Service automobile de l'Aéronautique

[thierry767]

Bonsoir à tous,

Comme le service automobile bénéficie maintenant d'une rubrique spécifique, je transfère aujourd'hui ce fil posté il y a un peu moins de deux mois sur le forum "Aviation" qui n'a pas trouvé de réponse jusque là. Il s’agit bien sûr du service automobile de l’Aéronautique.

Je n’ai pas trouvé jusque là beaucoup d’informations sur le sujet. Par exemple Albert-J. Navarre, dont l’ouvrage paru en 1919 est d’habitude une référence, n’y consacre qu’un paragraphe pour dire que le service automobile de l’Aéronautique a toujours bénéficié d’une large indépendance. Plus récemment, Rémy Porte décrit en deux pages comment les exigences dudit service en matière de véhicules de tourisme et de main d’œuvre, appuyées par les plus hautes autorités militaires, devaient être satisfaites sans discussion par la Direction des Services Automobiles du G.Q.G. Je rappelle à ce stade que c’était cette D.S.A. qui assurait la gestion de la totalité des véhicules engagés aux armées, si l’on excepte les chars.

Mais gestion ne veut pas dire propriété. Quant la comptabilité-matières des véhicules aux armées est instituée à l’été 1915, avec la mise en place de registres qui reflètent la propriété de la D.S.A. sur ses véhicules, il est bien précisé que ces registres ne devront pas contenir de véhicules "appartenant à d’autres services, principalement artillerie, génie, aéronautique, etc.". Mais il est aussi confirmé que tous les véhicules en service continueront d’être immatriculés dans la série militaire tenue par la D.S.A.. Il s’agit bien sûr de la série numérique bien connue.

C’est là que le bât blesse, voilà pourquoi : l’Aéronautique, via son service des Fabrications, à Meudon, a été jusqu’à avril 1917 fort consommateur d’immatriculations civiles, en étant de très loin le plus gros propriétaire de véhicules à moteur de Seine-et-Oise, avec des cartes grises délivrées par la préfecture de Versailles.

Je ne comprends pas comment le parc automobile de l’Aéronautique, identifié tout à fait régulièrement à ce niveau, aurait dû prendre juste après une immatriculations militaire. Il eût été plus rapide et moins coûteux de faire l’économie des cartes grises et de prendre tout de suite le livret matricule militaire, d’autant que, on l’a vu plus haut, immatriculation militaire ne valait pas propriété portée au compte de la D.S.A.

Je vois une explication que l’on pourrait m’opposer et que je réfute : comme les immatriculations numériques ne servaient qu’aux armées, l’Aéronautique aurait utilisé l’immatriculation militaire pour ses véhicules engagés au front, et continué de prendre des cartes grises civiles pour ceux en service dans ses nombreux établissements situés à l’Intérieur, comme Meudon. Le problème est que Meudon a mis en service une quarantaine de tracteurs Brasier, Clément-Bayard et Renault en novembre 14, encore 90 tracteurs Renault en décembre 14, 89 tracteurs Brasier en janvier 15, puis 100 en décembre 15, plus des Panhard K14 en grand nombre, plus, plus… Le tout représente un ensemble dont on peut penser qu’il était destiné au front… Donc je ne sais pas.

Après avril 1917, il n’y a plus rien dans les registres civils, les immatriculations de fin 1916 et début 1917 ne concernent que des livraisons de véhicules de tourisme (Ariès S-5-3 et Rouillé Alba R1), sans doute pour solder les marchés correspondants.

J’arrête là mes observations et supputations… Pour me faire progresser (à moins qu’un forumeur n’ait toutes les explications), existe-t-il un livre qui rentrerait plus dans les détails d’organisation, ou une liste avec la ventilation des livraisons faites au service automobile de l’Aéronautique, pour que je puisse travailler par différence, par rapport à mon relevé ? Et aussi : pour que cette comparaison soit pertinente – qu’il n’y ait pas trop de trous que je ne pourrai jamais expliquer – l’Aéronautique disposait-elle d’établissements susceptibles d’assurer l’approvisionnement de son service automobile sur une large échelle, en plus de celui de Meudon ?

Toute information plus générale, sur le fond, sera aussi la bienvenue. Ceux qui m’ont posé des questions sur le sujet, via d’autres fils ou qui ont déjà apporté des informations peuvent continuer…

Merci à l’avance,

Thierry

P.S. Je peux envoyer à qui le désire mon relevé des véhicules mis en service à Meudon de 1914 à 1917. Il est lacunaire mais montre les grandes masses, avec la plupart des marques et des modèles.

