Bonjour
Je lis actuellement les carnets d'un aumônier qui était dans le secteur de Marre, Esnes, Dombasle en Argonne en 1914 et 1915. Il dit qu'il a assisté par deux fois des fusillés.
La première fois un soldat fusillé le 22 novembre 1914 dans le secteur où l’aumônier officiait.
La seconde fois le lundi de Pâques 2 fusillés, les nommés P..... un Breton et le nommé L..... un Normand.
L'exécution a eu lieu à une quarantaine de minutes de route des lieux indiqués, dans la clairière d'un bois.
Ces deux soldats ont été condamnés pour refus d'obéissance devant l'ennemi.
Quelqu'un aurait-il des infos sur ces deux affaires ?
Merci.
Pierre
Recherches sur fusillés
- RADET Frederic
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Re: Recherches sur fusillés
Bonjour Pierre,
en forêt de Hesse entre Aubreville et Avocourt (ferme de Bertrameix) le 23 novembre 1914 a été passé par les armes le soldat Haubert Auguste du 113e RI.
En avril 1915 un kilomètre (au RDV de Chasse) plus loin le soldat Penvern François du 3e RI (finistère) et quatre jours plus tard le soldat Levieux Lucien du même régiment.
Cordialement,
Frédéric
P.S: Je recherche les fiches (dans mon fouilli) pendant midi, j'ai un groupe à 9H30.
en forêt de Hesse entre Aubreville et Avocourt (ferme de Bertrameix) le 23 novembre 1914 a été passé par les armes le soldat Haubert Auguste du 113e RI.
En avril 1915 un kilomètre (au RDV de Chasse) plus loin le soldat Penvern François du 3e RI (finistère) et quatre jours plus tard le soldat Levieux Lucien du même régiment.
Cordialement,
Frédéric
P.S: Je recherche les fiches (dans mon fouilli) pendant midi, j'ai un groupe à 9H30.
Courage on les aura !
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- RADET Frederic
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Re: Recherches sur fusillés
Comme promis voici les fiches...
Ce soldat a été fusillé le 23 novembre, peut-être une erreur de retranscription ?
Dans les secteurs donnés et durant cette période, il y a un soldat du 164e fusillé à Charny le 29 août 1915, un du 373e à Avocourt (ravin de la Sorcière) le 5 octobre 1914, deux soldats du 173e le 12 février 1915 à Montzeville, un du 111e au Bois de Lambechamps (Montzeville, forêt de Hesse).
Il y a eu quatre soldats fusillés à Rarécourt mais en 1917.
Bonne journée,
Frédéric
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Ce soldat a été fusillé le 23 novembre, peut-être une erreur de retranscription ?
Image effacée car n'ayant pas vocation à être diffusée sur le forum.La seconde fois le lundi de Pâques 2 fusillés, les nommés P..... un Breton...
Image effacée car n'ayant pas vocation à être diffusée sur le forum.... et le nommé L..... un Normand.
L'exécution a eu lieu à une quarantaine de minutes de route des lieux indiqués, dans la clairière d'un bois.
A priori cela correspond bien aux éléments que tu donnes, mais sous reserve.Je lis actuellement les carnets d'un aumônier qui était dans le secteur de Marre, Esnes, Dombasle en Argonne en 1914 et 1915.
Dans les secteurs donnés et durant cette période, il y a un soldat du 164e fusillé à Charny le 29 août 1915, un du 373e à Avocourt (ravin de la Sorcière) le 5 octobre 1914, deux soldats du 173e le 12 février 1915 à Montzeville, un du 111e au Bois de Lambechamps (Montzeville, forêt de Hesse).
Il y a eu quatre soldats fusillés à Rarécourt mais en 1917.
Bonne journée,
Frédéric
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Re: Recherches sur fusillés
Bonsoir Fred.
Merci, oui cela semble correspondre mais Penvern et Levieux ont été passés par les armes, le même jour, le 5 avril.
Voici leurs derniers instants.
L’aumônier les accompagne avec les gendarmes dans un véhicule jusqu'à le lieu d'exécution situé près de P.......
C'est un autre régiment que le leur qui les passera par les armes. Le numéro du régiment a été remplacé par des pointillés dans le texte. Peut être que quelqu'un saura le retrouver.
Je cite l'aumonier :
Mais la forte voix du colonel a commandé : présentez armes !
