Fragging 14-18

[Gardiendelombre]

Bonjour à tous, une question sur le "fragging" ou sur ce qui en tient lieu ....

(Le "fragging" c'est l'exécution d'un officier par une grenade à fragmentation ....mais il existe d'autres procédés...) .

t1 : une grenade fumigène.
t2 : au cas où le message ne serait pas bien "passé", une grenade à fragmentation pour clôturer le débat .

Au Vietnam il y aurait eu plus de 300 cas de Fragging .
Mais pendant la guerre de 14,et "après le Chemin des Dames" qui a du être un "tournant psychologique", qu'en a-t-il été ?
On en parle pas ,ni dans l'armée française, ni ailleurs .
J'ai pourtant peine à croire que le Fragging soit né au Vietnam ...

est ce que quelqu'un a une idée du phénomène ; quantité, grades des intéressés ou simplement des victimes ?

Merci à tous .

[Eric Mansuy]

Bonsoir,

Le moteur de recherche du forum est parfois utile, en amont : pages1418/forum-pages-histoire/officier ... 2754_1.htm

Bien cordialement,
Eric Mansuy

[Gardiendelombre]

Merci pour l

[Gardiendelombre]

Merci pour la réponse .
Effectivement je suis tombé aussi sur 1 et 1 seul cas en "14",
ce qui me semble difficilement croyable en la circonstance .

Merci encore .

[Eric Mansuy]

Bonjour,

Même s'il est impossible de se mettre en tête de chiffrer ces cas, il ne faut pas négliger la quarantaine de fusillés au titre de l'article 223 du Code de Justice Militaire ("voies de fait envers un supérieur pendant le service").

Quant à ce qui s'est produit sur le terrain, pour ceux qui seraient passés entre les gouttes de la répression... Combien de règlements de comptes ont eu lieu, qui sont passés pour des méprises ? En décembre 1914, dans les Vosges, un chasseur est abattu par un fantassin qui "a cru avoir affaire à une patrouille ennemie" ; le tireur est traduit en conseil de guerre, mais s'en tire finalement. En mai 1917, à quelques kilomètres de là, un sous-lieutenant est "tué accidentellement par une sentinelle". La liste pourrait être si longue qu'il me semble vain de tenter d'y faire la lumière.

Bien cordialement,
Eric Mansuy

[Gardiendelombre]

Merci pour la réponse .

Il est clair que le nombre de "fragging" ne soit pas chiffrable .
Ce qui était important c'est la "température" avant l'assaut ...

Personnellement ,il m'aurais semblé "concevable" que ce soit une situation "non dite" mais néanmoins "prise en considération" par les officiers subalternes participants à l'assaut .

Une explication au fait que cela n'ait pas été le cas: les soldats de première ligne prenaient leurs officiers qui les guidaient à l'assaut comme des victimes eux aussi.
La haine n'était donc pas soldats-tous officiers confondus, mais soldats - officiers supérieurs seulement ,ce qui est sensiblement différent .

Si on reprend l'offensive canadienne sur Vimy, et qu'on ne connait strictement rien à la guerre de "14",
on peut très bien penser que c'est une offensive "tout à fait normale", et qu'il n'y a pas moyen de faire "autrement" .

Or c'est au contraire une offensive tout à fait révolutionnaire ; pour la première fois on a mis "en grand" tout ce qu'il était "évident" de faire...
Ce qui dès lors transforme les offensives précédentes en "crimes" ; n'ayons pas peur des mots : une offensive construite "à la 4-6-9 avec des milliers d'hommes, c'est des centaines de morts en pure perte donc des centaines de crimes dont le commandement est directement responsable .

[Eric15]

Bonjour,

Marcel Maire dans ses carnets de guerre publiés sous le titre de " sac au dos" évoque le cas d'un adjudant " comptable" ayant rejoint assez tardivement le bataillon au front .Il semble que ce cadre était considéré comme " une peau de vache". Lors d'un assaut il est blessé et reste dans le no man's land, il a appelé à l'aide pendant toute une nuit. Aucun homme du bataillon n'a essayé d'aller le secourir...et n'en a reçu l'ordre...Une autre sorte de " fragging"...

Cordialement.

[pierreth1]

Bonjour,
Qu'il y ait eu des cas c'est certain, mais ont ils été aussi nombreux que cela? ce n'est pas certain et ce pour de multiples raisons, la société americaine des années 70/80 est plus intolerantes aux frustrations que notre société de 1900, la guerre du vietnam n'est pas perçue comme la défense du pays
Par ailleurs dans la guerre de tranchées les cadres de contact vivent et souffrent avec leurs hommes, qu'il y ait eu des peaux de vache c'est certain mais lorsque vous vivez et risquez de mourir avec vos hommes c'est différent
Dans le cadre de la guerre du vietnam (mis à part quelques unités particulières) la situation était totalement differente, les officiers subalternes pour la plupart effectuaient des sejours de 1 an mais seulement de 6 mois en zone de combat, un fantassin appelé lui servait 1 an! donc déja un risque de cohésion assez faible, par ailleurs le contingent était "homogène les soldats avaient entre 18 et 20 ans âge où l'on est le plus enclin à faire des C...eries, alors que les unités françaises même de première ligne avaient un pannel d'age bien plus important avec des anciens pouvant calmer les "ardeurs des jeunots"...
dernier point, le chef de section qui sort avec ses hommes de la tranchée ne fait qu'obéir aux ordres personne n'a le choix, au Vietnam dans l'armee americaine (sauf unités particulières) les risques sont augmentés ou diminué en fonction du comportement plus ou moins "fonceur" de l'officier et donc avec un "zélé" le risque est accru, dans le cas du combattant de 14 tout le monde sort de la tranchée sur ordre et n'a pas le choix la perception du cadre par la troupe est donc différente
Cordialement
Pierre

[Gardiendelombre]

Merci pour cette très bonne explication .