[mihansoldtimer1]

J'ai compulsé les archives des immatriculations de Versailles à partir de novembre 1918, j'ai donc raté les immatriculations des véhicules de l'Aviation Militaire. Pourriez-vous me les envoyer par mail, je ne suis intéressé que par les voitures Renault ED ou FE ( 18HP ) breaks d'aviation, torpédos, CI
Les marchés entre Renault et le Service des Fabrications de l' Aviation Militaire sont séparé des commandes militaires. Les adresses sont pour l'Armée de Terre le CAMA de Vincennes, pour l'Aviation en 1917 le Service des Fabrications Militaire de l'Aviation à Nanterre, les breaks d'aviation sorti de novembre 1916 à janvier 1918 sont tous à destination de Chalais ( Chalais Meudon ) Si mes souvenirs d'archives sont exactes, les véhicules pour l'aviations sont jusqu'en 1917 envoyés à Chalais Meudon puis courant 1917 au CAMA de Vincennes. Il n'y aura plus de différence entre un torpédo pour l'aviation et l'armée de terre. A titre d'exemple un torpédo 18Hp sera en monte double à l'Ar pour l'aviation et en monte simple pour l'armée de terre, crochet d'attelage pour l'aviation, sans crochet pour l'armée de terre. A partir de 1917 l'ensemble des véhicules sont de construction identique.

[mihansoldtimer1]

Oui, je suis le propriètaire, je suis toujours à l'écoute au sujet des Renault ED et FE.
Bien à vous

[mihansoldtimer1]

Terrain d'aviation.
Renault EE, 6 cyl 22HP auto-projecteur

[mihansoldtimer1]

[thierry767]

Bonjour à tous, bonjour Pierre M. et Michel H.,

Merci à milansoldtimer1 pour avoir relancé le sujet qui dormait jusque là, et à Mercadal P pour avoir mené l’enquête : la Renault FE matricule 179375 est très belle et j’envie son propriétaire…

Pendant que nous y sommes, quelques détails sur la carrière civile du véhicule, pour ce qui concerne la France :

- 9598 D (D pour Douai), la date du 14 septembre 1920 est tout à fait cohérente, en particulier pour la précision sur le mois – septembre –, et pour le département du Nord, pas un autre ;
- 8001 Z6 du 18 juillet 1923 est aussi cohérente, pour le département de l’Oise et pas un autre ; le numéro 8001 Z6 en particulier montre que la Renault a fait l’objet d’une réception à titre isolé par le service des Mines, du fait de son origine militaire (pas de modèle-type ayant servi à une réception « ordinaire ») ;
- après 1923 et jusqu’à 1950, le véhicule a pu passer entre les mains de différents propriétaires habitant l’Aisne, comme il n’y avait pas de changement d’immatriculation pour un véhicule immatriculé avant 1928, pourvu que l’on ne sorte pas de l’arrondissement des Mines de Versailles, ce qui était le cas avec l’Aisne.

Par rapport au sujet principal (les Renault ED immatriculées par le service des Fabrications de l’Aéronautique auprès de la préfecture de Versailles, dans la série civile), voilà ma visibilité :

- 7 unités – novembre 1914 ;
- 98 unités – décembre 1914 ;
- 14 unités – juin 1915 ;
- 8 unités – juillet 1915 ;
- 5 unités – août 1915 ;
- 1 unité – septembre 1915 ;
- 3 unités – décembre 1916.

Chaque véhicule est crédité de 21 HP, sauf un qui n’aurait eu que 20 HP, mais les scribes de Versailles peuvent ne pas avoir été très soigneux. En particulier, seules les 7 unités de novembre 1914 sont classées en « tracteurs », tous les autres sont des « voitures », alors que l’on peut se demander si une bonne part ne correspondait pas non plus à des « tracteurs ».

Il n’y a rien de plus ; en particulier, je confirme que la dernière immatriculation civile attribuée à un véhicule de l’Aéronautique à Meudon date d’avril 1917, après un contrôle qui porte jusqu’à 1920.

Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse sur la séparation des commandes, entre le service des Fabrications de Chalais-Meudon et le C.A.M.A. de Vincennes avant 1917, année pendant laquelle la convergence s’opère, au profit bien sûr du C.A.M.A.