Les aumôniers font les recommandations suprêmes, donnent une dernière accolade, bénissent encore. Déjà les yeux sont bandés. Les cordes qui devaient lier les membres aux arbres sont jugées inutiles. Le moment de l'expiation est arrivé. Les deux pelotons de douze hommes sont rangés à quelques mètres. On épaule les fusils.
P....soulève alors son bandeau et agite son képi en criant : Vive la France ! Vive le....e! Mon colonel !
L....dit à très haute voix : pardon mon dieu !
Le sabre du sous-officier s'abaisse. Une brève détonation retentit. Les corps des fusillés tombent en avant. L'aide-major s'avance très vite et sur ses indications, un sergent donne le coup de grâce avec son révolver.
Les infirmiers régimentaires arrivent avec deux brancards. On enveloppe les cadavres dans les toiles de tentes et les aumôniers récitent les prières des morts.
Pendant ce temps le régiment défile. Deux hommes s'évanouissent. On croit que c'étaient des amis des condamnés. Il faut les transporter à l’infirmerie. La fosse a été creusée la veille, à quelques pas. Mais la pluie l'a déjà inondée. Deux hommes la vident avec des gamelles avant que nous puissions la bénir et y faire descendre les corps.
.....
Tout cela n'a duré que quelques minutes. Il faut plus longtemps pour le raconter. Mais ce qu'on ne peut dire, c'est l'émotion qu'éprouvent les acteurs de cette scène tragique. C'est bien pour l’aumônier militaire le plus "douloureux devoir". Fin de citation.
Sait-on si les corps ont été relevés et où reposent ces soldats ?
L’aumônier a également pris l'engagement suite aux supplications des 2 condamnés de tout faire afin que leurs familles ignorent comment ils sont morts. Je cite : Je promets aux deux malheureux de faire tous mes efforts pour que leur famille ignore quelle a été leur fin. Je m'entendrai avec le colonel et le greffier pour que les frais du procès ne soient jamais réclamés par le Trésor. On les croira morts à l'ennemi.
On apprend ainsi que les familles des fusillés avaient en charge les frais des procès des condamnés à mort.
Cordialement
Pierre
Merci, oui cela semble correspondre mais Penvern et Levieux ont été passés par les armes, le même jour, le 5 avril.
Voici leurs derniers instants.
L’aumônier les accompagne avec les gendarmes dans un véhicule jusqu'à le lieu d'exécution situé près de P.......
C'est un autre régiment que le leur qui les passera par les armes. Le numéro du régiment a été remplacé par des pointillés dans le texte. Peut être que quelqu'un saura le retrouver.
Je cite l'aumonier :
Mais la forte voix du colonel a commandé : présentez armes !
Les aumôniers font les recommandations suprêmes, donnent une dernière accolade, bénissent encore. Déjà les yeux sont bandés. Les cordes qui devaient lier les membres aux arbres sont jugées inutiles. Le moment de l'expiation est arrivé. Les deux pelotons de douze hommes sont rangés à quelques mètres. On épaule les fusils.
P....soulève alors son bandeau et agite son képi en criant : Vive la France ! Vive le....e! Mon colonel !
L....dit à très haute voix : pardon mon dieu !
Le sabre du sous-officier s'abaisse. Une brève détonation retentit. Les corps des fusillés tombent en avant. L'aide-major s'avance très vite et sur ses indications, un sergent donne le coup de grâce avec son révolver.
Les infirmiers régimentaires arrivent avec deux brancards. On enveloppe les cadavres dans les toiles de tentes et les aumôniers récitent les prières des morts.
Pendant ce temps le régiment défile. Deux hommes s'évanouissent. On croit que c'étaient des amis des condamnés. Il faut les transporter à l’infirmerie. La fosse a été creusée la veille, à quelques pas. Mais la pluie l'a déjà inondée. Deux hommes la vident avec des gamelles avant que nous puissions la bénir et y faire descendre les corps.
.....
Tout cela n'a duré que quelques minutes. Il faut plus longtemps pour le raconter. Mais ce qu'on ne peut dire, c'est l'émotion qu'éprouvent les acteurs de cette scène tragique. C'est bien pour l’aumônier militaire le plus "douloureux devoir". Fin de citation.
Sait-on si les corps ont été relevés et où reposent ces soldats ?
