Bonjour à tous,
Je peux lire des tas de choses sur ce sujet, elles correspondent ou pas du tout, à ce que j'ai vécu dans ma famille. Comprendre des ordres militaires dans une langue étrangère (le français) est une chose, savoir comprendre ou donner des explications plus longues mais néanmoins nécessaires, en est une autre.
Nous ne pouvons donc pas nous limiter aux rudiments de français donnés lors de l'instruction militaire accordée en français à des hommes qui, bien souvent n'étaient pas sortis de leur canton. Un exemple tout bête, comment auraient-ils pu, par exemple, retrouver leur unité quand ils s'étaient perdus? Ils pouvaient même se trouver en secteur allemand.
Chaque quidam peut se faire une idée de la situation quand, touriste, dans un pays en paix, il ne parle pas la langue et ne sait pas non plus lire les lettres ni les prononcer. L'écriture grecque ou cyrillique est un bon chemin pour se faire une idée.
J'ai donc décidé de faire des recherches plus poussées.
Si certains membres du Forum sont déjà en possession de documents ou références, je suis preneuse. Pendant longtemps, il y a eu une sérieuse distance dans le temps, entre la promulgation d'une loi et son application effective ( ici il s'agit de l'école obligatoire). Pour les humains concernés, ce n'est pas le papier, ce sont les faits qui comptent.
Je rappelle, à toutes fins utiles que la loi interdisant l'esclavage a été votée en France en 1848, il n'empêche que Victor Schoelcher, s'est rendu plusieurs fois dans les "colonies" pour vérifier sa mise en application et il a eu de la besogne.
Bien à vous
Brigitte B.
ps : mes messages sont souvent édités pour corriger mes fichues fautes d'orthographe! [:ar brav:8]
qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
- Skellbraz .
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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
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- Charraud Jerome
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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
Bonjour
Pour partir sur une base solide, avez vous essayer un exercice relativement simple (mais relativement long) qui consiste à relever un échantillonnage des fiches matricules des soldats de votre région?
Le niveau d'instruction y figure.
Les sites des AD mettent les FMat en ligne, cela peut donc se faire depuis la maison. En prenant un échantillon représentatif (1 fiche pour 100 par exemple), sur les classes concernées, cela devrait donner une idée des niveaux d'instruction et déterminer si l"école avait "bien" fait son travail.
Cordialement
Jérôme Charraud
Pour partir sur une base solide, avez vous essayer un exercice relativement simple (mais relativement long) qui consiste à relever un échantillonnage des fiches matricules des soldats de votre région?
Le niveau d'instruction y figure.
Les sites des AD mettent les FMat en ligne, cela peut donc se faire depuis la maison. En prenant un échantillon représentatif (1 fiche pour 100 par exemple), sur les classes concernées, cela devrait donner une idée des niveaux d'instruction et déterminer si l"école avait "bien" fait son travail.
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
Bonjour à tous
Merci Jérome
pour cette piste à laquelle je n'avais pas songé. En ce moment même, je galère à la lecture d'études et de statistiques plus générales. (je n'ai pas une formation d'historienne)
Je vais donc commencer par me centrer sur le canton familial. Je pense qu'il va me falloir du temps, mais, "être une têtue" me sied bien.
bien à vous
Brigitte B.
Merci Jérome

Je vais donc commencer par me centrer sur le canton familial. Je pense qu'il va me falloir du temps, mais, "être une têtue" me sied bien.
bien à vous

Brigitte B.
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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
Bonjour
Pour le niveau d'instruction, on peut également consulter sur gallica, l'annuaire statistique en ce qui concerne l'éducation mais également la justice criminelle

Comprendre son interlocuteur : la scène se passe dans les années 2000 dans le Morvan, j'allais chercher du pain quand le boulanger passait dans le hameau avec à chaque fois le voisin qui venait également chercher son pain. J’acquiesçais de la tête à sa conversation sans comprendre un seul mot. Il aurait parlé en javanais, c'était pareil. Heureusement, je n'étais pas seul, faire semblant de suivre une conservation à plusieurs à des avantages.
Ceci dit, il comprenait parfaitement le boulanger qui s'exprimait en français.
Cordialement
yves
Pour le niveau d'instruction, on peut également consulter sur gallica, l'annuaire statistique en ce qui concerne l'éducation mais également la justice criminelle

