Bonjour à toutes et à tous,
Le site de nos amis
http://prisme1418.canalblog.com/ar [...] 91547.html
montre qu'environ 200 soldats ont déserté pendant les 5 premiers mois de 1916, il serait tout à fait intéressant de savoir quelles sont les chiffres pour Verdun.
J'ai eu en mains des états pour le mois de juin 1916 qui montrent que ces désertions étaient un vrai sujet de préoccupations pour le commandement. L'un de vous a-t-il rencontré ce genre de documents comptant..... morts, blessés, déserteurs... ?
A bientôt.
CC
Désertions à Verdun
- RADET Frederic
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- Inscription : lun. oct. 18, 2010 2:00 am
Re: Désertions à Verdun
Bonjour Claude,
Pour avoir planché sur les cimetières provisoires de la région je n’ai pas encore vu de documents évoquant des désertions.
Par contre j’ai souvent entendu les anciens de mon village parler de l’exécution de trois soldats ayant déserté au Bois de la Maria (entre Chattancourt et la ferme de la Claire).
Mais je n’ai jamais rien trouvé pour corroborer cette histoire…cette légende.
Désolé de ne pas pouvoir te donner plus d'infos.
Amicalement,
Fred
Pour avoir planché sur les cimetières provisoires de la région je n’ai pas encore vu de documents évoquant des désertions.
Par contre j’ai souvent entendu les anciens de mon village parler de l’exécution de trois soldats ayant déserté au Bois de la Maria (entre Chattancourt et la ferme de la Claire).
Mais je n’ai jamais rien trouvé pour corroborer cette histoire…cette légende.
Désolé de ne pas pouvoir te donner plus d'infos.
Amicalement,
Fred
Courage on les aura !
http://www.ouvragedelafalouse.fr/
http://www.ouvragedelafalouse.fr/
-
- Messages : 1547
- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: Désertions à Verdun
Bonjour Frederic,
Merci quand même/ Les désertions n'ont laissé de traces que dans les archives de J M et des divisions....
A mon avis.
Cordialement.
CC
Merci quand même/ Les désertions n'ont laissé de traces que dans les archives de J M et des divisions....
A mon avis.
Cordialement.
CC
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Désertions à Verdun
Bonjour à tous,
Bonjour Claude,
Dans les états de pertes de la VIIe Armée, une rubrique "déserteurs" n'apparaît que très tard sur les formulaires, à savoir mi-1918. Un exemple pour la période du 21 au 25 septembre 1918 :
Tués : 10
Blessés : 70
Vésiqués et intoxiqués : néant
Disparus : 7
Déserteurs : 1
Je présume que jusque là, les déserteurs comptaient parmi les "disparus".
Une précision, en revanche, seuls les cas de "désertion à l'ennemi" (article 238 du CJM) peuvent mener à une condamnation à mort (par contumace, dans ce cas, si le déserteur n'est pas repris lors de sa tentative de passage à l'ennemi). Il n'en va pas de même de la "désertion en présence de l'ennemi" (article 239 ; est en revanche punie de mort la "désertion avec complot en présence de l'ennemi", à l'article 241). L'amalgame est généralement fait entre celui qui "abandonne son poste en présence de l'ennemi" (article 213, puni de mort) et celui qui "déserte" (article 239, le plus fréquemment, et non puni de mort). Cet amalgame n'a donc pas lieu d'être. En revanche, que celui qui "abandonne son poste en présence de l'ennemi" puisse avoir des antécédents de désertion et / ou d'insoumission, voilà qui est intéressant.
Quant aux déserteurs en général, il y a, de mémoire, des éléments très instructifs dans La Grande Guerre des gendarmes de Louis-N. Panel. A voir.
Bien sincèrement,
Eric Mansuy
Bonjour Claude,
Dans les états de pertes de la VIIe Armée, une rubrique "déserteurs" n'apparaît que très tard sur les formulaires, à savoir mi-1918. Un exemple pour la période du 21 au 25 septembre 1918 :
Tués : 10
Blessés : 70
Vésiqués et intoxiqués : néant
Disparus : 7
Déserteurs : 1
Je présume que jusque là, les déserteurs comptaient parmi les "disparus".
Une précision, en revanche, seuls les cas de "désertion à l'ennemi" (article 238 du CJM) peuvent mener à une condamnation à mort (par contumace, dans ce cas, si le déserteur n'est pas repris lors de sa tentative de passage à l'ennemi). Il n'en va pas de même de la "désertion en présence de l'ennemi" (article 239 ; est en revanche punie de mort la "désertion avec complot en présence de l'ennemi", à l'article 241). L'amalgame est généralement fait entre celui qui "abandonne son poste en présence de l'ennemi" (article 213, puni de mort) et celui qui "déserte" (article 239, le plus fréquemment, et non puni de mort). Cet amalgame n'a donc pas lieu d'être. En revanche, que celui qui "abandonne son poste en présence de l'ennemi" puisse avoir des antécédents de désertion et / ou d'insoumission, voilà qui est intéressant.