L’aumônier a également pris l'engagement suite aux supplications des 2 condamnés de tout faire afin que leurs familles ignorent comment ils sont morts. Je cite : Je promets aux deux malheureux de faire tous mes efforts pour que leur famille ignore quelle a été leur fin. Je m'entendrai avec le colonel et le greffier pour que les frais du procès ne soient jamais réclamés par le Trésor. On les croira morts à l'ennemi.
On apprend ainsi que les familles des fusillés avaient en charge les frais des procès des condamnés à mort.
Cordialement
Pierre
- RADET Frederic
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Re: Recherches sur fusillés
Re,
merci pour l'évocation des derniers instants de ces soldats qui avaient tout juste vingt ans.


Ils ont peut-être été inhumés à 1400m du lieu de l'execution, flèche à droite N°9 sur le plan.
Il est mentionné "deux soldats français du 3e RI", pas de noms contrairement aux autres tombes isolées, ce qui me fait dire que c'est peut-être eux. Mais comme d'habitude avec toutes les réserves que cela comporte.
Le doute est de mise au vu de cette autre liste qui mentionne deux fusillés inhumés près d'Aubreville mais sans autres précisions.

Bonne soirée,
Frédéric
merci pour l'évocation des derniers instants de ces soldats qui avaient tout juste vingt ans.
Peut-être une erreur dans les transcriptions, ce ne sera pas la première fois.Merci, oui cela semble correspondre mais Penvern et Levieux ont été passés par les armes, le même jour, le 5 avril.
Je n'ai rien retrouvé a ce sujet, idem pendant la guerre je ne sais pas où ils furent réellement inhumés, mais peut-être une piste sur ce repérage de tombes isolées effectué en 1917.Sait-on si les corps ont été relevés et où reposent ces soldats ?


Ils ont peut-être été inhumés à 1400m du lieu de l'execution, flèche à droite N°9 sur le plan.
Il est mentionné "deux soldats français du 3e RI", pas de noms contrairement aux autres tombes isolées, ce qui me fait dire que c'est peut-être eux. Mais comme d'habitude avec toutes les réserves que cela comporte.
Le doute est de mise au vu de cette autre liste qui mentionne deux fusillés inhumés près d'Aubreville mais sans autres précisions.

Bonne soirée,
Frédéric
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Re: Recherches sur fusillés
bonsoir à toutes et à tous,
En ce qui concerne le 3 RI, il me semble qu'il y a aussi un Labrosse Antonin passé par les armes le 15 07 15...
Bonsoir CC
En ce qui concerne le 3 RI, il me semble qu'il y a aussi un Labrosse Antonin passé par les armes le 15 07 15...
Bonsoir CC
- RADET Frederic
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Re: Recherches sur fusillés
Bonjour,bonsoir à toutes et à tous,
En ce qui concerne le 3 RI, il me semble qu'il y a aussi un Labrosse Antonin passé par les armes le 15 07 15...
Bonsoir CC
j'ai cherché à localiser l'endroit il y a deux ans, mais pour l'instant.... peut-être du côté de Récicourt, village où ont a déjà beaucoup fusillé (2 soldats du 6eBCP le 21 octobre 14, un soldat du 141e le 22 novembre et un du 111e le 5 décembre suivant).
Image effacée car n'ayant pas vocation à être diffusée sur le forum.
Le même jour le soldat Alexandre DRUON du 164e RI (originaire du Pas de Calais) était fusillé à Bethincourt, à quelques kilomètres de là, il avait tout juste 21 ans.
Cdl,
Frédéric
Une image effacée par l'équipe de modération car n'ayant pas vocation à être diffusée sur le forum.
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Re: Recherches sur fusillés
Bonjour
Selon l'acte de décès de Penvern François, ce dernier est mort le 5 avril 1915 à 07 heures au lieu dit "Le rendez vous de chasse" ( Meuse). Il était célibataire. Selon la mairie de son lieu de naissance de Relecq-Kerhuon, il n'a plus de famille dans cette commune.
La commune de son décès n'est pas précisée dans l'acte, établi le 12 avril 1915 par Bousquet Louis, officier de détails du 3 ième RI sur les déclarations du sergent Bouche André et du caporal Pignon Charles tous deux du 3ième RI. L'acte a été vu par le sous intendant militaire de la 29 DI, Cossé Paul.
