Pigeons lachés en territoire occupé.

[Alain Dubois-Choulik]

Bonjour,
Des pigeons voyageurs (un certain nombre j'ignore lequel) ont été déposés (jetés ?) derrière les lignes allemandes, afin que de (courageux) civils en territoire occupé les relâchent munis de renseignements (ce qui était fort dangereux, et puni de mort, mais ce n'est pas là la question). Il me semblait avoir lu quelque part qu'ils étaient parachutés ( ) ou simplement laissés choir de l'avion. Quelqu'un aurait-il une vue des cages et parachutes ?
Cordialement
Alain

[ALVF]

Bonsoir,

Les pigeons voyageurs et les agents du Service de Renseignements étaient déposés à l'arrière du front ennemi par l'aviation au cours de "missions spéciales" impliquant des risques immenses tant pour les pilotes que pour les agents.
Je n'ai jamais rien lu sur l'utilisation du parachute pendant la Grande Guerre pour déposer des pigeons. Le parachute était encore primitif et employé par les observateurs de l'aérostation mais pas par les pilotes alliés!
Les pigeons étaient déposés dans des paniers de transport dont voici les modèles destinés au transport des pigeons par avion. Je pense que les agents devaient plutôt utiliser le panier n° 6 de faible encombrement (pour 2 pigeons) mais je n'en ai pas la preuve.

Cordialement,
Guy François.

[zephyr joyeux]

Bonsoir,Vincennes a longtemps abrite un centre colombophile repute,et cela je crois jusqu en 1940.La distance n est pas un probleme pour le pigeon puisque lors d un test effectue sur la distance Ecole Militaire-garnison de Perpignan,on a vu des males partis le matin arriver aupres de leurs belles le soir.La section colombophile dispose de paniers doubles car la croyance selon laquelle les prussiens tiraient en peloton sur les PV était tenace depuis la guerre de 1870 1871;pour des raisons de securite on envoyait donc deux fois le meme message.L aviation déposait les paniers sur l arriere de l ennemi,actes punis de la peine de mort pour le receptionniste.Cordialement.

[Tanker]

Bonsoir,

"C'est au mont Valérien, en banlieue parisienne, que se cache le dernier pigeonnier militaire français.
Lorsque dans les années 60, les compagnies colombophiles sont dissoutes, une poignée d'officiers se bat pour obtenir le maintien d'un contingent,
en hommage aux milliers de pigeons morts pour la France aux cours des dernières guerres.

D'abord installée au Camp des Loges à Saint Germain en-Laye, la vingtaine de pigeons est transférée le 1er juillet 1981 au mont Valérien.
Depuis, incorporé au régiment de transmissions, le groupe a bien prospéré puisque le pigeonnier compte aujourd'hui plus de 150 oiseaux.

Autorisé en 1989 à participer aux concours organisés par la Fédération française de colombophilie, le colombier militaire a donné quelques champions fameux.
En poste depuis 1998, l'adjudant Ouvrard veille avec passion sur ses pensionnaires et son petit musée qui raconte des siècles d'utilisation militaire.

Démobilisé en 1994, le pigeon voyageur reste néanmoins toujours susceptible d'être "appelé" pour reprendre du service."

Source : Fédération colombophile Francaise de la 5eme région

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... TqAfp_2kcw

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 4XI55v26Ig

[stcypre]

Bonjour,

L'avion déposait le volontaire (l'espion) dans les zones occupées avec le ou les pigeons.
L'homme, un militaire mais pas forcément, accomplissait sa mission, surtout du renseignement, et le résultat était transmis par les pigeons.
La difficulté résidait dans le fait qu'il fallait récupérer l'espion... comme d'ailleurs atterrissage qui n'était pas des plus aisé: sur une prairie, de nuit, etc.
Quelquefois l'agent aidé par les gens du cru regagnait la France grâce aux réseaux de résistants, en passant par la Belgique et la Hollande... Résistance (espionnage disait-on à l'époque) majoritairement organisée par des femmes... Miss Cavell, Louise de Bettignies, ect ...
J.Claude

[Alain Dubois-Choulik]

Bonjour
Je n'ai évidemment que des témoignages, mais sauf légende tenace, il s'agissait bien de pigeons déposés à l'intention de résidents des territoires occupés, et (parfois?) de parachute comme en témoigne cette affiche allemande Valenciennes le 5/2/1918

En vertu du jugement du Conseil de guerre de la Commandanture d’Étape 148, du 3 janvier 1918, l'ouvrier français Huret a été condamné à mort pour avoir fait lâcher un pigeon voyageur avec des nouvelles destinées à l'armée française, au lieu de le remettre à l'autorité allemande avec le parachute et les accessoires trouvés en même temps.