Quant aux déserteurs en général, il y a, de mémoire, des éléments très instructifs dans La Grande Guerre des gendarmes de Louis-N. Panel. A voir.
Bien sincèrement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
- martinez renaud
- Messages : 1462
- Inscription : lun. mai 16, 2005 2:00 am
Re: Désertions à Verdun
Bonjour à tous,
N'étant pas très spécialiste des cas de désertions, ce sujet attire mon attention.
Les déserteurs de Verdun avaient sans doute beaucoup de mal à quitter le champ de bataille pour fuir vers l'arrière. Est-ce possible cependant ?
Doit-on considérer comme déserteurs à Verdun ceux qui se son rendus sur le champ de bataille ? Quelle différence donc entre ceux qui se sont rendus à cours de munitions ou de courage et ceux qui sont "passés à l'ennemi" ivres de fatigue et de douleur mentale ?
Merci par avance pour vos éclairages
Amicalement
Renaud
N'étant pas très spécialiste des cas de désertions, ce sujet attire mon attention.
Les déserteurs de Verdun avaient sans doute beaucoup de mal à quitter le champ de bataille pour fuir vers l'arrière. Est-ce possible cependant ?
Doit-on considérer comme déserteurs à Verdun ceux qui se son rendus sur le champ de bataille ? Quelle différence donc entre ceux qui se sont rendus à cours de munitions ou de courage et ceux qui sont "passés à l'ennemi" ivres de fatigue et de douleur mentale ?
Merci par avance pour vos éclairages
Amicalement
Renaud
Gloire aux 53ème et 253ème RI
- bernard larquetou
- Messages : 1337
- Inscription : mer. oct. 05, 2005 2:00 am
Re: Désertions à Verdun
Bonjour Claude, bonjour à tous,
Parmi les nombreux dossiers de justice militaire ouverts à Vincennes, celui du 44° RIT.
Le 22 février 1916, sur la croupe de Brabant, la 25° Cie du 44° RIT s'est rendue à l'ennemi; 72 hommes (1 officier, 5 sous-officiers, 10 caporaux, 56 soldats) étaient condamnés à mort par contumace le 18 août 1916 par le conseil de guerre de la 72° DI présidé par le lieutenant-colonel Bigot, commandant le 355° RI, pour désertion à l'ennemi (art 238 du code de justice militaire).
Le 10 décembre 1916, le général commandant la 72° DI (Ferrandini), signait une ordonnance de suspension d'exécution de jugement au motif que 2 versions sont apparues, consécutivement au jugement, sur les circonstance de la reddition de cette compagnie :
1/ la position était devenue intenable; le capitaine commandant la Cie aurait envoyé des parlementaires auprès de l'ennemi pour lui faire part de son intention de se rendre;
2/ la position était encerclée et la Cie ne s'est rendue qu'à la dernière extrémité.
Le 10 mars 1917, le commissaire rapporteur adressait un rapport reprenant les 2 hypothèses, précisant que l'encerclement n'est pas crédible, et qu'en fait le capitaine ne pouvait ordonner de se replier, de crainte de se faire tirer dessus par une section située en arrière de sa compagnie, et qui avait reçu l'ordre de tirer sur quiconque se replierait.
Le 24 décembre 1918, André Maginot, alors député, demandait qu' "il soit statué au plus tôt sur le sort de mes compatriotes", et qu'"ils soient en mesure de e défendre"
J'ai relevé une soixantaine de pièces de ce dossier, notamment des témoignages, ainsi qu'un plan des positions tenues par la compagnie sur la croupe de Brabant (tranchées 9, 10, 11, 12 & 12bis).
Cordialement,
Bernard.
Parmi les nombreux dossiers de justice militaire ouverts à Vincennes, celui du 44° RIT.
Le 22 février 1916, sur la croupe de Brabant, la 25° Cie du 44° RIT s'est rendue à l'ennemi; 72 hommes (1 officier, 5 sous-officiers, 10 caporaux, 56 soldats) étaient condamnés à mort par contumace le 18 août 1916 par le conseil de guerre de la 72° DI présidé par le lieutenant-colonel Bigot, commandant le 355° RI, pour désertion à l'ennemi (art 238 du code de justice militaire).
Le 10 décembre 1916, le général commandant la 72° DI (Ferrandini), signait une ordonnance de suspension d'exécution de jugement au motif que 2 versions sont apparues, consécutivement au jugement, sur les circonstance de la reddition de cette compagnie :
1/ la position était devenue intenable; le capitaine commandant la Cie aurait envoyé des parlementaires auprès de l'ennemi pour lui faire part de son intention de se rendre;
2/ la position était encerclée et la Cie ne s'est rendue qu'à la dernière extrémité.
