Plusieurs sujets ont déjà abordé le sujet du port des "brisques" sur l'uniforme des poilus afin de distinguer les combattants...des autres militaires de l'arrière.
Les brisques, jadis portées par les "grognards", furent ressuscitées par le colonel Brissaud-Desmaillets pour distinguer les chasseurs sous ses ordres avant d'être officialisées par le G.Q.G.
Il est plus rare de voir des brisques sur un matériel!
C'est pourtant le cas d'un canon de 32 cm modèle 1870-84 de l'Artillerie Lourde sur Voie Ferrée, mis en service au sein du 1er Groupe de 32 cm engagé pour la première fois en mai 1916 en Champagne puis en juin sur la Somme.
Ce matériel, dénommé "Sans-Pitié" par ses servants, a, dès 1916, arboré le croissant étoilé des Bey de Tunis, rappelant l'origine de ses servants issus pour une grande part du 7ème Groupe d'Artillerie à Pied d'Afrique.
En novembre 1918, servant désormais en sein de la 1ère batterie du 78ème R.A.L.G.P suite à une réorganisation de l'A.L.V.F, notre canon "Sans-Pitié", affût P 3002, porte fièrement ses brisques réglementaires après avoir participé aux batailles de Champagne, de la Somme, de l'Aisne, puis à des tirs en Lorraine, de nouveau en Champagne et en 1918 dans l'Oise, encore en Champagne et enfin en Belgique.Il a même occupé en août 1918 la position des épis du Francport près de Rethondes, appelés à la célébrité en novembre 1918!
Ces brisques ne sont donc pas usurpées!
Le canon "Sans-Pitié" en juillet 1916 dans la Somme, arborant le croissant et l'étoile des Bey de Tunis.
A la fin de la guerre, le "Sans-Pitié" porte ses brisques réglementaires.
Cordialement,
Guy François.