A l’opposé, par rapport à votre assertion « les breaks d'aviation sortis de novembre 1916 à janvier 1918 sont tous à destination de Chalais-Meudon », sur quels documents vous fondez-vous ? Je pense que le C.A.M.A. des Vincennes les a réceptionnés pour le compte de l’Aéronautique, mais cela m’intéresse de voir la source qui atteste que la destination finale était l’Aéronautique : archives Renault, ou documents C.A.M.A. ?

Merci de vos éclairages, et bien cordialement,

Thierry

[RSanchez95]

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Bonsoir,
Les avions sont normalement des Maurice Farman, sûrement le terrain d'une escadrille M.F.
Arrivez-vous à lire une numéro d'avion sur votre photographie ou avez-vous plus d'informations ? Votre photographie aurait aussi sa place à la partie aviation du forum je pense.

Sinon, je possède le détail de pièces de rechanges pour des véhicules (modèles) de l'aviation en Orient, je ne sais pas si ça présente un intérêt quelconque pour le forum et pour joindre à des sujets comme celui-ci ( [:bobrah:4] ). Merci de me le dire ou pas.

Cordialement.

[mihansoldtimer1]

Bonsoir,

Malheureusement la photo n'est pas de bonne qualitée.
Désolé pour les numéros,
Pour me faire pardonner en voici une autre toujours avec une Renault d'avant 1913, roues non détachables.
Au sujet du détail des pièces de rechange pour véhicules. SI il y a du RENAULT 18HP je suis toujours intéressé

[mihansoldtimer1]

[RSanchez95]

Bonsoir,

Malheureusement la photo n'est pas de bonne qualitée.
Désolé pour les numéros,
Pour me faire pardonner en voici une autre toujours avec une Renault d'avant 1913, roues non détachables.
Au sujet du détail des pièces de rechange pour véhicules. SI il y a du RENAULT 18HP je suis toujours intéressé

Bonsoir ou Bonjour,

Merci pour cette vue, l'avion me semble être un Nieuport et pour le type j'hésite.
Dommage pour le numéro.

Pour les véhicules de l'armées d'Orient, il s'agit d'une demande de novembre 1916 de l'aviation de l'Armée d'Orient à la France pour avoir ces pièces (je n'ai pas indiqué les chiffres de la demande), mais pas de Renault (sauf moteur avion) désolé (je recherche si je trouve dans d'autres documents), je joins pour les autres modèles :

BERLIET

Moteur de camion C.B.A. et tracteur 1.C.B. (ou L.C.B. ?) type 23 chassis C.B.A.
Soupapes complètes 110-12441 bis
Bouchons de soupapes 116 C 541
Bouchons de soupapes E 904 (difficile à lire pour le E).
Bouchons de soupapes 117 C 542
Bouchons de soupapes E 905
...
...
Ailettes de ventilateur 228-13022
Palier de chaine droit 387-15118
Palier de chaine gauche 387-15119
Boites de direction complètes 470-15131
Brides AV 520-12288
Jumelles de ressort AV 525-15107
Brides de ressort AR 528-15204
Ressort AV 519-15112
Ressort AR 527-16534
Chaines pas de 40 581
Bouchons de radiateurs 618-15817
Bouchons de réservoirs essence 646-9124
Boites de vitesse complètes
Embrayages complets
Coquilles de différentiel compl. baguées 352-12766/12767
Essieux AV complets 15126
Régulateur complet
Fusées droites 539-15055
Fusées gauches 540-15056
Bielles de connexion complètes 568-14354 bis
Traverses AV du support articulé pour faux chassis de moteur 652-15901
Supports articulés 653-15095
Traverses AR du faux chassis de moteur 657-13351
Bouchons de roues AV et AR
Chassis de tracteur 1.C.B. ou L.C.B.
Bouchons (chapeaux) de roues AV et AR
Essieux AV complets avec fusées et bielles de connexion
Fusées droites
Fusées gauches
Bielles de connexion avec chapes complètes
Boites de direction complètes
Brides de ressort AV
Brides de ressort AR
Ressorts AV
Ressorts AR


BERLIET légère type A X

Pistons
Segments de pistons
Bielles complètes
Essieu AV
Pont AR complet
Arbre à cardan commande de pont AR
Ressorts AV
Ressort AR
Brides de ressort AV
Brides de ressort AR
Fusée AV droite
Fusée AV gauche
Roues métalliques amovibles Berliet 880 x 120
Boite de direction complète
Axes de ressorts (AV de ressort AV et de ressort AR -- AR de ressort AV de ressort AR)
Douilles bronze cardan AV de boite de vitesse
Douilles bronze cardan AR de boite de vitesse
Volant de direction
Chapeaux de roues AV
Chapeaux de roues AR