Le 10 mars 1917, le commissaire rapporteur adressait un rapport reprenant les 2 hypothèses, précisant que l'encerclement n'est pas crédible, et qu'en fait le capitaine ne pouvait ordonner de se replier, de crainte de se faire tirer dessus par une section située en arrière de sa compagnie, et qui avait reçu l'ordre de tirer sur quiconque se replierait.
Le 24 décembre 1918, André Maginot, alors député, demandait qu' "il soit statué au plus tôt sur le sort de mes compatriotes", et qu'"ils soient en mesure de e défendre"
J'ai relevé une soixantaine de pièces de ce dossier, notamment des témoignages, ainsi qu'un plan des positions tenues par la compagnie sur la croupe de Brabant (tranchées 9, 10, 11, 12 & 12bis).
Cordialement,
Bernard.
-
- Messages : 1547
- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: Désertions à Verdun
Bonjour Bernard,
merci de ces précisions:
Le 10 mars 1917, le commissaire rapporteur adressait un rapport reprenant les 2 hypothèses, précisant que l'encerclement n'est pas crédible, et qu'en fait le capitaine ne pouvait ordonner de se replier, de crainte de se faire tirer dessus par une section située en arrière de sa compagnie, et qui avait reçu l'ordre de tirer sur quiconque se replierait.
J'aimerais bien savoir qui a donné un tel ordre?
Si les 72 dont tu parles sont compris dans le compte de nos amis,
le total des cas de réditons collectives doit être étudié car il y en a d'autres (en particulier à Malancourt).
Cordialement
CC
merci de ces précisions:
Le 10 mars 1917, le commissaire rapporteur adressait un rapport reprenant les 2 hypothèses, précisant que l'encerclement n'est pas crédible, et qu'en fait le capitaine ne pouvait ordonner de se replier, de crainte de se faire tirer dessus par une section située en arrière de sa compagnie, et qui avait reçu l'ordre de tirer sur quiconque se replierait.
J'aimerais bien savoir qui a donné un tel ordre?
Si les 72 dont tu parles sont compris dans le compte de nos amis,
le total des cas de réditons collectives doit être étudié car il y en a d'autres (en particulier à Malancourt).
Cordialement
CC
- RADET Frederic
- Messages : 2259
- Inscription : lun. oct. 18, 2010 2:00 am
Re: Désertions à Verdun
Bonjour,
un correspondant m'an envoyé l'an dernier une liste partielle de plus de 80 soldats concernés par cette rédition.
Cordialement,
Frédéric
un correspondant m'an envoyé l'an dernier une liste partielle de plus de 80 soldats concernés par cette rédition.
Cordialement,
Frédéric
Courage on les aura !
http://www.ouvragedelafalouse.fr/
http://www.ouvragedelafalouse.fr/
- bernard larquetou
- Messages : 1337
- Inscription : mer. oct. 05, 2005 2:00 am
Re: Désertions à Verdun
Re,
Je n'ai pas de réponse précise Claude.
L'argumentation du commissaire rapporteur repose sur des lettres de 2 soldats, ainsi que sur la déposition d'un sous-officier.
Ce dernier a déposé en ces termes : le capitaine, commandant de la Cie, s'entretient avec un autre sous-officier "nous ne pouvons nous replier car la section qui se trouve en R1 a reçu l'ordre de tirer sur tout ce qui descendra de la croupe..."
Je joins un plan du secteur :

Cordialement,
Bernard.
Je n'ai pas de réponse précise Claude.
L'argumentation du commissaire rapporteur repose sur des lettres de 2 soldats, ainsi que sur la déposition d'un sous-officier.
Ce dernier a déposé en ces termes : le capitaine, commandant de la Cie, s'entretient avec un autre sous-officier "nous ne pouvons nous replier car la section qui se trouve en R1 a reçu l'ordre de tirer sur tout ce qui descendra de la croupe..."
Je joins un plan du secteur :

Cordialement,
Bernard.
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- Messages : 1547
- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: Désertions à Verdun
Bonjour Renaud,
A mon avis les désertions se sont faites vers l'avant vers les lignes allemandes. Il y en avait d'ailleurs dans les deux sens.
Je ne crois pas que les cas de réditions collectives ont été considérés de la même façon que les "désertions vraies" vers les lignes ennemies.
Cordialement CC
A mon avis les désertions se sont faites vers l'avant vers les lignes allemandes. Il y en avait d'ailleurs dans les deux sens.
Je ne crois pas que les cas de réditions collectives ont été considérés de la même façon que les "désertions vraies" vers les lignes ennemies.
Cordialement CC