Cordialement
Pierre
Selon l'acte de décès de Penvern François, ce dernier est mort le 5 avril 1915 à 07 heures au lieu dit "Le rendez vous de chasse" ( Meuse). Il était célibataire. Selon la mairie de son lieu de naissance de Relecq-Kerhuon, il n'a plus de famille dans cette commune.
La commune de son décès n'est pas précisée dans l'acte, établi le 12 avril 1915 par Bousquet Louis, officier de détails du 3 ième RI sur les déclarations du sergent Bouche André et du caporal Pignon Charles tous deux du 3ième RI. L'acte a été vu par le sous intendant militaire de la 29 DI, Cossé Paul.
Cordialement
Pierre
Re: Recherches sur fusillés
Bonjour
Les nouveaux éléments concernant l'exécution de Levieux Lucien. Engagé volontaire le 28 novembre 1910 au 3 ième Régiment d'artillerie de Toulon. Il passe au 3ième rég d'artillerie coloniale le 15 avril 1912, puis au 1er reg d'artillerie coloniale le 15 novembre 1912. Ensuite il rejoint le 123 rég d'inf, section spéciale ordinaire, le 7 septembre 1913. Il passe à la section spéciale A du 6ième d'infanterie le 1 octobre 1913. Le 10 juin 1914, il passe à la section spéciale de transaction du 3ième rég d'inf.
Il est condamné le 3 avril 1915 par le conseil de guerre de la 29 ième Division, à mort avec dégradation militaire pour "outrages par paroles, gestes et refus d’obéissance pour marcher à l'ennemi."
Il sera passé par les armes le 5 avril 1915.
Qui peut me dire ce qu'était une section spéciale ?
Cordialement
Pierre
Les nouveaux éléments concernant l'exécution de Levieux Lucien. Engagé volontaire le 28 novembre 1910 au 3 ième Régiment d'artillerie de Toulon. Il passe au 3ième rég d'artillerie coloniale le 15 avril 1912, puis au 1er reg d'artillerie coloniale le 15 novembre 1912. Ensuite il rejoint le 123 rég d'inf, section spéciale ordinaire, le 7 septembre 1913. Il passe à la section spéciale A du 6ième d'infanterie le 1 octobre 1913. Le 10 juin 1914, il passe à la section spéciale de transaction du 3ième rég d'inf.
Il est condamné le 3 avril 1915 par le conseil de guerre de la 29 ième Division, à mort avec dégradation militaire pour "outrages par paroles, gestes et refus d’obéissance pour marcher à l'ennemi."
Il sera passé par les armes le 5 avril 1915.
Qui peut me dire ce qu'était une section spéciale ?
Cordialement
Pierre
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- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: Recherches sur fusillés
bonjour,
Pour faire simple les "sections spéciales" sont des "sections disciplinaires" il y en avait plusieurs par CA. trois?
il me semble qu'il y a eu un fil il y a quelques années
édité pour exemple:
15° ca: SERVICES:
Le 15° Bataillon du Génie est à Avignon (une compagnie à Nice).
Le 15° Escadron du Train est à Orange (trois compagnies, une à Nice).
La 15° Section des secrétaires est à Marseille.
La 15° Section des commis et ouvriers est à Marseille (E.M) et sur tous les points de stationnement des troupes du 15° C.A.
La 15° Section des Infirmiers est à Marseille (E.M) et sur tous les points de stationnement des troupes du 15° C.A.
15° ca GENDARMERIE:
15° section à Marseille.
15° section bis à Nice.
15° section ter à Bastia ;
à bientôt. CC
Pour faire simple les "sections spéciales" sont des "sections disciplinaires" il y en avait plusieurs par CA. trois?
il me semble qu'il y a eu un fil il y a quelques années
édité pour exemple:
15° ca: SERVICES:
Le 15° Bataillon du Génie est à Avignon (une compagnie à Nice).
Le 15° Escadron du Train est à Orange (trois compagnies, une à Nice).
La 15° Section des secrétaires est à Marseille.
La 15° Section des commis et ouvriers est à Marseille (E.M) et sur tous les points de stationnement des troupes du 15° C.A.
La 15° Section des Infirmiers est à Marseille (E.M) et sur tous les points de stationnement des troupes du 15° C.A.
15° ca GENDARMERIE:
15° section à Marseille.
15° section bis à Nice.
15° section ter à Bastia ;
à bientôt. CC