Comprendre son interlocuteur : la scène se passe dans les années 2000 dans le Morvan, j'allais chercher du pain quand le boulanger passait dans le hameau avec à chaque fois le voisin qui venait également chercher son pain. J’acquiesçais de la tête à sa conversation sans comprendre un seul mot. Il aurait parlé en javanais, c'était pareil. Heureusement, je n'étais pas seul, faire semblant de suivre une conservation à plusieurs à des avantages.
Ceci dit, il comprenait parfaitement le boulanger qui s'exprimait en français.
Cordialement
yves
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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
Merci Yves,
Et bien nous voici sur une piste à laquelle je n'avais pas absolument pas songé non plus, permettez-moi de vous dire que "j'ai du pain sur la planche"
la Bretagne n'est pas la seule région concernée, cela va de soi.
Cordialement
Brigitte B.
Et bien nous voici sur une piste à laquelle je n'avais pas absolument pas songé non plus, permettez-moi de vous dire que "j'ai du pain sur la planche"

la Bretagne n'est pas la seule région concernée, cela va de soi.
Cordialement
Brigitte B.
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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
Bonjour,
Je vais prolonger, d’une certaine façon, ce que dit notre ami Jérôme en vous suggérant de pratiquer comme je le fais moi-même dans certains travaux de linguistique élémentaire appliquée à la langue utilisée par les rédacteurs des JMO.
(par exemple pour rechercher les expressions liées au sentiment de fuite, de retraite, d’abandon, de repli, et aussi de supériorité, dans les JMO de la 2°Armée)
Procurez-vous un bon échantillonnage de correspondances de soldats "Bretons". Ce doit être possible.
Prenez le temps ( c’est long) de les lire soigneusement, en notant tout ce qui vous semble relever du Breton traduit en Français ou inversement ...En Provence par exemple j'ai trouvé plusieurs fois l'expression "voleur de sort" pour le Français "coquin de sort" et d'autres formules comme "mettre à la roue" pour mettre en apprentissage...ou des expressions sorties directement des Fables de La Fontaine que l'on apprend beaucoup à l'école d'alors....
Si vous avez dactylographié les textes, vous allez pouvoir compter les mots significatifs et calculer les fréquences d’utilisation de formules d’origine " locale "
A partir de là vous aurez le début d’une petite idée des niveaux de langue, en gardant à l'esprit qu'écrire ce que l'on pense est déjà un acte culturel fort et que par conséquent ce que vous allez décrire ne représente qu'une certaine fraction des soldats présents.
Mais bon….. tout ceci n’est que modeste piste de travail
Tenez-nous au courant de ce que vous allez faire.... c'est tout à fait passionnant.
Bon travail !
A bientôt.
CC
Je vais prolonger, d’une certaine façon, ce que dit notre ami Jérôme en vous suggérant de pratiquer comme je le fais moi-même dans certains travaux de linguistique élémentaire appliquée à la langue utilisée par les rédacteurs des JMO.
(par exemple pour rechercher les expressions liées au sentiment de fuite, de retraite, d’abandon, de repli, et aussi de supériorité, dans les JMO de la 2°Armée)
Procurez-vous un bon échantillonnage de correspondances de soldats "Bretons". Ce doit être possible.
Prenez le temps ( c’est long) de les lire soigneusement, en notant tout ce qui vous semble relever du Breton traduit en Français ou inversement ...En Provence par exemple j'ai trouvé plusieurs fois l'expression "voleur de sort" pour le Français "coquin de sort" et d'autres formules comme "mettre à la roue" pour mettre en apprentissage...ou des expressions sorties directement des Fables de La Fontaine que l'on apprend beaucoup à l'école d'alors....
Si vous avez dactylographié les textes, vous allez pouvoir compter les mots significatifs et calculer les fréquences d’utilisation de formules d’origine " locale "
A partir de là vous aurez le début d’une petite idée des niveaux de langue, en gardant à l'esprit qu'écrire ce que l'on pense est déjà un acte culturel fort et que par conséquent ce que vous allez décrire ne représente qu'une certaine fraction des soldats présents.
Mais bon….. tout ceci n’est que modeste piste de travail
Tenez-nous au courant de ce que vous allez faire.... c'est tout à fait passionnant.
Bon travail !
A bientôt.
CC
- Charraud Jerome
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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
Bonsoir
Pour compléter ce que je donnais plus haut, je me permet un emprunt à l'essentiel "Soldats languedociens" de Jules Maurin:

Cordialement
Jérôme Charraud
Pour compléter ce que je donnais plus haut, je me permet un emprunt à l'essentiel "Soldats languedociens" de Jules Maurin:

Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
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"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
bonsoir à tous
Merci Jérôme et merci Chanteloube pour vos conseils pertinents
Dans un premier temps, je vais consulter une bonne centaine de FM aux AD du Morbihan, afin de faire une sorte de "relevé" des niveaux d'instruction des hommes qui y sont inscrits pour le bureau recruteur de Lorient. Je vais aussi regarder les lieux de domiciliation et comparer zones rurales et urbaines.
Je vais regarder tout ça pour la même tranche d'âges ( celle de mon GPp) + les professions. Il me semble que j'ai fait un tour à peu près logique de la question mais, si vous voyez un détail utile, n'hésitez pas ! merci d'avance.
Pour ce qui concerne vos deux autres solutions, je crains d'être plutôt inapte ( j'suis une littéraire "pur jus" doublée d'une musicos : pour ce genre de recherches, ça n'est pas une aide !
)
cordialement
Brigitte B/
Merci Jérôme et merci Chanteloube pour vos conseils pertinents
Dans un premier temps, je vais consulter une bonne centaine de FM aux AD du Morbihan, afin de faire une sorte de "relevé" des niveaux d'instruction des hommes qui y sont inscrits pour le bureau recruteur de Lorient. Je vais aussi regarder les lieux de domiciliation et comparer zones rurales et urbaines.
Je vais regarder tout ça pour la même tranche d'âges ( celle de mon GPp) + les professions. Il me semble que j'ai fait un tour à peu près logique de la question mais, si vous voyez un détail utile, n'hésitez pas ! merci d'avance.
Pour ce qui concerne vos deux autres solutions, je crains d'être plutôt inapte ( j'suis une littéraire "pur jus" doublée d'une musicos : pour ce genre de recherches, ça n'est pas une aide !

cordialement
Brigitte B/
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Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
Bonsoir.
Dans le livre, "Religion et culture en Bretagne 1850-1950" de Michel Lagrée publié en 1992 , figure 2 cartes sur le niveau d'instruction des conscrits de l'année 1899.
5 cantons du Finistère et 5 du Morbihan (Le Faouët, Plouay,Guéméné sur Scorff,Pluvigner,Grand-Champ)comptent plus de 48% de conscrits "analphabètes ou dont l'instruction n'a pu être vérifiée".
Il cite un états numériques, par départements et cantons, des conscrits avec indication de leur degré d'instruction. Cote F17 14270 des Archives Nationales.
Il s'agit donc d'une classe d'ancien au moment de la guerre.
Cordialement.
Yves
Dans le livre, "Religion et culture en Bretagne 1850-1950" de Michel Lagrée publié en 1992 , figure 2 cartes sur le niveau d'instruction des conscrits de l'année 1899.
5 cantons du Finistère et 5 du Morbihan (Le Faouët, Plouay,Guéméné sur Scorff,Pluvigner,Grand-Champ)comptent plus de 48% de conscrits "analphabètes ou dont l'instruction n'a pu être vérifiée".
Il cite un états numériques, par départements et cantons, des conscrits avec indication de leur degré d'instruction. Cote F17 14270 des Archives Nationales.
Il s'agit donc d'une classe d'ancien au moment de la guerre.
Cordialement.
Yves
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- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: qu'en était-il de la compréhension du français par les poilus bretons
Bonsoir,
Si je puis me permettre un tout petit conseil:
une expérience personnelle dans les milieux militaires m'a appris que ce que déclarent les hommes et leur profession vraie ne peut être retenue comme assez fiable que chez "les ruraux", il arrive assez souvent que les déclarations soient biaisées dans le but d'orienter vers certains emplois plutôt que vers d'autres. Par contre ce qui est inscrit sur les livrets sur le niveau d'étude me semble plus fiable. Mais bon: un "panel" assez important corrigera le risque; ce qui semble être votre cas.
"Une littéraire pur jus" dites-vous......et qui connait la musique .....et qui se lance dans des centaines de fiches.....pour avoir une idée des niveaux d'étude des conscrits bretons.....vous nous cachez quelque chose....de plus ambitieux....
A bientôt.
CC
Si je puis me permettre un tout petit conseil:
une expérience personnelle dans les milieux militaires m'a appris que ce que déclarent les hommes et leur profession vraie ne peut être retenue comme assez fiable que chez "les ruraux", il arrive assez souvent que les déclarations soient biaisées dans le but d'orienter vers certains emplois plutôt que vers d'autres. Par contre ce qui est inscrit sur les livrets sur le niveau d'étude me semble plus fiable. Mais bon: un "panel" assez important corrigera le risque; ce qui semble être votre cas.
"Une littéraire pur jus" dites-vous......et qui connait la musique .....et qui se lance dans des centaines de fiches.....pour avoir une idée des niveaux d'étude des conscrits bretons.....vous nous cachez quelque chose....de plus ambitieux....
A bientôt.
CC