DE DION tracteur type C Z 2

Têtes de cardan ... différentiel complets avec plaques de frottement
Têtes de cardan arbre entrainement de roues complètes avec plaques de frottement
Plaques de frottement de roues complètes
Vis de fixation des plaques de frottement de roues complètes
Têtes de cardan coté différentiel nues
Têtes de cardan arbre entrainement de roues nus
Frettes de cardan
Guêtres (?) cuir couvre joints de cardan
Segments de fixation pour joints de cardan
Bonhommes d'arrêt des frettes
Ressorts des bonhommes
Arbres à la cardan avec grains et douilles
Plateaux entrainement d'embrayage acier
Plateaux fixes en bronze coté moteur
Plateaux mobiles coté accouplement
Barres de connexion complètes
Boites de direction complète montées avec colonne et volant
Leviers de direction avec rotule et boulon
Demi-coussinets de rotule et boulon
Rotule et boulon
Ressorts de maintenue des demi coussinets
Manivelle de mise en marche complète
Ressorts d'embrayage
Leviers de commande de plateau mobile
Axe de levier
Pièces de poussée des leviers
Pièces guidant les leviers
Brides de ressorts AV
Brides de ressorts AR
Ressorts AV
Ressorts AR
Chapeaux de roues AV
Chapeaux de roues AR
Jeux de joints complets
Joints de caoutchouc circulation d'eau, accouplement des 2 groupes 2 cylindres
Ventilateur complet
Hélice de ventilateur
Dès de cardan acier
Dès de cardan de bronze
Essieux AR complets
Roues AR double jante extensible Michelin 920 x 120
Roues AV simple jante extensible Michelin 920 x 120
Pompe de circulation d'eau complète
Carburateur
Boite de vitesse complète


BRASIER tracteur à chaines 18 HP. 90-140 haute tension N° de chassis entre 350 à 400

Ailes de ventilateur
Arbres de ventilateur
Poulies de commande de ventilateur
Manivelle de mise en marche
Pistons
Segments de pistons
Vilebrequin
Demi coussinets supérieurs et inférieurs tète de bielle
Boulons fixant ces demi-coussinets (avec écrous et contre-écrous)
Coussinet du pied de bielle
Paliers milieu du carter complet
Coussinets (jeux de 2) pour ces paliers
Bouchons de soupapes (5 admission échappement)
Butoirs de soupapes
Ecrous pour butoirs de soupapes
Chapes des galets des soupapes
Guides de galets des soupapes
Ressorts pour soupapes
Galets pour soupapes
... de soupapes
Axes (?) de soupapes
Boite de direction complète
Embrayage complet (cône mâle, ressort, carter, etc.)
Boite de vitesse complète
... 1-2 AR
... 3-4
Arbre balladeur complet avec ses balladeurs
Arbre de train feu complet avec ses engrenages
Pignons de chaine (différentiel)
Pignons de chaine roues
Chaines motrices
Maillons de chaine males et femelles
... maillons
Tendeurs de chaines complets
Roues (?) AV droites
Roues (?) AV gauches
Ressorts AV
Ressorts AR
... de ressorts AV avec patte pour amortisseur
... de ressorts AR avec patte pour amortisseur (genre Truffaut)
... de joints complets
... de commande de direction
Bouchons (?) de roue AV
Bouchon (?) de roue AR
Bouchons de radiateur
Bouchons de réservoir à essence
Segments de frein de roue (2 (?) males, 3 femelles)
Carburateur

(Source : Archives du S.H.D. Vincennes - côte en 1 A de l'Armée de l'Air).

A SUIVRE DEMAIN OU DANS LA SEMAINE : tracteur LATIL type U et accessoires automobiles.

Il y a sûrement des erreurs de saisie car l'encre bleu des pages est en partie effacée par le temps et ce n'était pas simple de bien lire ou de photographier par les capteurs de l'appareil photo, si vous voyez une erreur merci de me l'indiquer.

Je vais regarder plus dans le détail demain et faire une meilleur relecture, si une erreur de saisie pour un des numéros j'indiquerais les modifications apportées en rouge sur ce message.

Les ... indiquent que je n'ai pas réussi à lire le mot.

Pour le DE DION tracteur type C Z 2 peut-être celui-ci du parc aéronautique (?) :



(Source : Journal "Le Miroir" - 1916).

Voir réponse de "P.Mercadal" sur un autre sujet.

Bien cordialement.