917 ; passé alors au commandement de l’armée d’Orient.
- général Hirschauer (XVIIIe corps), de décembre 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
3ème armée :
- général Ruffey, du 2 août au 2 septembre 1914 ; passé au commandement de la 11e région.
- général Sarrail, du 2 septembre 1914 au 20 juillet 1915 ; passé au commandement de l’armée d’Orient.
- général Humbert, du 22 juillet 1916 jusqu’à la fin de la guerre.
4ème armée :
- général de Langle de Cary, du 2 août 1914 au 10 décembre 1915 ; passé au commandement du groupe du Centre.
- général Gouraud, du 11 décembre 1915 à fin décembre 1916 ; envoyé au Maroc pour faire l’intérim du général Lyautey.
- général Roques, de fin décembre 1916 à fin mars 1917.
- général Anthoine (intérimaire), de fin mars 1917 à juin 1917.
- général Gouraud, revenu du Maroc ; du commencement de juin 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
5ème armée :
- général Lanrezac, du 2 août au 3 septembre 1914 ; nommé inspecteur général.
- général Franchet d’Espérey, du 3 septembre 1914 au 30 mars 1916 ; passé au commandement du groupe de l’Est.
- général Mazel, du 31 mars 1916 à fin mai 1917.
- général Micheler, de fin mai 1917 à fin mai 1918.
- général Berthelot, de mai à octobre 1918.
- général Guillaumat, d’octobre 1918 jusqu’à la fin de la guerre.
6ème armée :
- général Maunoury, du 25 août 1914 au 15 mars 1915 ; grièvement blessé ; nommé en novembre 1915 gouverneur de Paris.
- général Dubois, du 15 mars 1915 au 25 février 1916.
- général Fayolle (cadre de réserve), du 26 février 1916 à décembre 1916 ; passé à la 1ère armée.
- général Mangin, de fin décembre 1916 à fin avril 1917.
- général Maistre, de mai 1917 au 15 décembre 1917. passé à la 10ème armée, en Italie.
- général Duchêne, par permutation avec Maistre du 15 décembre 1917 à mai 1918.
7ème armée :
- général de Maud’huy, du 2 avril au 2 novembre 1915 ; congé de maladie ; passé au commandement du XVe corps puis au XIe corps.
- général de Villaret, du 3 novembre 1915 à décembre 1916.
- général Debeney, de décembre 1916 à mai 1917 ; nommé chef d’Etat-Major général des armées du Nord-Est.
- général B. de Boissoudy, de mai 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
8ème armée :
- général d’Urbal, du 24 octobre 1914 au 2 avril 1915 ; passé à la 10ème armée.
La 8ème armée fut dissoute en avril 1915 et transformée en Détachement d’armée de Belgique, sous les ordres du général Putz. Elle fut reconstituée en janvier 1917 avec le Détachement d’armée de Lorraine et donnée au général Gérard, commandant de la 1ère armée.
- général Gérard, de janvier 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
9ème armée :
- général Foch, du 29 août au 3 octobre 1914 (armée supprimée le 3 octobre 1914). Foch fut nommé le 3 octobre adjoint au général en chef.
La 9ème armée fut reconstituée pendant quelques semaines en juin 1918, sous le commandement du général de Mittry.
10ème armée :
- général de Maud’huy, du 3 octobre 1914 au 2 avril 1915, passé à la 7ème armée.
- général d’Urbal, du 2 avril 1915 à fin mars 1916 ; nommé inspecteur général de la cavalerie.
- général Micheler, du 4 avril 1916 à janvier 1917 ; nommé en janvier 1917 au commandement du groupement des armées de Rupture (5ème, 6ème, 10ème), pour l’offensive d’avril 1917 sur l’Aisne ; ensuite (mai 1917) commandant de la 1ère armée puis de la 5ème.
