Afin de comparer la puissance de feu des Divisions et Corps d'Armée en présence en 1914, je publie trois tableaux figurant en annexe du tome 1 de l'Historique officiel allemand (publication du Reichsarchiv "Der Weltkrieg"). Ces tableaux permettent de se faire une idée de l'armement principal des forces en présence:
Tout d'abord, la configuration type d'un Corps d'Armée actif allemand (le Reichsarchiv a pris comme exemple type le IIIe Corps d'Armée allemand). L'organisation d'à peu près tous les autres Corps d'Armée allemands actifs est similaire:

Ensuite, l'organisation type d'un Corps d'Armée de Réserve allemand (ici le IIIe Corps de Réserve):

On remarque notamment:
-la quasi identité de l'armement d'infanterie et notamment la dotation en mitrailleuses dans les unités actives et de réserve (voir la note 1).
-la dotation en artillerie plus faible des Corps de Réserve.
-l'affectation dans chaque Division active d'un groupe d'obusiers légers composé de 3 batteries à 6 pièces de 10,5 cm leichte Feldhaubitze (voir note 3).
-la présence au niveau du Corps d'Armée actif d'un Groupe de quatre batteries comptant chacune quatre obusiers lourds de 15 cm (schwere Feldhaubitze (voir note 6).
Concernant les forces en présence, allemandes, françaises, britanniques et belges, le tableau schématique suivant résume bien la puissance de feu des Divisions en présence:

La colonne "éléments provenant des Corps d'Armée" est un peu compliquée et discutable, on y compte la moitié des pièces d' artillerie de corps, réparties pour moitié dans chaque Division et on y ajoute pour l'Armée française une fraction de l'Artillerie Lourde d'Armée!
A remarquer particulièrement:
- l'existence, au niveau du Corps d'Armée français, d'une forte artillerie de campagne qui compense partiellement la faiblesse relative de la dotation organique en artillerie des Divisions françaises.
-un point peu apparent à première vue, l'organisation à 4 pièces des batteries françaises de campagne explique que l'Armée française aligne un plus grand nombre de batteries que son homologue allemande dont les batteries de campagne sont organisées à 6 pièces en 1914. Il y a donc plus de batteries françaises que de batteries allemandes de campagne et la souplesse d'emploi de l'artillerie française est un atout considérable. Toutefois l'existence de pièces lourdes allemandes à tir courbe demeure un fait de supériorité très marqué des Corps d'Armée allemands.
-la similitude absolue du nombre des mitrailleuses dans les Divisions de tous les belligérants. Malheureusement, la doctrine d'emploi des mitrailleuses allemandes est bien supérieure en 1914 à celle des alliés.
Cordialement,
Guy François.