Bonsoir à toutes et à tous,
D'après le JMO de l'escadrille, le 3 août 1914 à 11h00 le soldat Denaux, pilote réserviste à l'escadrille n° 3 de Belfort, s'égare en voulant rejoindre Dijon et se pose à Mulhouse. Il peut décoller avant que les ennuis n'arrivent et, après avoir essuyé quelque coups de fusils et de canon, se repose à Belfort. Ce magnifique 180 ne semble pas avoir fait la une des journaux ?
Cordialement
Étienne
Premier soldat français à pénétrer en territoire ennemi ?
- IM Louis Jean
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- Inscription : dim. mars 22, 2009 1:00 am
Re: Premier soldat français à pénétrer en territoire ennemi ?
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Re: Premier soldat français à pénétrer en territoire ennemi ?
Bonjour,
Il est peu probable que la nouvelle ait été transmise à la presse. Un avion français en territoire allemand, avant la déclaration de la guerre (à 18h30 ce 3 août), cela accréditerai les prétextes allemands d'attaques aériennes.
Par ailleurs, le meurtre la veille du caporal Peugeot n'a pas non plus fait écho dans la presse.
La question est de savoir sur l'Angleterre marchera....
Cordialement,
Régis
Il est peu probable que la nouvelle ait été transmise à la presse. Un avion français en territoire allemand, avant la déclaration de la guerre (à 18h30 ce 3 août), cela accréditerai les prétextes allemands d'attaques aériennes.
Par ailleurs, le meurtre la veille du caporal Peugeot n'a pas non plus fait écho dans la presse.
La question est de savoir sur l'Angleterre marchera....
Cordialement,
Régis
- Arnaud Carobbi
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Re: Premier soldat français à pénétrer en territoire ennemi ?
Bonjour à tous,
Régis, les violations de la frontière par les Allemands sont largement évoquées dans la presse nationale. Exemple : journal Le Matin du 3 août 1914, page 1.

Source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5709676
Amicalement,
Arnaud


Source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5709676
Amicalement,
Arnaud
Le site du Parcours du combattant de 14-18 : Trésor d’archives n°68 – En avant la musique ! Auxerre, 1908 : présentation et écoute d'une séance de musique militaire. 21/06/2025
- Eric Mansuy
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- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Premier soldat français à pénétrer en territoire ennemi ?
Bonsoir à tous,
Des faits étranges se sont produits dans le Sundgau dès le 1er août 1914. Il sera certainement difficile de confirmer qu'un cavalier français a franchi la frontière, et cependant... D’après le JMO du 11e dragons, le chef de corps de ce régiment a reçu, le 31 juillet, un ordre verbal du général Aubier (commandant la 8e division de cavalerie) : « Le colonel commandant le 11e dragons est chargé d’assurer la couverture dans le secteur de frontière s’étendant de la frontière suisse à l’étang situé au sud de Suarce. Il aura sous ses ordres un bataillon du 44e dont 3 compagnies sont arrivées ou vont arriver à Morvillars. Renseignements à envoyer à Morvillars où le Quartier Général de la division reste installé. »
Le 1er août à 8 heures, « le colonel rassemble le régiment et communique aux officiers et aux sous-officiers les ordres détaillés plus haut. Le régiment se met en marche vers la frontière par Grandvillars, Joncherey, Faverois ; l’avant-garde est formée par les éléments de surveillance, c'est-à-dire par le 1er demi-régiment. »
A 8 h. 40, en passant à Grandvillars, le colonel de la Ruelle (du 11e dragons) communique verbalement ses ordres au commandant du bataillon du 44e RI mis à sa disposition. Ce dernier lui demande un peu de répit pour sa troupe avant de les exécuter.
A 10 heures, les cavaliers du 11e dragons entrent à Faverois. A 12 h. 20, d’autres éléments ont atteint Réchésy et Lepuix. Ces renseignements sont transmis au général Gendron, commandant la 8e brigade de dragons, à 12 h. 50.
A 13 h. 50, « le colonel, laissant le 2e demi-régiment à Faverois, a poussé de sa personne jusqu’à Courtelevant pour se mettre en relation avec le lieutenant de douanes et voir l’infanterie à son arrivée. Il reçoit à Courtelevant l’ordre de replier immédiatement et sans délai tout son dispositif et de se retirer à l’Ouest de la ligne Charmois, Delle.