- général Duchêne, de janvier 1917 à mi-décembre 1917 ; passé à la 6ème armée (en octobre 1917, la 10ème armée fut envoyée en Italie et placée, avec son chef, sous le commandement supérieur du général Fayolle).
- général Maistre, du 15 décembre 1917 à mars 1918. le général Maistre fut alors nommé au groupe reconstitué des armées du Centre.
Amicalement,
Frédéric Avenel
Bonsoir à tous,
Voici des éléments de réponse qui sont fournis par Mermeix dans "le commandement unique; 2ème partie: Sarrail et les armées d'orient". Librairie Ollendof, 1920.
La France eut 10 armées sur le front d’Occident. Il n’y en avait que 5 à la déclaration de guerre.
La première armée nouvelle qui fut formée porte le numéro 6 (Maunoury, 25 août). Mais la 2e (3 septembre, Foch) prit le numéro 9. Entre elles s’intercalèrent d’abord la 10e armée (Maud’huy), formée le 3 octobre 1914, puis la 8e (d’Urbal), formée le 24 octobre 1914, enfin la 7e, formée le 2 avril 1915.
Le numérotage n’a donc pas suivi l’ordre chronologique. Les armées de nouvelle formation, avant de recevoir ce nom étaient des groupements de divisions. Il y a entre les armées et les groupements cette différence que les armées sont les unités réglementaires pourvues de tous les services d’Etat-Major et de tous les services administratifs (parcs d’armée, zone d’étape), au lieu que dans les groupements de divisions, chacune des unités composantes est en quelque sorte indépendante des autres au point de vue administratif. Une armée est en somme un groupement de divisions perfectionnées, et un groupement de divisions est une armée à laquelle il manque certains organes, une armée incomplète. C’est pourquoi Joffre, transforma les groupements en armées, excepté dans le Nord sur la côte où les effectifs du Groupement étaient relativement peu nombreux.
Dans l’histoire de la guerre, il est apparu pendant dix-sept jours (10 au 27 août 1914), une armée d’Alsace qui ne semble pas avoir porté de numéro. Placée sous le commandement du général Pau, elle fut rappelée en France et disloquée après l’insuccès de notre offensive en Luxembourg belge. C’est cette armée Pau que Joffre fit revivre en avril 1915 sous le numéro 7, avec, pour commandant, le général de Maud’huy.
Commandements successifs des différentes armées :
1ère armée :
- général Dubail, du 2 août 1914 au 5 janvier 1916 ; passé au commandement du groupe de l’Est.
- général Roques, du 5 janvier 1915 au 16 mars 1916 ; nommé ministre de la Guerre.
- général Mazel, du 25 mars au 31 mars 1916 ; passé à la 5e armée.
- général Gérard, du 31 mars 1916 à janvier 1917 ; passé à la 8e armée.
- général Fayolle, de janvier à mai 1917 ; passé au commandement du groupe du Centre.
- général Micheler, pendant deux semaines en mai 1917.
- général Gouraud, de fin mai 1917 à commencement de juin 1917.
- général Anthoine, de juin à décembre 1917 ; nommé chef d’Etat-Major général des armées.
- général Debeney (chef d’Etat-Major général de Pétain), de décembre 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
2ème armée :
- général de Castelnau, du 2 août 1914 à juin 1915 ; passé au commandement du groupe du Centre.
- général Pétain, du 21 juin 1915 au 25 avril 1916 ; passé au commandement du groupe du Centre.
- général Nivelle, du 27 avril au 12 décembre 1916 ; passé au commandement en chef des armées du Nord-Est.
- général Guillaumat, de décembre 1916 au 10 décembre 1917 ; passé alors au commandement de l’armée d’Orient.
- général Hirschauer (XVIIIe corps), de décembre 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
3ème armée :
- général Ruffey, du 2 août au 2 septembre 1914 ; passé au commandement de la 11e région.
- général Sarrail, du 2 septembre 1914 au 20 juillet 1915 ; passé au commandement de l’armée d’Orient.
