Lettre à Pétain

[rslc55]

Bonjour

Dans sa célèbre lettre adressée au maréchal Pétain le député Pierre Masse indiquait : "Monsieur le Maréchal, J’ai lu le décret qui déclare que les Israélites ne peuvent plus être officiers, même ceux d’ascendance strictement française. Je vous serais obligé de me faire dire si je dois aller retirer leurs galons à mon frère, sous-lieutenant au 36ème régiment d’infanterie, tué à Douaumont en avril 1916...."
Je ne trouve pas de trace d'un sous-lieutenant Masse du 36 ième RI tué à Douaumont en avril 1916, sur mémoire des hommes, ni dans la liste des pertes du 36 ième RI.

Je recherche des informations sur le frère de ce député, mort en déportation.

Merci.

Cordialement

Pierre

[Yv']

Bonsoir Pierre,

Peut-être celui-ci : Georges MASSE, aspirant au 36e d'Infanterie, tombé le 12 avril 1916 au bois de la Caillette, devant Verdun.
Source : Tableau d'Honneur, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... f646.image

Cordialement
Yves

[extraterrestre]

bonsoir

celui-ci donc ?

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 43a1e7e089

cordialement

[Yv']

Oui, ce doit être ça.

J'ai trouvé cet avis paru le 19 avril 1916 dans le journal Le Temps :

Source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k242515p/f3.image

Cordialement
Yves

[Rutilius]

Bonjour,

Petite synthèse :

— MASSE Charles Léon Georges, né le 6 septembre 1895 au Bousquet-d’Orb (Hérault) et mort le 12 avril 1916 à Verdun (Meuse), tué à l’ennemi, Aspirant, 36e Régiment d’infanterie, matricule n° 9.203 au corps, classe 1915, n° 2.708 au recrutement de la Seine, 2e Bureau [Acte transcrit à Paris (XVIe Arr.), le 22 janv. 1917, n° 687/586].

Fils de Charles Édouard MASSE, né le 30 mars 1850 à Strasbourg (Bas-Rhin) et décédé le 12 juin 1920 à Paris (XVIe Arr.), avocat général près la cour d’appel de Besançon [en 1895], et de Sara Lucie SIMON, née vers 1855, son épouse, domiciliés à Besançon (Doubs) (Registre des acte de naissance de la commune du Bousquet-d’Orb, Année 1895, acte n° 30).

Petit-fils de David MASSE, né vers 1825, avocat au barreau de Strasbourg, et de Caroline SAMUËL, son épouse.

[IM Louis Jean]

Bonjour à toutes et à tous,

La citation accompagnant l'attribution de la médaille militaire, rang du 21 octobre 1915 :


source Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 15 novembre 1915 sur Gallica

Cordialement
Étienne

[rslc55]

Bonjour

Merci pour toutes ces réponses. C'est bien le frère du député, aspirant et non sous-lieutenant comme il l'avait écrit dans sa lettre.
Cordialement
Pierre

[Rutilius]

Bonjour à tous,

Pour être complet :


• Robert BADINTER : « Un antisémitisme ordinaire : Vichy et les avocats juifs (1940~1944) », Librairie Arthème Fayard, Paris, 1997.


Lettre de Pierre Masse au Maréchal Pétain (20 octobre 1940) :

« Monsieur le Maréchal,

J’ai lu le décret qui déclare que les Israélites ne peuvent plus être officiers, même ceux d’ascendance strictement française.

Je vous serais obligé de me faire dire si je dois aller retirer leurs galons à mon frère, sous-lieutenant au 36e régiment d’infanterie, tué à Douaumont en avril 1916 ; à mon gendre, sous-lieutenant au 14e régiment de dragons, tué en Belgique en mai 1940 ; à mon neveu Jean-Pierre Masse, lieutenant au 23e colonial, tué à Rethel en mai 1940.

Puis-je laisser à mon frère la Médaille militaire, gagnée à Neuville-Saint-Vaast, avec laquelle je l’ai enseveli ?

Mon fils Jacques, sous-lieutenant au 62e bataillon de chasseurs alpins, blessé à Soupir en juin 1940, peut-il conserver son galon ?

Suis-je enfin assuré qu’on ne retirera pas rétroactivement la Médaille de Sainte-Hélène à mon arrière-grand-père ? Je tiens à me conformer aux lois de mon pays, même quand elles sont dictées par l’envahisseur.

Veuillez agréer, Monsieur le Maréchal, les assurances de mon profond respect.

Pierre Masse. »

[Skellbraz .]

bonjour à toutes et tous,
Merci Pierre d'avoir initié ce sujet.
Merci Daniel -Rutilius d'avoir permis la lecture de l'intégralité de cette lettre.
Bien à vous
Brigitte

[Rutilius]

Bonjour à tous,


Autre frère de Pierre MASSE, également mort en déportation.


— MASSE Benoît Roger, né le 13 décembre 1884 à Besançon (Doubs) et mort le [6 mai] 1942 à Auschwitz.

Époux de Suzanne Esther Catherine BECHMANN, décédée en Janvier 1927.


Admis à l’École polytechnique le 30 octobre 1904. A la même date, engagé volontaire pour 3 ans à la mairie du Ve arrondissement de Paris.

Passé en 1re division en 1905 étant classé 116e sur une liste de 162 élèves.

Déclaré admissible dans les services publics en 1906 étant classé 123e sur une liste de 158 élèves.

Admis dans le service de l’artillerie en 1906 étant classé 42e sur une liste de 71 élèves.

Par décret du Président de la République en date du 6 août 1906 (J.O. 10 août 1906, p. 5.680), nommé au grade de sous-lieutenant d’artillerie à compter du 1er octobre 1906, et, par décision ministérielle de même date, affecté au 5e Régiment d’artillerie de campagne.

Envoyé le 10 octobre 1907 à l’École d’application de l’artillerie et du génie de Fontainebleau.

... / ...

Par décret du Président de la République en date du 6 mai 1916 (J.O. 12 mai 1916, p. 4.121), promu au grade de capitaine. Maintenu à l’État-major de la ... Division.

... / ...

Par décision ministérielle du 10 février 1921 (J.O. 20 févr. 1921, p. 2.201), étant alors capitaine de réserve au 103e Régiment d’artillerie, passé dans l’armée territoriale.

Par décret du Président de la République en date du 6 novembre 1925 (J.O. 8 nov 1925, p. 10.730), nommé dans les termes suivants au grade de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur :

« MASSE (Benoît-Roger), capitaine au 103e rég. d’artillerie ; 22 ans de services, 5 campagnes. A été cité. »

Par décret du Président de la République en date du 31 décembre 1925 (J.O. 7 janv. 1926, p. 312), promu au grade de chef d’escadron de réserve. Toujours affecté au 103e Régiment d’artillerie.

Par décision ministérielle du 1er janvier 1928 (J.O. 5 janv. 1928, p. 187), affecté au Centre de mobilisation d’artillerie n° 104.

... / ...

Par décision ministérielle du 9 mars 1935 (J.O. 14 mars 1935, p. 2.994), muté du Centre de mobilisation d’artillerie n° 4 au Centre de mobilisation d’artillerie n° 404.