Cet ordre parvenait au colonel au moment même où la compagnie de tête du bataillon venait de dépasser Courtelevant et se trouvait à 1.500 mètres de Réchésy. Il était donc de toute nécessité de donner du repos à cette belle troupe qui venait de faire un gros effort. Le colonel décida de surseoir pendant 3 heures à l’ordre de repli et le bataillon fit halte : une compagnie à Réchésy, les 2 autres dans Courtelevant et les 3 pelotons affectés à la surveillance reçurent l’ordre de s’éloigner de la frontière, mais de ne se retirer que derrière l’infanterie.
Le reste du 11e dragons, 1er, 3e, 4e escadrons, se retire au pas et à regret prend la direction de Joncherey ; il est arrêté en plein champ au Nord-Ouest de Faverois, d’où le colonel envoie le capitaine Deremetz rendre compte de la situation et demander des précisions sur cet ordre alors inexplicable pour lui. A cette occasion, le capitaine Deremetz effectua au galop aller et retour le trajet de Faverois à Grandvillars et rapporta les ordres ci-dessous du général de brigade :
« Le 11e dragons cantonnera à Joncherey, il ne doit pas dépasser, même par sa ligne de surveillance, la route nationale Joncherey – Boron. Le bataillon du 44e doit également venir à Joncherey. »
A recouper et à fouiller ?
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Des faits étranges se sont produits dans le Sundgau dès le 1er août 1914. Il sera certainement difficile de confirmer qu'un cavalier français a franchi la frontière, et cependant... D’après le JMO du 11e dragons, le chef de corps de ce régiment a reçu, le 31 juillet, un ordre verbal du général Aubier (commandant la 8e division de cavalerie) : « Le colonel commandant le 11e dragons est chargé d’assurer la couverture dans le secteur de frontière s’étendant de la frontière suisse à l’étang situé au sud de Suarce. Il aura sous ses ordres un bataillon du 44e dont 3 compagnies sont arrivées ou vont arriver à Morvillars. Renseignements à envoyer à Morvillars où le Quartier Général de la division reste installé. »
Le 1er août à 8 heures, « le colonel rassemble le régiment et communique aux officiers et aux sous-officiers les ordres détaillés plus haut. Le régiment se met en marche vers la frontière par Grandvillars, Joncherey, Faverois ; l’avant-garde est formée par les éléments de surveillance, c'est-à-dire par le 1er demi-régiment. »
A 8 h. 40, en passant à Grandvillars, le colonel de la Ruelle (du 11e dragons) communique verbalement ses ordres au commandant du bataillon du 44e RI mis à sa disposition. Ce dernier lui demande un peu de répit pour sa troupe avant de les exécuter.
A 10 heures, les cavaliers du 11e dragons entrent à Faverois. A 12 h. 20, d’autres éléments ont atteint Réchésy et Lepuix. Ces renseignements sont transmis au général Gendron, commandant la 8e brigade de dragons, à 12 h. 50.
A 13 h. 50, « le colonel, laissant le 2e demi-régiment à Faverois, a poussé de sa personne jusqu’à Courtelevant pour se mettre en relation avec le lieutenant de douanes et voir l’infanterie à son arrivée. Il reçoit à Courtelevant l’ordre de replier immédiatement et sans délai tout son dispositif et de se retirer à l’Ouest de la ligne Charmois, Delle.
Cet ordre parvenait au colonel au moment même où la compagnie de tête du bataillon venait de dépasser Courtelevant et se trouvait à 1.500 mètres de Réchésy. Il était donc de toute nécessité de donner du repos à cette belle troupe qui venait de faire un gros effort. Le colonel décida de surseoir pendant 3 heures à l’ordre de repli et le bataillon fit halte : une compagnie à Réchésy, les 2 autres dans Courtelevant et les 3 pelotons affectés à la surveillance reçurent l’ordre de s’éloigner de la frontière, mais de ne se retirer que derrière l’infanterie.
Le reste du 11e dragons, 1er, 3e, 4e escadrons, se retire au pas et à regret prend la direction de Joncherey ; il est arrêté en plein champ au Nord-Ouest de Faverois, d’où le colonel envoie le capitaine Deremetz rendre compte de la situation et demander des précisions sur cet ordre alors inexplicable pour lui. A cette occasion, le capitaine Deremetz effectua au galop aller et retour le trajet de Faverois à Grandvillars et rapporta les ordres ci-dessous du général de brigade :
« Le 11e dragons cantonnera à Joncherey, il ne doit pas dépasser, même par sa ligne de surveillance, la route nationale Joncherey – Boron. Le bataillon du 44e doit également venir à Joncherey. »
A recouper et à fouiller ?
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.