- général Humbert, du 22 juillet 1916 jusqu’à la fin de la guerre.
4ème armée :
- général de Langle de Cary, du 2 août 1914 au 10 décembre 1915 ; passé au commandement du groupe du Centre.
- général Gouraud, du 11 décembre 1915 à fin décembre 1916 ; envoyé au Maroc pour faire l’intérim du général Lyautey.
- général Roques, de fin décembre 1916 à fin mars 1917.
- général Anthoine (intérimaire), de fin mars 1917 à juin 1917.
- général Gouraud, revenu du Maroc ; du commencement de juin 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
5ème armée :
- général Lanrezac, du 2 août au 3 septembre 1914 ; nommé inspecteur général.
- général Franchet d’Espérey, du 3 septembre 1914 au 30 mars 1916 ; passé au commandement du groupe de l’Est.
- général Mazel, du 31 mars 1916 à fin mai 1917.
- général Micheler, de fin mai 1917 à fin mai 1918.
- général Berthelot, de mai à octobre 1918.
- général Guillaumat, d’octobre 1918 jusqu’à la fin de la guerre.
6ème armée :
- général Maunoury, du 25 août 1914 au 15 mars 1915 ; grièvement blessé ; nommé en novembre 1915 gouverneur de Paris.
- général Dubois, du 15 mars 1915 au 25 février 1916.
- général Fayolle (cadre de réserve), du 26 février 1916 à décembre 1916 ; passé à la 1ère armée.
- général Mangin, de fin décembre 1916 à fin avril 1917.
- général Maistre, de mai 1917 au 15 décembre 1917. passé à la 10ème armée, en Italie.
- général Duchêne, par permutation avec Maistre du 15 décembre 1917 à mai 1918.
7ème armée :
- général de Maud’huy, du 2 avril au 2 novembre 1915 ; congé de maladie ; passé au commandement du XVe corps puis au XIe corps.
- général de Villaret, du 3 novembre 1915 à décembre 1916.
- général Debeney, de décembre 1916 à mai 1917 ; nommé chef d’Etat-Major général des armées du Nord-Est.
- général B. de Boissoudy, de mai 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
8ème armée :
- général d’Urbal, du 24 octobre 1914 au 2 avril 1915 ; passé à la 10ème armée.
La 8ème armée fut dissoute en avril 1915 et transformée en Détachement d’armée de Belgique, sous les ordres du général Putz. Elle fut reconstituée en janvier 1917 avec le Détachement d’armée de Lorraine et donnée au général Gérard, commandant de la 1ère armée.
- général Gérard, de janvier 1917 jusqu’à la fin de la guerre.
9ème armée :
- général Foch, du 29 août au 3 octobre 1914 (armée supprimée le 3 octobre 1914). Foch fut nommé le 3 octobre adjoint au général en chef.
La 9ème armée fut reconstituée pendant quelques semaines en juin 1918, sous le commandement du général de Mittry.
10ème armée :
- général de Maud’huy, du 3 octobre 1914 au 2 avril 1915, passé à la 7ème armée.
- général d’Urbal, du 2 avril 1915 à fin mars 1916 ; nommé inspecteur général de la cavalerie.
- général Micheler, du 4 avril 1916 à janvier 1917 ; nommé en janvier 1917 au commandement du groupement des armées de Rupture (5ème, 6ème, 10ème), pour l’offensive d’avril 1917 sur l’Aisne ; ensuite (mai 1917) commandant de la 1ère armée puis de la 5ème.
- général Duchêne, de janvier 1917 à mi-décembre 1917 ; passé à la 6ème armée (en octobre 1917, la 10ème armée fut envoyée en Italie et placée, avec son chef, sous le commandement supérieur du général Fayolle).
- général Maistre, du 15 décembre 1917 à mars 1918. le général Maistre fut alors nommé au groupe reconstitué des armées du Centre.
Amicalement,
Frédéric Avenel