Il ne sera pas le seul puisque 6 autres seront fusillés au champ de tir du Rôleur :
CANONNE Alfred, COTTEAU Edouard, HERBAUX Victor, fusillés le 16 octobre 1917 : voir
Henri LEGRAND et ses compagnons BEAUVOIS Nicolas et THUILLIEZ Pierre-Joseph qui seront fusillés le 23/02/1918 : voir
et Angèle LECAT à St Amand les Eaux le 25/3/1918 : voir
Prendre le risque de déposer des pigeons était équivalent à celui de déposer un espion, c'est peut-être le cas de Herbaux Victor ci-dessus.
Merci déjà pour ces informations.
Cordialement
Alain

[Alain Dubois-Choulik]

Re,
Dans "Orage sur la Ville", (Tourcoing sous l'occupation) de Jean Mauclère (éditions Berger-Levrault, 1933.), on lit :

Les Alliés avaient amélioré leurs services de renseignements. Souvent, la nuit venue, des avions descendaient en rase-mottes sur la région de Tourcoing ; ils abandonnaient un panier muni d'un petit parachute et contenant un pigeon. A l'osier un crayon était attaché avec une feuille de papier portant la mention : « Prière de nous renseigner ».

Même dans un légende, il y a un fond de vérité ......
Même le site des Matparas raconte "[Des] opérations de largage de vivres et de munitions avec parachutes se sont déroulées en Flandre en fin 1918."
Cordialement
Alain

[Skipp]

Je déterre cet ancien message... car le sujet m'intéresse...

Je n'ai évidemment que des témoignages, mais sauf légende tenace, il s'agissait bien de pigeons déposés à l'intention de résidents des territoires occupés, et (parfois?) de parachute comme en témoigne cette affiche allemande Valenciennes le 5/2/1918

En vertu du jugement du Conseil de guerre de la Commandanture d’Étape 148, du 3 janvier 1918, l'ouvrier français Huret a été condamné à mort pour avoir fait lâcher un pigeon voyageur avec des nouvelles destinées à l'armée française, au lieu de le remettre à l'autorité allemande avec le parachute et les accessoires trouvés en même temps.

Il ne sera pas le seul puisque 6 autres seront fusillés au champ de tir du Rôleur :
CANONNE Alfred, COTTEAU Edouard, HERBAUX Victor, fusillés le 16 octobre 1917 : voir
Henri LEGRAND et ses compagnons BEAUVOIS Nicolas et THUILLIEZ Pierre-Joseph qui seront fusillés le 23/02/1918 : voir
et Angèle LECAT à St Amand les Eaux le 25/3/1918

On est d'accord que les pigeons étaient bien souvent parachutés. Il aurait été bien risqué de descendre en zone allemande pour déposer les pigeons. Le principe du parachute est connu depuis au moins Léonard de VINCE et sûrement depuis bien plus longtemps...

Voici quelques photos de système permettant le parachutage des pigeons voyageurs pour permettre l'envoi d'informations à partir des zones occupées.

Musée Impérial britannique de la Première Guerre mondiale (Imperial War Museum):



Pigeon parachuté par l'US Army en 1918:

[Mercadal P]

Bonjour.
Sur les divers procédés ( Parachutage, ballons, etc ) employés pour déposer des pigeon en territoire occupé, voir " Les missions spéciales pendant la première guerre mondiale " de Olivier Lahaie, page144 et suivantes.
Au revoir.
PS: les agents déposés en zone occupée emmenaient quelques paires de pigeons, chaque message devant être systématiquement doublé.